***
Traduction Gérard Merdjanian – commentaires
Comme il fallait s'y attendre, si les propos de Nicolas Sarkozy ont fait plaisir aux Arméniens sur place, il n'en a pas été de même en Turquie.
"Le président français Nicolas Sarkozy ferait mieux de s'occuper des problèmes des Français plutôt que de jouer les historiens sur la question du génocide arménien. Il serait mieux, pour la sérénité en France, en Europe et dans le monde, que M. Sarkozy abandonne le rôle d'historien et se creuse un peu la tête pour sortir son pays du gouffre économique dans lequel il se trouve et produise des projets pour l'avenir de l'Union européenne", a estimé le ministre turc aux Affaires européennes Egemen Bagis. Et d'accuser le président français "d'exploiter la thématique arménienne à l'approche de l'élection présidentielle."
Quant au ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, en plus de parler de" l'opportunisme politique de propos qui s'inscrivent totalement dans le contexte électoral en France", il a enfoncé le clou en disant : "Ceux qui disent à la Turquie de se réconcilier avec son passé doivent d'abord se regarder dans un miroir", faisant référence au passé colonial de la France.
Pour les Arméniens de la diaspora, et plus spécialement en France, si certains se réjouissent des propos aimables de leur président, d'autres plus nombreux se souviennent amèrement des promesses non tenues et notamment celle sur la pénalisation du déni de génocide ; projet allégrement repoussé par le Sénat, au printemps dernier. A noter que sur les 74 votes en faveur de la pénalisation, il y avait quelques rares sénateurs de droite, et qu'à peine 50% des sénateurs socialistes ont pour voté pour. A méditer ...
Quand on voit (et surtout entend) les promesses des uns et des autres à la veille des prochaines élections présidentielles, que ce soit à droite ou à gauche, et que l'on se souvient de celles de 2008, ou de 1995, promettre n'est pas forcement réaliser. Si on ajoute à cela ce qui s'est passé outre-Atlantique avec les promesses non-tenues d'Obama aux Arméniens, on peut déduire sans hésitation que pour les Occidentaux le partenariat avec la Turquie est bien plus important que tous les malheurs que les Turcs ottomans ont causé, et causent toujours, aux peuples chez eux et autour d'eux.
***
*
"Aucun autre pays, sauf la France, ne peut imaginer ce que signifie le Haut-Karabakh pour l'Arménie," a déclaré le président français Nicolas Sarkozy dans une interview à Mediamax avant son départ pour l'Arménie.
"17 ans après la guerre, qui a causé tant de morts et de souffrances, le temps est venu de résoudre le conflit et de trouver le chemin de la réconciliation. Je vais aussi transmettre ce message au Président Aliev, en me rendant à Bakou.
Vous, les Arméniens et les Azerbaïdjanais, devrez choisir cette voie. Le temps est venu pour vous de faire un choix risqué pour la paix, il n'y a pas de danger plus grand que la préservation de statu quo qui donnera naissance à des illusions, provoquera la vengeance et chassera les espoirs de paix.
L'histoire de la France et l'Allemagne montre que même les plus grandes douleurs peuvent être adoucies et que la haine la plus profonde peut être vaincue, et même pendant les moments les plus difficiles de l'histoire, les peuples peuvent trouver la force de la réconciliation. Aujourd'hui l'amitié entre l'Allemagne et la France est la pierre angulaire de la construction européenne."
Parlant de l'implication de la France et de l'Union européenne dans le règlement du conflit du Karabakh, le président Sarkozy a ajouté :
"L'Union européenne a récemment renforcé son rôle dans le Sud-Caucase et j'en suis très heureux. Dans un premier temps, l'UE l'a fait par la Politique européenne de voisinage, puis au sein du Partenariat oriental, que la France a soutenu dès le début.
La France souhaite que l'Union européenne établisse des relations plus étroites avec les pays de la région, en commençant avec l'Arménie. Le Sud-Caucase est une région stratégique pour l'Union européenne et les liens associatifs et de partenariats avec l'Union européenne faciliteront la prospérité, le renforcement de la démocratie et le dialogue dans les trois pays du Caucase.
