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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires
Hasard du calendrier ou pas, l'accord militaire russo-arménien coïncide avec l'accord militaire turco-azéri. Certes la Turquie ne dispose d'une base officielle en Azerbaïdjan comme la Russie en Arménie, mais dispose de ‘conseillers' en nombre sur le sol azéri et notamment au Nakhitchevan, dont elle a officiellement un droit de regard depuis 1921 de par le traité de Moscou.
Quoiqu'en disent certains et malgré la présence des Occidentaux ou les velléités de la Turquie, le maître du jeu dans le Sud-Caucase reste la Russie. D'ailleurs la vente de batteries anti-missiles S-300 à Bakou concomitant à la signature de l'accord militaire avec Erevan n'est pas fortuite, histoire de préserver un semblant d'équilibre. Cela permet à Moscou avoir toujours les deux Présidents à sa table des négociations.
Quant à l'ouverture provisoire de la frontière arméno-turque, que ce soit pour l'office religieux qui sera célébré dans le musée/église de Sainte Croix sur l'île d'Akhtamar, ou dans le cadre des exercices de l'OTAN, là aussi certains ont pris leur désir pour réalité. Les dirigeants turcs se tuent à répéter depuis des années que rien ne se fera avant une percée dans le conflit du Karabakh, conforme aux attentes de Bakou. A quoi ça sert que Davutoglu se décarcasse ?
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** Igor Mouradian **
Le politologue Igor Mouradian a fait part de ses observations au quotidien Lragir.
"La politique de ‘parité' se transforme en une politique de ‘priorités', laquelle ne limite pas à la fourniture d'armes et à résoudre des problèmes de gaz et de communications. De nouvelles surprises pour les hommes politiques arméniens sont à attendre. Bientôt, la Russie commencera le déploiement d'une ‘autonomie' concernant les activités du Groupe de Minsk, en vue de retourner le Haut-Karabakh à l'Azerbaïdjan.
Quoi qu'il en soit, nous pouvons dire la chose suivante : la clé pour résoudre le problème, tout en préservant le rôle et la place de l'Arménie dans la stratégie de la Russie, est de saper toutes les initiatives russes concernant le conflit du Karabakh. Il y a des risques que le plan russe pour la politique de ‘parité' soit un échec avant le début des initiatives de Moscou sur le problème du Karabakh. Dire que l'Azerbaïdjan deviendra un partenaire fiable de la Russie relève d'une méconnaissance des tenants et des aboutissants. Les Russes sont submergés par des doutes profonds sur leurs projets, ce qui peut être assimilé à un manque de confiance en eux. Il convient de noter que les visites de tous les présidents russes à Bakou ont été des échecs, ce qui était prévisible. La prochaine visite ne donnera pas plus les résultats escomptés. L'Azerbaïdjan actuel est tellement chapeauté par les Américains et les Britanniques, qu'il ne peut pas avoir une véritable relation stratégique avec la Turquie. Les règles en Azerbaïdjan ne sont celles d'une région pro-turque, et plus généralement, la société azérie n'a pas été gérée de manière pro-turque. Il y a d'autres orientations, d'autres stéréotypes, une certaine motivation. Il suffit pour le régime du ‘clan Aliev' de faire un faux pas, et il ne sera plus qu'un souvenir. Il est seulement possible d'être offensé, mais pas de résoudre," a déclaré Igor Mouradian.
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** Kaloust Sahakian **
"Beaucoup se demandent si la Russie va intervenir dans le cas où l'Azerbaïdjan attaquerait le Karabakh ? Je ne voudrais pas que nos hommes politiques abordent ces questions avec des jugements primitifs. Le principal problème de la sécurité arménienne est le Karabakh. En d'autres termes, je ne pense pas que la partie russe, quand elle a entrepris le renouvellement de l'accord, ait ignoré cet aspect. En outre, cet accord est présenté par la partie russe d'un point de vue régional, l'idée principale est de dire non à la guerre", a déclaré le 25 août, le chef du groupe parlementaire républicain, Kaloust Sahakian.
Interrogé sur ce que la Russie fera en cas de guerre au Karabakh, le député a répondu : "c'est très hypothétique de dire quels genres de situations et/ou d'événements auront lieu en temps de guerre. Du point de vue politique, il faut combattre ceux qui proposent des solutions militaires aux conflits."
Selon lui, ce n'est pas la seule solution et notre sécurité est l'un des facteurs de la sécurité du Karabakh.
"A dire vrai, en disant sécurité de l'Arménie, je pense essentiellement Karabakh. Les Russes sont conscients de cela. Ils savent que le leitmotiv principal est le Karabakh sur lequel nous construisons notre politique internationale. En cas de guerre au Karabakh, si nous comptons sur nous-mêmes, non seulement les Russes, mais aussi d'autres nations nous aideront", a indiqué Kaloust Sahakian.
Question : "Si le problème de la RHK est résolu avant la fin de la période de 49 ans, les bases russes auront-elles toujours un sens ?"
"Les bases russes ont été créés ni pour la question de la RHK, ni pour l'Arménie. Elles l'ont été dans le processus de l'effondrement de l'URSS, et en tant que frontières de l'ancienne Union soviétique, ces bases ont été conservées en accord avec les autorités arméniennes de l'époque, et je pense que cela était ‘juste'."
Question : "Vous voulez dire que, même si elles ne sont plus nécessaires, elles resteront en place ?"
"Non, bien sûr, tout se décide d'après les circonstances, nous sommes entourés par de puissants ennemis ‘avec le visage de la Turquie'. Maintenant, nous n'avons pas besoin de défendre notre point de vue et dire que la question doit être résolue de manière pacifique, mais nous avons besoin que d'autres pays reconnaissent le Haut-Karabakh."
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** Ali Hassanov **
Se rapportant aux rumeurs d'une ouverture éventuelle de la frontière dans le cadre des exercices de l'OTAN, le chef de cabinet du président azerbaïdjanais, Ali Hassanov, a déclaré à l'agence Trend : "L'ouverture de la frontière arméno-turque est contraire aux intérêts de l'Azerbaïdjan. Nous avons confiance dans les dirigeants turcs et nous pensons que la frontière ne sera pas ouverte tant que l'Arménie ne tiendra pas compte des conditions préalables."
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Lragir