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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
Tout comme les dirigeants turcs, les dirigeants azéris sont atteints
d'une amnésie sélective enrobée dans une mauvaise foi chronique. Le tout bien
évidemment présenté avec un grand aplomb qui sied à "ces" démocraties
comme ils aiment se qualifier. Et comme en face, c'est-à-dire chez les
Occidentaux, on ne demande qu'à prêter de bons sentiments à ces deux pays, ce
sont les Arméniens qui passent pour des empêcheurs de tourner en rond.
Fort heureusement il y a des grains de sable qui viennent gripper la
machine turco-azérie. Le premier est inhérent à leur personne, le second est
lié à la nature des Organisations Non gouvernementales, le troisième est du au
développement des réseaux sociaux, le dernier et le plus ancien à l'acharnement
des Arméniens eux-mêmes.
Le naturel a la tête dure, dès qu'on le chasse il a la fâcheuse
habitude de revenir au galop. Ainsi Recep Tayyip Erdogan après avoir présenté
ses condoléances n'a pas pu s'empêcher dans la foulée d'étaler son cynisme par
la réflexion : "Vu qu'il y a une communauté arménienne en Turquie, donc il
n'y a pas eu de génocide". Côté potentat azéri, on est sur la même
longueur d'onde. Après avoir emprisonné le journaliste Rauf Mirkadirov au motif
d'espionnage au profit de l'Arménie, le pouvoir vient d'arrêter manu militari Leyla
Yunus et son mari Arif Yunus, non comme suspect mais simplement comme témoins dans
cette affaire. Ce qui n'a pas empêché
le Chef du Service Public et des
questions politiques de l'administration présidentielle azerbaïdjanaise, Ali
Hasanov, de faire l'éloge des libertés dans son pays.
Si les gouvernements occidentaux caressent systématiquement ces pays
dans le sens du poil, fort heureusement les ONG - tels Human Rights Watch, Freedom
House ou RSF, jouent les poils à gratter et ne cessent d'attirer l'attention de
l'opinion publique sur la dégradation tant en Turquie qu'en Azerbaïdjan des
valeurs démocratiques et des libertés. A priori sans grand succès. Elles
recueillent le plus souvent une réponse cinglante des intéressés.
Le développement des réseaux sociaux leur joue également de mauvais
tour. On a vu récemment le premier ministre turc interdire FaceBook, et le rouvrir
peu après, puis couper You-Tube au motif de révélations scandaleuses concernant
son gouvernement, et refuser de débloquer le réseau malgré l'injonction de la
Cour Constitutionnelle turque. De côté le vice-ministre des Affaires étrangères
azerbaïdjanais, Araz Azimov, a violemment critiqué l'usage des Tweets du
coprésident américain du groupe de Minsk de l'OSCE, James Warlick, l'accusant
de parti-pris en faveur des Arméniens et de demander officiellement sa
démission en tant que médiateur.
Inutile donc d'attendre quoi que ce soit des gouvernements, aussi bien
des politiciens occidentaux que des dirigeants turcs et azéris. Les premiers
parce que ce sont des gens policés qui pensent qu'avec la méthode Coué on peut modifier
le comportement de son interlocuteur, les seconds parce qu'ils n'ont aucune
intention de partager les valeurs des premiers. Comme on dit familièrement : "depuis
le temps ça se saurait".
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Traductions – revue de presse
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James
Warlick devient persona non grata
Le jour de la visite du
coprésident américain du Groupe de Minsk James Warlick à Los Angeles et Houston
pour rencontrer respectivement les communautés arméniennes et azéries, Bakou a
réitéré sa rhétorique contre le diplomate américain et a exhorté les
responsables de l'OSCE à le rappeler.
Le vice-ministre des Affaires étrangères
azerbaïdjanais Araz Azimov a accusé Warlick de partialité, citant des sources anonymes de Washington affirmant que la diplomatie américaine "a des liens étroits avec la diaspora arménienne des Etats-Unis, et qui tient une position forte sur la résolution du conflit [du Haut-Karabakh]".
