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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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En
cette période de commémorations du centenaire, il y a eu de nombreuses reconnaissances
du génocide des Arméniens par de petits pays mais également d’Etats du G20, sans
compter évidemment le coup d’éclat du pape François. Après le tonnerre
religieux, la foudre de Barack Obama (G-word,) attendue par tout un chacun, n’est pas tombée.
Toujours
est-il que la Turquie ne s’y est pas trompée vu les ambassadeurs qui ont été
rappelés pour consultation, et Hüseyin Karslioglu devrait bientôt rejoindre ses
collègues le 30 Avril après le vote du Bundestag.
Toutefois,
le gouvernement turc, bien que fortement perturbé, peut dormir sur ses deux
oreilles, Washington reste son allié fidèle suivi en cela par Israël,
conformément à la géostratégie régionale mise en place par les Etats-Unis
depuis des décennies. Le jour où la Maison-Blanche en aura assez du double jeu d’Ankara
sur les Djihadistes-islamistes et autre Daesh, le couperet du G-Word tombera.
Seulement alors, les jours du négationnisme d’Etat seront comptés.
Quant
à la perfide Albion il n’est pas sûr qu’elle abandonne sa politique séculaire
pro-Turc pour des raisons bassement matérielles, énergétiques en l’occurrence. Comme
en Turquie, la politique du pays n’est pas toujours du gout de la société
civile. En attendant, on a vu le Prince de Galles en tenue d’apparat,
accompagné des dirigeants de l’ANZAC - Tony Abbott et John Key, se pavaner aux
côtés d’Erdoğan pour célébrer la victoire de l’empire ottoman ou si vous préférez
commémorer la défaite des troupes franco-britanniques à Gallipoli. On peut honorer ses morts autrement qu’en
se prêtant au jeu bassement politique des dirigeants turcs.
Dans
la même veine, je ne pouvais pas passer sous silence le message de
l’ambassadeur britannique d’Arménie, Mme Kathy Leach : "En ce jour solennel
de commémoration, nous nous inclinons avec l'Arménie et les Arméniens à travers
le monde pour nous souvenir ensemble des nombreuses victimes, plus d'un million
d'âmes, qui ont été tuées dans les déportations et les massacres de 1915. Notre
espoir en cette année de commémorations est que l'Arménie et la Turquie
trouvent un moyen de faire face ensemble à cette tragique histoire".
Pour
commémorer un centenaire, c’est vraiment d’une banale neutralité. Au moins
Obama a donné la définition du mot génocide sans le prononcer.
Mais,
j’ai mieux. Le pompon du «propos le plus bête» revient au ministre turc des
Affaires européennes Volkan Bozkir
qui a déclaré : «s’il y avait eu «génocide» dans l'histoire turque, Ankara n’aurait
pas ouvert ses archives.»
Il
n’est pas venu à l’idée de ce Monsieur qu’on pouvait expurger des documents avant
de les ouvrir au public et que toutes les archives, notamment militaires, ne sont
pas ouvertes. J’espère pour lui qu’il a des arguments plus intelligents
lorsqu’il négocie l’adhésion de son pays à l’UE que sa réaction épidermique au lendemain
du vote par le parlement européen de la résolution sur le génocide des Arméniens
: «une
telle résolution est nulle et non-avenue pour la Turquie et la nation turque».
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Traductions – revue de presse
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Etats-Unis
Le chef d'état-major du Président
Barack Obama, Denis McDonough, et le
Vice-président de la NSA, Ben Rhodes,
ont confirmé aux dirigeants américano-arméniens, lors d'une réunion à la maison
blanche, que le Président n’utilisera pas le mot «génocide » dans sa déclaration
du 24 avril concernant le centenaire de ce crime. Dont voici un extrait
…
"Cette
année, nous célébrons le centenaire du Meds Yeghern (le Grand Massacre), la
première atrocité de masse du 20ème siècle. À partir de 1915, la population
arménienne de l'Empire ottoman a été déportée, massacrée, et marchée à la mort.
