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Traduction
Gérard Merdjanian – commentaires
Alors que le Calife azéri, reprend de plus belle ses récriminations
contre l’Arménie et les Arméniens du monde entier allant jusqu’à même voir des
espions déguisés chez les journalistes européens ayant couvert l’Eurovision de
la chanson, son grand frère ottoman, de retour des Etats-Unis, joue les
modérateurs.
Barack Obama et Hillary Clinton lui ayant fait la leçon, Abdullah
Gül pense que la ratification des protocoles arméno-turcs est toujours possible,
- sous-entendue : dès que l’Arménie aura rempli la condition préalable et ‘rendu’
tout le Karabakh à l’Azerbaïdjan. C’est ce que l’on appelle de la diplomatie.
En terme plus populaire, on dirait plutôt : Les chiens (occidentaux) aboient,
la caravane (Turquie) passe.
Pour Ankara, l’Affaire est entendue, du moins pour les deux
ans à venir. Il y a plus urgent à régler dans la région et plus spécialement
chez deux de ses voisins immédiats. Le problème arménien remontra en tête de
liste en 2014, la veille du centenaire, quand les premières contre-offensives d’ampleur
seront lancées pour contrecarrer le travail de vérité des Arméniens. Et au cas
où les millions de la Turquie seraient insuffisants, le trublion de Bakou est
tout prêt à mettre la main à la poche.
Il serait temps que les grandes puissances et la communauté
internationale prennent conscience que : 1- la Turquie n’a absolument pas
l’intention de réparer ses crimes (car seulement reconnaître, ne veut dire
grand chose) ; 2- pas plus que le Haut-Karabakh ne retournera dans le giron
azerbaidjanais. A partir de là, le dialogue de sourds est ouvert.
«Les blessures que
l'homme se fait à lui-même guérissent difficilement.» (William
Shakespeare)
***
*
Ragip Zarakolu, l’éminent
militant turc des droits de l'homme et éditeur, a reçu mardi un prix de l’Etat
arménien pour ce que le président Serge Sarkissian a appelé une "contribution remarquable"
à la reconnaissance internationale des massacres Arméniens de 1915 dans
l'Empire ottoman comme un génocide.
Zarakolu a été parmi plus de deux douzaines de scientifiques,
écrivains et artistes, principalement arméniens, retenus pour le prix annuel du
Président. Il est arrivé en Arménie avec sa femme et sa fille pour recevoir le
prix moins de deux mois après avoir été libéré des prisons turques sur des
accusations controversées de soutien illégal au Parti des Travailleurs du
Kurdistan (PKK).
"Ses
activités ont été une mission exceptionnelle. Son combat pour la diffusion de
la vérité historique à la société turque est un brillant exemple de prise de
position de haute citoyenneté et de courage. (…) Votre présence ici et
l'acceptation aujourd'hui de ce prix est aussi un acte de courage,"
a déclaré Serge Sarkissian lors de la cérémonie de remise des prix au palais
présidentiel à Erevan.
Dans sa réponse, Zarakolu a réaffirmé sa conviction que les massacres
de masse lors de la première guerre mondiale et les déportations d'Arméniens
étaient bien un génocide, crime qui doit être reconnu par la Turquie moderne.
"La Turquie
doit accepter la vérité historique. C’est seulement de cette manière que la
Turquie peut retrouver l’estime de soi. Même après que la Turquie ait présenté
ses excuses et réparé ses torts, les Arméniens et les Turcs ne seront jamais
comme avant. Tous ces gestes ne rameront jamais ce qui a été perdu. Mais nous
pouvons regarder ensemble vers l'avenir.
Ma génération sait
ce qui s'est passé et a essayé de le cacher. Cependant, la jeune génération croit
encore à ce mensonge sous certaines conditions, ce qui est pire encore. Le Coran
dit: «Cessez d'abord de mentir
et dites toujours la vérité ».
La Turquie est devenue aveugle et sourde. Mon pays s'est transformé en cimetière
des muets.
Le 100e
anniversaire du génocide arménien approche, la Turquie doit arriver à
comprendre que le temps de la reconnaissance et des excuses est arrivé, c’est
devenu une condition préalable pour l'établissement d'une société démocratique
dans le pays."
Zarakolu reste toujours sous le coup d’une inculpation, mais
est laissé en liberté provisoire. S'il est reconnu coupable, il risque jusqu'à
15 ans de prison. L'Union européenne et les organisations internationales de
défense des droits de l’homme ont exprimé de sérieuses préoccupations à ce
sujet.
* Brèves Arménie
*
Le 28 mai, le président Serge
Sarkissian à la tête de son gouvernement et accompagné par les chefs
religieux, les chefs militaires et de nombreux Haut-dignitaires du régime, s’est
rendu au Mémorial de Sardarabad. Des couronnes ont été déposées et les
personnalités ont participé aux festivités commémorant la première République
de 1918. A cette occasion, le président s’est adressé à la nation :
"Chers compatriotes,
Je tiens à tous vous féliciter à l'occasion du
Jour de la République.
