***
Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
Question : Que se
serait-il passé si les rôles étaient inversés et que ce soit un hélicoptère
azerbaidjanais qui ait été abattu par les militaires arméniens ?
Sans être un grand
prophète, il est fort probable que la réaction azérie aurait été tout autre.
Car à l’inverse des Arméniens, Bakou fait tout pour provoquer son adversaire et
le pousser à la faute. Sinon pourquoi refuse-t-il systématiquement de retirer
les snippers de la frontière avec l’Arménie ou de la ligne de contact avec le
Karabakh, sans compter son refus de laisser les observateurs se rendre sur la
ligne de front quand l’armement installé est non conforme à ses
déclarations ?
N’oublions pas que le clan
Aliev n’attend qu’une occasion, celle de pouvoir se servir d’équipements
militaires et autres armements lourds cumulés à coup de milliards depuis des
années.
Si nombre d’observateurs
et d’analystes pensent que Bakou ne s’engagera pas dans une guerre à grande
échelle, ils restent toutefois convaincus qu’Ilham Aliev continuera son
harcèlement sur toute la ligne de front, tant sur les militaires que les civils,
persuadé qu’il fera plier les Arméniens avec un tel régime.
Et d’ailleurs pourquoi
s’en priverait-il ? A chacune de ses incartades, la communauté
internationale, à commencer par les pays coprésidents du Groupe de Minsk de
l’OSCE, réagit mollement et exclusivement en déclarations généralistes et
neutralistes.
Que peut faire la
communauté internationale face à un gouvernement de mauvaise foi et non
respectueux de ses engagements contractuels ? Théoriquement plein de
choses, pratiquement rien. Ce ne sont pas les exemples qui manquent, que ce
soit au Proche-Orient ou à Chypre, pourtant membre de l’UE.
Le potentat azéri sait très
bien que les Occidentaux, et encore moins la communauté internationale,
n’agiront pas autrement qu’en paroles. Le plus important pour lui est d’éviter
que les sources de ses pétrodollars ne tarissent.
***
Traductions
– revue de presse
***
Arménie
Le 20 Novembre le ministère des
Affaires étrangères azerbaïdjanais a fait une déclaration avec des accusations
sans fondement contre l'Arménie. La réponse du ministre des Affaires étrangères
arménien, Edouard Nalbandian, ne
s’est pas fait attendre :
"Cette déclaration est une autre
manifestation de la distorsion de la situation, des faits et des documents. Monsieur
Mammadyarov a de nouveau tenté de falsifier l'essence de la résolution du
Conseil de sécurité de l'ONU, en omettant délibérément son exigence claire pour
la ‘cessation immédiate de toutes les hostilités’.
L'exigence principale et inconditionnelle des
quatre résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU sur la question du Karabakh
de 1993 est la cessation des hostilités et des activités militaires. C’est à
cause de la non-conformité de l'Azerbaïdjan vis-à-vis de l'exigence principale
de ces résolutions qui ont rendu leur mise en œuvre impossible. Il est pour le
moins ridicule que l'Azerbaïdjan se réfère à
***
Artsakh
Le 16 Novembre le président de l’Artsakh
(RHK), Bako Sahakian, a rencontré le
représentant personnel du Président de l'OSCE en exercice, l’ambassadeur Andrzej Kasprzyk.
Les questions liées à la situation le
long de la ligne de contact ont été discutées. Le Président a noté que le
comportement de l'Azerbaïdjan met en danger le maintien de la stabilité et de la
paix dans la région et crée des obstacles sérieux pour les efforts de médiation
de l'OSCE.
Il a souligné la nécessité
***
Azerbaïdjan
Le Directeur adjoint de l’administration
présidentielle azerbaïdjanais et responsable du Département des Affaires
étrangères de l'Administration, Novruz
Mammadov, a déclaré :
-
Ceux qui ont été tués dans
le crash de l'hélicoptère ont été victimes de la politique aventuriste et
agressive de l’Arménie.
- Les trois membres de l'équipage de l'hélicoptère Mi-24, qui a
été abattu alors qu'il tentait de violer l'espace aérien de l'Azerbaïdjan, sont
en fait des militaires arméniens servant illégalement dans la soi-disant «armée
du Karabakh."
- Les dirigeants arméniens doivent comprendre qu'ils ne doivent
pas conduire leur peuple à cette situation tragique, alors que des processus
très grands et complexes sont en cours.
- La communauté internationale, en particulier les pays de la
coprésidence et leurs chefs ont décidé de prêter plus d'attention au règlement
du conflit, et certaines mesures ont été prises dans cette direction.
- Le président Ilham Aliev s’est rendu à Sotchi pour
***
Turquie
«La raison du conflit non résolu du
Haut-Karabakh est une confrontation entre l'Ouest et la Russie. Récemment, une
escalade de la confrontation a eu lieu,»
a déclaré le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.
«Le mur de Berlin est tombé mais les murs
dans les esprits n'ont pas encore été détruits. La guerre froide est toujours
en cours dans nos esprits. Elle s’est fait sentir encore plus profondément ces
dernières années. La Russie ne peut pas fournir de raison légitime pour
l'annexion de la Crimée.
Pourquoi le conflit arméno-azerbaïdjanais du
Haut-Karabakh n'est pas solutionné ? Parce qu'
***
Etats-Unis
«L'hélicoptère abattu rappelle la nécessité
pour toutes les parties à redoubler d'efforts pour une solution pacifique au
conflit du Haut-Karabakh», a déclaré
l’attaché de presse du Département d'Etat américain, Jeff Rathke.
Toutefois, il s’est abstenu de
commenter le refus de l'Azerbaïdjan de fournir un accès à un représentant de
l'OSCE sur le site de l'accident.
***
OSCE
Les coprésidents du Groupe de Minsk demeurent profondément préoccupés de
ne pas pouvoir accéder au site du crash de l'hélicoptère qui se trouve dans une
zone neutre fortement minée sur la ligne de contact. Suit la déclaration
suivante :
«Nous
appelons les parties à cesser le feu à proximité du site de l'accident et à
faciliter le déminage de la zone entourant le site. Dans l'esprit de la
déclaration d’Astrakhan d’Octobre 2010 entre les présidents de l'Arménie,
l'Azerbaïdjan et la Russie, les coprésidents invitent l'Azerbaïdjan à permettre
la récupération des corps des victimes, et à l'Arménie à coopérer pleinement
pour résoudre cette situation humanitaire. Nous notons la présence du
Représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE l’ambassadeur Andrzej
Kasprzyk et de son équipe dans la région, et nous encourageons les parties à
user de ses bons offices afin de permettre l'accès.
Nous
réaffirmons notre déclaration du 12 Novembre, rappelant aux côtés qu’il est de
leurs responsabilités à respecter le cessez-le-feu et à honorer les engagements
qu'ils ont pris à Sotchi, Newport, et Paris pour trouver une solution pacifique
au conflit.»
***
APCE
Ajouter une légende |
Le Comité permanent de l'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe (APCE) a condamné l'utilisation par l'Azerbaïdjan d'un traité de
transfert de prisonnier du Conseil de l'Europe pour justifier la libération
immédiate d'un soldat azerbaïdjanais, reconnu coupable du meurtre d'un soldat
arménien en Hongrie en 2004, une fois transféré dans son pays d'origine.
Dans une résolution adoptée lors de sa
réunion à Bruxelles, sur la base d'un rapport de Christopher Chope (Royaume-Uni),
le Comité permanent - qui regroupe environ 60 membres dirigeants de l'APCE et
agit conformément à l'article 12 de la Convention sur le transfert des
personnes condamnées.
Rappelant que
***
**