Il existe qu'un format à renforcer pour les efforts de la communauté internationale en vue du règlement du conflit du Karabakh - le Groupe de Minsk de l'OSCE. Chacun des trois États coprésidents jouit de la confiance des deux parties et est impliqué dans le processus de définition des conditions pour le règlement du conflit. Toutefois, les Arméniens et les Azerbaïdjanais doivent trouver ce chemin par eux-mêmes. Nous pouvons vous aider, mais nous ne pourrons jamais établir la paix à votre place."
Interrogé pour savoir s'il voyait de nouvelles possibilités pour la normalisation des relations entre Erevan et Ankara, et si Paris peut apporter son aide, le président français a répondu : "Les Protocoles sur l'établissement de relations diplomatiques et l'ouverture de la frontière entre la Turquie et l'Arménie ont suscité de nombreux espoirs. Ce processus de rapprochement est dans une impasse aujourd'hui, ce que je regrette profondément. Le président Sarkissian a montré de la sagesse et de la clairvoyance en me disant lors de l'une de nos réunions à Paris, que l'Arménie était prête à ratifier les protocoles, dès que la Turquie le serait. J'espère que le processus va bientôt reprendre."
Arrivé à Erevan pour une visite officielle de deux jours, les Présidents Serge Sarkissian et Nicolas Sarkozy ont déposé des gerbes au monument aux victimes du génocide arménien. Lors de la visite du Musée du génocide, le président Sarkozy a écrit dans le livre de commémoration : "La France n'oublie pas." Puis il a planté un sapin dans l'Allée de la mémoire.
Au sortir du complexe de Dzidzernagapert, il a déclaré : "La négation collective est un problème plus grave que celle d'un personne seule. À moins que la Turquie ne suive l'exemple des autres grandes nations de reconnaître le génocide arménien, d'ici la fin de l'année la France prendra des mesures sérieuses, concernant la pénalisation de la négation du génocide."
En inaugurant le musée Aznavour, la France a fait don d'une sculpture d'Auguste Rodin et d'une toile de Jules Bastien-Lepage.
De Erevan, le président Sarkozy s'est envolé pour Tbilissi.
*
* APCE *
* Tous les délégués ne sont pas pro-Azerbaïdjan
Lors de l'Assemblée parlementaire du Conseil européen, trente-deux députés de différents pays ont adopté une déclaration écrite, félicitant la République du Haut-Karabakh pour son 20e anniversaire :
"Il y a 20 ans, grâce à l'adoption de décisions juridiques sur l'indépendance basée sur les lois soviétiques et internationales, des Etats ont été créés dans notre région. Le droit à l'autodétermination et la décolonisation de l'Union soviétique ont été exercés non seulement par l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie, mais également par le Haut-Karabakh.
Ces quatre entités politiques ont déclaré leur indépendance à peu près au même moment. L'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie sont devenus membres du Conseil de l'Europe depuis maintenant 10 ans, tandis que l'Artsakh ne l'est pas. En dépit de ces faits et de la situation difficile dans laquelle il se trouve, l'Artsakh a néanmoins adopté et suit régulièrement un chemin politique de construction de l'État en conformité avec l'esprit, la mission et les valeurs du Conseil de l'Europe.
Appréciant hautement les résultats et la dynamique de construction de la démocratie adoptés comme modèle de développement par l'Artsakh et réalisant l'importance de la participation des délégués officiels de l'Artsakh aux négociations qui ont lieu dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE, nous tenons à féliciter la République du Haut-Karabakh pour son 20e anniversaire et appelons à une coopération étroite avec ses autorités dûment élues."
* Le chapitre du 1er Mars 2008 est ‘presque' clos
L'APCE a adopté une résolution sur le « fonctionnement des institutions démocratiques en Arménie » par 40 voix contre 3. L'Assemblée a déclaré qu'elle estime que "le chapitre sur les événements de Mars 2008 peut enfin être considéré comme clos, alors que la surveillance des droits de l'homme en l'Arménie et ses obligations démocratiques, y compris l'enquête sur les dix décès, se poursuivra sans relâche."
