Traductions et
commentaires de Gérard Merdjanian
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Commentaires
‘Les Amis du peuple syrien’ se sont réunis le 6 juillet à
Paris pour discuter de la situation dans le pays et des actions à mener.
On notera que l’insistance des Etats-Unis et de ses alliés, en
l’occurrence la France et la Grande-Bretagne, à vouloir absolument chasser
Bachar el Assad du pouvoir, ne relève pas uniquement de raisons humanitaires. Les
printemps arabes ont la fâcheuse tendance de déboucher sur des régimes pas très
laïcs, ni très tolérants. Ne serait-ce pas plutôt vouloir remplacer l’influence
de la Russie par celle de l’Occident, et au passage laisser à Israël des
coudées plus franches ? Avec la livraison massive d’armement à l’opposition
syrienne, le risque le plus grand sera de transformer la Syrie en deuxième Irak,
où les morts ne seront non plus le résultat de la guerre du régime contre les
rebelles, mais celui de la guerre interethnique, voire inter-religion. Au moins
à l’époque, W. Bush avait l’excuse d’être ‘un sombre crétin’ jouet de
l’industrie militaire et des faucons républicains. La meilleure voie, comme d’ailleurs
pour le Karabakh, reste encore la solution pacifique du conflit sous l’égide de
l’ONU et de la Ligue arabe.
Parmi les présents se trouvait le chef de la diplomatie
turque, Ahmet Davutoglu. Sans doute pour ‘réchauffer’ les liens avec la
Turquie, Laurent Fabius a invité son homologue à venir diner au Quai d’Orsay la
veille de la Conférence. Se voulant montrer diplomate et pour effacer la
discorde générée par la question du génocide arménien, il s’est senti obligé de
rassurer son hôte sur la loi de pénalisation des génocides, faisant fi des
promesses du candidat François Hollande sur le sujet, et oubliant pour
l’occasion que sous la cinquième république la politique étrangère de la France
se décide à l’Elysée et non au Quai d’Orsay. Etonnant pour le député de
Seine-Maritime qui avait soutenu le projet de loi présenté par sa collègue UMP,
Valérie Boyer.
Toujours est-il que le réchauffement franco-turc risque de
tourner court, et le printemps annoncé subir un gel précoce. Mais que la France
se rassure, le commerce lui se portera bien, rappelez-vous du bilan des
échanges franco turcs après la reconnaissance du génocide en 2001 : Si la
livre turque s’est effondrée de 40%, en 2002 les exportations ont augmenté de
32% !
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Traductions - Extrait de Armenialiberty, de Radiolour et de PanArmenian
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Le ministre des Affaires étrangères de la Turquie se
trouvait en France dans le cadre de la réunion internationale sur la Syrie. Il a
salué l'ouverture d'une phase de réchauffement dans les relations avec la France.
C’est la première fois qu’Ahmet Davutoglu se rend en France depuis
le gel des relations suite à l’adoption par le parlement de la pénalisation du
génocide arménien et son annulation par le conseil constitutionnel, espérant
qu’avec l'élection en mai du président François Hollande, la France sera plus
ouverte à la perspective de la candidature d'Ankara à l'UE que ne l’était son
prédécesseur, Nicolas Sarkozy.
Au cours de sa campagne présidentielle Hollande a promis
qu’une loi semblable serait rédigée avec "la
plus grande sécurité juridique" afin d'assurer son approbation par
la plus haute instance du pays. "Nous
ne commettrons plus d’imprécision qui nous mènerait de nouveau devant un texte
invalidé," avait-t-il déclaré.
Le ministre français des Affaires étrangères ministre,
Laurent Fabius, a toutefois indiqué qu’il
était peu probable qu’un projet de loi sur ce sujet revienne devant les
parlementaires.
"Le
gouvernement français se penche sur un certain nombre de questions héritées du
gouvernement précédent," a-t-il déclaré lors d'une conférence de
presse conjointe. (voir la vidéo et plus spécialement les dernières minutes)
Il a laissé entendre que l'adhésion de la Turquie sera
soumise à un référendum, comme prévu par un amendement de 2008, mais qui peut
néanmoins être annulé par le parlement. "In
fine, les choses relèveront de la décision du peuple", a-t-il
souligné.
Rappelons que 14 chapitres sur 35 que comptent les critères
d’adhésion, sont bloqués à cause du refus de la Turquie de reconnaître la
souveraineté des chypriotes grecques sur l'île.