On a beaucoup
parlé et écrit à propos du 28 mai, et je suis confiant, ce le sera encore de
nombreuses fois. Cette date signifie un événement exceptionnel que nous attendions
depuis longtemps, dont nous avions rêvé pendant des siècles et auquel les
meilleurs fils de notre nation ont sacrifié leur vie. Ce jour-là, nous avons
tourné la roue de l'histoire et défini la bonne voie. En fait, cet événement
mémorable a eu lieu beaucoup plus tôt, il avait pris place dans notre mentalité
et dans la pensée politique, quand les Arméniens vivant dans leur patrie se sont
rendus compte que nous devions vivre sur notre propre terre non en tant que communauté
mais comme citoyen d’un Etat, et qu’il ne fallait pas combattre comme des
Fédaïs – combattants de la liberté, mais comme une Armée.
Nous devions donc vivre
et lutter pour l'Arménie, ce qui était la nouvelle mentalité et la nouvelle
pensée politique. Les batailles héroïques de Mai 1918 sont ancrées tout d'abord
sur ces concepts. Le 28 Mai a fixé sur le papier une réalité qui était déjà
implantée dans nos esprits et sur le champ de bataille. Tout a commencé quand
la détresse s’est transformée en espoir, quand ils ont fait confiance à leur
propre pouvoir et ont changé leur attitude à l'égard de la patrie arménienne.
Pour moi, personnellement, le 28 Mai est précieux, car ce jour-là, nous avons modifié
notre auto-évaluation.
En outre, les
batailles glorieuses et la revendication d'indépendance politique avaient
changé également l'évaluation des étrangers. Seulement une semaine avant le 28
mai, l'Arménie ou les Arméniens étaient un facteur politique inexistant. Ce
jour-là, nous dit à tous nos voisins, à nos amis proches et lointains, ainsi qu’à
nos ennemis que nous existions, et étions maintenant un facteur important dans
cette région. Ce jour-là, nous dit à tout le monde que nous existions maintenant
et éternellement, que nous étions une nation et un État, que nous avions des
intérêts et des objectifs, que nous allions défendre farouchement notre patrie
et nos intérêts, et poursuivre nos objectifs nationaux. D'autre part, notre
République a adopté des idées très avancées pour l’époque, celles d’un État
démocratique, avec une notion des droits de l'homme très élevée. Nous avons adopté au niveau de l'Etat
les valeurs humaines universelles et nationales, avec la conviction qu'elles se
complètent mutuellement.
Nous sommes loin
de l'idéal de notre Première République. On se souvient que c'était aussi un
pays de famine, d’épidémies, peuplé d’exilés et d’orphelins à demi-morts. Mais
à cause de tout cela, notre Première République est encore plus précieuse pour
nous. Le 28 mai, les fondations de la nouvelle structure étatique ont été posées,
et une structure qui a sauvé un ancien peuple de l'extinction.
Toutefois, je
tiens à répéter que la chose la plus importante qui s'était passée :
psychologiquement et politiquement un Arménien nouveau était né : le
citoyen de la République d'Arménie.
Chers concitoyennes
et concitoyens,
Je tiens encore
une fois à vous féliciter pour cette grande fête. Je nous souhaite à tous des
activités pacifiques et une image qui sied à un fier citoyen de l'Etat. Je
souhaite que nous restions à jamais dignes des exploits héroïques et des rêves
des héros, qui ont rendu le 28 Mai possible."
(...)
Rappelant certains épisodes des batailles héroïques de
Sardarabad, Bash-Abaran et Kharakilissé, l’historien et professeur Papken Haroutounian, a indiqué que les
victoires de Mai ont été emportées grâce à un petit groupe de forces régulières
et de volontaires. "Nous avons
vaincu les Turcs à cause de notre unité", a-t-il déclaré. Il a
souligné l'importance de poursuivre une politique économique appropriée et
avoir une armée forte.
Le doyen de la Faculté d'Histoire de l'Université d'Etat, Edik Minassian a également souligné
l'importance de l'unité dans les victoires de Mai. "La première république n’a existé que 30
mois seulement, quelles sont les leçons qui doivent être tirées ? Tout d'abord
c'est l'absence d'une armée régulière, lacune qui a été corrigée
aujourd'hui," a-t-il souligné.
1918 a marqué une percée dans l'histoire arménienne. Les
gens, qui avaient survécu au génocide, ont trouvé la force en eux-mêmes pour
rétablir l'Etat a perdu il y a cinq siècles.
(…)
Le ministre de la Défense de la RHK, le Gal Movses Hagopian, a déclaré que les
Arméniens doivent tirer des leçons de la bataille de Sardarabad : "Une personne désireuse de protéger sa
patrie peut organiser sa défense. La bataille de Sardarabad l’a prouvée,
permettant l'établissement de la première république."
