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Traduction Gérard Merdjanian
- commentaires
Mettant en pratique les
préconisations du Mouvement Européen International, il y a une semaine à
Erevan, sur la nécessité de rapprocher les sociétés civiles des différents pays
en parallèle et/ou en complément aux actions politiques, Richard
Guiragossian œuvre dans ce sens depuis quelques années.
S’il
a réussi peu ou prou à rencontrer des politiciens turcs, à entretenir des liens
avec nombre d’intellectuels du pays, et échanger sur les différends
arméno-turcs, il en va différemment avec les Azerbaidjanais qui restent sous
l’influence de leurs dirigeants et surtout des extrémistes qui jettent l’anathème
et black-listent les personnes en contact avec des Arméniens, officiels ou non.
La chape de plomb posée par
Bakou sur l’Arménie verrouille toute les bonnes volontés, surtout celles
susceptibles d’émaner du monde musulman en instrumentalisant l’OCI et obligeant
ces deniers à voter des motions contre l’Arménie. Bakou utilise toutes les
tribunes qui s’offrent à lui, que ce soit à l’ONU, à l’UNESCO, à l’OSCE, au CoE,
ou dans les assemblées parlementaires, ou parlements, pour dénigrer l’Arménie
en déformant la réalité ou en avançant des contre-vérités.
Ce ne sont pas les exemples
qui manquent. Le plus visible et probablement le plus ancien, est la Turquie
qui en contradiction avec sa politique du ‘zéro problème avec les voisins’ et du
processus de normalisation des relations avec Erevan, maintient son blocus de l’Arménie
et sert de porte-voix aux Azéris. Le plus récent (hier) est l’accusation par l’Azerbaïdjan
de l’Arménie comme ‘Etat destructeur de patrimoine religieux’ devant l’UNESCO -
"L’hôpital qui se moque de la charité !".
A
noter, que la majorité des analystes et des politologues, arméniens ou autres,
pense que l’élection de l’Azerbaïdjan au Conseil de sécurité de l’ONU n’aura
pas d’incidence majeure sur le déroulement du processus de négociations de
paix. Il y a suffisamment de sujets épineux à traiter à travers le monde, qu’il
n’y a pas urgence à ajouter celui du Karabakh, d’autant qu’il est en cours de traitement par une autre
organisation internationale : le groupe de Minsk de l’OSCE. Ce qui bien
sûr n’empêche pas l’Arménie de rester vigilent.
***
* Le coin des experts *
* Richard
Guiragossian
"L'Arménie
est maintenant dans une position avantageuse aux yeux de la communauté
internationale en ce qui concerne les relations arméno-turques et le processus
de règlement du Karabakh," a déclaré le directeur du Centre de recherche
régional, Richard Guiragossian.
Selon lui, la Turquie a bouleversé le processus de réconciliation turco-arménien, et c’est l'Azerbaïdjan qui a empêché tout progrès à la réunion trilatérale de Kazan.
"A Kazan, l'Azerbaïdjan a échoué à répondre aux attentes du Président Medvedev et des coprésidents du Groupe de Minsk. Cela a mis la politique étrangère arménienne dans une meilleure position concernant le Haut-Karabakh. Le défi pour le gouvernement arménien consiste à maintenir et à exploiter cet avantage stratégique. C’est pourquoi, la politique étrangère arménienne doit continuer à être plus active que réactive," a-t-il ajouté.
Richard Guiragossian ne se contente pas seulement d’analyser mais essaie de contribuer à l'établissement d'un dialogue arméno-azerbaïdjanais ainsi qu’un dialogue arméno-turc. Il a participé à une conférence sur le sujet à Washington, et va assister à un autre forum à Istanbul.
S'exprimant sur les relations arméno-turques, le politologue a déclaré: "L'Arménie a été très rapide à offrir une assistance humanitaire à la Turquie suite au tremblement de terre dans la région de Van. Il est intéressant de constater que la Turquie a commencé par refuser toute aide internationale, sauf de celle de l'Azerbaïdjan. [ndlt : Maintenant elle accepte les aides étrangères, y compris celle d’Israël]. Cela démontre également que l'Arménie est prête, et tout à fait disposée à avoir une stature d'Etat dans ce processus, mais pour être honnête, l'Arménie ne peut faire qu’avec ses moyens, parce que nous attendons tous que la Turquie bouge. "
Concernant l’élection de l'Azerbaïdjan au Conseil de sécurité de l'ONU, Richard Guiragossian a indiqué : "Ce n'est pas une menace pour l'Arménie. Toutefois, les autorités arméniennes se doivent d'intensifier l'activité diplomatique dans les institutions internationales. Il est peu probable que Bakou puisse amener le débat sur le Karabakh car cela mettrait en porte-à-faux les pays coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, lesquels n’accepteront pas l’ingérence de l’ONU dans ce processus."
Selon lui, la Turquie a bouleversé le processus de réconciliation turco-arménien, et c’est l'Azerbaïdjan qui a empêché tout progrès à la réunion trilatérale de Kazan.
"A Kazan, l'Azerbaïdjan a échoué à répondre aux attentes du Président Medvedev et des coprésidents du Groupe de Minsk. Cela a mis la politique étrangère arménienne dans une meilleure position concernant le Haut-Karabakh. Le défi pour le gouvernement arménien consiste à maintenir et à exploiter cet avantage stratégique. C’est pourquoi, la politique étrangère arménienne doit continuer à être plus active que réactive," a-t-il ajouté.
Richard Guiragossian ne se contente pas seulement d’analyser mais essaie de contribuer à l'établissement d'un dialogue arméno-azerbaïdjanais ainsi qu’un dialogue arméno-turc. Il a participé à une conférence sur le sujet à Washington, et va assister à un autre forum à Istanbul.
