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Traduction Gérard Merdjanian - commentaires
Lors d’une conférence de presse et à la veille de la
rencontre trilatérale de Sotchi, le chef de la diplomatie arménienne a rappelé
les actions menées jusqu’à présent aussi envers l’Azerbaïdjan que la Turquie.
Les négociations sur le conflit du Karabakh piétinent malgré
les relances successives des pays coprésidents du groupe de Minsk ou des Organismes
internationaux. Si le statut et le devenir du Haut-Karabakh sont devenus un
objectif lointain, la situation sur la ligne de front ne cesse de se dégrader,
malgré les accords signés, mais hélas non respectés.
Les violations sont permanentes, pire, elles ont tendance à déborder
de la ligne de front Karabakh-Azerbaïdjan sur la frontière arméno-azerbaidjanaise.
Violations qui ont lieu exclusivement en dehors des jours où la Mission d’observation
de l’OSCE fait sa tournée.
D’ailleurs le président Ilham Aliev a été très clair lors de
ses vœux à la nation. Des trois principes de base proposés par les médiateurs
internationaux, seul est retenu celui de l’intégrité territoriale. Les deux
autres, non usage de la force ou de sa menace et droit à l’autodétermination
des peuples, ne font pas de la panoplie azerbaidjanaise. Et ce malgré l’acceptation
par les dirigeants de Bakou des dites propositions. A noter toutefois, que
Bakou n’est pas le seul à renier sa signature, Ankara est là pour donner le (mauvais)
exemple de non respect - extension de l’union douanière aux dix derniers pays rentrés
dans l’UE dont Chypre et plus récemment les protocoles de normalisation avec l’Arménie.
Si le processus arméno-azéri marque le pas depuis déjà
quelques années, celui arméno-turc est rentré dans un coma profond, maintenu en
vie artificielle par les Etats-Unis et la Suisse en tant que pays médiateur. Quant
à l’UE, elle suit gentiment le corbillard de ses illusions sur la
transformation de la Turquie. Turquie qui du reste leur sera très utile quand
les problèmes syrien et/ou iranien déboucheront un jour ou l’autre sur des
sanctions autres que verbales.
Conséquence prévisible si un tel chaos se produisait, la forte
tentation des dirigeants azéris de régler le conflit du Karabakh autrement que par
des moyens pacifiques.
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Lors d’un point presse, le ministre des Affaires étrangères
arménien, Edouard Nalbandian, a confirmé la réunion trilatérale entre les
Présidents de l'Arménie, de la Russie et de l'Azerbaïdjan d’ici la fin du mois
de Janvier.
2011 a consolidé l'accord sur les positions de l'Arménie et
de la communauté internationale sur le règlement du conflit du Karabakh. Le ministre
a rappelé la déclaration adoptée par les trois Présidents à Sotchi le 5 Mars,
la déclaration conjointe des trois Présidents russe, français et américain,
émise dans le cadre du sommet du G8 à Deauville, la réunion des Présidents à
Kazan le 24 Juin, ainsi que la déclaration des chefs de délégation des pays
coprésidents du Groupe de Minsk, et des ministres des Affaires étrangères
arménien et azerbaidjanais, faite dans le cadre de la Conférence ministérielle
de l'OSCE à Vilnius le 6 Décembre.
Concernant le manque d'accord sur les mécanismes d'enquête
sur les incidents sur la ligne de contact, Edouard Nalbandian a déclaré que
l'Azerbaïdjan persistait à entraver le processus, en évitant à plusieurs la
mise en œuvre de l’accord sur les enquêtes d’incidents sur la ligne de front. Il
a exprimé l’espoir que les mécanismes prévus soient plus efficaces et
atteignent les objectifs fixés. Et de citer les menaces de Bakou de mettre son
veto à la proposition du Groupe de Minsk d’inclure les frais d'enquêtes sur les
pertes humaines sur la ligne de contact, au budget 2012.
Selon le service de presse du ministère de la Défense de la
RHK, les violations du cessez-le-feu ont repris de plus belles, ainsi, près de
90 tirs d’armes de calibre divers, représentant 1200 coups, ont été relevés
entre le 31 Décembre et le 1er Janvier sur la ligne de front.
