Commentaires et
Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
Avant même que la signature apposée par Ahmet Davutoglu au
bas des documents-protocoles ne sèche, Ankara
annonçait que le processus ne progresserait qu’à la condition que le conflit du Karabakh trouve un début de solution conforme aux vœux de Bakou, c'est-à-dire que les Arméniens se retirent des districts environnants le Haut-Karabakh, et que ce dernier réintègre le giron azéri sous un statut de très large autonomie. Une solution totalement rejetée par les Arméniens.
Il est clair qu’à choisir entre Erevan et Bakou, c’est-à-dire
entre le petit frère turc et «l’ermeni giavour», le choix est vite fait. Le premier
est frère de sang turcophone, le second est une épine séculaire dans le pied.
Le premier déborde d’énergies fossiles, le second … d’une forte diaspora perturbante.
Et comme l’adhésion à l’UE n’est pas pour demain - malgré les gesticulations du
sieur Egemen Bagis les chapitres comme les protocoles sont bloqués depuis deux
ans, et que le centenaire du génocide arménien arrive à grands pas, l’ouverture
de la frontière peut attendre et la normalisation des relations, encore plus.
A l’inverse, les relations arméno-azéries sont loin d’être
calmes. Bakou refuse toujours de retirer ses snippers de la ligne de front, que
ce soit sur la frontière avec l’Arménie ou sur la ligne de contact avec le
Karabakh, ce qui se solde par des dizaines de morts, civils ou militaires. Le
clan Aliev se prépare à la guerre lentement mais sûrement, son armée se suréquipe
soutenue par les discours arménophobes et militaristes des dirigeants. Si l’intention
est là, manque l’occasion. La présence des médiateurs sous le regard des
grandes puissances est une gêne, alors pour faire bonne figure on accepte les
rencontres et l’on fait semblant de négocier sous l’égide du groupe de Minsk de
l’OSCE, dont les pays coprésidents se fendent tous les ans d’une déclaration
généraliste et pro-forma, mais jamais nominatif ou sur le fond du problème afin
de ne fâcher le potentat. Il faut que le gaz et le pétrole puissent s’écouler
sans danger.
Comme pour les protocoles arméno-turcs, les relations
arméno-azéries 2013 ressembleront fort probablement à celles de 2012 car les
deux pays auront des élections présidentielles et des actions déstabilisatrices
ne sont pas souhaitables. Par contre comme à son habitude le candidat Ilham
Aliev lancera des opérations commandos, voire quelques salves de ses nouvelles
acquisitions, pour montrer qu’il domine la situation conflictuelle et poursuit
la reconquête du territoire. Ne vient-il pas de gracier et de glorifier un
meurtrier sanguinaire, pour le seul fait qu’il a tué un Arménien dans son
sommeil ?
***
Traductions –
revue de presse
***
Relations
arméno-turques
"L’expérience
des relations arméno-turques est la pire phase en comparaison à la période à
venir pour la diplomatie du football. C’est pourquoi, c’est une raison
suffisante pour l'Arménie d'arrêter le soi-disant processus de normalisation
des relations avec la Turquie. Il est préférable d'attendre que les nouvelles
autorités turques entrent en fonction, susceptibles de mettre en place des
relations diplomatiques avec Erevan, sans aucune condition préalable,"
a déclaré
***
Turquie : Qui a tué les Arméniens ?
Les membres de la Grande Assemblée nationale de Turquie ont
discuté pour savoir qui a tué les Arméniens dans l'Empire ottoman en 1915.
"Votre
histoire est une histoire de massacres. Vous savez très bien comment les
grands-parents de ceux qui luttent aujourd'hui ont été tués", a
déclaré le parlementaire
***
Artsakh :
mise au point
Le président du Conseil Politique étrangère et Sécurité de la
RHK, Massis Mahilian a indiqué que
le Groupe de Minsk de l'OSCE n'était pas suffisamment efficace.
Ainsi, les efforts visant à maintenir le cessez-le-feu, les
annonces régulières des présidents, des ministres des Affaires étrangères, des
***
France :
Pénalisation du déni de génocide
Fin décembre, la députée UMP Valérie Boyer a présenté un nouveau projet de loi pénalisant la
négation du génocide. Le dernier ayant été retoqué par le Conseil
constitutionnel en février dernier.
***
Changement
à l’OSCE
L’Irlande a transféré la présidence de l'OSCE à l’Ukraine
lors de la réunion des ministres des Affaires étrangères de l'OSCE des 6 et 7
décembre.
"L’Ukraine
soutiendra activement les efforts du Groupe de Minsk de l'OSCE pour le
règlement du conflit du Karabakh, Pour nous, c'est une mission très importante
et responsable. L'Ukraine est prête pour un travail actif et fructueux.
***
Relations
Arménie-Pologne
"La Pologne n’a
pas livré et ne fournira pas d’armes aux parties concernées par le conflit du
Karabakh. Nous savons tous que si les pays qui sont impliqués dans un conflit
achètent des armes supplémentaires, cela contribuera à augmenter la tension,"
a déclaré l'Ambassadeur
extraordinaire et plénipotentiaire de
***
Le coin des
experts
"Il ne faut
pas s’attendre à des progrès dans le conflit du Haut-Karabakh cette année. Le
seul progrès éventuel sera celui d’une non-régression. La militarisation et
l’augmentation de la tension prendront place autour de l'Artsakh
non-reconnue," a déclaré l'expert russe
***
*
Extrait de Radiolour, de PanArmenian et de News.am