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Traduction Gérard
Merdjanian – commentaires
La communauté internationale, ravivée par Bakou, parle
toujours du million de réfugiés azéris et oublie de dire que plus de 400.000
Arméniens ont fui l’Azerbaïdjan suite aux pogroms.
Cette semaine a marqué le 22ème anniversaire du pogrom contre
les Arméniens de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, du 13 au 20 janvier 1990. Ce
pogrom a été un des derniers d’une longue série de massacres commencée en 1905 (1)
contre la population arménienne qui vivait sur des territoires devenus par la
suite l’Azerbaïdjan.
Selon les journalistes et les observateurs internationaux,
ces massacres avaient été prémédités, puisque des listes d’Arméniens et leurs
adresses avaient été communiquées aux assaillants. La zone qui entourait le
quartier arménien était ainsi devenue la scène de terribles massacres. Il ne
restait que des ruines en feu de l’église arménienne, dont la congrégation
avait été déjà supprimée. De Soumgait en 1988 à Maragha en 1992, après les
massacres et les déportations massives des Arméniens dans l’ensemble du pays,
la population arménienne toute entière a fui l’Azerbaïdjan. Actuellement, 300.000
réfugiés vivent en Arménie et au Karabakh, les autres dans les ex-républiques
soviétiques.
La République d’Arménie leur a octroyé un refuge ainsi que
la citoyenneté. Ainsi, 10% de la population d’Arménie vit dans des conditions
extrêmes, et est privée du statut international de réfugié.
A l’inverse de l’an dernier et sans doute pour paraître plus
affable aux yeux du Groupe de Minsk de l’OSCE, le président Aliev en présentant
ses vœux a évité les relents militaristes et son hystérie anti-arménienne
habituelle. Ce qui ne l’a pas empêché de confirmer la position de Bakou sur le
Karabakh : retrait de toutes les forces arméniennes des territoires
occupés et retour du Haut-Karabakh dans le giron azéri – bref la situation d’avant-guerre.
Ce qui ne laisse pas présager beaucoup de progression lors de la prochaine
rencontre trilatérale à Sotchi.
Comme chacun sait, chez un politicien la mémoire est terriblement
sélective.
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Il y a 22 ans les massacres de masse d’Arméniens commençaient
en plein jour dans la capitale d'un pays soviétique, aux yeux du monde, et ce pendant
toute une semaine. Bien que le nombre exact des victimes des massacres
organisés ne soit pas connu, il est évident en tout cas que le nombre réel
dépasse les chiffres officiels.
Selon les données de l'Agence arménienne de migration et de
l'ONU, 418.000 Arméniens ont migré d'Azerbaïdjan vers l’Arménie. La position
passive de la communauté internationale a laissé impunis les organisateurs des
massacres d'Arméniens dans la capitale azerbaïdjanaise. Leurs noms ont été
rendus publics aujourd'hui par le Président de l'Assemblée des Arméniens d'Azerbaïdjan,
Grigori Ayvazian.
Khalil Reza, Mohammed Khatami, Neymad Panakhov et quelques
autres sont les principaux responsables des massacres de 1990. Au lieu d'être
punis, ces individus ont été traités comme des héros et nommés à des postes élevés.
Selon Ayvazian, les punir semble aujourd'hui irréaliste, par contre, la
restitution des droits de propriété des Arméniens d'Azerbaïdjan semble plus
probable.
Pour le président de l’AAA, les massacres sont le résultat
d'un programme conjoint de la direction soviétique et du Front populaire
d'Azerbaïdjan, programme qui visait à chasser les Arméniens d'Azerbaïdjan et de
l’Artsakh dans un deuxième temps.
Les Arméniens de Bakou étaient le seul lien entre l'Artsakh
et l'Azerbaïdjan. L’Azerbaïdjan a coupé ce lien, ce qui prive Bakou du droit de
s’ingérer dans les Affaires de l'Artsakh.
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* Brèves Turquie *
Dans une lettre envoyée au président du Sénat français,
Jean-Pierre Bel, le président du Parlement turc, Cemil Cicek, a déclaré qu'il
trouvait assez difficile à comprendre qu’un pays, connu comme ami de la
Turquie, essaie d'être à la pointe du soutien des "mémoires spécifiques".
"Je crois que les pays concernés devraient être en
mesure d'établir leurs propres modèles pour une mémoire juste au lieu de
l'imposer artificiellement sur des questions historiques qui sont en litige. J'écris
cette lettre pour porter à votre attention un sujet qui peut causer de graves
et permanents dommages aux profondes relations enracinées entre la Turquie et
la France.
Depuis que le Parlement français a adopté la résolution
(arménienne) le 22 Décembre 2011, nos relations amicales sont entrées dans une
phase de grave tension. Nous surveillons de très près les développements en France.
La Turquie doit avoir la possibilité de normaliser les relations avec l'Arménie
et la contribution de la France dans ce domaine serait bénéfique.
Je suis convaincu que vous ferez les efforts en temps
opportun et responsable afin que la résolution ne mette pas à mal les relations
turco-françaises et qu'elle ne bâillonne pas la liberté d'expression", a
conclu Cemil Cicek.
(…)
Un projet de loi sur la reconnaissance du génocide de
Khodjale sera soumis à la Grande Assemblée Nationale de Turquie (GNAT), à la
veille de l'anniversaire de ce massacre, l'un des crimes les plus atroces du XXème
siècle, a déclaré le député turc de la province d'Igdir, Sinan Ogan.
Parallèlement à cela, deux autres questions doivent
également être discutées : L’érection d'un monument aux victimes du
génocide de Khodjale et l’inauguration de l'une des rues de la capitale du nom
de Khodjale.
* Brève Azerbaïdjan *
Le Secrétaire Général du parti au pouvoir, Yeni Azerbaïdjan,
a commenté la prochaine rencontre des 23 et 24 Janvier à Sotchi (Russie), entre
les présidents arménien et azéri.
"Un règlement pacifique du conflit du Karabakh est une
priorité de notre ligne politique. Nous pensons que les négociations sur le Karabakh
ne sont pas épuisées. Il y a toujours la probabilité d'une issue pacifique, et
c’est la raison pour laquelle Bakou continue à participer aux pourparlers,"
a déclaré Ali Ahmadov, espérant voir les négociations progresser.
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(1) Massacres d’Arméniens
perpétrés par l’Azerbaïdjan au XXème siècle :
1905 -1907 :
Premiers massacres d’Arméniens commis par les Tatars azéris à Chouchi, à Bakou,
au Nakhitchevan et à Elizavetpol,
1918 : Bakou,
1920 : Chouchi,
1988 : Soumgaït
(février) et Kirovabad (novembre),
1990 : Bakou
(janvier),
1992 : Maragha
(avril)