Les discussions ont été assez vives. Les six députés azéris n'ont pas ménagé leurs efforts pour présenter l'Arménie comme un pays intolérant sur le plan religieux, et sur de nombreux problèmes sociaux, et ont tancé l'Arménie concernant les "territoires occupés". Ils ont même essayé de donner l'impression qu'ils étaient intéressés par le sort de notre pays.
Ce qui a irrité le co-rapporteur sur l'Arménie, John Prescott. S'adressant aux députés azéris, il a déclaré : "L'Azerbaïdjan n'est pas le pays le plus démocratique du monde. Aujourd'hui, les autorités azerbaïdjanaises ne permettent pas aux rapporteurs de l'APCE d'entrer dans leur pays. Vous feriez mieux d'utiliser votre énergie dans votre pays."
John Prescott a indiqué dans son discours que beaucoup ont été fait en Arménie, mais que cela ne suffisait pas. Des changements positifs ont eu lieu récemment, toutefois il restait encore préoccupé par le fait que les événements du 1er Mars n'étaient pas encore complètement élucidés.
Le chef de la délégation arménienne, David Haroutiounian, a déclaré que, bien qu'il ne soit pas d'accord avec toutes les dispositions de la résolution, les co-rapporteurs ont bien étudié la situation en Arménie. "De grandes réformes ont été mises en œuvre en Arménie au cours des deux dernières années, mais il existe encore des domaines où des efforts supplémentaires sont nécessaires, et l'Arménie va suivre les recommandations de l'Assemblée."
Naira Zohrabian, un membre de la délégation, a déclaré pour sa part que l'Arménie poursuit ses efforts pour surmonter les problèmes existants. "Notre pays a traversé de graves changements au cours des dernières années, mais nos autorités ont réussi à faire le seul choix correct pour continuer les réformes démocratiques, en prenant des mesures claires pour surmonter la crise du pays et les écarts entre les deux secteurs de la société."
Prenant en considération qu'après lui les quatre autres délégués arméniens devaient prendre la parole, le député arménien, Armen Rustamian, a déclaré : "Les Azerbaïdjanais n'ont pas à donner des leçons. (…) Comment peuvent-ils le faire s'ils interdisent l'entrée des rapporteurs de l'APCE dans leur pays ?"
A noter que tous les membres de la délégation arménienne ont quitté la salle pendant les discours des députés azerbaïdjanais. Ils sont revenus après.
*
* Brève Karabakh *
Un Arménien, Yuri Sarkissian, et deux soldats azerbaïdjanais ont été tués, et deux autres blessés lors d'accrochages le long de la frontière arméno-azérie et sur la ligne de contact au Karabakh.
"Il y a une augmentation de l'activité des snipers azerbaïdjanais. Cela présuppose des actions punitives, de la part de nos forces armées, ce qu'elles font toujours et continueront à le faire," a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense arménien, David Garabedian.
Le ministre arménien de la Défense, Seyran Ohanian, a discuté de l'incident mortel avec son homologue azerbaïdjanais, Safar Abiyev, jeudi à Bruxelles en marge d'une conférence ministérielle de l'OTAN sur l'Afghanistan. Ohanian "a attiré son attention sur les derniers cas de violation cessez-le par l'Azerbaïdjan." Aucun autre détail n'a été rapporté, si ce n'est que le ministère de la Défense azerbaïdjanais a blâmé les Arméniens pour les violations du cessez-le-feu soulignant le risque persistant de reprise de la guerre arméno-azerbaïdjanaise.
Les trois coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE ont exhorté plusieurs fois les parties à retirer leurs tireurs d'élite de la ligne de contact. La partie arménienne a donné son aval, mais Bakou a toujours refusé cette proposition.
