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Traduction Gérard Merdjanian
Une page d'histoire ... Un premier pas vers une liberté chèrement acquise.
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Tout avait commencé quelque temps plus tôt. Depuis le 13 Décembre 1987, des rassemblements avaient lieu sur la Place Lénine à Stepanakert, et la foule exigeait de faire sécession avec l'Azerbaïdjan et demandait son rattachement à l'Arménie.
Le Conseil régional des députés du peuple a tenu une session spéciale le 20 février, et a validé la décision de « soumettre les pétitions aux Conseils Suprêmes des RSS d'Azerbaïdjan et d'Arménie sur la cession de la région autonome du Haut-Karabakh rattachée à l'Azerbaïdjan soviétique et son transfert à l'Arménie soviétique. »
Les autorités azerbaïdjanaises et les fonctionnaires pro-Azerbaïdjanais de la région autonome du Haut-Karabakh n'ont pas pu empêcher la session spéciale du Conseil Régional. Malgré que les routes menant à Stepanakert soient fermée, les députés sont ont gagné la capitale provinciale par des chemins vicinaux, à pied ou à cheval.
« Tous les Conseils régionaux, communaux ou municipaux avaient tenu des séances les mois précédents, et c'était un référendum unique, malgré que les autorités azerbaïdjanaises, soutenues par le Premier Secrétaire du Conseil régional, Boris Kevorkov, avaient essayé de déranger les séances des divers Conseils. Cependant, nous étions résolus dans notre décision, » a déclaré le député du Conseil régional, Karen Babourian, lors d'une entrevue avec le centre analytique « Armedia ».
Le 20 février le Premier Secrétaire du PC d''Azerbaïdjan, Kyaram Baghirov, se trouvait à Stepanakert avec ses collaborateurs et des Représentants de l'Etat.
La séance du Conseil régional a commencé à 17h. Au début, Baghirov s'est contenté de faire de vagues promesses, puis il a commencé à menacer, essayant en cela de déranger la session. Le représentant du Comité Central du PC d'URSS, Yashin, qui était également présent à la séance, appelait Moscou de temps en temps pour faire le point des développements. Au final, les députés ont forcé Baghirov à quitter la salle.
Le Président du Conseil régional, Vladimir Osipov, était contre la démarche et contre la décision ; il n'était d'ailleurs pas présent à la séance. De plus, il avait laissé son sceau, ce qui pouvait poser de sérieux problèmes.
Cependant, les députés ont trouvé la solution. La décision du Conseil régional a été signée par tous ses membres, ce qui lui a conférée un statut juridique, de sorte que ni Moscou, ni Bakou ne pouvaient la considérer comme illégale.
Ainsi, le 20 février 1988 le Conseil régional de la République autonome du Haut-Karabakh a pris la décision historique de demander son rattachement à l'Arménie.
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