Traductions et
commentaire de Gérard Merdjanian
***
Commentaire
Au moins une fois par an, d’abord à l’occasion des Sommets du
G8 et maintenant du G20, les trois présidents des trois pays coprésidents du
groupe de Minsk de l’OSCE, sortent une déclaration commune sur le conflit du
Haut-Karabakh ; 2012 n’a pas échappé à la règle.
A cause de l’Azerbaïdjan, le ton est devenu plus ferme cette
année. Les attaques meurtrières à la frontière arménienne et sur la ligne de contact
du Haut-Karabakh lors de la visite de la Secrétaire d’Etat Hillary Clinton, ont
incité les présidents Obama, Poutine et Hollande à hausser le ton, sans
toutefois déroger à la règle absolue qui consiste à ne jamais nommer le fauteur
de trouble, partant du principe que l’intéressé se reconnaitra.
Seulement voilà, l’intéressé n’a que faire des déclarations
généralistes du moment que les milliards de pétrodollars rentrent dans ses
caisses et que personne ne l’empêche de se surarmer. Et si de plus on ajoute à
cela une conjoncture régionale qui joue en sa faveur suite aux différends entre
l’Iran et les Occidentaux sur le problème nucléaire d’une part, et la Russie et
les Occidentaux sur le conflit syrien d’autre part, il n’y a aucune raison objective
pour que les dirigeants azéris changent de politique. Cela dit, l’entêtement du
clan Aliev ne va pas jusqu’à se lancer dans une grande escalade guerrière, freiné
en cela par son allié turc mais surtout par le gendarme du Sud-Caucase, la
Russie.
Quant aux Occidentaux, ils ont d’autres chats à fouetter, et
tant qu’ils peuvent commercer avec Bakou, ils ferment les yeux sur les dérapages
verbaux du potentat local et sur sa déplorable conception de la liberté et de
la démocratie. C’est d’ailleurs une procédure qu’ils maitrisent totalement
depuis des décennies qu’ils sont en affaires avec les émirats arabes du golf.
Le seul point noir en suspend est la construction prochaine
des gazoducs et autres oléoducs devant transporter les énergies fossiles de la
Mer Caspienne vers l’Europe. Il ne faudrait pas qu’une guerre arméno-azérie
vienne perturber tout cela. D’où l’urgence d’aboutir à un accord-cadre.
***
Traductions
*
Déclaration des présidents *
Dans le cadre du sommet du G20 de Los Cabos, les présidents
des pays coprésidents du Groupe de Minsk
de l'OSCE - Vladimir Poutine, Barack Obama et François Hollande - ont
publié une déclaration commune sur le règlement du conflit du Haut Karabakh.
"Nous, les
présidents des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE - France,
Fédération de Russie et États-Unis d'Amérique - sommes fermement unis dans
notre engagement en faveur d'un règlement pacifique du conflit du Haut
Karabakh. Les parties en conflit ne doivent pas retarder davantage la prise de
décisions importantes nécessaires pour parvenir à un règlement durable et
pacifique. Nous regrettons que les Présidents de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie
n'aient pas pris les mesures décisives que nos pays ont appelées dans la
déclaration conjointe de Deauville du 26 mai 2011. Néanmoins, les progrès qui
ont été réalisés devraient fournir l'élan nécessaire pour achever les travaux
sur le cadre d'une paix globale.
Nous appelons les
dirigeants de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan à honorer l'engagement pris dans
leur déclaration conjointe du 23 Janvier 2012 à Sotchi, d’
"accélérer" la conclusion d'un accord sur les principes de base pour
un règlement du conflit du Haut-Karabakh. Comme preuve de leur volonté
politique ils doivent, s'abstenir de tenir des positions maximalistes dans les
négociations, respecter l'accord du cessez-le-feu de 1994 et s'abstenir de la
rhétorique hostile qui augmente la tension. Nous exhortons les dirigeants à
être guidés par les principes de l'Acte final [d’Helsinki] - en particulier ceux
relatifs à la non-utilisation de la force ou de la menace de la force, à l'intégrité
territoriale, à l'égalité des droits et à l'autodétermination des peuples, ainsi
qu’aux éléments d'un règlement décrit dans nos déclarations à L'Aquila en 2009
et à Muskoka en 2010.
La force militaire
ne résoudra pas le conflit et ne fera que prolonger la souffrance et les
difficultés endurées par les peuples de la région depuis trop longtemps. Seul
un règlement pacifique et négocié peut permettre à l'ensemble de la région à se
déplacer du statu quo vers un avenir sûr et prospère.
