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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Les
semaines passent et l’Etat négationniste ne marque pas de points, au contraire.
Certes, Ankara ne reste pas les bras croisés mais ses actions n’ont pas le
succès escompté.
Ainsi,
l’exemple le plus symptomatique est le décalage au 24 Avril de la date de la commémoration
du centenaire de la bataille de Gallipoli pour contrer la commémoration du centenaire
du génocide arménien. Non seulement le nombre de VIPs étrangers présents en
Turquie sera nettement moindre que prévu, mais ce faisant, Ankara a raté
l’occasion de récupérer éventuellement le lendemain les VIPs présents à Erevan.
Quant à l’interview d’Erdoğan par France24 où il déclare que ce sont les Arméniens qui
ont décalé leur date pour la faire coïncider avec le centenaire de la bataille
des Dardanelles, il faut être un dirigeant turc négationniste (pardon pour le
pléonasme) pour mentir avec tel aplomb. Si de plus on ajoute les élections législatives prévues en Juin prochain, ce n'est pas le moment pour le camarade Recep Tayyep de se mettre à dos les négationnistes invétérés et les nationalistes de tous poils.
Bien évidemment 99% de l’effort de la Turquie porte sur les Etats-Unis, car pour ce qui est de l’Europe, Grande-Bretagne mise à part – les Anglais se demandent d’ailleurs ce qu’ils font dans l’union européenne-, que ce soit l’UE ou l’OSCE, le mal est fait depuis longtemps et leurs dernières déclarations n’ont fait qu’enfoncer le clou de la vérité. Toute la question repose donc sur le communiqué du président Obama, prononcera-t-il ou pas le mot qui fâche ? Autant G.W Bush était un «va-t-en-guerre», autant Barack Obama cultive le «restons chez nous et ne faisons pas de vagues».
Je
ne suis ni un politologue averti et encore moins un expert analyste des Etats-Unis,
mais quelque soit la tournure des événements au Moyen-Orient et malgré la
pétition d’une
centaine de Congressistes de tous bords, Démocrates ou Républicains, Sénateurs
ou Représentants, la politique des Etats-Unis est et sera toujours pilotée par
ses intérêts géostratégiques. Dit autrement et plus crument, à choisir entre
une Arménie de 3 millions de personnes alliée de la Russie, membre de la CEI,
de l’OTSC et de l’UEE et une Turquie de 77 millions d’habitants, contigüe à des
ex-républiques soviétiques, à l’Iran et à la Syrie, membre de l’OTAN et gros
partenaire économique, le choix est vite fait malgré ses dérapages continuels sur
les libertés, les droits de l’homme ou sa position plus qu’ambigüe sur les Djihadistes.
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Traductions – revue de presse
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AGRSG
Le Groupe d'étude pour les réparations du génocide arménien (AGRSG) a
publié le lundi 30 Mars son rapport final intitulé : «Résolution pour la justice-réparations du génocide arménien,"
offrant une analyse globale sans précédent des dimensions juridiques,
historiques, politiques et éthiques de la question des réparations pour le
génocide arménien.
L’AGRSG a été formé en 2007 par quatre
experts de différents domaines de la théorie et de la pratique des réparations
- Alfred de Zayas, Jermaine O. McCalpin, Ara Papian et Henry
C. Theriault (président), ainsi que George Aghjayan en tant que conseiller
spécial. La mission du groupe a été de produire pour la première fois de façon
systématique et globale, une analyse en profondeur des questions de réparation
soulevées par le génocide arménien. Le groupe a été
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Arménie
"Nous sommes sûrs que les principes
énoncés dans les déclarations par les chefs d’Etat coprésidents du groupe de
Minsk de l'OSCE – États-Unis, France et Russie – dans le document qui est la
base de nos négociations avec l'Azerbaïdjan depuis plus de sept ans, sont une
base acceptable pour un règlement du conflit du Haut-Karabakh. L'avis unanime
des présidents est que les principes sont un tout, et qu’aucun d'eux ne doit
être préféré aux autres. Bien sûr, nous partageons avis les coprésidents que
les deux pays doivent se préparer à la paix plutôt qu’à la guerre.
Malheureusement, les dirigeants de l'Azerbaïdjan font tout le contraire. Nous
avons tous été témoins de la montée des tensions depuis l'été dernier, et les
États et les médiateurs qui traitent le problème n’ont aucun doute sur la
responsabilité de l'Azerbaïdjan concernant l'escalade.
Les dirigeants azerbaïdjanais ne cachent même
plus ce fait. Ainsi, lors de la Conférence sur la sécurité à Munich, ils ont
déclaré que la tension va se poursuivre jusqu'à ce que l'Arménie cède les
territoires entourant le Haut-Karabakh. Cette zone
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Turquie
Dans une interview à France 24, le
président Recep Tayyip Erdogan a
déclaré :
«La Turquie commémorera le 100e anniversaire
de la bataille de Gallipoli et nous n’avons pas besoin pour ce faire d'obtenir
l'autorisation d'Arménie.
