L’Azerbaïdjan se sent pousser des ailes.


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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires

Avec la signature des accords sur les gazoducs vers l’Europe, Bakou va améliorer encore plus son ordinaire, qui était déjà loin d’être frugal. Si l’on ajoute à cela le soutien inconditionnel du grand frère ottoman et la récente nomination au Conseil de Sécurité, on peut dire sans exagérer que ce fut une semaine faste pour l’Azerbaïdjan et que la crise financière qui frappe l’Occident ne le touche particulièrement.

Que va faire le président Aliev de toute cette manne de gazodollars qui vont venir s’ajouter aux 10 milliards de pétrodollars ?

Il peut certes affecter, après prélèvement,  une somme coquette pour relever le niveau de vie de ses concitoyens, soit il peut reloger convenablement tous les réfugiés de la guerre du Karabakh, plutôt que toucher des subsides de la communauté internationale pour ce faire, soit, comme il est fort probable, acheter des armes encore plus sophistiquées pour officiellement se défendre … se défendre contre les Arméniens, qui comme on le sait, rêvent de conquérir  tout l’Azerbaïdjan, et pourquoi pas la Géorgie, la Turquie, bref toute la région, en gros la version arménienne du ‘zéro problème avec les voisins’.

Quant à écouter le ministre des Affaires étrangères azéri, il ferait passer ses compatriotes pour des saints ayant subi l’agression sauvage des  Arméniens, comme ça du jour au lendemain, sans raison aucune. Quant aux pogroms de Sumgaït  ou les massacres de Chouchi, le ministre semble atteint d’anosognosie comme l’ex-président Jacques Chirac.

Sa proposition de vouloir faire revenir 1.000.000 d’azerbaidjanais au Karabakh, c'est-à-dire au Haut-Karabakh proprement dit (peuplé de 155.000 Arméniens) et dans les sept districts environnants quasiment désertiques,  puis demander par referendum aux 1.155.000 personnes s’ils veulent rester dans la République d’Azerbaïdjan ou devenir indépendant, cela s’appelle un marché de dupes ou encore prendre ses interlocuteurs pour … ce qu’ils ne sont pas.

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* Brèves  Turquie *

* Taner Akçam

La Cour européenne des Droits de l'Homme a jugé que les poursuites du gouvernement turc, selon l'article 301 du code pénal (insulte à la turcité), contre le Dr Taner Akçam pour avoir parlé du génocide arménien, étaient en violation à la liberté d'expression du Dr Akçam en vertu de l'article 10 de la Convention européenne sur les droits de l'homme.

La Cour européenne des droits de l'homme a statué à l'unanimité que la reconnaissance du génocide arménien ne peut pas être criminalisée en Turquie.

En conséquence, dans le procès Taner Akçam contre la Turquie, la Cour a statué que les poursuites pénales de la Turquie liées à la question du génocide arménien constituent une violation de l'article 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des Droits de l'Homme.

* Contrat gazoduc


La Turquie et l'Azerbaïdjan ont signé mardi un accord, attendu depuis longtemps, permettant le transit de quelque 10 milliards de mètres cubes de gaz naturel azerbaïdjanais, la deuxième phase de  Shah Deniz, vers l'Europe, résolvant ainsi l'un des derniers obstacles empêchant l'ouverture d'un corridor Sud pour permettre au gaz de la mer Caspienne d’aller vers l'UE.



En vertu de ces contrats, la Turquie pourra puiser en plus 6,6 milliards de m³/an de gaz provenant de la première phase du champ de Shah Deniz.



Le  1er Octobre, le consortium dirigé par BP en charge de l’élaboration de la deuxième phase du champ de Shah Deniz, a reçu des propositions fermes de trois sources :

-      Le projet du gazoduc Nabucco à hauteur de 31 milliards de m³/an.
-      Le projet Interconnector regroupant le trio Turquie-Grèce-Italie (ITGI) à hauteur de 10 milliards.
-      Le  projet Pipeline Trans-Adriatic (TAP) pour un volume de 10 à 20 milliards.


* Recep Tayyip Erdogan


Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré aujourd'hui que l'Azerbaïdjan et la Turquie lutteront " coude à coude" jusqu'à ce que le Haut-Karabakh soit libéré de l'occupation.