Sa culture et son patrimoine dans son ancienne patrie ont été effacés. Au
milieu de cette terrible violence qui a vu la souffrance de tous les côtés, un
million et demi d'Arméniens ont péri."
…
Toutefois, la déclaration du président
Obama n’a pas
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Arménie
Discours du président Serge Sarkissian (extraits):
"Sans aucun doute, la reconnaissance du
génocide par les Turcs est le plus court chemin pour la réconciliation de nos
nations. Et c'est ma ferme conviction que, si c'est fait sincèrement, je crois,
dans un court laps de temps, les relations entre l'Arménie et la Turquie
pourraient atteindre un nouveau et élevé niveau.
Les événements qui vont commémorer les
victimes du génocide contiennent en eux-mêmes quelques messages.
Le premier est celui du souvenir. Nous
pensons que les crimes contre l'humanité ne peuvent pas être oubliés avec le
temps. Le deuxième est la gratitude, qui est directement liée au message du
souvenir. Le troisième est un mélange de souvenir et de reconnaissance qui mène
vers la prévention contre la répétition de tels crimes, et il est de notre
devoir de découvrir et de souligner les tendances et les relations de causalité
qui peuvent par la suite se transformer dans ce type de crime. Et un message
général final, le quatrième,
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Turquie
Le patriarcat arménien de Turquie a reçu
un message de condoléances du premier ministre Ahmet Davutoğlu sur les
massacres d'Arméniens en 1915.
«C'est un message important, je suis heureux.
C’est un rameau d'olivier, tout comme l'année dernière et ils ne doivent pas
sécher,» a déclaré l’archevêque Aram Atechian, le patriarche par
intérim, rappelant que le premier ministre d’alors, Recep Tayyip Erdoğan, avait
envoyé un message similaire l'an dernier.
«Les peuples arménien et turc doivent trouver
une voie commune, comme dans le passé. Il s'agit d'un service pour les
Arméniens ottomans et pour toutes les personnes qui ont
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Azerbaïdjan
Arrivé la veille à Bakou venant
d’Arménie, le président François
Hollande a rencontré son homologue Ilham
Aliev le lendemain.
Au cours de la séance, les côtés se
sont dits satisfaits de l'état actuel des relations bilatérales et ont insisté
sur le développement dynamique des relations entre les deux pays. Ils ont
également souligné la contribution des visites réciproques des présidents au
cours des dernières années sur la poursuite du développement des liens
bilatéraux, ils ont noté que les deux pays ont de grandes opportunités. De
plus, lors de la réunion, les interlocuteurs
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Allemagne
Lors d'une messe à Berlin, le
Président allemand Joachim Gauck a
déclaré :
«Le sort des Arméniens se présente comme
exemplaire dans l'histoire des exterminations de masses, de nettoyage ethnique,
de déportations et oui, de génocide, qui ont marqué le XXe siècle de manière
terrible.
Les Allemands portent également une part de
responsabilité voire d’une certaine complicité concernant le génocide des
Arméniens».
Le principal partenaire commercial de
la Turquie dans l'Union européenne et le principal foyer de 3,5 millions de
Turcs, l’Allemagne, a
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Israël
Le président Reuven Rivlin a organisé dans sa résidence une cérémonie dans le
cadre du centième anniversaire du génocide arménien, à laquelle ont assisté les
dirigeants de la communauté arménienne résidant en Israël. Rivlin a déclaré :
«le peuple arménien a été la première victime
des massacres de masse moderne, commémorer la tragédie du peuple arménien est
notre obligation juive, comme être humain et comme moral."
Au cours de sa longue carrière
politique, Rivlin a été un ardent défenseur de la reconnaissance officielle en
tant que génocide des massacres d'Arméniens dans la Turquie ottomane en 1915.
Cependant, suite à son élection au poste de chef d’Etat, il a calqué sa
position sur celle de la politique du gouvernement israélien : Le mot
«Génocide» est banni des discours officiels.
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APCE
«La Turquie doit reconnaître le génocide
arménien et accepter les faits historiques. Elle doit accepter ce fait que le
monde a accepté il y a longtemps - cela a été le premier génocide du 20e siècle.
