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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Les
coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ont repris les discussions sur le
conflit du Karabakh avant de se rendre dans la région. Suite à l’interview donnée
par le coprésident américain James Warlick, il ressort deux éléments
primordiaux :
1-
Les territoires «occupés» doivent être retournés à
l’Azerbaïdjan.
2-
La sécurité du Haut-Karabakh doit être assurée par une
force de maintien de la paix.
Si
sur le premier point tout le monde est quasiment d’accord, encore faut-il
s’entendre sur ce qui doit être restitué ; car il y a au total sept
districts «occupés», le Haut-Karabakh n’étant pas un district occupé. Deux
districts posent réellement problème : Kelbadjar–Chaoumian (1936 km2) et
Lachine–Katchatakh (1835 km2) car ce sont des territoires mitoyens entre
l’Arménie et le Haut-Karabakh. C’est à travers ces deux districts que le
Haut-Karabakh est relié à l’Arménie. Les restituer signifierait sacrifier la
population de l’Artsakh. Quant aux deux couloirs proposés dans le cadre des
principes de base, un au Nord et un au Sud cogérés de surcroit par Bakou, cela
revient à suspendre une épée de Damoclès au dessus de la tête des Artsakhtzis.
Ce
qui est intéressant c’est le second point, lorsque Warlick déclare : «Si ou lorsque les
territoires seront retournés, il sera nécessaire d'installer des forces de
maintien de la paix pour assurer la sécurité du Haut-Karabakh.» Pourquoi installer une force de maintien de la paix
autour du Haut-Karabakh si le Haut-Karabakh va faire partie intégrante de
l’Azerbaïdjan ? Ce processus commence à ressembler fortement - du moins
sur la forme, à celui qui a présidé à la sécession du Kosovo de la Serbie et à la
pleine reconnaissance de sa souveraineté. On ne peut parler d’indépendance
réelle, bien que reconnue par plusieurs Etats, puisque l’ONU n’a pas donné son
aval, suite aux vétos de la Russie et de la Chine.
Une
différence fondamentale tout de même, le Nord du Kosovo est habité par des
Serbes (15% de la population) alors qu’en Artsakh il n’y a pas d’Azéris. Quoi
qu’il en soit, qu’elle s’appelle KFOR(OTAN), EULEX ou OSCE, cette force
d’interposition reste indispensable avec des missions bien identifiées. Le clan
Aliev ne supportera pas l’existence d’un second Etat arménien, surtout collé au
premier.
Reste
un autre problème de taille : sur quels critères et dans quelles
conditions les réfugiés des deux bords pourront-ils regagner leur foyer et
plus particulièrement dans le Haut-Karabakh ?
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Traductions – revue de presse
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Artsakh
La partie arménienne a eu une approche
très négative sur la préparation d’un rapport de l’APCE intitulé «Escalade de la violence au Haut-Karabakh et
dans les autres territoires occupés de l'Azerbaïdjan.»
«Si le rapporteur de l'Assemblée
parlementaire du Conseil de l’Europe, Robert Walter, ne change pas l'essence,
le nom et la philosophie de son rapport, il n'a rien à faire au Haut-Karabakh. Il
peut se rendre directement en Azerbaïdjan et rédiger son rapport là-bas, sous
la dictée de l'Azerbaïdjan. Nous avions déjà
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Relations
Arménie-France
Le Premier ministre arménien Hovik Abrahamian, en visite de travail
en France, s'est entretenu avec le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone.
Abrahamian a souligné que la France
occupe une place particulière sur l'ordre du jour de politique étrangère de
l'Arménie. Il a constaté, avec satisfaction, l'étroite coopération
interparlementaire entre les deux pays. Il a également souligné le fait que
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Relations
Arménie-UE
Le 7 juillet, le ministre des Affaires
étrangères arménien, Edouard Nalbandian
a reçu le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en
Géorgie, Herbert Salber.
Le Ministre lui a présenté les
événements dédiés au centenaire du génocide arménien et leur message.
Les interlocuteurs ont examiné les
efforts déployés par l'Arménie et les pays coprésidents du groupe de Minsk de
l'OSCE visant à faire avancer le processus de paix au Haut-Karabakh.
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Groupe
de Minsk de l’OSCE
"Les Etats-Unis sont résolus à
travailler avec la Russie et la France dans le conflit du Haut-Karabakh,» a twitté le coprésident
américain du groupe de Minsk de l'OSCE, James
Warlick.
Les coprésidents se trouvaient à
Washington pour rencontrer notamment Victoria Nuland du Département d’Etat, le
ministère de la défense et le Conseil de sécurité nationale.
L’Ambassadeur James Warlick a détaillé
leurs dernières réunions à Washington dans ses commentaires indiquant que
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Turquie
Touchant la politique intérieure et
étrangère conduite par son mari premier ministre turc, Sare Davutoğlu a déclaré qu'il y a des sujets que les forces
politiques doivent prendre en considération en termes d'intérêts nationaux, en
les plaçant au-dessus des intérêts partisans.
