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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
En tant que pays émergeant et membre du G20, la Turquie se sent pousser des ailes et veut jouer un rôle important dans le concert des nations, bref, rentrer dans la cour des Grands. Etre une puissance régionale est une chose, être une grande puissance en est une autre.
Il ne suffit pas de se placer au 15ème rang mondial avec un PIB de 670 Mds de €, surtout si on occupe la 106ème place (sur 134) pour la liberté de la presse et que la Cour européenne des droits de l'homme vient de vous condamner (à l'unanimité) dans l'affaire Hrant Dink.
Quand de surcroit on est responsable de la mort de 1,5 millions d'Arméniens et que l'on se comporte en Etat négationniste, il ne faut peut-être pas s'étonner que l'UE ne soit pas pressée d'admettre en son sein un tel pays.
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** Micheline Calmy-Rey **
Dans le cadre de sa visite à la Confédération suisse, la délégation parlementaire arménienne dirigée par le Président Hovik Abrahamian, a eu une réunion avec la vice-présidente nouvellement élue (22 Septembre) et ministre des Affaires étrangères de la Suisse, Micheline Calmy-Rey.
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M. Abrahamian a indiqué que l'Arménie attachait une grande importance au développement des relations avec la Suisse, en particulier pour son rôle de médiateur dans la résolution de différents problèmes internationaux. Ainsi, Erevan apprécie hautement le soutien de la Suisse pour l'initiative de la partie arménienne afin de normaliser les relations avec la Turquie.
"La normalisation arméno-turque ne peut pas rester incomplète. D'intenses pourparlers avec les deux pays sont en cours pour créer des conditions favorables à la poursuite de ce processus. La Suisse est résolue à promouvoir la réconciliation entre l'Arménie et la Turquie," a-t-elle déclarée. Elle a beaucoup apprécié le geste du Président Serge Sarkissian en vue de normaliser les relations avec la Turquie, ce qui caractérise le courage politique.
Au cours de la réunion, le point a été également fait sur le règlement pacifique du conflit du Karabakh.
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** Ruben Melkonian **
"Avant de se déclarer prêt à discuter des questions historiques, le gouvernement turc devrait commencer par ouvrir ses archives à ses propres experts. L'Arménie n'a rien à cacher, mais aucun historien en Arménie ne remettra en cause le génocide, ce dernier étant incontestable. D'autre part, l'histoire turque contient de nombreuses pages sombres, qui poussent le pays à garder ses archives fermées," a déclaré l'expert Ruben Melkonian.
S'exprimant sur les priorités de la politique étrangère turque à l'Ecole John F. Kennedy du Gouvernement de l'Université de Harvard de Boston, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, avait déclaré que la partie turque est prête à partager et à discuter de l'histoire. "Mais pour ce faire, les portes ne doivent pas être fermées," a souligné l'expert.
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** Recep Tayyip Erdogan et l'UE **
Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré qu'il n'y avait aucun autre pays hormis la Turquie, qui attend à la porte de l'Union européenne depuis un demi-siècle. Il avait demandé à ses amis européens pourquoi la Turquie attendait à la porte de l'UE depuis 50 ans, mais il n'avait reçu aucune réponse.
"A quels acquis de l'UE la Turquie a-t-elle failli ? Est-ce que tous les Etats membres de l'UE satisfont-ils aux exigences de l'acquis communautaire autant que la Turquie ?" a déclaré M. Erdogan au cours du dîner de gala du Symposium Economique Mondial à Istanbul. Et d'ajouter : "si les pays ne sont pas solidaires, ils ne peuvent pas assurer un monde où régnerait la paix."
"Si nous voulons mettre en place l'Alliance des civilisations et se présenter contre le choc des civilisations, ce que nous devons faire, alors nous ne pouvons pas regarder l'UE comme un club chrétien", a-t-il souligné.
M. Erdogan a déclaré que dans un tel cas, l'UE devrait être considérée comme une union politique et sociale, et que la vision de l'UE sur la Turquie devrait changer.
Extraits de la Radio Publique d'Arménie et de PanArmenian.net