Nos pays
continueront à travailler en étroite collaboration avec les côtés, et nous les
exhortons à utiliser pleinement l'assistance des coprésidents du Groupe de
Minsk en tant que médiateurs. Toutefois, la paix dépendra en dernier ressort de
la volonté des parties à rechercher un accord fondé sur la compréhension
mutuelle, plutôt qu’à avantager un côté, et sur une vision partagée des
avantages que la paix apportera à leur peuple et aux générations futures."
*
Ils ont
dit, ils ont écrit
* Russie
"Le ministère
russe des Affaires étrangères évalue positivement la réunion des ministres
arménien et azerbaïdjanais des affaires étrangères du point de vue de la
poursuite du dialogue politique entre les parties en conflit, et qui s’est tenue
à Paris le 18 Juin," a déclaré le représentant officiel du ministère
russe des Affaires étrangères, Alexander
Lukashevich.
Les deux ministres ont échangé leurs vues sur le règlement du
conflit du Karabakh, sur les récents incidents sur la ligne de contact et sur
la poursuite des contacts de la société civile.
S'exprimant sur la déclaration conjointe des pays coprésidents
du Groupe de Minsk en marge du Sommet du G20 du Mexique, Lukashevich a
ajouté : «Cela montre qu’une
résolution rapide du conflit du Haut-Karabakh répond aux intérêts des trois pays
coprésidents».
Il a informé que les médiateurs visiteront la région en
Juillet prochain.
(…)
"L’irrecevabilité
de la rhétorique de guerre est peut-être le seul nouveau message dans la
déclaration des pays coprésidents du groupe de Minsk. Même si la déclaration
n'a pas précisé le fauteur de troubles, elle a implicitement rejeté le blâme
sur l'Azerbaïdjan. La résolution du conflit piétinera jusqu'à ce que le Haut-Karabakh
participe aux négociations," a déclaré le directeur de l'Institut
des pays d'Europe orientale et de la CEI, Alexander
Tsinker.
Il a également critiqué la non-reconnaissance par l'OSCE de
la RHK comme partie prenante au conflit et a ajouté : "les attaques azéries n'entraîneront pas une guerre.
"
* Artsakh
Le ministère des
Affaires étrangères de la République du Haut-Karabakh appuie la déclaration
conjointe des Présidents de la Russie, des Etats-Unis, et de la France, faite à
Los Cabos.
"Ce n'est que
par un dialogue politique avec la participation du Haut-Karabakh qu’il sera
possible de réaliser des progrès dans les négociations sur le règlement du
conflit Azerbaïdjan-Karabakh.
Nous avons toujours
eu une attitude positive pour de telles initiatives visant à une solution
pacifique du problème, en tenant compte de tous les principes du droit
international, et nous réaffirmons notre volonté de suivre les appels et les recommandations
des dirigeants des États coprésidents du Groupe Minsk de l'OSCE.
Dans le même temps,
nous devons préciser que la partie azerbaïdjanaise continue à interpréter la
déclaration des médiateurs dans un sens qui lui est favorable en mettant des
pré-conditions, torpillant ainsi ces initiatives. L'Azerbaïdjan continue de
boycotter la mise en œuvre des principales mesures de confiance dans la région,
telles l'élaboration de mécanismes d’enquêtes sur les incidents à la frontière,
le retrait des tireurs d'élite de la ligne de contacts, et autres.
Malheureusement,
Bakou n'a pas encore abandonné l’usage de la force initialement supposé
résoudre le conflit. L'Azerbaïdjan, en tant que membre non-permanent du Conseil
de sécurité de l'ONU, dont les responsabilités incluent la lutte pour la
sécurité dans la région, refuse les manières civilisées de résoudre le
problème."
Nous exprimons
l'espoir que cette fois les autorités azerbaïdjanaises afficheront le
constructivisme et abandonneront leur politique futile de chantage militaire et
de sabotage qui menace la sécurité fragile et la stabilité régionales.
Nous croyons que
c'est seulement par un dialogue politique, avec la participation à part entière
du Haut-Karabakh, qu’il sera possible de réaliser des progrès dans les
négociations sur le règlement du conflit Azerbaïdjan-Karabakh et permettra d’établir
une paix durable dans la région."