S'exprimant sur les relations arméno-turques, le politologue a déclaré: "L'Arménie a été très rapide à offrir une assistance humanitaire à la Turquie suite au tremblement de terre dans la région de Van. Il est intéressant de constater que la Turquie a commencé par refuser toute aide internationale, sauf de celle de l'Azerbaïdjan. [ndlt : Maintenant elle accepte les aides étrangères, y compris celle d’Israël]. Cela démontre également que l'Arménie est prête, et tout à fait disposée à avoir une stature d'Etat dans ce processus, mais pour être honnête, l'Arménie ne peut faire qu’avec ses moyens, parce que nous attendons tous que la Turquie bouge. "
Concernant l’élection de l'Azerbaïdjan au Conseil de sécurité de l'ONU, Richard Guiragossian a indiqué : "Ce n'est pas une menace pour l'Arménie. Toutefois, les autorités arméniennes se doivent d'intensifier l'activité diplomatique dans les institutions internationales. Il est peu probable que Bakou puisse amener le débat sur le Karabakh car cela mettrait en porte-à-faux les pays coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, lesquels n’accepteront pas l’ingérence de l’ONU dans ce processus."
* Yervant
Bozoyan
Pour
la première fois de son histoire, l'Azerbaïdjan a été élu le 24 Octobre dernier
pour deux ans, membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU. De suite,
Bakou a déjà déclaré qu'il va utiliser cette situation pour demander à ce que
le conflit du Karabakh soit résolu avec la restitution des soi-disant
"territoires occupés". Les ministères des Affaires étrangères
américain et russe ont félicité l'Azerbaïdjan, l'Arménie pour sa part, n'a pas
fait de commentaires.
"Il n’y a pas de quoi faire un drame, car les possibilités de l'Azerbaïdjan sont limitées. Aucun des pays coprésidents ne souhaite que le format des négociations ne change et ne voit aucune alternative au Groupe de Minsk de l'OSCE. Ce qui n’empêchera pas qu'il y ait de nouveaux troubles au cours des deux prochaines années, et l'Arménie devra assumer une politique étrangère plus active pour résister à ces défis. Elle doit avoir une feuille de route claire concernant sa politique étrangère," a déclaré le politologue Yervant Bozoyan.
"Il n’y a pas de quoi faire un drame, car les possibilités de l'Azerbaïdjan sont limitées. Aucun des pays coprésidents ne souhaite que le format des négociations ne change et ne voit aucune alternative au Groupe de Minsk de l'OSCE. Ce qui n’empêchera pas qu'il y ait de nouveaux troubles au cours des deux prochaines années, et l'Arménie devra assumer une politique étrangère plus active pour résister à ces défis. Elle doit avoir une feuille de route claire concernant sa politique étrangère," a déclaré le politologue Yervant Bozoyan.
* Artak
Zakarian
"Je pense que l'Azerbaïdjan ne parviendra à prouver
qu'une telle responsabilité lui soit confiée. Car c’est un pays qui est loin de
la démocratie et loin d’avoir la capacité de contribuer à la paix régionale et
encore moins à la sécurité mondiale, un pays, dont la propagande est focalisée
sur la diffusion de la haine et de l'intolérance. L'Azerbaïdjan a un point de
vue sur l'intégrité territoriale qui lui est propre, et qui diffère de celui du
reste des 193 pays de l’Organisation," a déclaré le député républicain,
Artak Zakarian.
*
* Brève suédoise *
La communauté arménienne de Suède a réussi à bloquer au
Parlement les efforts azéris sur un projet de résolution sur le Karabakh, préparé
par le parlementaire Mehmet Kaplan en vue d’informer ses collègues suédois sur
les ‘réalités’.
La communauté arménienne de Suède a envoyé une lettre au Parlement demandant d'annuler les discussions au motif que le contenu du projet azéri se base sur de faux rapports sur les réfugiés, sur des contrevérités au sujet des événements de Khojaly, et que tout cela consiste de la part de l’Azerbaïdjan à falsifier l'histoire tout en continuant la propagande anti-arménienne.
S'adressant à un rassemblement du Congrès des Azerbaïdjanais de Suède, M. Kaplan a déclaré que ses efforts au parlement étaient motivés par les rapports des médias suédois après la réunion trilatérale de Kazan de Juin dernier. Il a affirmé que des médias ont présenté de façon "incorrecte" l’information stipulant que l'Azerbaïdjan voulait résoudre le conflit par des moyens militaires.
La communauté arménienne de Suède a envoyé une lettre au Parlement demandant d'annuler les discussions au motif que le contenu du projet azéri se base sur de faux rapports sur les réfugiés, sur des contrevérités au sujet des événements de Khojaly, et que tout cela consiste de la part de l’Azerbaïdjan à falsifier l'histoire tout en continuant la propagande anti-arménienne.
S'adressant à un rassemblement du Congrès des Azerbaïdjanais de Suède, M. Kaplan a déclaré que ses efforts au parlement étaient motivés par les rapports des médias suédois après la réunion trilatérale de Kazan de Juin dernier. Il a affirmé que des médias ont présenté de façon "incorrecte" l’information stipulant que l'Azerbaïdjan voulait résoudre le conflit par des moyens militaires.
* Brève européenne *
"Le Haut représentant de l'Union européenne
pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Catherine Ashton,
visitera l'Arménie fin novembre," a indiqué le négociateur en chef pour l'Accord
d'association UE-Arménie, Gunnar Wiegand.
*
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Extrait de la
Radio Publique d’Arménie