Il a en outre ajouté que "l’exploit est devenu source d'inspiration" pour
les Arméniens qui ont libéré Chouchi et établi la République du Haut-Karabakh en
1992, près d'un siècle plus tard.
(...)
"L’unité, la
foi et l'amour de la patrie ont été les moteurs de la victoire de 1918,"
a déclaré pour sa part le chef d’Etat-major de l’armée arménienne, le Gal Yuri Khatchadourov, au Mémorial de
Sardarabad.
Il a également souligné la volonté des armées de l'Arménie
et du Haut-Karabakh d’accomplir des exploits identiques aux héros de la
bataille Sardarabad.
*
* Brève Russie
*
Le 24 mai, l'Institut des Etats de la CEI a organisé des
tables rondes présidées par le Directeur de l'Institut, Konstantin Zatuline. Un des thèmes était : "Les menaces intérieures et extérieures au
Caucase, en arrière-plan de la crise du Moyen-Orient", avec la
participation d’experts russes de la région, et des représentants des ambassades
du Haut-Karabakh, d'Iran, d'Azerbaïdjan, et d'Abkhazie.
Le Haut-Karabakh était représenté par les Conseillers du
ministre des Affaires étrangères : Ruben Zargarian et Arsène
Melik-Chakhnazarian. M. Zargarian a
analysé les menaces de la Turquie et les conflits qu'elle provoquerait sur la
région, les revendications territoriales de l'Azerbaïdjan envers ses voisins et
le refus officiel de Bakou de certaines normes du droit international.
L'orateur a mis en avant le rôle et l'importance de la République du Haut-Karabakh
dans l'établissement de la paix et de la stabilité en Méditerranée orientale,
il a également exposé les tentatives illégales de l'administration azérie de
jeter le doute sur la souveraineté et l'intégrité territoriale de la RHK.
Il a indiqué que le retard de la reconnaissance définitive
de la RHK complique sérieusement les relations interétatiques. Le Conseiller a
présenté la position de la RHK sur le règlement juridique international du
conflit entre l’Azerbaïdjan et le Haut-Karabakh ; règlement qui a été
activement soutenu par tous les participants de la table ronde.
Les tentatives du représentant de l'ambassade d'Azerbaïdjan
pour nier l'existence de la RHK ont été rapportées par de nombreux
participants, lesquels ont souligné dans leurs discours que six entités
internationales existaient dans le Sud-Caucase et que le Haut-Karabakh était
l'un des Etats les mieux établis et l’un des plus stables de la région.
* Brève Etats-Unis
*
La Commission
financière du Sénat a approuvé le budget 2013 (FY) des Etats-Unis, et
notamment les fonds américains et les priorités stratégiques pour l'étranger, y
compris pour l'Arménie et le Haut-Karabakh, indique l'Assemblée Arménienne
d'Amérique (AAA).
Ainsi, la Commission communique : "Une résolution pacifique est nécessaire, et
des fonds sont accordés pour les mesures de confiance et d'autres activités en
vue de résoudre pacifiquement les conflits de la région. Une aide aux victimes
du conflit du Haut-Karabakh est accordé, équivalent aux années précédentes, et
pour les besoins courants liés au conflit."
L’Arménie se voit octroyer les montants suivants : 27,22
millions de soutien économique, 2,5 millions pour les programmes de santé, et
2,82 millions pour la lutte contre les stupéfiants. A ces sommes, une aide
militaire de 2,7 millions (FMF) est allouée, ainsi que 600.000 $ pour la
formation internationale militaire (IMET).
Le projet de loi a également réaffirmé les six exemptions
habituelles pour l'assistance humanitaire prévue à l'article 907 du Freedom
Support Act, lequel stipule que le gouvernement azerbaïdjanais doit prendre «des mesures tangibles pour mettre fin au
blocus et à l’usage de la force» contre l'Arménie et le Haut-Karabakh.
* Brève
Turquie *
"L'initiative
Arménie n'est pas gelée. Je ne pense pas que le processus turco-arménien soit
mort. La Turquie et la région ont besoin toutes deux de sortir de ce différend.
Nous travaillons sur la question à plus grande échelle. Il existe des
organisations, civiles et officielles, à qui nous avons confié la tâche pour ce
faire. Le statu quo n'aide ni la Turquie, ni
l'Arménie, ni l'Azerbaïdjan," a déclaré aux journalistes le
président Abdullah Gül dans l’avion
qui le ramenait en Turquie après une visite de 10 jours aux États-Unis.
Il a indiqué que l'Etat de Californie est le foyer de
nombreuses personnes d'origine arménienne, et qu'il n'y avait pas eu
d'incidents notables. "Les
Arméniens qui occupent des positions élevées à San Francisco nous ont
accueillis chaleureusement et ont été d'excellents hôtes. Ils nous ont dit
qu'ils étaient très heureux de notre visite," a-t-il ajouté.
***
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Extrait de Armenialiberty,
de Radiolour et de PanArmenian