L'Arménie, la Turquie, l'Azerbaïdjan et les autres

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Traduction Gérard Merdjanian – commentaires

La politique des Etats-Unis envers l'Arménie est dictée non par des considérations historiques et/ou sentimentales mais les nécessités géostratégiques et/ou économiques, d'ailleurs comme nombre d'autres pays.

Jusqu'à là rien de nouveau, si ce n'est que, vouloir miser gros sur Bakou comporte quelques risques. Certes il y a les hydrocarbures mais il y a également l'Iran qui est a proximité et surtout le conflit du Karabakh avec l'Arménie. Il est difficile de se déclarer comme le champion des libertés et des droits de l'homme et faire fi de ses principes le moment venu.

Erevan n'a jamais mis en avant sa religion pour défendre son point de vue. Alors que la Turquie et l'Azerbaïdjan, bien que se déclarant pays laïcs, adhèrent à l'Organisation de la Conférence Islamique et soutiennent ouvertement ‘leurs frères' Palestiniens. Le problème, c'est que l'Arménie est le seul pays dans la région, alliée de la Russie. Cette alliance lui permet, toute proportion gardée, de tenir tête à la Turquie, alliée des Etats-Unis, et à l'Azerbaïdjan, alliée de la Turquie.

Et comme chacun sait, si l'ennemi de mon ennemi est mon ami, l'alliée de mon alliée est aussi mon alliée. Ce n'est pas le nouvel ambassadeur américain (Matthew Bryza) qui me contredira.

* Brève *

L'ardent défenseur turc des droits humains, Ragip Zarakoglu, a été reçu à la Bibliothèque Nationale arménienne, pour la remise de la médaille Hagop Meghapart pour sa contribution à la condamnation du génocide arménien à travers le monde, et la condamnation des génocides contre l'humanité, en général.

Ragip Zarakoglu pense que la reconnaissance du génocide arménien grandira la Turquie plutôt que l'humilier. "Le massacre des Arméniens est mentionné en tant que ‘génocide' dans tous les documents internationaux. Il est hors de question de modifier cela," a déclaré le directeur de la maison d'édition ‘Belge'.

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** Relations Etats-Unis – Arménie **

* Processus arméno-turc *


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"Les États-Unis accordent une grande importance au processus de normalisation arméno-turque. La Secrétaire d'Etat elle-même s'est pleinement engagée sur ce sujet. Nous voyons bien que depuis un certain nombre de mois des obstacles empêchent les progrès. Nous allons continuer avec la Turquie, l'Arménie et l'Azerbaïdjan, voir comment nous pouvons avancer." a déclaré le Secrétaire d'État adjoint Philip J. Crowley lors de sa conférence de presse quotidienne.

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* Subventions américaines *

Alors que le Congrès des États-Unis continue les délibérations sur les crédits à allouer pour l'exercice 2011, le président Barack Obama a annoncé le budget prévisionnel pour l'Année fiscale 2012, avec un montant de 40 millions de dollars d'aide à l'Arménie, identique à celle de 2011. En termes d'assistance militaire, le Président a proposé 3,45 millions de dollars pour l'Arménie et 3,9 M$ pour l'Azerbaïdjan ; rapporte le Comité National Arménien d'Amérique (ANCA).
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"Les Arméno-Américains, tout à fait conscient des difficultés économiques en cours causées par les blocus de la Turquie et de l'Azerbaïdjan, sont déçus que le président Obama recherche à faire des coupes dans l'aide proposée et approuvée l'an dernier par le Congrès. Nous sommes également très préoccupés que le président veuille faire pencher la balance de l'aide militaire un peu plus vers Bakou, alors que les menaces des dirigeants azerbaïdjanais de déclencher une nouvelle guerre, augmentent de plus en plus, sapant ainsi le processus de paix du Haut-Karabakh," a déclaré Aram Hamparian.

"Plus largement, à la lumière des pressions budgétaires croissantes sur les aides à l'étranger, nous sommes particulièrement déçus par l'incapacité du président, malgré son engagement à développer le commerce Etats-Unis-Arménie, à prendre des mesures concrètes pour renforcer les relations commerciales avec Erevan. Ces accords sont essentiels pour favoriser la création d'emplois aussi bien ici qu'en Arménie," a-t-il ajouté.

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* L'OSCE et le conflit du Karabakh *


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Le ministre des Affaires étrangères lituanien, Audronius Ažubalis, et président en cours de l'OSCE, a présenté les objectifs de sa présidence pour 2011 et a souligné les défis communs auxquels sont confrontés l'OSCE et l'ONU, lors d'un discours devant le Conseil de Sécurité des Nations unies.

Parmi les thèmes abordés, M. Ažubalis s'est dit préoccupé par la montée des tensions dans le Haut-Karabakh : "Le rôle de l'OSCE dans la poursuite d'un règlement de ce conflit sera maintenu avec un plus grand engagement des coprésidents du Groupe de Minsk. Je vais inviter les parties en conflit à mettre en œuvre des mesures de confiance, et notamment le retrait immédiat des tireurs d'élite de la ligne de contact ainsi que renforcer les activités de surveillance de l'OSCE."

Ažubalis a indiqué que sa présidence s'emploiera à réduire les tensions et à renforcer la confiance parmi les communautés affectées dans le Sud-Caucase : "Nous demandons instamment à tous les participants de tirer pleinement parti du cadre de Genève pour élaborer des mesures en vue d'améliorer la sécurité et de réduire les besoins humanitaires."

Il a souligné l'importance de la coopération entre l'ONU et l'OSCE dans le maintien de la paix et la sécurité régionale.

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Extraits de la Radio Publique d'Arménie