(…)
Le Chef de la diplomatie a souligné les progrès enregistrés
dans le processus d'intégration européenne, en particulier les négociations sur
l'Accord d'Association et de la facilitation du régime des visas.
A la question de savoir si l'adoption du projet de loi pénalisant
la négation du génocide arménien va perturber le processus de normalisation des
relations arméno-turques, il a indiqué que : "La réconciliation
Arménie-Turquie est un problème clairement différent qui dépend principalement de
la position de la Turquie. Les deux processus n'ont rien à voir avec l'autre, et
de reconfirmer que c'est la position de la Turquie qui empêche le processus de
progresser."
Quant aux menaces de la Turquie contre la France, il les a rejetées
comme "trop faibles pour produire l’effet désiré."
Le projet de loi sera débattu au Sénat français le 23 Janvier,
bien que rejeté par la commission des lois du Sénat. S’il est adopté, cela
impliquera une amende 45.000 € et un an de prison pour quiconque en France
niera le génocide des Arméniens, commis par l'Empire ottoman.
*
* Brève Artsakh *
Le 16 Janvier, le Président de l'Artsakh, Bako Sahakian, a
rencontré le représentant personnel du Président de l'OSCE en exercice,
l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk. La discussion a porté sur la situation actuelle
et les développements récents sur la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et
les forces armées azerbaïdjanaises.
Le lendemain, conformément aux accords, la Mission d’observation
de l'OSCE s’est rendue sur la ligne de contact, près du village de Kuropatkino dans
région de Mardouni (RHK).
Côté des positions arméniennes, le groupe était dirigé par
Andrzej Kasprzyk, accompagné des Assistants sur le terrain Antal Herdich
(Hongrie) et Marius Puodziunas (Lituanie).
Côté azéri, le groupe de surveillance était conduit par le
Coordinateur du Bureau de l'OSCE, Imre Palatinus (Hongrie), et des Assistants sur le terrain, Chisto Christov
(Bulgarie) et William Prior (Grande Bretagne).
Comme à l’accoutumée, aucune violation du régime de
cessez-le-feu n’a été relevée le jour en question.
* Brèves Turquie *
La question portant sur les ‘atrocités arméniennes’ a été
supprimée de la liste des questions des examens des écoles turques, suite à un
nombre considérable de plaintes.
Ainsi, le département de l'éducation nationale du quartier
de Bakırköy avait publié une liste de questions portant sur les ‘atrocités
arméniennes’. Pendant les examens, l'ex-président de la Confédération des
syndicats du secteur public, Sami Evren, avait quitté la salle d'examen en
signe de protestation à des questions à caractère raciste de la liste, rapporte
le quotidien turc Vatan.
(…)
Le tribunal d'Istanbul a condamné mardi à perpétuité Yasin
Hayal, l’homme qui a incité au meurtre le journaliste turco-arménien Hrant
Dink, il y a cinq ans, et a acquitté les 19 autres prévenus, soupçonnés de
faire partie d'un groupe terroriste.
En juillet dernier, l’auteur de l’assassinat, Ogun Samast,
alors âgé de 17 ans au moment des faits, avait été condamné par le tribunal des
mineurs à 22 ans et 10 mois de prison.
L'affaire Dink a été suivie de près par l'Union européenne pour
souligner les préoccupations sur le candidat ‘Turquie’ en matière des droits de
l’homme et de références démocratiques. Après le verdict, 200 personnes ont
rejoint les membres de la famille Dink a proximité du tribunal, pour s'indigner
de ce que le tribunal n'a pas encore d'examiné le rôle présumé de
fonctionnaires de l'État dans le meurtre.
De son côté, Amnesty International a déclaré que les
autorités n'avaient toujours pas enquêté sur les circonstances exactes des
commanditaires de l’assassinat. "Les autorités turques ont omis de traiter
l'implication de fonctionnaires de l'État. Les services de sécurité étaient au
courant du complot pour l’assassinat et étaient en communication avec les
accusés, pourtant rien n'a été fait pour les arrêter," a déclaré Andrew
Gardner, l’expert d'Amnesty International en charge de la Turquie.