**
Extrait de Armenialiberty de Radiolour et de PanArmenian.net
Traduction Gérard Merdjanian – commentaires
Comme il fallait s'y attendre, si les propos de Nicolas Sarkozy ont fait plaisir aux Arméniens sur place, il n'en a pas été de même en Turquie.
"Le président français Nicolas Sarkozy ferait mieux de s'occuper des problèmes des Français plutôt que de jouer les historiens sur la question du génocide arménien. Il serait mieux, pour la sérénité en France, en Europe et dans le monde, que M. Sarkozy abandonne le rôle d'historien et se creuse un peu la tête pour sortir son pays du gouffre économique dans lequel il se trouve et produise des projets pour l'avenir de l'Union européenne", a estimé le ministre turc aux Affaires européennes Egemen Bagis. Et d'accuser le président français "d'exploiter la thématique arménienne à l'approche de l'élection présidentielle."
Quant au ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, en plus de parler de" l'opportunisme politique de propos qui s'inscrivent totalement dans le contexte électoral en France", il a enfoncé le clou en disant : "Ceux qui disent à la Turquie de se réconcilier avec son passé doivent d'abord se regarder dans un miroir", faisant référence au passé colonial de la France.
Pour les Arméniens de la diaspora, et plus spécialement en France, si certains se réjouissent des propos aimables de leur président, d'autres plus nombreux se souviennent amèrement des promesses non tenues et notamment celle sur la pénalisation du déni de génocide ; projet allégrement repoussé par le Sénat, au printemps dernier. A noter que sur les 74 votes en faveur de la pénalisation, il y avait quelques rares sénateurs de droite, et qu'à peine 50% des sénateurs socialistes ont pour voté pour. A méditer ...
Quand on voit (et surtout entend) les promesses des uns et des autres à la veille des prochaines élections présidentielles, que ce soit à droite ou à gauche, et que l'on se souvient de celles de 2008, ou de 1995, promettre n'est pas forcement réaliser. Si on ajoute à cela ce qui s'est passé outre-Atlantique avec les promesses non-tenues d'Obama aux Arméniens, on peut déduire sans hésitation que pour les Occidentaux le partenariat avec la Turquie est bien plus important que tous les malheurs que les Turcs ottomans ont causé, et causent toujours, aux peuples chez eux et autour d'eux.
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"Aucun autre pays, sauf la France, ne peut imaginer ce que signifie le Haut-Karabakh pour l'Arménie," a déclaré le président français Nicolas Sarkozy dans une interview à Mediamax avant son départ pour l'Arménie.
"17 ans après la guerre, qui a causé tant de morts et de souffrances, le temps est venu de résoudre le conflit et de trouver le chemin de la réconciliation. Je vais aussi transmettre ce message au Président Aliev, en me rendant à Bakou.
Vous, les Arméniens et les Azerbaïdjanais, devrez choisir cette voie. Le temps est venu pour vous de faire un choix risqué pour la paix, il n'y a pas de danger plus grand que la préservation de statu quo qui donnera naissance à des illusions, provoquera la vengeance et chassera les espoirs de paix.
L'histoire de la France et l'Allemagne montre que même les plus grandes douleurs peuvent être adoucies et que la haine la plus profonde peut être vaincue, et même pendant les moments les plus difficiles de l'histoire, les peuples peuvent trouver la force de la réconciliation. Aujourd'hui l'amitié entre l'Allemagne et la France est la pierre angulaire de la construction européenne."
Parlant de l'implication de la France et de l'Union européenne dans le règlement du conflit du Karabakh, le président Sarkozy a ajouté :
"L'Union européenne a récemment renforcé son rôle dans le Sud-Caucase et j'en suis très heureux. Dans un premier temps, l'UE l'a fait par la Politique européenne de voisinage, puis au sein du Partenariat oriental, que la France a soutenu dès le début.
La France souhaite que l'Union européenne établisse des relations plus étroites avec les pays de la région, en commençant avec l'Arménie. Le Sud-Caucase est une région stratégique pour l'Union européenne et les liens associatifs et de partenariats avec l'Union européenne faciliteront la prospérité, le renforcement de la démocratie et le dialogue dans les trois pays du Caucase.
