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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
Pourquoi s'engager dans des compromis, comme par exemple rendre un ou
plusieurs districts, alors que la partie adverse ne compte céder quoi que soit.
En fait si, la seule concession consentie par Aliev porte sur le statut du
Haut-Karabakh, qui redevient partie intégrante de l'Azerbaïdjan, à passer d'une
autonomie 'classique' à une 'grande' autonomie avec un cordon ombilical vers
l'Arménie, géré par les deux pays.
Le clan Aliev et ses acolytes ne rêvent que d'une seule chose :
reconquérir par tous les moyens les territoires perdus, bref revenir à la
configuration géographie telle que leur ont léguée les camarades bolchéviks
dans les années 20. Alors pourquoi pérorer avec X ou Y ?
Il y a bien longtemps que les médiateurs du groupe de Minsk de l'OSCE
ont cessé de faire de nouvelles propositions aux parties en conflit, et ont même
perdu l'espoir de faire se rencontrer les présidents Sarkissian et Aliev, c'est
vrai qu'écouter deux monologues figés est bien loin d'une négociation. C'est ce
qui ressort essentiellement des rencontres avec les ministres des Affaires
étrangères arménien et azéri.
Le seul travail des médiateurs consiste aujourd'hui à
éviter que la situation aux frontières se dégrade encore plus et que le potentat azéri se croyant suffisamment fort, déclenche les hostilités. Il semblerait que seul Washington a vraiment conscience de la gravité de la situation, vu que ses ambassadeurs en Arménie et en Azerbaïdjan ne cessent de le rappeler à tout bout de champs. Alors que les ambassadeurs de la France interviennent lors d'incidents majeurs, ceux de la Russie sont totalement muets sur le conflit, à croire qu'ils s'en fichent royalement.
Certes d'un côté les trois dirigeants des trois pays coprésidents réitèrent
inlassablement la même litanie basée sur le droit et les normes internationales,
sur les conclusions des accords d'Helsinki (aout 1975). Mais aucun d'eux ne
compte faire plus, même si dernièrement le président François Hollande s'est
rendu dans la région, à l'instar de son homologue russe en Décembre dernier.
Quant à Barack Obama, ses déplacements se limitent auprès de ses deux alliés
régionaux: la Turquie et Israël. Du moment qu'Aliev lui permet de se servir de
ses baes comme transit aux avions US vers et de l'Afghanistan, c'est amplement
suffisant.
D'ailleurs pourquoi se mettre mal avec un dictateur quand celui-ci
investit des millions dans l'économie du pays. Raisonnement valable aussi bien pour
les Etats-Unis, la Russie que la France. Quand de plus l'oncle Picsou leur
achète pour des centaines de millions d'armement, il faut être fou pour mettre
en avant les dérives étatiques, les dérapages démocratiques et autres menaces
belliqueuses. Il n'est pas donné à tout le monde de mettre la pagaille et de la
gérer de loin, c'est l'apanage des Grands de ce monde.
Croire que ces mêmes Grands sont des parangons de vertu, serait également
une grossière erreur. Ainsi, les Etats-Unis ont confirmé mercredi 30 juillet
avoir réapprovisionné Israël en munitions, quelques heures après avoir
fermement condamné l'attaque d'une école de l'ONU à Gaza.
Trouvez l'erreur!
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Traductions – revue de presse
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L'affiche rouge version azérie
Le substitut du Procureur général
et Procureur militaire azéri, le Lieutenant-général de Justice Khanlar Veliyev, a présenté les
résultats des travaux effectués dans la première moitié de l'année et le reste
à faire.
Ainsi 296 personnes portent une
responsabilité pénale en vertu de l'Article 103 et autres du Code criminel de
l'Azerbaïdjan, pour avoir perpétré un génocide, des actes de terrorisme et des
tortures d'otages et d'autres crimes contre les populations azerbaïdjanaises de
Khodjaly, Garadagli, Mesheli et Baghanis-Ayrim.
Le Bureau du Procureur et
d'autres autorités répressives d'Azerbaïdjan ont mené des enquêtes sur des
affaires pénales distinctes concernant les crimes graves commis depuis 1988 par
les forces armées arméniennes au Haut-Karabakh et dans les territoires occupés.
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Le coin des experts et des observateurs
* Khatchadour Kokobelian
Dans une interview avec Tert.am,
le leader du parti Démocrates Libres, Khatchadour
Kokobelian, a donné son sentiment sur les contrats d'armement entre la
Russie et l'Azerbaïdjan et leurs impacts sur d'intégration à l'union économique
eurasienne (EaEU) de l'Arménie.
"Nous
avons déclaré à maintes reprises que la Russie mène un commerce des armes offensives
avec l'Azerbaïdjan, un pays membre non-membre de l'OTSC (Organisation du Traité
de Sécurité Collective), et qui de plus est considéré comme l'allié stratégique
de la Russie. Aussi, c'est un secret de polichinelle que les relations
stratégiques russo-arméniennes sont désormais transformées en une farce; de
même, il est évident que
Entretien avec le rédacteur en chef de la section arménienne
de l'hebdomadaire Agos, Bagrat Estukian
Q : Le périodique turc Taraf a écrit que Recep Tayyip Erdogan avait
ordonné d'ouvrir la frontière avec l'Arménie en Septembre. Est-ce vrai et
pourquoi cette déclaration vient-elle avant les élections présidentielles turques?
R : C'est une très bonne question parce que nous pensons que les
nouvelles de Taraf ne sont pas basées sur des faits fiables mais visent à
mettre Erdogan dans une situation délicate avant les élections. Nous avons
demandé au ministère des Affaires étrangères turc de commenter l'information,
et il a démenti cette déclaration.
Q : M. Estukian, quelle est la situation en Turquie avant les élections?
Suite
En fait, l'Arménie et l'Azerbaïdjan n'ont pas convenu d'une réunion des présidents; Du moins, aucune déclaration n'a été faite après la réunion des ministres des deux pays avec les coprésidents du Groupe de Minsk. Pas plus d'ailleurs qu'il n'y a eu de déclaration traditionnelle conjointe des coprésidents.
La partie arménienne semble avoir
aucune raison de refuser une réunion. En outre, la question du règlement n'est
plus au centre des discussions et tous les efforts de l'Arménie et des
coprésidents sont axés maintenant sur la prévention des actions militaires; en
conséquence l'accent a été mis sur le maintien du statu quo.
En tout cas, à en juger par les
déclarations du coprésident américain James Warlick, les États-Unis veulent que
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