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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
A chaque rencontre du G8, les coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE se fendent d'une déclaration, à la suite de quoi tout le monde est à peu content : - Chacune des parties fait ‘son marché' dans le document ; et les organisations internationales d'espérer que les négociations vont aboutir rapidement.
Il est clair que pour la Turquie le seul objectif est que l'Azerbaïdjan reprenne possession de l'intégralité des territoires perdus. Quelle terrible perspective si la communauté internationale avalisait le fait que le Haut-Karabakh puisse devenir indépendant ! Ankara ne pourrait plus se cacher derrière le petit doigt azéri.
Mais soyons lucide, si ce n'est pas le Karabakh qui empêche la normalisation des relations turco-arméniennes, ce sera la question du génocide ou plus précisément le problème des réparations. Les quelques km² du Karabakh ne sont rien en comparaison de l'extermination de tout un peuple, de la confiscation de leurs biens, de la captation de leurs terres, sans compter la destruction de leurs monuments culturels et religieux.
Aussi, le grand Vizir Erdogan peut fanfaronner tant qu'il veut, nul n'est dupe de sa stratégie, et si effectivement le Groupe de Minsk n'est pas arrivé à un résultat satisfaisant, il a au moins le mérite d'avoir pu éviter jusqu'à présent que Calife de Bakou déclenche une nouvelle guerre.
Que les ambassadeurs, coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, qui passent leur temps à faire la navette diplomatique entre les parties en conflit, ennuient Ankara et Bakou, on peut le comprendre ; mais les mesures susceptibles d'être prises par les trois pays médiateurs – Etats-Unis, Russie et France -, ensemble ou individuellement, doivent probablement les inquiétaient beaucoup plus.
* Brève *
Les trois coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE - Bernard Fassier (France), Igor Popov (Fédération de Russie), et Robert Bradtke (Etats-Unis) – ainsi que le Représentant personnel du Président de l'OSCE en exercice, l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk, arrivent dans la région aujourd'hui.
Après la visite en Azerbaïdjan, ils se rendront à Erevan. Et de là, ils comptent rencontrer les dirigeants Karabakhis à Stepanakert.
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Ils ont dit :
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"Tant que l'Azerbaïdjan et l'Arménie n'ont pas solutionné le problème du Karabakh, les relations entre Ankara et Erevan ne seront pas normalisées," a déclaré le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan.
Il a également souligné que le Groupe de Minsk était devenu une "structure inutile", vu que les co-présidents "n'ont pas réussi à ce jour à réaliser des progrès dans les négociations." "Je me demande ce que le Groupe de Minsk peut faire alors que depuis près de 20 ans il n'a produit aucun résultat," a-t-il remarqué.
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La Secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton a souligné "l'importance stratégique des relations entre les États-Unis et l'Azerbaïdjan" lors d'une réunion à Washington avec le ministre des Affaires étrangères d'Azerbaïdjan, Elmar Mammediarov. "Nous sommes très engagés à élargir et à approfondir nos relations et nous sommes également engagés à continuer de travailler au sein du Groupe de Minsk pour tenter de résoudre le long conflit du Haut-Karabakh."
"Je crois que les relations entre l'Azerbaïdjan et les États-Unis se développent très bien ... Bien sûr, nous devons encore travailler à approfondir et à renforcer notre coopération", a déclaré de son côté Mammediarov.
Il a également remercié les États-Unis pour les tentatives visant à apporter plus de paix et la stabilité dans le Sud-Caucase, en particulier à la résolution du problème du Karabakh.
"Il y a eu une déclaration faite récemment par les coprésidents qui je crois, sera également utile à ce que ce conflit non résolu reste sur l'agenda de la communauté internationale", a déclaré le ministre azerbaïdjanais.
Elmar Mammediarov a également rencontré le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, qu'il a informé sur l'état actuel des négociations de paix sur le conflit du Haut-Karabakh.
"Une résolution rapide du conflit est nécessaire", a déclaré Ban Ki-moon, ajoutant qu'il s'attendait à des progrès dans les pourparlers sur le règlement.
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"Il y a une certaine attente à ce qu'un document soit signé lors de la rencontre trilatérale de Kazan du 25 Juin. On s'attend à ce que des pressions soient exercées sur les présidents, cependant, il est fort probable que ces pressions ne fonctionnent pas dans la situation actuelle," a déclaré le directeur de l'Institut du Caucase, Alexandre Iskandarian.
"Si un accord de la sorte est signé, ce ne sera pas plus qu'un vague document confirmant les principes de base, avec comme effet secondaire d'influencer la période postélectorale en Turquie," a-t-il souligné.
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Extraits de PanArmenian.net