Mise au point de
l’Elysée
François Hollande a confirmé samedi son engagement de
pénaliser la négation du génocide arménien et qu'était à l'étude le moyen
juridique d'y parvenir alors que des représentants de cette communauté
redoutaient un revirement après les propos de Laurent Fabius sur la relation
franco-turque.
"Le président a
fait part de ses engagements pendant la campagne. Il les tiendra",
a indiqué l'Elysée à l'AFP en confirmant un échange téléphonique dans la
journée entre François Hollande et un représentant du Conseil de coordination
des organisations arméniennes de France (CCAF).
Quant au moyen qui serait utilisé par le gouvernement pour
respecter cet engagement, on a assuré un peu plus tard dans la soirée à
l'Elysée qu'une réflexion était en cours sur ce sujet après la censure du
Conseil constitutionnel sur un précédent texte. On n'a toutefois pas précisé si
le véhicule juridique prendrait ou non la forme d'un nouveau texte de loi,
soulignant que tout dépendrait des résultats de l'étude en cours.
Le chef de l'Etat a "toujours
la volonté de proposer un projet de loi visant à réprimer le négationnisme du
génocide arménien", avait affirmé le CCAF dans un communiqué du CCAF publié dans l'après-midi, en rapportant l'échange avec François Hollande.
"Pour couper
court à toutes les rumeurs consécutives aux déclarations de Laurent Fabius qui
a semblé remettre en cause l'engagement de François Hollande de proposer une
nouvelle loi de pénalisation du négationnisme, le président de la République a
téléphoné ce (samedi) matin à M. Franck Papazian (coprésident du CCAF) pour lui
confirmer qu’il n avait pas changé d'avis sur le sujet", indiquait
le CCAF dans son communiqué.
"François
Hollande a de nouveau fait part de sa volonté de proposer un projet de loi
visant à réprimer le négationnisme du génocide arménien, ainsi qu'il l'avait
dit durant sa campagne et même bien avant. Le président devrait recevoir avant
la fin du mois une délégation du CCAF pour envisager les modalités de la mise
en place d'un tel texte", ajoutait le texte.
Les représentants de la communauté arménienne de France
avaient fait part de leurs inquiétudes et parlé même de "trahison"
après les déclarations du ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius
évoquant une "nouvelle étape" des relations entre Paris et Ankara.
Après s'être entretenu jeudi avec son homologue turc, le
chef de la diplomatie française avait semblé exclure l'adoption prochaine par
la France d'une nouvelle loi punissant la négation des génocides, dont celui
des Arméniens, après la censure par le Conseil constitutionnel d'un texte voté
en ce sens fin 2011 par l'Assemblée nationale.
Cette instance "a
décidé que la proposition de loi qui avait été présentée par les parlementaires
(de la précédente majorité de droite) était contraire à notre Constitution donc
il n'est pas possible de reprendre le même chemin sinon le résultat sera
évidemment le même", avait constaté M. Fabius.
"Sauf
déclaration rapide du chef de l'Etat, il s'agit là d'une trahison"
avait réagi auprès de l'AFP le président du CCAF Ara Toranian, rappelant
qu'avant son élection M. Hollande s'était engagé en faveur d'une telle loi
"à plusieurs reprises, sans
ambiguïté".
* Brève
d’Allemagne *
Près de 157.000 Allemands veulent que le gouvernement adopte
une loi qui pénaliserait le fait de nier que le massacre des Arméniens par les
Turcs ottomans, il y a presque un siècle, était un génocide, selon les
résultats d'un sondage en ligne mené dans le cadre de la stratégie de la
chancelière allemande Angela Merkel
pour rapprocher le gouvernement allemand des gens ; rapporte Reuters.
Merkel a rejeté la proposition lors d’une discussion cette
semaine avec quelques-uns des participants au sondage, indiquant qu'une telle
initiative - déjà tentée par la France - nuirait aux relations avec la Turquie,
un partenaire commercial clé.
Elle a également refusé un appel pour la tenue de débats
plus critiques sur l'islam, une question politiquement sensible en Allemagne,
qui compte environ quatre millions de musulmans.
Le sondage en ligne fait partie d'une initiative du
gouvernement intitulée ‘Dialogue sur l'avenir’ qui vise à obtenir des Allemands
leurs avis sur la façon d'améliorer la vie en Allemagne.
