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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
Le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Elkhan Poloukhov, vient de confirmer que les sept parlementaires français ont été ajoutés aux cinq députés russes de la ‘liste noire', ce qui porte à douze le nombre de personne non grata en Azerbaïdjan. Motif : s'être rendu au Karabakh sans demander l'autorisation et sans passer par Bakou.
A voir la réaction des intéressés, il est peu probable qu'ils en perdent le sommeil.
Le geste de Bakou n'est pas nouveau en soi, puisqu'à chaque élection, le même scénario se reproduit. Depuis seize ans qu'ont lieu des élections à Stépanaguerd, les listes noires s'accumulent.
Question : Combien de temps faut-il pour une persona non grata de récupérer ses points et sortir des listes ?
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Le 9 Juin, le président de la République du Haut-Karabakh (RHK) a reçu à Stépanaguerd un groupe de députés de l'Assemblée nationale française. La délégation était composée de : Arlette Grosskost, Pascale Crozon, Richard Mallie, René Rouquet, François Rochebloine et Michel Diefenbacher, et le secrétaire du Groupe d'Amitié France-Arménie de l'Assemblée, Jean-Pierre Delannoy.
Un large éventail de questions liées aux relations bilatérales, au règlement du conflit Azerbaïdjan-Karabakh et à la vie quotidienne de l'Artsakh ont été discutées pendant la réunion. Le chef de l'Etat a souligné que l'approfondissement de la coopération avec la France a été parmi les axes principaux de la politique étrangère de la RHK. Le président a placé à un haut niveau le rôle de la France dans le processus de règlement du conflit et pour la préservation la stabilité dans la région. La nécessité d'approfondir la coopération et l'importance de la diplomatie parlementaire, ont été réciproquement actées. Le président de l'Assemblée nationale de la RHK, Achod Ghoulian ainsi que d'autres Hauts-responsables participaient à la réunion.
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Le 11 Juin, c'était au tour du président Serge Sarkissian de rencontrer le groupe conduit par François Rochebloine. Lors de la réunion, le Président arménien a hautement apprécié la décision des parlementaires de visiter l'Artsakh, et a indiqué que la collaboration parlementaire était le meilleur moyen de développer les relations bilatérales et d'améliorer la compréhension mutuelle.
Les parlementaires français ont, à leur tour, partagé leurs impressions sur leur visite en Artsakh, exprimant leurs intérêts sur les perspectives de développement avec les deux Républiques, ainsi que sur la position de l'Arménie concernant les deux processus, avec l'Azerbaïdjan et avec la Turquie. Ils ont également reconnus avoir reconsidéré leur opinion suite à leur visite en RHK.
Les députés français ont noté avec satisfaction la prévalence des normes démocratiques dans le pays, également démontrée par dernières élections législatives en Artsakh ; a indiqué le service de presse présidentiel.
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François Rochebloine, déclaré "persona non grata" par l'Azerbaïdjan, s'est dit très fier de ce fait. Ajoutant " ce n'est pas une nouveauté pour moi, puisque l'année passée, une autre délégation s'est vue également couchée sur une ‘liste noire'".
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Le parlementaire russe, Konstantin Zatulin, a commenté la décision de l'Azerbaïdjan d'interdire l'entrée dans le pays pour un certain nombre d'hommes politiques russes, comme absurde.
"Je fais partie de la ‘liste noire', mais je dois dire que je ne comptais pas visiter l'Azerbaïdjan. J'y suis allé une fois pour une réunion du Conseil international des compatriotes russes. Je respecte ce pays, mais je ne vais pas lui demander si je peux ou pas me rendre en Arménie ou au Haut-Karabakh."
Le politicien a expliqué la réaction de Bakou comme étant la conséquence du dialogue turco-arménien.
"Je ne crois pas que le Haut-Karabakh retournera à nouveau sous la juridiction de l'Azerbaïdjan. Je l''ai toujours visité lorsque j'ai été invité à observer les élections. Aujourd'hui, je me demande si les citoyens des autres pays ont été également déclarés persona non grata en Azerbaïdjan, car il y avait de nombreux observateurs étrangers lors des élections du 23 mai.
Le Haut-Karabakh tient des élections depuis 16 ans déjà et le fait est que Bakou n'a pas la possibilité d'accuser cette république de violation des droits démocratiques. En outre, je tiens à mentionner qu'à la différence de l'Azerbaïdjan le pouvoir n'est pas héréditaire au Karabakh. Donc, aucune interdiction ne me fera changer de position sur la question," a-t-il conclu.
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Extraits de Artsakhtert et de Panarmenian