(…)
Le Président de la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée
nationale de la RHK, Vahram Atanessian,
espère qu’après la déclaration conjointe des pays coprésidents du Groupe de
Minsk de l'OSCE, il n’y aura pas de divergences entre eux.
Le politologue Hratch
Arzoumanian pense que les États-Unis et la Russie ont conclu un accord sur
certaines questions, et que la nécessité de changements abrupts sur la
résolution du conflit du Karabakh a perdu son caractère d'urgence. "C'est pourquoi nous avons un certain
temps pour comprendre ce qui se passe," a-t-il souligné.
Ainsi selon l’expert, la déclaration de Los Cabos a modifié
l'idée que dans le contexte d’un désaccord entre la Russie et les Etats-Unis,
Washington va essayer de prouver que les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE
visant à la résolution du conflit du Karabakh ne sont pas efficaces.
* Arménie
"La
déclaration faite par les trois pays coprésidents du Groupe de Minsk à Los
Cabos, réitère les nombreuses remarques précédentes sur le règlement du conflit
du Karabakh," a déclaré le représentant de l’Institut Oriental de
l’Académie nationale des sciences d’Arménie, Andreï Areshev.
"La
déclaration a été publiée sur un fond de présence accrue des Etats-Unis dans le
Sud-Caucase et les régions adjacentes, ce qui impacte les intérêts de la
Russie. Récemment le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a
évalué positivement les activités du Groupe de Minsk, comme un modèle efficace
de coopération entre Moscou et Washington. Cependant, cacher les différences de
stratégie politique entre la Russie et les Etats-Unis devient de plus en plus
difficile. Si Moscou est intéressé par la préservation de la stabilité, les
États-Unis ciblent une gestion de la stabilité «créatrice». Ce qui signifie
qu'il y a une grande différence entre les déclarations et la réalité chez
chacun."
* EuFoA
Les Amis européens de l'Arménie (EuFoA) partage la déception et les recommandations émises dans le
communiqué des trois pays coprésidents des présidents du Groupe de Minsk de
l'OSCE.
"En
particulier, nous regrettons que l'Azerbaïdjan continue de bloquer les
principales mesures de confiance, à savoir la mise en place d'un mécanisme
d'enquête sur les incidents sur la ligne de contact, le retrait des tireurs
d'élite de la ligne de front, et la promotion des contacts entre les peuples. La
lente escalade du conflit du Haut-Karabakh entraîne des risques dramatiques
pour l'ensemble du Sud-Caucase, ainsi que pour le Moyen-Orient, voire pour l’Europe."
"En ignorant
l'accord de Sotchi entre les Présidents, l'Azerbaïdjan bloque tout progrès sur
le retrait des troupes. Pour de bonnes raisons, les principes de Madrid,
proposés par le Groupe de Minsk, prévoient un retrait des troupes dans un
contexte très spécifique, tout en s’assurant qu'il n'y ait pas de vide du
pouvoir et de la sécurité, mais un statut provisoire et des garanties assurés
par des troupes internationales. En posant comme pré-condition à toute mesure
de confiance un retrait unilatéral des troupes [arméniennes] est plus que
cynique, car cela signifie en fait que Bakou refuse tout simplement toutes les
mesures diplomatiques proposées par l'OSCE. Cette approche maximaliste signifie
clairement une nouvelle escalade. Une nouvelle guerre serait insensée pour tous
les côtés, et aurait comme conséquence la destruction de l’industrie
pétrochimique de l'Azerbaïdjan, qui est la source principale de sa richesse et de
son budget militaire. Cela peut sembler irrationnel, mais reste cohérent, même
avec les discours très agressifs du président Aliev s'adressant à la communauté
internationale," a commenté le Secrétaire général de l’EuFoA, le Dr Michael Kambeck.
L’EuFoA réitère son appel à l'UE et aux autres acteurs
internationaux pour arrêter de lancer "des appels généralistes aux deux
côtés", qui en fait donnent une interprétation pervertie de
l'impartialité, mais insiste sur la nécessité de préciser plus clairement les
actions qui sont attendues de chaque côté, faute de quoi le côté défaillant sera
encouragé à poursuivre son comportement dangereux. Les parties doivent
également être félicitées individuellement pour les mesures et les initiatives
positives. Cela aidera les négociations de paix à déboucher vers des résultats.