"L'Azerbaïdjan et la Turquie ne cherchent qu'à l'établir la paix et la stabilité dans la région,"  a-t-il dit lors de l’inauguration avec le Président azerbaïdjanais Ilham Aliev du complexe pétrochimique Petkim d’Aliaga (région d'Izmir).

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* Brèves Azerbaïdjan *

* Ali Hasanov

Suite à la nomination de l’Azerbaïdjan comme membre non-permanent au Conseil de sécurité de l'ONU, Ali Hasanov a déclaré : "L'Azerbaïdjan essaiera de mettre sur  l'agenda du Conseil de sécurité de l'ONU la violation de son intégrité territoriale."

Pour le chef du département des Affaires sociales et politiques de l’administration présidentielle, cette nomination prouve l'amélioration de la réputation de l'Azerbaïdjan sur la scène internationale.

"L’intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan a été violée, le pays a plus d’un million de réfugiés et de personnes déplacées, le retour de ces personnes dans leur foyer est devenu un problème des organisations internationales. Le conflit entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, pour le Haut-Karabakh reste en suspens (…) Avec l'opportunité d'être un membre non-permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pendant deux ans, l'Azerbaïdjan pourra exiger de restaurer les principes du droit international."

"L'Azerbaïdjan en se basant sur les relations bilatérales et multilatérales avec les Etats étrangers, développe cette politique sur le terrain des relations civiles inter-Etats. Cet aspect de la politique du pays a prévalu au moment du vote," a souligné Hasanov.


* Elmar Mammadyarov


"Dès le premier jour, la Russie a travaillé très harmonieusement afin de résoudre le conflit du Haut-Karabakh, essayant de trouver des points de contact commun.  Nous devons rendre hommage au fait que la Russie a contribué à la mise en place du cessez-le dans le Haut-Karabakh occupé par l'Arménie," a déclaré le ministre azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Elmar Mammadyarov, dans une interview au quotidien "Komsomolskaïa Pravda".

"La partie négative du conflit armé est l'occupation du territoire et le nettoyage ethnique. Parce que tout le monde sait que non seulement le Haut-Karabakh, mais aussi les zones avoisinantes sont occupées."

"Nous avons essayé de sortir de l'impasse depuis 1994, date de la signature du cessez-le-feu. Nous avons commencé la dernière étape à Prague en 2004, et donc c’est devenu le processus de Prague. Et sa logique est un règlement étape-par-étape.  Nous avons commencé par demander comme première étape le retrait des forces arméniennes des territoires occupés autour du Haut-Karabakh, ce qui aurait crée une opportunité phénoménale pour toutes les autres questions. Mais la partie arménienne s’est focalisée sur le statut du Karabakh, une formule qui a été conçue et définie comme faisant partie des principes de Madrid. Et depuis comme on dit : Le diable est dans les détails."

"Cette étape aurait entrainé l'ouverture de routes, la restauration des chemins de fer. Je dois dire que la population arménienne ne vit pas dans les sept districts qui entourent le Haut-Karabakh. Il est très important de restaurer la relation mutuelle entre les communautés arménienne et azerbaïdjanaise du Haut-Karabakh. Les gens doivent revenir dans leur foyer que ce soit dans le Haut-Karabakh, à Chouchi, à Khodjali, ou à Khojavand. Nous sommes prêts à aider à construire de nouvelles maisons et à financer ce processus. Avant de venir à la dernière question de la détermination du statut du Haut-Karabakh, il faut d'abord que les gens qui y vivaient puissent revenir chez eux."

"Les Arméniens n’ont pas confiance aux voies de communications que nous leur proposons [entre l’Arménie et le Haut-Karabakh].  Quant aux snippers, c’est simple : ils sont là où sont les troupes arméniennes. S'ils se retirent des territoires occupés, plus personne ne sera plus abattu par des tireurs d'élite. J’ajoute que leurs snipers tirent sur nos populations civiles, il y a quelques mois c’était la mort d’un garçon de 11 ans et plus récemment celle d’une jeune fille."

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Extrait de PanArmenian et de Today.az