C'est une date historique qui n'a rien à voir
avec les cérémonies en Arménie. C’est
tout le contraire, ils ont fixé leurs cérémonies ce jour-là pour les faire coïncider
avec notre date.»
S'exprimant sur les problèmes entre
l'Arménie et la Turquie, il a ajouté : «c'est toujours
Ankara qui a pris des mesures positives et nous avons tendu une main pacifique».
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Azerbaïdjan
Les autorités azerbaïdjanaises ont
refusé le visa d’entrée à l’observateur d’Human
Rights Watch. L’analyste senior pour le Sud-Caucase, Giorgi Gogia, avait l'intention d'assister aux procès de deux
azerbaïdjanais défenseurs des droits humains arrêtés sous de fausses
accusations et qui pourrissent derrière les barreaux en attente de jugement.
Lorsque Gogia est arrivé à l'aéroport
international Heydar Aliev, les autorités ont refusé de le laisser entrer dans
le pays, sans fournir d’explication. Après trente et une heures passées en
salle d’attente, ils lui ont rendu son passeport et l’ont conduit
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Etats-Unis
Les sénateurs américains - agissant sur une base bipartisane – ont demandé
au président Obama de réaffirmer en
Avril que les massacres de masse des Arméniens en 1915, et un cas clair de
génocide, a rapporté le Comité National
Arménien d'Amérique (ANCA).
Dans une lettre envoyée la semaine
dernière à la Maison Blanche, quinze sénateurs ont souligné la nécessité
urgente - à la veille du centenaire du génocide arménien – d’honorer
correctement les victimes de ce crime et de souligner la position de principe
de l'Amérique contre tous
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OSCE
Le coprésident des États-Unis du
Groupe de Minsk de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe
(OSCE), James Warlick, a présenté un
rapport devant le Groupe de Minsk à Vienne.
Le rapport porte sur le regain de
violence sur la ligne de contact entre les forces du Haut-Karabakh et celles de
l’Azerbaïdjan, ainsi que sur les efforts de médiation.
"Le regain de violence dans le
Haut-Karabakh est tragique et viole le cessez-le-feu. Alors que les côtés
s’accusent mutuellement, ces actions sapent la paix. Nous devons faire de la
paix au Haut-Karabakh une priorité,"
a-t-il twitté.
Comme indiqué précédemment, un commando
azéri renforcé a lancé une attaque sur les positions de l'armée de Défense de la
RHK, stationnée au Nord vers Giulistan.
Après deux heures de combat, les
militaires arméniens ont repoussé les assaillants, mais ont perdu trois hommes
et quatre blessés dont un décédé depuis.
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Chypre
Le jeudi 2 Avril, le parlement chypriote a adopté à
l'unanimité une loi pénalisant la négation du génocide arménien.
Le projet de loi, qui a été présenté
conjointement par tous les partis politiques au parlement chypriote grecque, condamne
les contrevenants à une peine d'emprisonnement de cinq ans et une amende de
10.000 €.
La délégation de l’Assemblée nationale
arménienne conduite par son président Galoust
Sahakian a rencontré le président chypriote Nicos Anastasiades et a exprimé sa gratitude à la Chambre des Représentants
de Chypre pour l'adoption du projet de loi.
Anastasiades a indiqué que Chypre a
été et restera toujours un pays frère de l'Arménie, et qu’il utilisera ses
pouvoirs pour l’aider. Il a également réaffirmé sa participation aux prochaines
commémorations du centenaire du génocide arménien.
Le porte-parole du ministère des
Affaires étrangères turc, Tanju Bilgic,
a déclaré dans un communiqué que : «La
décision du parlement chypriote grec est nulle et non avenue pour la Turquie et
ne mérite pas de commentaires. Toutefois, il ne fait pas de doute que ceux qui
tentent d'exploiter les incidents de 1915 à toute occasion, en utilisant des ambitions
politiques simples, ne peuvent pas obtenir de résultats."
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Le
coin des experts et des Observateurs
Interview de l’expert militaire Gagik Garabedian
Q : Quelle est la
cause de l'escarmouche de frontière de la semaine passée ?
R : La tension est quelque
chose de régulière, et nous essayons toujours de lier les escarmouches à quelque
chose, ce qui est faux je crois, parce que l'Azerbaïdjan a une tactique claire,
rien ne se fait sans but, en particulier ces escarmouches qui entraînent un
lourd tribut de victimes. En d'autres termes, c'est une façon tactique de
déclenchement d'une guerre, l'un des moyens modernes qu’utilise l'Azerbaïdjan
pour tenter de résoudre certains problèmes à son bénéfice, mais en fait, il n’y
est pas parvenu jusqu'à présent. C’est pour lui un moyen de
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian et de Zaman