Sept agents de sécurité ont été reconnus coupables pour ne
pas avoir relayé l'information sur le complot, ce qui aurait pu empêcher
l'assassinat.
* Brèves OSCE *
Le 22 Décembre 2011, le Conseil permanent de l'OSCE a
approuvé le Budget de l'Organisation pour 2012. Parallèlement à cela, le
Conseil permanent a examiné une demande d’augmentation pour le Bureau du
Représentant personnel du Président de l'OSCE en exercice (CIO) en vue assurer
des ressources suffisantes pour enquêter sur les incidents potentiels sur la
ligne de contact entre les forces armées du Haut-Karabakh et celles de l'Azerbaïdjan,
en application des accords du 6 Février 1995, signé par les trois parties au
conflit (le Haut-Karabakh, l'Arménie et l'Azerbaïdjan) sous la médiation des coprésidents
de la Conférence de Minsk.
L'idée d'augmenter les fonds pour le Bureau du CIO a été
largement soutenue par les Etats-membres de l'OSCE. Il est symbolique que seule
la délégation azerbaïdjanaise a voté contre, au motif qu'elle ne pouvait pas
approuver des fonds supplémentaires pour le Bureau tant qu'un accord final sur les
détails du mécanisme d'enquête d'incident ne serait pas signé.
"Malheureusement, ce n'est pas la première fois que nous
sommes confrontés à une situation où les actions des dirigeants azerbaïdjanais sont
en totale contradiction avec les déclarations précédentes et les accords au
plus haut niveau, en particulier, ceux signés à Sotchi le 5 Mars dernier par
les trois Présidents russe, arménien et azerbaidjanais.
Cela confirme une fois encore que l'Azerbaïdjan n'est pas
intéressée par les enquêtes sur les incidents sur la ligne de contact, car cela
mettrait en évidence que c'est la partie azerbaïdjanaise qui est régulièrement à
l’origine des provocations, approfondissant ainsi l'hostilité et la méfiance
des parties l’une envers l'autre et conduisant le processus de négociation dans
une impasse," indique le communiqué publié par le ministère des Affaires
étrangères de la République du Haut-Karabakh.
(…)
L’Union européenne et l'OSCE soutiendront les élections
générales démocratiques en Arménie de 2012 et de 2013. Un montant de 1,7
millions d'euros sera alloué par l'UE et mis en œuvre par le Bureau de l'OSCE à
Erevan. Cette initiative des deux Organisations internationales reconfirme leur
intention de soutenir l'Arménie dans la conduite d’élections conformes aux
normes internationales.
Le projet compte renforcer les compétences de la société
civile pour l'observation nationale professionnelle et les reportages sur les
processus électoraux, y compris les précampagnes électorales, le scrutin et les
plaintes/procédures de recours. Renforcer également la protection des droits l’homme
dans le pays grâce au renforcement de son Bureau local (HRDO) et l'expansion de
sa portée géographique, celle des capacités techniques et professionnelles des
commissions électorales pour mener une gestion efficace et responsable des
processus électoraux. Stimuler les capacités techniques et professionnelles de
la police pour fournir des listes électorales précises et accessibles, pour organiser
une réaction rapide aux actes délictueux voire criminels, pour protéger l'ordre
public, pour enquêter sur les violences pré-électorales, pour la
sensibilisation du public aux droits et aux procédures électorales, et
notamment dans les villes et villages de province.
Les détails seront fournis lors d’une conférence de presse
le 19 Janvier prochain par le chef de la délégation de l'UE en Arménie, Traian
Hristea et le directeur-adjoint du Bureau de l'OSCE à Erevan, Carel Hofstra.
* Brève ICG *
La directrice du programme Europe de l'International Crisis
Group(ICG), Sabine Freizer, basée à Istanbul, dans un entretien avec
bs-kavkaz.org. , a rejeté tout lien entre la réconciliation arméno-turque et le
problème du Haut-Karabakh. "On ne peut pas dire qu'ils ne sont pas du tout
reliés l’un à l’autres, mais nous pouvons espérer que le processus arméno-turc
va résoudre le problème du Karabakh."