* Brève de
l’OSCE *
"Le conflit
du Haut-Karabakh ne peut être réglé que de manière pacifique. Il n'y a pas
d'alternative au règlement pacifique du conflit. L'utilisation de la force et
le statu quo ne contribuent pas au règlement du différend," a
déclaré le ministre des Affaires étrangères de Lituanie et Président actuel de
l'OSCE, Audronius Ažubalis.
Concernant les récentes violations du cessez-le-feu par la
partie azerbaïdjanaise, il a déclaré que les incidents soulignent l'importance des
mécanismes d'enquête proposés par l'OSCE. "Nous
sommes préoccupés par les derniers incidents frontaliers arméno-azerbaïdjanais
.Des mesures communes et concrètes, comme le retrait des tireurs d'élite de la
ligne de contact et la mise en œuvre d'un mécanisme efficace d'enquête sur les
incidents contribueront à la réduction de la tension dans les relations."
Le ministre lituanien a souligné que l'année dernière la
détérioration de la situation instable dans le Haut-Karabakh avait été empêchée
parce que lors du Conseil des ministres du 6 Décembre à Vilnius, les chefs de
délégation des pays coprésidant du Groupe de Minsk, les ministres arménien et
azerbaïdjanais des Affaires étrangères avaient conclu un accord sur la
poursuite des négociations dans le cadre du groupe de Minsk de l'OSCE.
Il a réitéré que les parties doivent faire des efforts selon
les propositions de Madrid, en vue de parvenir à un consensus qui est la base
pour maintenir la paix.
(…)
Le secrétaire général de l'OSCE, M. Lamberto Zannier, se rendra à Bakou les 8 et 9 Juillet, à
Tbilissi et à Batoumi les 10 et 11 Juillet, puis à Erevan les 11 et 12 Juillet pour
rencontrer les dirigeants, des représentants de partis politiques et la société
civile.
* Brève de
l’OTAN *
" Il y a encore des conflits non résolus dans
la région. L'OTAN est concernée par les derniers incidents survenus sur les
lignes de contact entre les troupes azerbaïdjanaises et arméniennes. Il n'y a
pas de solution militaire au conflit du Karabakh. Les parties doivent renforcer
les travaux en vue d’un règlement politique. L'OTAN soutient le règlement
pacifique, vu que la stabilité dans le Caucase est extrêmement important pour
l'Alliance," a déclaré le Représentant spécial pour le Caucase et
l'Asie centrale du Secrétaire général de l'OTAN, James Apaturai.
Appelé à commenter la décision des États-Unis visant à
interdire la vente d'armes à l'Azerbaïdjan, James Apaturai a déclaré: "l'Alliance ne se prononce pas sur les
politiques nationales de ses membres."
* Brève de
l’Artsakh *
250 violations du cessez-le-feu par les forces armées
azéries ont été enregistrées sur la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et
l'Azerbaïdjan durant semaine écoulée ; soit plus de 1200 tirs d'armes de divers
calibres ont été relevés.
Conformément aux décisions, les forces arméniennes se sont
abstenues de répliquer.
(...)
Le 11 Juillet, la Mission de l'OSCE effectuera une
surveillance sur la ligne de contact du côté d'Askeran.
L’équipe de surveillance
sera conduite par Antal Herdich (Hongrie) et Irjie Aberle (République tchèque) côté
Karabakh et par Hristo Hristov (Bulgarie) et William Prior (la Grande-Bretagne)
côté azéri.
Il est prévu qu'au cours de la surveillance, les
coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE qui seront en tournée dans la région,
traversent la ligne de contact dans ce secteur, d’où la nécessité de vérifier l’absence
de mines.
* Le coin
des experts *
"La visite que
le Président du Conseil européen Herman Van Rompuy vient d’effectuer dans la
région, visait à promouvoir les pourparlers d'accord d'association et la
facilitation des visas, mais aucunement à briser les liens entre l'Arménie et
la Russie," a indiqué le politologue polonais Mateusz Piskorski.
"La Russie et
les Etats-Unis sont les acteurs géopolitiques actuels en Arménie et l'Union
européenne n’a pas l’ambition ni les moyens de changer la situation. Toutefois,
l'UE estime qu'elle est capable d'aider à la résolution des pourparlers sur le Haut-Karabakh."
Et d’ajouter que : "l'Union
européenne dispose d'un levier économique sur Bakou."
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