Les massacres d'Arméniens ont été prouvés par des faits historiques,» a déclaré le président de l’Assemblée parlementaire du
Conseil de l’Europe, Stefan Schennach ;
et d’ajouter :
«L’Autriche a reconnu ses crimes de guerre
pendant la période du Troisième Reich.»
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Conseil
de l'Europe
Le Secrétaire général du CoE, Thorbjørn Jagland, a appelé l'Arménie
et la Turquie à revenir au processus de normalisation turco-arménien lors du
forum mondial "Contre le Crime de
génocide" dans la capitale arménienne.
"J'appelle les deux parties à ne pas
laisser passer cette chance à travers leurs doigts. J'espère que le conflit de
100 ans n’effacera pas la possibilité de coexistence pacifique.
Ce qui a été commis contre le peuple arménien
il y a cent ans, a été la perte non seulement des Arméniens, mais aussi du
monde entier.
Je suis triste, je pense à ceux qui ont péri
au cours de cette tragédie. Je suis très heureux d'être ici. Pour éviter de
nouvelles tragédies, nous devrons sympathiser avec ceux qui ont souffert et
payé de leur vie.
Tous les Etats ont la responsabilité de
prévenir les violations des droits contre des personnes innocentes. Tout
d'abord, ce sont les États qui ont le devoir d'empêcher les nettoyages
ethniques et les organisations internationales doivent les soutenir.
L'Arménie est un État qui inspire l'espoir.
Vous avez été en mesure de transformer vos souffrances en force, et tout le monde
peut le voir cette semaine."
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Parlement
européen
Le Président du Parlement européen, Martin Schulz a déclaré :
"Aujourd'hui, nous commémorons le 100e
anniversaire d'un million et demi de victimes innocentes arméniennes tuées dans
l'Empire Ottoman. Le 24 avril 1915, intellectuels et leaders communautaires ont
été arrêtés par les autorités de l'Empire Ottoman. Cette journée a marqué le
début d'une des plus grandes tragédies du XXe siècle. Après la 1ère guerre
mondiale, le 24 avril est devenue une journée de commémoration pour les
Arméniens et dans le monde.
Le Vice-président Czarnecki est aujourd'hui à
Erevan pour représenter le Parlement européen lors de la cérémonie de
commémoration. Il exprimera les condoléances de tous nos membres et sans
oublier les événements tragiques qui ont bouleversé les fondements de ce grand
pays, avec une longue histoire et un patrimoine culturel riche. Lors de la
session plénière de mercredi dernier, le Parlement européen a adopté une
résolution sur la question avec une majorité écrasante. Dedans, les députés
européens ont exhorté les deux parties à utiliser le centenaire à «ouvrir la
voie à une véritable réconciliation entre les peuples turc et arménien».
Je comprends que la réconciliation entre
l'Arménie et la Turquie soit difficile. De nombreuses plaies sont encore
ouvertes ; de nombreuses voix doivent encore se prononcer. Le processus de
guérison prendra de temps. Mais il ne faut pas oublier que des étapes
importantes vers la réconciliation et la reconnaissance du passé ont été faits
ces dernières années. Maintenant, il est important que nous continuions dans
cette direction positive.
En tant qu'allemand, je suis confronté avec
le passé de mon pays tous les jours. Je sais combien il est important de se
rappeler l'histoire et à être aussi ouvert que possible vers le passé.
Cependant, le souvenir doit toujours venir avec l'intention véritable de réconciliation.
Nulle part ceci est mieux connu qu'en Europe, qui n'était pas seulement le
théâtre de certaines des pires atrocités de l'histoire humaine, mais aussi le
lieu de la réconciliation remarquable pour renouer avec l'histoire, montrant au
monde entier ce que peut accomplir le pouvoir de la paix et la compréhension
mutuelle.
L'objectif doit être de surmonter le mutisme
et parler les uns avec les autres. La seule façon de progresser est un dialogue
franc entre les Turcs et les Arméniens sur un passé horrible et comment la
commémoration peut conduire à une meilleure relation entre les deux pays à
l'avenir."
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de Today.az, de Zaman, et de Hurriyet