Haut-Karabakh : Des prises de position avant la rencontre d'Almaty

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

Après la mauvaise humeur d'Ilham Aliev de la semaine dernière, les dirigeants azéris déploient leur stratégie pour, de nouveau, faire pression sur Erevan et faire valoir son point de vue à la communauté internationale : L'intégrité territoriale et rien d'autre.

Aussi avant toute poursuite du processus, il est impératif que l'Azerbaïdjan s'engage officiellement à rester dans des négociations pacifiques, et ce à travers un pacte de non-agression.

Les ‘à quelques exceptions près' de l'acceptation par Bakou des principes de Madrid mis à jour, font toute la différence d'approche des deux parties. Vouloir absolument la ‘restitution' des sept districts entourant le Haut-Karabakh avant de poursuivre plus loin, est un piège grossier dans lequel Aliev veut pousser Sarkissian. Car une fois le Haut-Karabakh totalement encerclé par les Azéris, qu'il y ait ou pas des forces de maintient de la paix, qu'il y ait un ‘cordon' ou un ‘boulevard' terrestre reliant l'Arménie et le Haut-Karabakh, cela en sera fini des Arméniens vivant là-bas. Et le Haut-Karabakh sera vidée de sa population arménienne comme le fut en son temps le Nakhitchevan voisin.

Après des siècles de présence, et une indépendance chèrement acquise il y a une quinzaine d'année, ‘lâcher la proie pour l'ombre' serait la pire des solutions.

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** Joao Soares **


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Le Département Azerbaïdjan de la BBC a indiqué que le président l'Assemblée Parlementaire de l'OSCE (AP-OSCE), Joao Soares, a déclaré : "L'Arménie est le principal obstacle à la résolution du conflit du Karabakh." Sur quoi la délégation arménienne de l'OSCE a demandé au président des éclaircissements :

"Dans le cadre des rapports de presse au sujet de mon récent entretien à la BBC sur le conflit du Haut-Karabakh, je ne veux pas laisser traîner des doutes sur ce qui a été dit. J'encourage tous ceux qui s'intéressent, à écouter attentivement l'interview, où j'ai mené une réflexion sur le conflit, conforme à ce que j'avais dit précédemment à Erevan et à Bakou lors de mes visites dans ces capitales.

Notre position est claire : la solution au conflit du Haut-Karabakh doit être fondée sur l'intégrité des frontières et sur le droit de tous les peuples de choisir son propre destin.

Dans l'interview, j'ai déclaré que je croyais qu'il y a une nette possibilité de parvenir à la paix dans le conflit du Haut-Karabakh. Il est maintenant question de volonté politique et j'ai dit que cette volonté existe dans les deux pays. À aucun moment durant l'entretien je n'ai blâmé l'Azerbaïdjan ou l'Arménie sur le fait que la paix n'a pas encore été signée dans le Haut-Karabakh."

Selon le directeur des informations de l'AP-OSCE, Klas Bergman, il est évident que ces déclarations sont des falsifications des médias azerbaïdjanais.

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** Göran Lennmarker **


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"Le terme ‘gelé' utilisé pour le conflit du Haut-Karabakh est impropre, vu que les parties continuent à subir des pertes," a déclaré le Représentant spécial de l'AP-OSCE pour le Sud-Caucase, Göran Lennmarker lors de la réunion avec la délégation azerbaïdjanaise, en marge de la 19ème session de l'OSCE à Oslo.

Dans son rapport périodique, il a également souligné certains progrès dans le processus de paix du Haut-Karabakh, sur la récente réunion des présidents arménien et azerbaïdjanais ainsi que sur les activités du Groupe de Minsk de l'OSCE.

En Mars il avait déclaré que l'Azerbaïdjan devait réduire son budget militaire, qui peut ainsi faire partie du processus de paix. "Les économies des deux pays, ainsi que les populations, souffriront aussi longtemps que le conflit durera," a-t-il déclaré, selon news.am

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** Naïra Zohrabian **


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"Le Président de l'Azerbaïdjan essaie de tromper la société azerbaïdjanaise par une interprétation erronée de la Résolution du Parlement européen ‘stratégie de l'UE pour le Sud-Caucase' comme étant une résolution pour le Haut-Karabakh," a déclaré la Vice-présidente de la commission interparlementaire Arménie-UE, Naïra Zohrabian à Armenpress.

"Il y a quelques jours, le Président azerbaïdjanais a fait une déclaration, en attribuant au seul Karabakh la résolution du PE. "C'est dommage, et nos mises en garde, selon lesquelles les principes de la résolution seront utilisés contre le processus de règlement pacifique, sont devenues réalité. Le président azerbaïdjanais menace toujours de régler le conflit par l'option militaire. Il a perverti les points correspondants de la résolution et a déclaré que la résolution se proposait de régler le conflit du Haut-Karabakh," a-t-elle souligné.

Selon l'élue arménienne, la déclaration du Président azerbaïdjanais sont en contradiction avec les principes de la résolution. Naïra Zohrabian a invité ses homologues du Parlement européen à condamner le style du Président Ilham Aliev, qui au nom du Parlement européen fait sa propagande pour l'option militaire.

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** Chavarche Kotcharian **


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"Le ministre des Affaires étrangères azerbaïdjanais, au lieu de parler des arrangements conclus au niveau des présidents à Saint-Pétersbourg continue de prendre ses désirs pour des réalités," a déclaré le vice-ministre arménien des Affaires étrangères, Chavarche Kotcharian, se référant à la déclaration d'Elmar Mammediarov sur le sujet principal de la prochaine réunion des deux ministres des Affaires étrangères les 16 et 17 Juillet à Almaty, qui porterait sur le retrait des troupes arméniennes de Latchine et de Kelbadjar.

"Il ne peut être question de retrait des forces Karabakhies de l'un quelconque des districts dans la mesure où l'Azerbaïdjan n'acceptera pas le statut définitif du Karabakh, issu des résultats de l'auto-expression de la volonté du peuple du Haut-Karabakh et n'aura pas lui-même retiré ses forces des territoires occupés du Haut-Karabakh," a souligné le Vice-ministre.

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Extraits de plusieurs médias d'Arménie.