* Groupe Crises Internationales
C’est devenu une tradition pour la directrice des programmes
européens au sein du Groupe Crises Internationales (ICG), Sabine Freizer, de faire des commentaires sur les évolutions du processus
sur le Haut-Karabakh. En outre, elle a l'habitude de faire une évaluation
pessimiste plutôt que des déclarations réalistes.
Cette fois encore, elle a prédit une guerre dans un proche avenir,
suite aux tensions à la frontière arméno-azerbaïdjanais et sur la ligne de
contact Karabakh-Azerbaïdjan. "Les
affrontements Arméno-azerbaïdjanaises peuvent se transformer en une guerre dans
la région, où la Compagnie BP et ses partenaires ont investi 35 milliards de
dollars dans des projets énergétiques. Les deux parties en conflit maintiennent
un faible contrôle de la ligne de contact. Des hostilités à plus grande échelle
pourraient bientôt éclater par accident, comme conséquence de mesures de
rétorsion prises."
Probablement pour éviter de ressembler à Cassandre et être
critiquée par Erevan ou par Bakou, Sabine Freizer s’est hâtée d'ajouter : "Ni l'Azerbaïdjan ni l'Arménie n’ont
l'intention de mener une offensive de grande envergure à court terme. En cas de
reprise des hostilités, la guerre sera longue en raison d’une parité militaire
des côtés. En outre, les garanties de sécurité données par la Russie et la
Turquie peuvent élargir la confrontation." Et d’ajouter : "la base militaire russe de Gumri peut
apporter son aide à l’Arménie, vu que ces deux pays sont tous deux membres de l’OTSC et que l'Azerbaïdjan peut compter sur
la Turquie avec laquelle elle a des liens ethniques, politiques et économiques."
* Editorialiste
arméno-libanais
"La
déclaration faite par les trois pays coprésidents du Groupe de Minsk à Los
Cabos est importante sur certains points. Elle réaffirme le soutien des
médiateurs pour le format actuel du groupe de Minsk de l’OSCE, ce qui
neutralise les tentatives azerbaïdjanaises à vouloir transférer la résolution
du conflit sur une autre plate-forme," a déclaré le rédacteur en
chef du quotidien Aztag de Beyrouth, Chahan
Kandaharian.
"La
déclaration réaffirme également les trois principes de bases, alors que le rapport
de la Secrétaire d'Etat Hillary Clinton avait omis le droit des nations à
l'autodétermination. Les ‘nouvelles approches’ annoncées par Mme Clinton n’ont
été confirmées ni dans les déclarations des présidents, ni au cours de la
rencontre entre les ministres des Affaires étrangères arménien et
azerbaïdjanais. La déclaration reste toujours généraliste, affirmant que les
deux pays portent la responsabilité de la rhétorique de guerre et de
l'utilisation de la force, évitant d’indiquer le fauteur de troubles," souligne
l’éditorialiste.
* Brève Etats-Unis
*
Le 19 Juin, le Commission des Affaires étrangères du Sénat a
validé la candidature de Richard
Morningstar comme ambassadeur des Etats-Unis en Azerbaïdjan, indique
l'Assemblée Arménienne d'Amérique (AAA). Pour que la nomination devienne
définitive, le Sénat doit donner son aval en séance plénière.
Lors de son audition, la sénatrice Barbara Boxer (D-CA) avait
déclaré qu'il était "absolument
essentiel que l'ambassadeur Morningstar utilise sa position pour mettre en
garde le gouvernement de l'Azerbaïdjan d’une escalade de l'agression et des
menaces contre l'Arménie et le Haut-Karabakh." L'ambassadeur
désigné s’était engagé disant : "si
je suis confirmé à ce poste, je parlerai aux dirigeants azerbaidjanais que la
rhétorique irresponsable est inacceptable et porte atteinte aux efforts visant
à parvenir à un règlement pacifique du conflit. Je leur demanderai instamment
de faire preuve de retenue dans leur rhétorique et de préparer leur peuple à la
paix, et non la guerre."
Le sénateur Robert Menendez (D-NJ) avait également soulevé
de sérieuses préoccupations sur les violations du cessez-le-feu qui avaient coïncidé
avec la visite d’Hillary Clinton dans la région, et avait posé une série de
questions à l'ambassadeur désigné à propos de l'escalade des tensions et de la politique
des États-Unis pour empêcher le bellicisme de l'Azerbaïdjan.