Il existe qu'un format à renforcer pour les efforts de la communauté internationale en vue du règlement du conflit du Karabakh - le Groupe de Minsk de l'OSCE. Chacun des trois États coprésidents jouit de la confiance des deux parties et est impliqué dans le processus de définition des conditions pour le règlement du conflit. Toutefois, les Arméniens et les Azerbaïdjanais doivent trouver ce chemin par eux-mêmes. Nous pouvons vous aider, mais nous ne pourrons jamais établir la paix à votre place."
Interrogé pour savoir s'il voyait de nouvelles possibilités pour la normalisation des relations entre Erevan et Ankara, et si Paris peut apporter son aide, le président français a répondu : "Les Protocoles sur l'établissement de relations diplomatiques et l'ouverture de la frontière entre la Turquie et l'Arménie ont suscité de nombreux espoirs. Ce processus de rapprochement est dans une impasse aujourd'hui, ce que je regrette profondément. Le président Sarkissian a montré de la sagesse et de la clairvoyance en me disant lors de l'une de nos réunions à Paris, que l'Arménie était prête à ratifier les protocoles, dès que la Turquie le serait. J'espère que le processus va bientôt reprendre."
Arrivé à Erevan pour une visite officielle de deux jours, les Présidents Serge Sarkissian et Nicolas Sarkozy ont déposé des gerbes au monument aux victimes du génocide arménien. Lors de la visite du Musée du génocide, le président Sarkozy a écrit dans le livre de commémoration : "La France n'oublie pas." Puis il a planté un sapin dans l'Allée de la mémoire.
Au sortir du complexe de Dzidzernagapert, il a déclaré : "La négation collective est un problème plus grave que celle d'un personne seule. À moins que la Turquie ne suive l'exemple des autres grandes nations de reconnaître le génocide arménien, d'ici la fin de l'année la France prendra des mesures sérieuses, concernant la pénalisation de la négation du génocide."
En inaugurant le musée Aznavour, la France a fait don d'une sculpture d'Auguste Rodin et d'une toile de Jules Bastien-Lepage.
De Erevan, le président Sarkozy s'est envolé pour Tbilissi.
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* APCE *
* Tous les délégués ne sont pas pro-Azerbaïdjan
Lors de l'Assemblée parlementaire du Conseil européen, trente-deux députés de différents pays ont adopté une déclaration écrite, félicitant la République du Haut-Karabakh pour son 20e anniversaire :
"Il y a 20 ans, grâce à l'adoption de décisions juridiques sur l'indépendance basée sur les lois soviétiques et internationales, des Etats ont été créés dans notre région. Le droit à l'autodétermination et la décolonisation de l'Union soviétique ont été exercés non seulement par l'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie, mais également par le Haut-Karabakh.
Ces quatre entités politiques ont déclaré leur indépendance à peu près au même moment. L'Arménie, l'Azerbaïdjan et la Géorgie sont devenus membres du Conseil de l'Europe depuis maintenant 10 ans, tandis que l'Artsakh ne l'est pas. En dépit de ces faits et de la situation difficile dans laquelle il se trouve, l'Artsakh a néanmoins adopté et suit régulièrement un chemin politique de construction de l'État en conformité avec l'esprit, la mission et les valeurs du Conseil de l'Europe.
Appréciant hautement les résultats et la dynamique de construction de la démocratie adoptés comme modèle de développement par l'Artsakh et réalisant l'importance de la participation des délégués officiels de l'Artsakh aux négociations qui ont lieu dans le cadre du Groupe de Minsk de l'OSCE, nous tenons à féliciter la République du Haut-Karabakh pour son 20e anniversaire et appelons à une coopération étroite avec ses autorités dûment élues."
* Le chapitre du 1er Mars 2008 est ‘presque' clos
L'APCE a adopté une résolution sur le « fonctionnement des institutions démocratiques en Arménie » par 40 voix contre 3. L'Assemblée a déclaré qu'elle estime que "le chapitre sur les événements de Mars 2008 peut enfin être considéré comme clos, alors que la surveillance des droits de l'homme en l'Arménie et ses obligations démocratiques, y compris l'enquête sur les dix décès, se poursuivra sans relâche."