"Beaucoup de groupes d'opposition et de cercles
sociaux, arméniens et turcs, sont opposés aux protocoles arméno-turcs. Beaucoup
prétendent que la Turquie a fermé la frontière en raison du conflit du
Karabakh, et qu’elle ne sera ouverte qu’après que l'Arménie ait retiré ses
forces armées du Haut-Karabakh. En commençant des pourparlers avec l'Arménie,
la Turquie ne pensait pas que l'Azerbaïdjan protesterait aussi durement. Bakou pousse
Ankara à reconsidérer sa position concernant les liens avec Erevan."
"La ratification des protocoles arméno-turque permettra
d'améliorer les relations entre les deux pays voisins, qui, à son tour,
contribuera au renforcement de la stabilité dans la région. Jusqu’à la
ratification des protocoles, le processus entre l'Arménie et la Turquie
deviendra plus compliquée provoquant la déception dans les sociétés des deux
pays."
Selon la Responsable, l'Arménie et la Turquie bénéficieront
de la normalisation des relations, ainsi : "Ankara est convaincu que
c'est un geste positif tout d'abord du point de vue de la politique étrangère,
comme exemple de sa politique du "zéro problème avec les voisins", ce
qui est important en vue de son adhésion à l'Union européenne. Par ailleurs, cela
lui permettra d'étendre son influence économique dans le Sud-Caucase. Quant à
l'Arménie, elle pourra établir des relations diplomatiques avec la Turquie, verra
sa frontière ouverte et gagnera des dividendes sur le terrain de politique
étrangère."
Quant à sa vision sur l'avenir du Haut-Karabakh, l'expert a
indiqué que la mise en place d’un statut provisoire et d’une sécurité,
proposées par groupe de Minsk, est la meilleure solution pour le règlement du
conflit. "Le Haut-Karabakh a un bon fonctionnement gouvernemental et un
développement correct de l'économie, aussi, un statut provisoire sera
l'occasion de communiquer avec le monde extérieur et d’attirer les
investissements."
* Brève Arménie *
Le 16 Janvier, Edouard Nalbandian a rencontré le co-rapporteur
de l'APCE chargé du suivi de l'Arménie, John Prescott, et a indiqué que l'Arménie
à respecté ses engagements dans le cadre de la coopération avec le Conseil de
l'Europe ; ce que le co-rapporteur a confirmé en évaluant positivement la
mise en œuvre de réformes démocratiques dans le pays.
La discussion a également porté sur les prochaines élections
parlementaires et sur des questions régionales.
* Brève Suisse *
Le 11 Janvier, l'ambassadeur arménien en Suisse, le chanteur
mondialement connu, Charles Aznavour, a participé à la cérémonie traditionnelle
de présentation des vœux du Nouvel An à l’attention des missions diplomatiques
accrédités en Suisse. Charles Aznavour a échangé des vœux avec la présidente
suisse Evelyne Widmer-Schlumpf, nouvellement élue, et le ministre des Affaires
étrangères Didier Burkhalter.
Puis il a rencontré le groupe d'amitié parlementaire
arméno-suisse, avec lequel il s’est entretenu de la coopération au niveau
parlementaire des deux pays et des possibilités de visites bilatérales. Il a
loué l'action de la Suisse concernant la reconnaissance du génocide arménien.
* Brève Israël *
"Prétendre qu’Israël n'a, en fait gardé le silence sur
la question du génocide arménien dans l'intérêt du maintien des liens
politiques avec la Turquie, équivaut à déclarer la faillite morale d'Israël,"
ont indiqué le professeur d'université de l'Utah, Hakan Yavuz, et le doctorant,
Tal Aires, dans un article intitulé : "Le Génocide arménien : Israël
doit conserver sa boussole morale", publié par le Jerusalem Post.
Selon le professeur Yavuz, le débat public à la Knesset
israélienne sur la reconnaissance du génocide arménien du 26 Décembre dernier,
a été lancé au milieu de considérations politiques et diplomatiques, et non
morales.
"Maintenant qu'Israël est libre de ses engagements
politiques envers la Turquie, il peut déclarer officiellement que ce qui est
arrivé aux Arméniens pendant la Première Guerre mondiale était un
génocide", lit-on dans l'article.
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Extrait de PanArmenian