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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
Les Arméniens étant globalement d'accord avec les principes de Madrid, toute la diplomatie des médiateurs devra consister à faire admettre aux dirigeants azéris le point crucial des propositions : Le droit à l'autodétermination des Arméniens du Karabakh. De surcroit cette acceptation de Bakou devra s'accompagner de l'octroi à l'Arménie d'un couloir de liaison avec le Haut-Karabakh. Est-ce que pour autant Ilham Aliev changera d'avis ? C'est loin d'être sûr quand on voit son comportement envers les propositions des médiateurs et ses menaces de guerre non voilées.
Ajoutons à cela, l'exemple de son grand frère ottoman qui tout en ayant signé des accords, se fait un devoir de ne pas l'appliquer - (extension douanière avec Chypre) ; ou de ne pas le ratifier - (protocoles arméno-turcs).
En attendant l'argent coule à flot dans les poches des dirigeants azéris et de leurs amis, ce qui les ‘aide' à patienter. On comprend qu'après cela, ce n'est pas encore cette année que sera signé un quelconque pacte, même de non-agression.
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Le 2 Juillet, le président de la République du Haut-Karabakh (RHK), Bako Sahakian, a reçu les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, Robert Bradtke (USA) et Igor Popov (Fédération de Russie), arrivés le même jour à Stepanakert.
Les questions liées à l'étape actuelle, aux récents événements et les perspectives de règlement du conflit Azerbaïdjan-Karabakh ont constitué l'essentiel la réunion.
Le président a indiqué que les déclarations non-constructives de l'Azerbaïdjan sont l'obstacle essentiel sur la voie du règlement du conflit. Dans ce contexte, il a noté que le récent cas de violation du cessez-le-feu par Bakou n'avait pas entrainé de réponse correspondante de la part de la communauté internationale, ce qui encourage encore plus la position de l'Azerbaïdjan.
Le chef de l'Etat a une fois de plus souligné que l'indépendance et la sécurité de l'Artsakh ne sont pas sujettes à spéculations et que toute tentative pour revenir au passé débouchera sur des conséquences imprévisibles.
Bako Sahakian a réitéré l'adhésion de l'Artsakh à un règlement pacifique du conflit dans le cadre du Groupe de Minsk et a indiqué que les tentatives de déformation ou de changement auront seulement un impact négatif sur le processus de négociation. À cet égard, il a mentionné la nécessité de rétablir le plein format pour le règlement du conflit avec la participation à part entière de l'Artsakh dans le processus de négociation. Les coprésidents ont convenu du bien fondé de la requête, tout en indiquant que c'est seulement une question de temps.
Les deux côtés ont souligné l'absolue inacceptabilité d'une solution au conflit basée sur un scénario militaire.
Le ministre des Affaires étrangères de la RHK, Gueorgui Pétrossian, et le représentant personnel du président de l'OSCE, Andrzej Kasprzyk, participaient à la réunion.
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** Andrzej Kasprzyk **
"L'incident du 18 Juin a été la plus grave violation du cessez-le-feu depuis deux ans. Cela a touché avant tout, la vie de ceux qui ont été tués ou blessés, les membres de leur famille et leurs amis," a déclaré le Représentant personnel du Président de l'OSCE, Andrzej Kasprzyk, dans une interview avec l'agence Trend. Kasprzyk n'a aucun doute que toutes les personnes et les organisations impliquées dans le processus de négociation le comprennent.
Selon le diplomate, le cessez-le-feu est maintenu uniquement grâce à la volonté politique des parties. "Sans aucun doute, que la présence même d'un grand nombre de soldats, se faisant face à face depuis des années, souvent dans des environnements très difficiles, à des distances courtes, voire dans certains cas très courtes, est le principal facteur qui contribue à des violations du cessez-le-feu," a-t-il souligné.
Kasprzyk a indiqué que les commandants locaux, et ce des deux côtés, ont mis en évidence un certain nombre d'autres facteurs spécifiques qui contribuent à de tels incidents. Il s'agit notamment de tirs d'armes de poing ou d'armes légères, en particulier par des tireurs embusqués (snipers), et tout autre acte identique qui peut être interprété par les uns comme une tentative d'améliorer ses positions ou par les autres comme une menace pour la sécurité.
L'Arménie a déclaré à plusieurs reprises, qu'elle acceptait la proposition de l'OSCE de retirer les tireurs d'élite de la ligne de contact. L'Azerbaïdjan l'a toujours rejeté.
Kasprzyk a indiqué que c'est par ses missions de surveillance menées par lui et ses assistants sur le terrain, ainsi qu'avec l'appui et l'assistance des autorités militaires compétentes et les commandants locaux, qu'il a pu se faire une idée exacte de la situation.
"Ce qui fournit un élément ‘instantané' vital, de manière efficace et cohérente pour évaluer la situation sur le terrain, et donc une rare occasion de réduire les tensions," a précisé Kasprzyk.
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Extrait de la Radio Publique d'Arménie et de AzadArtsakh