Azimov a tenté de
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L'Arménie réplique à la Turquie et à l'Azerbaïdjan
"Aujourd'hui,
un grand nombre de Juifs vivent en Allemagne, mais personne n'oserait mettre en
question la réalité de l'Holocauste. La Turquie ferait mieux de suivre
l'exemple de l'Allemagne en reconnaissant, condamnant et en présentant des excuses.
En
1915, Talaat a indiqué au consul général d'Allemagne qui il n'y a pas de
question arménienne, car il n'y a plus d'Arméniens. 99 années plus tard, les
Arméniens aidés par la communauté internationale luttent pour l'exclusion de
nouveaux génocides, de nouveaux crimes contre l'humanité et attendent de la
Turquie des avancées civilisées", a déclaré le ministre des
Affaires étrangères arménien, Edouard
Nalbandian.
Ce commentaire vient après que
Suite
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Human Rights Watch épingle l'Azerbaïdjan
«Les autorités azerbaïdjanaises harcèlent et mettent en œuvre une
tactique d'oppression contre un éminent défenseur des droits de l'homme. Le gouvernement
azerbaïdjanais doit mettre fin à cet harcèlement contre le défenseur des droits
Leyla Yunus et son mari, Arif", indique le communiqué de Human Rights Watch.
"Les partenaires internationaux de l'Azerbaïdjan, en particulier
les autres membres du Conseil de l'Europe, doivent indiquer clairement que le
harcèlement continu des défenseurs des droits de l'homme, et des Yunus en
particulier, aura une incidence sur leurs relations avec le gouvernement de
l'Azerbaïdjan."
"Leyla
et Arif Yunus sont parmi les nombreuses personnes que les autorités azerbaïdjanaises
trouvent "gênantes". Aucun gouvernement ne devrait être autorisé à cibler
les défenseurs des droits de l'homme alors que le pays est cherche à stimuler
son prestige international," a indiqué
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Freedom House dégrade la note de l'Azerbaidjan
Le Chef du Service Public et des questions
politiques de l'administration présidentielle azerbaïdjanaise, Ali Hasanov, a critiqué rapport de 2013
de Freedom House sur la liberté de la
presse.
"La
partie du rapport de Freedom House sur la liberté de la presse en 2013 relative
à l'Azerbaïdjan se réfère à des sources partiales, controversées et basées sur des
opinions subjectives. C'est pourquoi ce rapport n'est pas objectif. Le rapport
montre que les stéréotypes biaisés sur l'Azerbaïdjan et l'Eurasie ont été créés
par l'organisation.
Aujourd'hui,
des centaines de médias y compris la télévision, la radio, les journaux, les
magazines, les ressources de l'Internet fonctionnent en Azerbaïdjan. La législation
du pays et l'environnement existant garantissent
totalement la liberté des médias. Développer la liberté d'expression et de la
presse, la modernisation des installations des médias, l'amélioration de la
sécurité sociale des journalistes, la résolution des problèmes de médias sont
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Les droits de l'homme une nouvelle fois bafoués par Bakou
Le Service des enquêtes pour les
crimes graves du Bureau du Procureur général de l'Azerbaïdjan avait convoqué
Leyla Yunus et son mari Arif Yunus comme témoins concernant le journaliste
azerbaïdjanais, Rauf Mirkadirov. "Pour essayer de se soustraire à l'enquête,
Leyla et Arif Yunus ont tenté de quitter l'Azerbaïdjan le 28 Avril, mais leur
tentative a été déjouée. Les documents trouvés lors de l'inspection des effets
personnels de Leyla Yunus seront utilisés comme éléments de preuve," a
déclaré le bureau du procureur.
L'ambassadeur français d'Azerbaïdjan,
Pascal Monnier a confirmé qu'il a
accompagné la militante Leyla Yunus à l'aéroport.