D’autres sénateurs avaient également exprimé des inquiétudes
sur la politique des États-Unis liée aux ressources pétrolières, lesquelles
financent des achats massifs d'armes offensives. Aussi bien Morningstar que son
prédécesseur, Matthew Bryza, ont joué un rôle actif dans la facilitation des
négociations sur les oléoducs transportant le pétrole de la Caspienne vers
l'Occident.
"L'Assemblée Arménienne
continue à être profondément troublée par le bellicisme incessante de
l'Azerbaïdjan, y compris par l’attaque d’un jardin d'enfants dans le village de
Tchinari. C'est tout simplement inacceptable," a déclaré le directeur
exécutif de l'AAA, Bryan Ardouny.
Dans sa lettre à tous les membres de la Commission des Affaires
étrangères du Sénat ainsi qu’à la secrétaire d'Etat Hillary Clinton, l'AAA
demande instamment que les actions déplorables de l'Azerbaïdjan soient "fermement
condamnées" et que toutes les options soient envisagées, et notamment ‘l'article
907 du Freedom Support Act’ ainsi que "l’arrêt de l'aide militaire
américaine à l'Azerbaïdjan."
Répondant à la lettre de l'AAA au nom de la Secrétaire
d'État, le Secrétaire d'Etat adjoint pour les Affaires européennes et
eurasiennes, Philip Gordon, a écrit :
"les Etats-Unis ont exhorté les
parties à s'abstenir d'utiliser la force ou de sa menace, [et] en tant que coprésident
du Groupe de Minsk de l'OSCE, nous demeurons résolus à travailler avec les
parties pour parvenir à un règlement pacifique.(…) En outre, l'aide américaine à
la sécurité dans la région est soigneusement examinée pour s'assurer qu'elle ne
sape pas les efforts en vue d’un règlement pacifique du conflit du
Haut-Karabakh."
* Brèves Arménie
*
"Aujourd'hui
c’est la Journée internationale des réfugiés, ce qui est l’occasion de parler
des problèmes des personnes forcées d’avoir quitté leur patrie à cause de la
violence ou de la guerre.
Il y a environ 43
millions de réfugiés à travers le monde, dont près d’un demi-million
d'Arméniens qui ont été contraints de fuir l'Azerbaïdjan après la guerre de
libération de l’Artsakh. L'Arménie s’est retrouvée avec un lourd fardeau en
accueillant ces personnes alors qu’elle-même subissait le blocus," a
déclaré le président des Arméniens d'Azerbaïdjan, Grigori Ayvazian.
Des études ont montré que les personnes qui ont trouvé
refuge en Arménie, ont obtenu la citoyenneté plus facilement que dans d'autres
pays, mais ils doivent attendre plus longtemps pour que leurs problèmes sociaux
soient résolus. Au nom des Arméniens d'Azerbaïdjan, Grigori Ayvazian accuse
l'Azerbaïdjan d’avoir saisi illégalement leur propriété.
Grigori Ayvazian pense que les Arméniens d'Azerbaïdjan
pourraient apporter une contribution importante au règlement du conflit en
cours avec l'Azerbaïdjan. De plus, l'Arménie ne donne pas une réponse ad hoc
aux actes subversifs déclenchés par l'Azerbaïdjan. "Cela aiderait à les contenir mais dans le même temps le
risque de guerre augmenterait, " a-t-il dit.
(…)
"L'Azerbaïdjan
a déclaré son indépendance sans faire de référendum, car il avait peur de la
réaction des nations autochtones vivant sur son territoire. Malgré les
pressions azerbaïdjanaises, dans des conditions d'accès difficiles à Internet,
ces nations parviennent à exprimer leur protestation contre l'attitude des
autorités azerbaïdjanaises.
L’Azerbaïdjan
persécute délibérément tous ceux qui osent protester et demander que les
Arméniens ne soient pas perçus comme des ennemis. Les Azerbaïdjanais envoient les
représentants de ces nations autochtones sur la ligne de contact, qui est un geste
significatif. Ainsi, l'Azerbaïdjan fait affronter ses ennemis, ce qui sert ses
intérêts," a déclaré le politologue Levon Mélik-Chahnazarian.
Il attire l'attention sur l’utilisation du mot ‘Talish’ qui est
interdite en Azerbaïdjan, et rappelle que l'an dernier les dirigeants des
nations autochtones ont invité leur jeunesse de ne pas aller sur la ligne de
contact et à ne pas lutter contre les Arméniens.
