Traductions et
commentaires de Gérard Merdjanian
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Commentaires
Il y a comme cela des Organisations qui servent de faire
valoir pour certains, de caisse de résonnance pour d’autres, et pas à grand-chose
pour d’autres. C’est le cas de la CEMN (BSEC) : Organisation de la
Coopération économique de la mer Noire, lancée sous l’égide de la Turquie à
Istanbul en Juin 1992.
Cette année là, l’Arménie était en guerre avec l’Azerbaïdjan
pour défendre ses compatriotes du Haut-Karabakh, lesquels défendaient les armes
à la main leurs biens et leur vie contre l’armée azerbaidjanaise. La Turquie
voulant se montrer ‘généreuse’ et conciliante, avait intégré l’Arménie dans
l’Organisation, d’autant que l’Azerbaïdjan était également présent, bien que
ces deux pays ne soient pas spécifiquement riverains de la Mer Noire. Ankara
essayait ainsi de créer un contrepoids face au douze pays de la CEE qui allait
devenir l’UE.
Tout le monde a deviné qui allait se servir de la BSEC comme
podium pour ses revendications territoriales et cracher sa haine, et qui allait
être le ‘dindon de la farce’.
Un peu de logique et de rationalisme.
Qui va croire qu’un pays qui n’a pas de relations diplomatiques
avec sa voisine, qui lui impose un blocus économique depuis près de vingt ans,
qui traine derrière lui un lourd passé génocidaire, va mettre en œuvre les
principes édictés dans la Charte de la BSEC ?!
Qui va croire qu’un pays qui est en guerre larvée avec sa
voisine depuis vingt-deux ans, qui viole l’accord de cessez-le-feu, et passe
son temps à la dénigrer devant la communauté internationale, va mettre en œuvre
les principes édictés dans la Charte de la BSEC ?!
Qui va croire qu’un pays qui est économiquement pieds et
poings liés avec ses deux voisins turcophones (Une nation, deux pays) et traine
un lourd contentieux territorial avec son voisin du Nord, va mettre en œuvre les
principes édictés dans la Charte de la BSEC ?!
Qui va croire que toutes les infrastructures mises en place
depuis une douzaine d’années dans la région, ferroviaires et/ou énergétiques,
et qui contournent systématiquement l’Arménie, soient conformes aux principes
édictés dans la Charte de la BSEC ?!
Familièrement cela s’appelle du ‘foutage de gueule’.
Diplomatiquement cela s’appelle l'Organisation de la Coopération économique de
la mer Noire.
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Traductions - Extrait de Radiolouret de PanArmenian
* Réunion de
la CEMN
Le 20e anniversaire du Sommet du de l'Organisation de la
Coopération économique de la mer Noire (CEMN) se tiendra à Istanbul le 26 Juin
2012. Le Sommet sera coprésidé par la Serbie et la Turquie, les deux
présidences semestrielles de 2012.
L'Arménie sera représentée par le Vice-ministre des Affaires
étrangères, Achod Hovaguimian et
deux collaborateurs, en lieu et place du président Serge Sarkissian invité.
La CEMN est composée de douze pays : Albanie, Arménie,
Azerbaïdjan, Bulgarie, Géorgie, Grèce, Moldavie, Roumanie, Russie, Serbie, Turquie
et Ukraine.
Les priorités de la CEMN, comme indiqué dans sa Charte de
1992 portent sur de multiples domaines : coopération commerciale ; développement
économique, bancaire et financier ; communications ; énergétique ;
transports ; agriculture et industrie agricole ; santé et
pharmaceutique ; protection de l'environnement ; tourisme ; science
et technologie ; échange de données statistiques et d'informations
économiques ; PME-PMI ; éducation ; renouveau institutionnel ;
et bonne gouvernance.
Toutefois, la collaboration économique étant la principale
priorité de l'Organisation, l'Azerbaïdjan a à plusieurs reprises tenté de
l'utiliser comme plate-forme politique pour se plaindre de l’Arménie, en
biaisant les déclarations du Sommet, comme cela s'est produit en Albanie en
2008 et en Hongrie en 2011, Bakou ayant fortement insisté pour que la
déclaration intègre des dispositions relatives à l'intégrité territoriale et
les zones de conflit.
De source diplomatique, la situation est susceptible de se répéter
cette année. L'Azerbaïdjan ne montre aucune intention de rompre sa fâcheuse
habitude de se servir de toute organisation, économique ou culturelle, comme champ
de bataille pour promouvoir ses objectifs.
La Turquie prendra officiellement la présidence tournante à
compter du 1er Juillet 2012. "Au
cours de notre présidence, nous sommes prêts à maintenir et à améliorer l’approche
orientée projet et axée sur les résultats dans plusieurs domaines de
coopération," a déclaré dans un communiqué le ministère turc des
Affaires étrangères.