Les discussions ont été assez vives. Les six députés azéris n'ont pas ménagé leurs efforts pour présenter l'Arménie comme un pays intolérant sur le plan religieux, et sur de nombreux problèmes sociaux, et ont tancé l'Arménie concernant les "territoires occupés". Ils ont même essayé de donner l'impression qu'ils étaient intéressés par le sort de notre pays.
Ce qui a irrité le co-rapporteur sur l'Arménie, John Prescott. S'adressant aux députés azéris, il a déclaré : "L'Azerbaïdjan n'est pas le pays le plus démocratique du monde. Aujourd'hui, les autorités azerbaïdjanaises ne permettent pas aux rapporteurs de l'APCE d'entrer dans leur pays. Vous feriez mieux d'utiliser votre énergie dans votre pays."
John Prescott a indiqué dans son discours que beaucoup ont été fait en Arménie, mais que cela ne suffisait pas. Des changements positifs ont eu lieu récemment, toutefois il restait encore préoccupé par le fait que les événements du 1er Mars n'étaient pas encore complètement élucidés.
Le chef de la délégation arménienne, David Haroutiounian, a déclaré que, bien qu'il ne soit pas d'accord avec toutes les dispositions de la résolution, les co-rapporteurs ont bien étudié la situation en Arménie. "De grandes réformes ont été mises en œuvre en Arménie au cours des deux dernières années, mais il existe encore des domaines où des efforts supplémentaires sont nécessaires, et l'Arménie va suivre les recommandations de l'Assemblée."
Naira Zohrabian, un membre de la délégation, a déclaré pour sa part que l'Arménie poursuit ses efforts pour surmonter les problèmes existants. "Notre pays a traversé de graves changements au cours des dernières années, mais nos autorités ont réussi à faire le seul choix correct pour continuer les réformes démocratiques, en prenant des mesures claires pour surmonter la crise du pays et les écarts entre les deux secteurs de la société."
Prenant en considération qu'après lui les quatre autres délégués arméniens devaient prendre la parole, le député arménien, Armen Rustamian, a déclaré : "Les Azerbaïdjanais n'ont pas à donner des leçons. (…) Comment peuvent-ils le faire s'ils interdisent l'entrée des rapporteurs de l'APCE dans leur pays ?"
A noter que tous les membres de la délégation arménienne ont quitté la salle pendant les discours des députés azerbaïdjanais. Ils sont revenus après.
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* Brève Karabakh *
Un Arménien, Yuri Sarkissian, et deux soldats azerbaïdjanais ont été tués, et deux autres blessés lors d'accrochages le long de la frontière arméno-azérie et sur la ligne de contact au Karabakh.
"Il y a une augmentation de l'activité des snipers azerbaïdjanais. Cela présuppose des actions punitives, de la part de nos forces armées, ce qu'elles font toujours et continueront à le faire," a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense arménien, David Garabedian.
Le ministre arménien de la Défense, Seyran Ohanian, a discuté de l'incident mortel avec son homologue azerbaïdjanais, Safar Abiyev, jeudi à Bruxelles en marge d'une conférence ministérielle de l'OTAN sur l'Afghanistan. Ohanian "a attiré son attention sur les derniers cas de violation cessez-le par l'Azerbaïdjan." Aucun autre détail n'a été rapporté, si ce n'est que le ministère de la Défense azerbaïdjanais a blâmé les Arméniens pour les violations du cessez-le-feu soulignant le risque persistant de reprise de la guerre arméno-azerbaïdjanaise.
Les trois coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE ont exhorté plusieurs fois les parties à retirer leurs tireurs d'élite de la ligne de contact. La partie arménienne a donné son aval, mais Bakou a toujours refusé cette proposition.
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Extrait de Armenialiberty de Radiolour et de PanArmenian.net