Dans ce contexte, elle a rappelé les
déclarations de son mari sur le génocide des Arméniens : «En conséquence, le gouvernement a essayé de manifester une
approche juste. En outre, Ahmet Davutoğlu a indiqué que les Arméniens font
également partie de la diaspora turque.
Mais malheureusement, ces types d'approches ont
été instrumentalisés dans les mains de ceux qui ne veulent pas que la Turquie prospère.
Les stéréotypes sont présents."
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Azerbaïdjan
La récente décision de l’homme
d’affaires russe German Sterligov de
se rendre au Haut-Karabakh avec sa famille, a provoqué l'hystérie de la partie
azerbaïdjanaise.
Le porte-parole du ministère, Hikmet Hajiyev, a déclaré : "German Sterligov - qui a une biographie controversée -,
avant de mettre le pied sur les terres occupées de l'Azerbaïdjan, doit avoir
été informé que ces territoires créent un terrain favorable pour le blanchiment
d'argent par le biais du système bancaire de l'Arménie, associé à des investissements
dans des activités criminelles.»
Le ministère des Affaires étrangères azerbaïdjanais
a donc mis l’homme d'affaires russe sur sa "liste noire" ; mais
également la soprano lyrique russe Ljuba (Ljubov) Kazarnovskaya.
Hajiyev a également annoncé que tous
les journalistes qui assisteront à la prochaine conférence de presse de
Sterligov au Karabakh, seront mis sur la "liste noire".
Ljuba Kazarnovskaya s’est dit honorée
de se trouver sur la même liste que la soprano espagnole Montserrat Caballé.
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Belgique
«Le refus de la Turquie pour ce qui est
arrivé au peuple arménien il y a cent ans, est un grave obstacle au dialogue.
Il est important de comprendre pourquoi la
partie turque nie le fait du génocide des Arméniens. La chose la plus
importante à faire est d'établir un dialogue. Les gens, les instituts et les
gouvernements doivent essayer de se parler les uns avec les autres pour créer
une formule de compréhension commune sur ce qui est arrivé dans le passé. Il est
nécessaire de se parler directement",
a déclaré le professeur Stephan
Parmentier de l’Institut de criminologie de Louvain.
«Dans le cas du génocide arménien, il y a
deux Etats distincts - l'Arménie et la Turquie - qui sont des pays très
différents. Mais ce fut aussi le cas avec la Yougoslavie, où des pays absolument
différents ont tenté d'établir deux formes intéressantes de dialogue.
La première est la commission régionale de la
vérité, qui était composée de représentants de la Bosnie, de la Croatie et de la
Serbie. L'idée était d'essayer de créer une vision commune du passé. - La
seconde a été tentée dans les Balkans. Il s’est agi de créer des groupes de
victimes, mais des victimes au sens large du terme. Par exemple, les anciens
combattants, les personnes qui ont participé à des actions militaires, qui sont
également des victimes, puisque certains d'entre elles ont été capturés et
gardés dans des camps de concentration.
Merci à ces groupes et à ces personnes qui se
parlent les uns avec les autres",
a-t-il précisé.
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Internationale
Socialiste
Le 6 juillet le Conseil de l’Internationale
Socialiste, réuni au siège des Nations Unies à New York, a décidé de prendre
des mesures pour inciter la Turquie à reconnaître le génocide arménien.
Le Secrétaire général Luis Ayala a informé le Conseil que, durant
les deux derniers jours, la direction de l’IS a tenu des consultations avec les
membres arménien et turc de l’IS (FRA-Dachnaktsoutioun et CHP-parti républicain
du peuple) pour parvenir à un accord sur l'ordre du jour qui a été transmis à
la dernière réunion du Conseil à Genève, intitulé : «Les vues de l'Internationale socialiste sur la question du génocide
arménien compte tenu de sa reconnaissance par un certain nombre de parlements
nationaux et des institutions supranationales.»
Ayala a ensuite informé le Conseil
qu'un accord a été conclu et il a remercié les vice-présidents, Mario Nalbantian
FRA-D et Umut Oran CHP, pour leurs contributions à parvenir à l’accord présenté
au Conseil pour adoption.
Le Secrétaire général a déclaré qu'à
l'occasion du centenaire du génocide arménien, l'IS veut d'agir et organiser
une audience ou une table ronde avec la participation des membres de la Turquie
et de l’Arménie ainsi que tout autre membre intéressé, voire les sociétés
civiles et intellectuelles de l'Arménie et de la Turquie sur la question
suivante : «La reconnaissance du génocide
arménien par la Turquie permettra-t-elle une véritable réconciliation entre la
Turquie et l'Arménie? »
Luis Ayala a ajouté que les
conclusions des débats seront distribuées dans le monde entier et signalé au
prochain Conseil de l'Internationale socialiste.
Le Conseil a adopté la décision à
l'unanimité.
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Le
coin des Analystes et des observateurs
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am et de Lrakir