"Nous
savons bien que Leyla Yunus est une militante des droits de l'homme et comme on
le sait, les activités des défenseurs des droits de l'homme sont
Suite
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La visite de Hollande à Bakou
"Un
certain nombre d'accords de coopération bilatérale sera signé pendant la visite
officielle du président François Hollande en Azerbaïdjan. Ces documents
concernent la coopération entre nos pays dans les domaines de la protection de
l'environnement, les TIC, l'énergie et les transports. La visite de Mr. Hollande
à Bakou aura lieu à compter du 11 Mai. À l'heure actuelle, nous préparons les
projets d'accords. Je suis convaincu que la coopération entre nos pays se
développera avec succès," a souligné Pascal Monnier.
Le volume des échanges commerciaux
entre les deux pays pour le premier trimestre s'élève à 370,18 millions de $,
en augmentation de 50%, dont 334,52 pour les exportations.
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Le président de l'OSCE va se rendre à Bakou
"Le
conflit du Haut-Karabakh sera le principal sujet des négociations lors de la
visite le 3 Juin de Didier Burkhalter, président en exercice de l'OSCE et
ministre des Affaires étrangères suisse, en Azerbaïdjan. Lors de sa visite Mr.
Burkhalter va rencontrer les dirigeants du pays, le président, le Premier
ministre, le ministre des Affaires étrangères et d'autres responsables. Seront
également abordés les perspectives de développement des relations bilatérales
Azerbaïdjan-Suisse, les événements dans la région et l'Ukraine," a déclaré
l'ambassadeur suisse en Azerbaïdjan, Pascal
Obisher.
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Bakou fervent défenseur de la Turquie négationniste
Nazim Ibrahimov, le président de la Commission d'Etat pour les
Affaires de la diaspora, a déclaré que son pays soutenait la Turquie sur la
question arménienne et contre les allégations de "génocide".
Ibrahimov a souligné que la
diaspora azérie à travers le monde s'est longtemps élevée contre les
revendications arméniennes et que son pays continuerait à défendre la Turquie.
Le Président Aliev avait parlé
dans la capitale tchèque de Prague, lors d'une réunion du Partenariat oriental
de l'UE, contre les propos du président arménien, que la Turquie ne pouvait pas
faire partie de l'Union européenne tant qu'elle maintenait sa frontière fermée avec
l'Arménie. Il avait déclaré: "Le
Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a proposé d'ouvrir les archives sur
les événements de 1915, il y a quelques années, mais l'Arménie n'a pas répondu
positivement. Erdogan a exprimé ses condoléances pour la population arménienne
qui a perdu sa vie, mais encore une fois l'Arménie n'a pas répondu positivement."
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Des Parlementaires à Stépanaguerd
Le 3 mai, le président Bako Sahakian a reçu un groupe de
députés européens et espagnols.
Le Président a souligné
l'importance du développement des relations avec différentes organisations et
pays, considérant que c'est utile du point de vue géopolitique et dans le cadre
du renforcement des relations avec la diaspora arménienne.
"La
question la plus importante est le règlement pacifique du conflit du
Haut-Karabakh par la mise en œuvre du droit à l'autodétermination. Je pense que
soulever la question de la reconnaissance de l'indépendance du Haut-Karabakh au
Parlement européen pourrait être la première étape. Les initiatives doivent
venir de toutes les parties, y compris du Groupe de Minsk de l'OSCE,"
a déclaré le député Vert européen, Inaki
Razabalbeitia Fernandez.
Quant à la perspective d'être
blacklisté par l'Azerbaïdjan pour avoir visité le Haut-Karabakh, le
représentant du Pays Basque a déclaré : "Mon
Parti a une position très claire sur toutes les questions relatives à
l'autodétermination et être inscrit sur une "liste noire" ne me
dérange pas."
Tout comme l'élu espagnol Jon Iñárritu Garcia qui l'accompagnait, ils ont considéré que le droit
des peuples à l'autodétermination est le droit démocratique le plus important.
Parlant de la visite au Haut-Karabakh, il a déclaré : "Nous avons vu un pays attaché aux valeurs européennes,
qui aspire à de nouvelles valeurs, et fait mieux que certains Etats membres du
Conseil de l'Europe."
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.az, de Today.az et de
Hurriyet