Les nations autochtones vivant en Azerbaïdjan ont demandé un
peu plus d’autonomie. En outre, il y a quelques jours la question de
l'indépendance des nations autochtones a été soulevée lors d'une conférence à
l'Hôtel Président de Moscou. La déclaration a été accueillie par des ovations à
Moscou et des arrestations à Bakou.
Levon Melik-Chahnazarian est assuré que l'escalade est
inévitable. Le politologue reste en contact avec les représentants des nations
autochtones d'Azerbaïdjan et lance périodiquement des débats. Il suggère
d'ouvrir des Représentations de ces nations autochtones en Arménie.
* Brèves Artsakh
*
Le 20 Juin, conformément aux accords passés, la Mission d’observation de l'OSCE s’est rendue
sur la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et de forces armées
azerbaïdjanaises, près de d'Horadiz.
Côté RHK, le groupe était conduit par le Bulgare Christo
Christov et le Hongrois Antal Herdich. Côté Azerbaïdjan, le Tchèque Irgee Aberle
et le britannique William Prior menaient le groupe.
Comme à chaque fois, aucune violation du régime de
cessez-le-feu n’a été relevée pendant l’inspection.
(…)
Selon les données de l'armée de Défense de la RHK, environ
400 cas de violation de la trêve par
la partie azerbaïdjanaise, représentant plus de 1500 tirs d'armes de calibrFes
différents, ont été enregistrés dans la semaine écoulée sur la ligne de contact
entre le Haut-Karabakh et l’Azerbaïdjan.
(…)
"Les
informations de sites Web azerbaïdjanais, indiquant que forces armées azéries
auraient ‘repris le contrôle de trois villages de la province Ghazakh’ sont
fausses", a déclaré le représentant du service de presse du ministère de la Défense de la RHK, Mouchegh
Aghekian.
"Des
équipements militaires lourds sont déployés dans ce coin. Ces villages, situés
en zone neutre, étaient sous le contrôle des forces arméniennes. Youkhary
Askipara, Goushchou Ayrum et Jafarli ont été repris à l’ennemi,"
indique le communiqué de Defence.az, et six soldats azerbaïdjanais sont morts
dans des accrochages.
* Brève Turquie
*
"La Turquie va
rétablir tous les liens avec la France après la rencontre positive avec le
nouveau président François Hollande lors du Sommet de Rio+20 sur le
développement durable. Le Premier ministre a donné les instructions nécessaires
après son entrevue avec M. Hollande. En raison de la nouvelle attitude de la
France, les sanctions existantes seront supprimées", a déclaré le
ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet
Davutoglu.
Il compte se rendre à Paris le 5 Juillet pour des réunions
bilatérales sur les mesures positives
supplémentaires à prendre.
On ne peut que faire des suppositions à propos des «mesures
positives» entre la France et la Turquie : - Soit la France a convaincu la
Turquie que la question du projet de loi sera gelée jusqu'aux prochaines
élections, soit que la Turquie pense avoir intimidé la France avec ses
sanctions, et que Paris a décidé de ne plus la fâcher avec ce sujet.
Il reste donc à attendre et voir si Hollande va suivre les
traces de son prédécesseur en tenant effectivement sa promesse, ou si ses
promesses étaient creuses ; rappelons toutefois que la France est une
grande puissance européenne qu’elle ne peut duper ses citoyens.
* Brève Géorgie
*
"A Dieu ne
plaise, une nouvelle guerre arméno-azerbaïdjanais se fera au détriment de la
souveraineté et de l'indépendance des trois Etats du Sud-Caucase. J'espère
sincèrement que les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE aboutiront à une
solution rapide. Toutefois, un ‘troisième pays’ travaille activement pour que
les médiateurs échouent et que la tension sur la ligne de contact se poursuive
aussi longtemps que possible," a déclaré le ministre des Affaires
étrangères géorgien, Grigol Vashadze.
Prié de dire si la Russie est le troisième pays, le ministre
géorgien a répondu : "C’est une
supposition !"
Il a également abordé la coopération entre les trois pays :
Azerbaïdjan-Géorgie-Turquie signalée dans la déclaration de Trabzon. "Nous participons conjointement à des
projets de grandes infrastructures et souhaitons élargir la coopération à
d'autres domaines. Face aux challenges de la région, ce sont souvent nos trois
pays qui répondent. Je tiens à souligner que ce format n'est pas dirigée contre
un autre État ou un groupe d'Etats," a-t-il précisé.
***
*
Extrait de Radiolour
et de PanArmenian