Bilan des processus arméno-turc et arméno-azéri

 
 
Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
 
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Commentaires
 

Les relations Erevan-Ankara n’ont pas bougé d’un pouce entre le 1er Janvier et le 31 Décembre 2012 – Un remake de l’année 2011 ; et il y a de forte chance, hélas, que 2013 suive le même chemin. La raison en est très simple : la condition mise par la Turquie.
 
Avant même que la signature apposée par Ahmet Davutoglu au bas des documents-protocoles ne sèche, Ankara







annonçait que le processus ne progresserait qu’à la condition que le conflit du Karabakh trouve un début de solution conforme aux vœux de Bakou, c'est-à-dire que les Arméniens se retirent des districts environnants le Haut-Karabakh, et que ce dernier réintègre le giron azéri sous un statut de très large autonomie. Une solution totalement rejetée par les Arméniens.
 
Il est clair qu’à choisir entre Erevan et Bakou, c’est-à-dire entre le petit frère turc et «l’ermeni giavour», le choix est vite fait. Le premier est frère de sang turcophone, le second est une épine séculaire dans le pied. Le premier déborde d’énergies fossiles, le second … d’une forte diaspora perturbante. Et comme l’adhésion à l’UE n’est pas pour demain - malgré les gesticulations du sieur Egemen Bagis les chapitres comme les protocoles sont bloqués depuis deux ans, et que le centenaire du génocide arménien arrive à grands pas, l’ouverture de la frontière peut attendre et la normalisation des relations, encore plus.
 
A l’inverse, les relations arméno-azéries sont loin d’être calmes. Bakou refuse toujours de retirer ses snippers de la ligne de front, que ce soit sur la frontière avec l’Arménie ou sur la ligne de contact avec le Karabakh, ce qui se solde par des dizaines de morts, civils ou militaires. Le clan Aliev se prépare à la guerre lentement mais sûrement, son armée se suréquipe soutenue par les discours arménophobes et militaristes des dirigeants. Si l’intention est là, manque l’occasion. La présence des médiateurs sous le regard des grandes puissances est une gêne, alors pour faire bonne figure on accepte les rencontres et l’on fait semblant de négocier sous l’égide du groupe de Minsk de l’OSCE, dont les pays coprésidents se fendent tous les ans d’une déclaration généraliste et pro-forma, mais jamais nominatif ou sur le fond du problème afin de ne fâcher le potentat. Il faut que le gaz et le pétrole puissent s’écouler sans danger.
 
Comme pour les protocoles arméno-turcs, les relations arméno-azéries 2013 ressembleront fort probablement à celles de 2012 car les deux pays auront des élections présidentielles et des actions déstabilisatrices ne sont pas souhaitables. Par contre comme à son habitude le candidat Ilham Aliev lancera des opérations commandos, voire quelques salves de ses nouvelles acquisitions, pour montrer qu’il domine la situation conflictuelle et poursuit la reconquête du territoire. Ne vient-il pas de gracier et de glorifier un meurtrier sanguinaire, pour le seul fait qu’il a tué un Arménien dans son sommeil ?
 
 
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Traductions – revue de presse
 
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Relations arméno-turques
 
"L’expérience des relations arméno-turques est la pire phase en comparaison à la période à venir pour la diplomatie du football. C’est pourquoi, c’est une raison suffisante pour l'Arménie d'arrêter le soi-disant processus de normalisation des relations avec la Turquie. Il est préférable d'attendre que les nouvelles autorités turques entrent en fonction, susceptibles de mettre en place des relations diplomatiques avec Erevan, sans aucune condition préalable," a déclaré
 
 
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Turquie : Qui a tué les Arméniens ?
 
Les membres de la Grande Assemblée nationale de Turquie ont discuté pour savoir qui a tué les Arméniens dans l'Empire ottoman en 1915.
 
"Votre histoire est une histoire de massacres. Vous savez très bien comment les grands-parents de ceux qui luttent aujourd'hui ont été tués", a déclaré le parlementaire
 
 
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Artsakh : mise au point
 
Le président du Conseil Politique étrangère et Sécurité de la RHK, Massis Mahilian a indiqué que le Groupe de Minsk de l'OSCE n'était pas suffisamment efficace.
 
Ainsi, les efforts visant à maintenir le cessez-le-feu, les annonces régulières des présidents, des ministres des Affaires étrangères, des
 
 
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France : Pénalisation du déni de génocide
 
Fin décembre, la députée UMP Valérie Boyer a présenté un nouveau projet de loi pénalisant la négation du génocide. Le dernier ayant été retoqué par le Conseil constitutionnel en février dernier.
 
 
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Changement à l’OSCE
 
L’Irlande a transféré la présidence de l'OSCE à l’Ukraine lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE des 6 et 7 décembre.
 
"L’Ukraine soutiendra activement les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE pour le règlement du conflit du Karabakh, Pour nous, c'est une mission très importante et responsable. L'Ukraine est prête pour un travail actif et fructueux.
 
 
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Relations Arménie-Pologne
 
"La Pologne n’a pas livré et ne fournira pas d’armes aux parties concernées par le conflit du Karabakh. Nous savons tous que si les pays qui sont impliqués dans un conflit achètent des armes supplémentaires, cela contribuera à augmenter la tension," a déclaré l'Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de
 
 
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Le coin des experts
 
"Il ne faut pas s’attendre à des progrès dans le conflit du Haut-Karabakh cette année. Le seul progrès éventuel sera celui d’une non-régression. La militarisation et l’augmentation de la tension prendront place autour de l'Artsakh non-reconnue," a déclaré l'expert russe
 
 
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian et de News.am