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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
Discours conforme à la politique azerbaidjanaise, aussi bien dans la forme que dans le fond. Prononcé dans le cadre de la fête nationale du 28 Mai, (comme en Arménie), le président Aliev se devait de réconforter son auditoire en positivant au maximum, tout en dénigrant l'Arménie et les Arméniens du Karabakh.
La sourdine a été mise sur le côté martial et belliqueux des déclarations habituelles. Face aux organisations internationales, il est préférable de paraître plutôt qu'être.
Il n'en reste pas moins qu'il manque, involontairement sans doute, un paragraphe à ce tableau idyllique azerbaidjanais, celui qui concerne le droit à l'autodétermination des peuples, réitérés maintes fois par les mêmes organisations internationales.
Comme dirait Jean-Marie : C'est un détail de l'histoire ... des principes de Madrid.
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Le 27 mai, le Président de l'Azerbaïdjan, Ilham Aliev, et son épouse, Mehriban Alieva, ont assisté à la cérémonie marquant le 28 mai - Fête de la République - au Palais de Buta. Dans son discours, le chef de l'Etat a abordé le problème du Karabakh, l'appelant "un problème majeur que nous devons résoudre".
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"En outre, l'occupation d'une partie de nos territoires à la suite de la politique d'agression des séparatistes arméniens contre l'Azerbaïdjan - qui avait commencé plusieurs années avant la chute de l'Union soviétique – a mis le pays dans une situation très critique.
Nous avons travaillé sans relâche à cet égard. Nous avons montré une position de principe depuis le début des négociations, et nous n'avons pas reculé depuis. Elle est basée sur les normes juridiques internationales, des Résolutions et des décisions des organisations internationales, et nous avons exploité toutes nos possibilités pour assurer la restauration de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. La position de l'autre partie est basée sur leurs illusions, qui, bien entendu, ne peuvent pas servir de base pour le règlement du conflit. Ce qui renforce notre position sont les Résolutions du Conseil de Sécurité des Nations unies et d'autres organisations internationales. Ce conflit doit être résolu sur la base de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan. Tous les territoires occupés de l'Azerbaïdjan doivent être libérés. Les personnes déplacées d'Azerbaïdjan doivent retourner dans leur foyer d'origine, y compris dans le Haut-Karabakh. En ce qui concerne le Haut-Karabakh, les communautés arménienne et azerbaïdjanaise doivent vivre ensemble, sur la base d'un statut d'autonomie élevé, mais dans un seul Etat azerbaïdjanais. Il s'agit d'une position de principe, et elle est basée sur les normes juridiques internationales et les principes acceptés par la communauté internationale.
Comme vous le savez, récemment l'Organisation de la Conférence islamique a adopté des Résolutions très positives et fortes sur le conflit du Haut-Karabakh. Elles appuient pleinement les positions de l'Azerbaïdjan, et soutiennent la justice. Il y a une semaine, le Parlement européen a adopté une résolution faisant référence aux normes juridiques internationales et décrivant l'Arménie comme un Etat agresseur. Elle indique clairement qu'il est inacceptable de violer les frontières d'un Etat par la force, et qu'il est tout aussi inacceptable de se réconcilier sur un statut quo. Elle déclare que cette situation de ni paix ni guerre ne peut pas durer, que les terres de l'Azerbaïdjan doit être libérées de l'occupation. Et c'est ce qui rend notre position forte et montre une fois encore que la communauté internationale - à la fois le monde musulman et l'Union européenne - partage une position unique, une position juste.
Nous savons très bien que ces Résolutions et ces mesures politiques ont mis l'Arménie dans une grande anxiété, la propagande des Arméniens en a pris un coup et leurs réactions hystériques en sont une preuve vivante. Si il en était pas ainsi, les autorités arméniennes n'aurait pas fait ces commentaires stupides et sans fondements sur la Résolution du Parlement européen. Ils disent que cette résolution est contraire aux principes de Madrid. Au contraire, il répond tout à fait aux principes de Madrid et aux normes du droit international. Et cela prouve que l'Arménie est vraiment très hystérique et doit faire quelque chose de concret pour sortir de cette situation.
L'appréciation de la communauté internationale sur les illégales et prétendues élections, tenues par le régime séparatiste dans le Haut-Karabakh, prouve une fois encore que la communauté internationale n'acceptera jamais le séparatisme et ni ne reconnaîtra l'indépendance du Haut-Karabakh.
Les coprésidents du groupe de Minsk, l'Union européenne, l'Organisation de la Conférence islamique, les pays voisins, le Conseil de l'Europe, bref toute la communauté internationale a condamné les prétendues élections et a réaffirmé son soutien à l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan.
Dans ces circonstances, l'Azerbaïdjan continuera sur sa position de principe. Car elle est fondée sur les normes juridiques internationales et nous ne reviendrons jamais là-dessus.
Les processus en cours dans la région montrent une fois de plus qu'il ne peut y avoir de coopération régionale avec la participation de l'Arménie sans une résolution du conflit entre nos deux pays sur le Haut-Karabakh."
Nul doute que le conflit du Haut-Karabakh restera une priorité de notre politique. Nous mettons tous nos efforts pour trouver une solution juste et rapide, basée sur les normes internationales, sur la libération de nos terres des envahisseurs et sur la restauration de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan."
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Avant de conclure, le chef de l'Etat a souligné que la position de principe de la Turquie sur l'ouverture des frontières a déjoué les plans de l'Arménie à dissocier la question du Karabakh.
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Extrait de Today.az