Traductions et
commentaires de Gérard Merdjanian
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Commentaires
La partie azérie veut
faire croire qu’elle a agi en conformité avec les lois internationales pour
commuer une peine de réclusion à perpétuité en liberté par une grâce
présidentielle. Un chef d’Etat peut effectivement gracier un condamné à mort en
la transformant en réclusion à perpétuité ou bien commuer une réclusion à
perpétuité en une peine d’au moins 25
ans et non en une peine d’au plus 25
ans. Sinon, cela voudrait dire que tout condamné à vie pourrait être libéré
au bout de X mois sur décision présidentielle !!! Ce qu’Ilham Aliev a fait
purement et simplement dès que le meurtrier a posé le pied sur le sol
azerbaidjanais.
Mais l’important n’est
pas là, le dictateur azéri est coutumier du fait, contourner la loi et les
règlements, voire les normes internationales pour satisfaire ses ambitions et
sa vision du monde, appliquant à la lettre le dicton ‘Charbonnier est maître chez
lui’.
D’ailleurs pour nombre
d’observateurs ce ne fut qu’une demi-surprise puisque dès l’annonce de la
condamnation de l’officier azéri Safarov en 2006, le calife de Bakou avait
élevé au rang de ‘Héros National’ le courageux assassin qui avait décapité à la
hache dans son sommeil son collègue de chambre arménien.
Seulement cette fois-ci le geste du
potentat va le desservir encore plus que d’habitude et plus particulièrement
dans le cadre du Groupe de Minsk de l’OSCE en charge des négociations de paix
sur le conflit du Karabakh. Mais de cela il en est tout à fait conscient. ‘Grand
Faucon’ parmi les ‘faucons’, il est entouré d’une cour qui ne demande qu’à en
découdre avec les Arméniens, où qu’ils soient. Aussi toutes les occasions sont
bonnes pour attiser la haine de l’autre, que ce soit lors de la visite de
Hillary Clinton ou des médiateurs internationaux, en espérant pousser la partie
arménienne à la faute, c'est-à-dire lui faire déclencher une nouvelle guerre et
se poser en victime.
L’important dans cette
affaire est le comportement de la Hongrie qui contre des espères sonnantes et
trébuchantes – trois milliards d’euros en l’occurrence - a vendu son âme au
diable. Mais là aussi, des failles s’étaient faites jour depuis quelques temps
avec l’arrivée au pouvoir de Viktor Orban.
Le Premier ministre et
Chef du gouvernement, Viktor Orban, de la droite nationaliste, avait déjà attiré
l’attention du Conseil de l’Europe dont la Commission de cinq sages
internationaux- La commission dite de Venise fait référence sur l'État de droit
et le respect des principes démocratiques dans 47 pays - avait jugé que sa
récente réforme judiciaire ne garantissait plus ni l'indépendance de la
justice, ni le droit à un procès équitable en Hongrie.
Mais ne confondons pas
la société civile et les organisations démocratiques qui ont manifesté de suite
sous diverses formes contre cette infamie dès que le marché ignoble a été
dévoilé entre les deux gouvernements.
Ilham a profité des faiblesses
du régime.
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Traductions – revue
de presse
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Un meurtrier
en liberté
Le lieutenant Ramil Safarov de l'armée azerbaïdjanaise, âgé
de 35 ans, qui avait sauvagement décapité à la hache dans son sommeil en 2006
un collègue arménien qui partageait la même chambre à Budapest lors d’une
formation octroyée par l’OTAN, a été extradé en Azerbaïdjan, promu au grade de
major, décoré, et reçu un appartement de fonction ainsi que ses arriérés de
solde pour les huit années d’emprisonnement dans les prisons hongroises.
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Réactions
Arménie
Le président arménien Serge
Sarkissian a annoncé dès vendredi que l'Arménie suspendait ses relations
diplomatiques avec la Hongrie. L'Arménie va mener diverses actions de
protestation, en plus de celles organisées par différentes organisations. A
noter que le drapeau hongrois a été brûlé devant le Consulat de Hongrie en
Arménie.
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Etats-Unis
"Le président
Obama est profondément préoccupé par le pardon accordé par le Président de
l'Azerbaïdjan à Ramil Safarov après son retour de Hongrie," a
déclaré le porte-parole du Conseil National de Sécurité, Tommy Vietor
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Conseil de l'Europe
"Je ne veux pas commenter les procédures judiciaires, mais je trouve inacceptable qu'un meurtrier soit accueilli comme un héros. Je rejette l'idée d'un monde dont le code de morale commence à s’effriter, où le respect de la dignité humaine est nié. Ce n'est pas l'Europe que nous devons souhaiter pour les générations futures. Je condamne la glorification du crime, et
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OSCE
APCE
"Je me
joins à la condamnation internationale de la 'glorification' du terrible crime commis
par M. Safarov, et pour lequel il a été condamné à perpétuité par un tribunal
d'un Etat membre du Conseil de l'Europe", a déclaré le Président de l'Assemblée
parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE),Jean-Claude Mignon.
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Parlement européen
Le président de la Commission des Affaires
étrangères du Parlement européen, Elmar Brok, a critiqué la décision du
président Ilham Aliev de gracier le criminel Ramil Safarov.
Suite
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France
Le Conseil de Coordination des Associations arméniennes de France
(CCAF) et nombre d’organsinions ont sortis un communiqué appelant à une
manifestation devant l’ambassade de Hongrie, jeudi prochain.
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Hongrie
La partie azerbaïdjanaise a demandé de nombreuses fois à la
Hongrie l’extradition de Safarov, mais la justice du pays avait rejeté les
demandes aux motifs qu'il n'y avait pas assez d’assurances que Safarov fasse
son temps de prison en Azerbaïdjan, indique le périodique hongrois HVG.
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Le coin des
experts
Alexander Skakov
"Concernant
l'extradition de l'assassin du lieutenant arménien par Ramil Safarov, il est
préférable que l'Arménie s'adresse non pas à Budapest, mais à Bruxelles vu que
la Hongrie est un État membre de l'UE," a déclaré l’expert russe Alexander Skakov.
Alexander Rar
"L’Arménie
peut obtenir justice pour l'extradition par la Hongrie vers l’Azerbaïdjan du
meurtrier du lieutenant arménien. A Bakou, le meurtrier a été amnistié dès son
arrivée. L’Arménie peut régler le problème sur le plan juridique,"
a déclaré l'expert européen Alexander
Rar.
Alexander Iskandarian
"La
libération de l'assassin Ramil Safarov a fourni à la partie arménienne un
instrument solide dans les pourparlers dans le règlement du conflit du
Haut-Karabakh. Cette libération porte atteinte à l'image internationale de
l'Azerbaïdjan et produit un résultat contraire à ce que l'Azerbaïdjan espérait,"
a déclaré le directeur de l'Institut Caucase, Alexander Iskandarian.
Richard Guiragossian
"L'extradition de l’assassin
azéri Ramil Safarov a prouvé que l'Arménie a besoin de planifier sa
stratégique. La réaction de la Turquie envers Bakou a prouvé la faiblesse
officielle d'Ankara qui a permis à l'Azerbaïdjan de contrôler sa politique
internationale ; la Turquie, de toute évidence, ne s'attendait pas à de
tels actes.
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Extrait de
Armenialiberty, de Radiolour, de PanArmenian et de News.am