Donc, il y a un petit espoir qu’Ankara, ne voulant pas
commencer sa présidence par un échec, va essayer d'exercer une certaine
pression sur son allié pour qu’il retire ses amendements dans la déclaration
finale.
* Le coin
des experts *
Le politologue Lévon
Melik-Chahnazarian a indiqué qu’alors que les Azéris représentent 93% de la
population, ce sont essentiellement des soldats d’ethnie Lezgian ou Avar, qui
sont tués sur la ligne de contact. Et d’indiquer que 49 des 97 militaires tués
en 2010 n’étaient pas d’ethnie Azérie. "En
2011, ils ont représenté 36% des tués, actuellement ils représentent déjà plus
de 50%," a souligné l'expert.
"Cette
ségrégation peut dégénérer en conflit, entrainant de graves conséquences pour
les minorités ethniques," a-t-il poursuivi, se référant à une
publication des ministères concernés. "C’est
pourquoi ces minorités ethniques ne perçoivent pas les Arméniens comme des
ennemis et sont réticentes à faire leur service militaire en bordure du Haut-Karabakh."
"La Russie
exerce une pression sur l'Azerbaïdjan, pour qu’il ménage les minorités
ethniques du pays. Ainsi, le rédacteur en chef de ‘La Voix de Talysh’, Hilal
Mammadov, a été enlevé puis officiellement emprisonné. En Juin 2008, son
prédécesseur, Novruzali Mammadov, a été condamné à 12 ans de réclusion pour
haute trahison. Il a été assassiné peu de temps après. Ses deux fils ont été eux
aussi arrêtés, et tout leurs biens confisqués," a indiqué le
politologue.
* Brève Azerbaïdjan
*
"En tant que coprésident
du groupe Minsk de l'OSCE, la France a bien travaillé pendant 15 ans et durant
chaque réunion entre les présidents, ce qui est très important de ce point de
vue. La France est l'un des pays les plus importants de l'Europe de l'Ouest et
dans le monde. Elle est membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU et
joue un rôle important dans des processus dans nombreuses régions du monde,"
a déclaré l’ambassadeur d'Azerbaïdjan en France, Elchin Amirbeyov.
"Le nouveau
gouvernement a indiqué que la position officielle sur le conflit du Haut-Karabakh
reste inchangée et qu’il maintient son soutien et son rôle dans le règlement
pacifique du conflit au sein du groupe Minsk de l'OSCE, et qu’il entend activer
ce rôle," a-t-il ajouté.
* Brève de
l’UE *
"Les traités
associatifs sont les principaux outils du partenariat oriental dont le but est de
créer des zones de libre-échange avec les régions correspondantes. Sur ces
questions nous continuons les négociations avec l'Arménie, l'Azerbaïdjan, la
Géorgie et la Moldavie et nous espérons clore les négociations avec ces pays
avant le prochain Sommet du partenariat oriental en 2013," a
déclaré le Commissaire européen à l'Elargissement et de la politique européenne
de voisinage, Stefan Fule.
Pour ce faire, l'Union européenne va approfondir les
relations avec les partenaires de l'Est dans le domaine de la mobilité.
* Brèves de
l’APCE *
* Session d’été
La 3ème réunion ordinaire de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) a débuté lundi
à Strasbourg. L'Arménie n’est pas sur l'ordre du jour.
La délégation arménienne reste inchangée. Elle est composée
d’Hermine Naghdalian, Naïra Zohrabian, Zarouhi Postandjian, Armen Roustamian,
et dirigée par David Haroutiounian.
Selon la déléguée Naïra
Zorabian, le Président de l'APCE, Jean-Claude Mignon, va revoir l'activité de
la Sous-commission sur le Haut-Karabakh. Il va organiser des réunions, bien que
le format des réunions ne soit pas encore défini. "Les positions de tous les membres de la délégation
arménienne sur ce sont identiques. Maintenant, la délégation arménienne va
rompre le moratoire [qui consistait à s'abstenir] et va répondre à ses homologues
azerbaïdjanais," a-t-elle précisé.
Ainsi, elle compte demander au Commissaire du Conseil de
l'Europe chargé des droits de l’homme, de lancer une expertise internationale
de certains manuels scolaires azerbaïdjanais, où les Arméniens sont présentés
comme des ‘bouchers’. "Évidemment,
cela ne peut pas contribuer au règlement pacifique du conflit du
Karabakh," a-t-elle souligné.
De plus, a-t-elle ajouté : "Si la communauté internationale et les coprésidents du
groupe de Minsk de l'OSCE appellent à la confiance bilatérale entre les côtés pour
conduire les peuples à la paix, alors je vais demander aux médiateurs de faire
tous les efforts et notamment en lançant des appels à l'Azerbaïdjan, plutôt que
se limiter à des déclarations générales. Les discours prononcés par le
président azerbaïdjanais Ilham Aliev à l’ouverture de l’assemblée parlementaire
d’ "EuroNest" était un brillant exemple de racisme, de haine et d’arménophobie."
* Sous-commission
Haut-Karabakh
Le Président de l'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe, Jean-Claude Mignon, rencontrera
les chefs des délégations arménienne et azerbaïdjanaise pour discuter du
devenir de la Sous-commission sur le Haut-Karabakh. Une décision commune sera
prise et transmise au Bureau de l'APCE.
"J'étais
personnellement contre l'activité de la Sous-commission, vu que c'est le Groupe
de Minsk de l’OSCE qui est engagé dans le règlement du conflit du Haut-Karabakh.
Je fais entièrement confiance au Groupe de Minsk. Je ne vois pas la nécessité
d'établir une autre structure pour traiter du même problème, car faire
fonctionner plusieurs structures sur une question aussi délicate pourrait créer
une confusion," a indiqué le président Mignon.
A l'issue de sa visite d'information sur le dialogue post
suivi avec la Turquie du 17 au 21 juin 2012, Josette Durrieu (France, SOC) a exhorté les autorités turques à
accélérer la révision du code pénal et de la loi anti-terroriste pour renforcer
la liberté d'expression. «A l'heure
où la Turquie veut tourner la page d'une histoire marquée par les coups d'état
et la place importante de l'armée, les détentions provisoires de nombreux
journalistes, universitaires, généraux et étudiants, les procès fleuves et la
situation dans les prisons jettent une ombre sur le processus de réforme
démocratique engagé».
Au cours de sa visite, Mme Durrieu a rencontré plusieurs
personnalités en détention provisoire à la prison de Silivri et suivi une
partie du procès ODA TV à Istanbul. Saluant la remise en liberté de la
journaliste Müyesser Yildiz le 18 juin, Mme Durrieu note que de nombreux
journalistes sont en détention provisoire sur la base de preuves digitales
sujettes à caution, puis relâchés pour certains sans que des éléments nouveaux
aient été produits. «La limite entre
l'exercice du métier de journaliste - qui suppose d'enquêter au au cœur des
affaires - et la mise en cause de ces journalistes pour complaisance ou
complicité avec des organisations subversives doit être précisée, tout comme la
définition de terrorisme. Autant de défis à la liberté d'expression qui doivent
trouver une réponse dans la révision du code pénal et les 3ème et 4ème paquets
de la réforme judiciaire qui devront être adoptés au plus vite par le parlement».
«Les efforts
entrepris par le ministère de la Justice pour harmoniser la législation et les
pratiques juridiques avec la jurisprudence de la Cour européenne des droits de
l'homme méritent d'être soulignés - et doivent être poursuivis. il faut
accélérer la révision du code pénal pour garantir la liberté d'expression et
des médias».
"La liberté
d'expression et la liberté des médias sont des principes fondamentaux qui
devront trouver leur expression dans la nouvelle constitution turque",
a ajouté la rapporteuse, qui a salué à cet égard la mise en place, par le
parlement, d'une commission de conciliation assurant la représentation égale
des groupes politiques du parlement, et chargée de la rédaction et de l'adoption,
à l'unanimité, du projet de la nouvelle constitution.
Les co-rapporteurs chargés du suivi de l'Azerbaïdjan au sein
de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE), Pedro Agramunt (Espagne, PPE/DC) et Joseph
Debono Grech (Malte, SOC), ont salué la grâce accordée par le Président Aliev
et la libération de 9 des 11 prisonniers d'opinion maintenus en détention
depuis les manifestations de mars-avril 2011 à Bakou.
Les co-rapporteurs ont déclaré que cette décision répondait
aux nombreux appels qu'ils ont lancés, notamment pendant leur dernière visite à
Bakou à la mi-juin 2012. Considérant ce geste comme un signe de la bonne
volonté du Président Aliev, ils ont souligné que les deux personnes toujours
emprisonnées devraient elles aussi être immédiatement libérées.
«Notre dernière
visite, courant juin, était axée sur le fonctionnement de la justice en
Azerbaïdjan. Nous avons profité de cette occasion pour attirer l'attention des
autorités sur un certain nombre de préoccupations soulevées par la société civile
internationale et nationale».
«Lors de nos
réunions avec, notamment, le ministre de la Justice, le président de la Cour
suprême, le procureur général et les membres du parlement (dont le président de
la Commission des questions juridiques), nous avons évoqué le cadre juridique,
en particulier le fonctionnement du Conseil judiciaire et juridique, la
sélection et la nomination des juges ainsi que les procédures de jugement et
d'appel».
«Nous avons
également fait part de notre inquiétude concernant l'application restrictive de
l'article 221 du Code pénal et présenté aux autorités des listes de cas dans
lesquels des plaintes ont été déposées en vue d’obtenir des informations
complètes sur l'avancement de l'enquête», ont conclu les co-rapporteurs.
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