***
Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
***
Est-ce
que ce voyage auprès des parties en conflit a changé quelque chose à la situation ? Rien. Sauf à dire qu’une
nouvelle réunion aura lieu d’ici la fin de l’année entre les présidents
arménien et azerbaidjanais, ce qui en soi n’est pas une nouveauté, et encore
moins une avancée notable.
Les
acteurs continuent à se parler par médiateurs interposés - au mieux deux fois
par an, au pire une fois tous les deux ans, et ce depuis vingt ans. Certes les
combats n’ont pas repris, mais est-ce que pour autant on a progressé ?
Non. On est toujours dans un dialogue de sourds, ou si vous préférez un double
monologue basé sur un postulat antinomique : Intégrité
territoriale/intangibilité des frontières vs Droit à l’autodétermination des
peuples. Tous deux reconnus et validités par les instances internationales.
Ce
qui se traduit par des positions immuables : - Un retour impossible du
Haut-Karabakh dans le giron azéri pour l’Arménie ; - Une indépendance du
Haut-Karabakh pour l’Azerbaïdjan.
Le
plus ennuyé à ce jour reste l’Azerbaïdjan car les Arméniens occupent les sept
districts entourant le Haut-Karabakh comme zone de sécurité, et il y a trois
fois plus de réfugiés azéris que de réfugiés arméniens. Aussi, lorsqu’on parle
de réfugiés, les coprésidents ont la fâcheuse habitude de laisser de côté les
300.000 Arméniens qui ont fui l’Azerbaïdjan après les pogroms de masse et
assassinats d'Arméniens perpétrés en février 1988 à Soumgaït, près de Bakou,
suivis en janvier 1990 par de nouveaux massacres à Kirovabad et à Bakou.
Mais
les médiateurs s’en fichent royalement de savoir qui a commencé et pourquoi il
y a eu une guerre arméno-azerbaidjanaise. Soit mais si néglige les causes, il
sera très difficile de trouver une solution pérenne.
Donc,
qui dit négocier, dit faire des compromis, dit transiger. Là où le bât blesse,
c’est que l’un des protagonistes reste campé sur ses positions maximalistes
proposant le geste auguste qui consiste à octroyer aux Karabakhis une grande
autonomie. Quant à l’Arménie, qui est prête à rendre plusieurs districts sous
certaines conditions, elle devrait (selon Bakou) tout «restituer» et cogérer –
même pas gérer, seulement deux petits corridors vers la région «autonome» azéri
du Haut-Karabakh.
Il
n’est pas nécessaire d’être un grand politicien, ni même un grand négociateur
pour se rendre compte du déséquilibre flagrant des propositions. Selon
certains, dont je fais partie, cela s’appelle un «marché de dupes».
Cette
situation ne semble gêner les médiateurs du groupe de Minsk qui continuent de
traiter les uns et les autres de la même façon quels que soient leurs
comportements, en paroles ou en actes.
Il
est clair que les coprésidents se contenteront de palabres, de déclarations
génériques et de réunions, le dénommé İlham Heydər oğlu Əliyev n’a aucune
raison de changer quoi que ce soit à sa politique anti-arménienne.
***
Traductions – revue de presse
***
Groupe
de Minsk de l’OSCE
«Malheureusement, les parties prenantes dans
le conflit du Haut-Karabakh se sont éloignées les unes des autres, à l'heure
actuelle,» a déclaré à Erevan l'ancien
coprésident russe du Groupe de Minsk de l'OSCE, l’Ambassadeur Vladimir Kazimirov.
«J’ai jeté un coup d'œil à mes anciens
enregistrements des années 1990, portant notamment sur mes entretiens avec les
hauts responsables des trois entités : Arménie, Haut-Karabakh et
Azerbaïdjan.
***
Artsakh
«La République du Haut-Karabakh (RHK) a
souligné à plusieurs reprises que la question des réfugiés doit être résolue
sur la base de l'égalité, et qu’il ne peut y avoir de solution unilatérale à ce
problème,» a déclaré David Babayan, le porte-parole
du Président de la RHK suite la déclaration des coprésidents du Groupe de Minsk
de l’OSCE.
«Les réfugiés arméniens ont besoin d'avoir l’opportunité
et des garanties de sécurité pour revenir en Azerbaïdjan, au même titre que les
réfugiés azerbaïdjanais.
***
Russie
La
Russie a dévoilé des données sur
les ventes d'armes classiques pour le registre des Nations Unies.
Selon le document, Moscou a exporté en
2014, 65 chars d’assauts, 78 véhicules blindés de combat et 118 grands systèmes
d'artillerie (obusiers, canons, mortiers lance-rockets de plus de 100 mm) de
calibre divers en Azerbaïdjan.
En 2013, il avait déjà livré pour
Bakou 10 chars d’assauts, 10 véhicules blindés de combat, 438 systèmes de
combat de gros calibre, 25 hélicoptères d'attaque. Et pour l’Arménie : 35
chars d’assauts, 200 missiles et 50 lanceurs de missiles, 110 véhicules blindés
de combat.
(Ndlt : Un coprésident du
groupe de Minsk de l’OSCE qui ne perd pas le Nord quand il s’agit de régler
pacifiquement le conflit du Haut-Karabakh.)
***
Le
coin des analystes et des observateurs
«Les déclarations faites par les médiateurs
sur l'incapacité d'identifier le responsable de violations du cessez-le-feu encouragent
de nouvelles provocations de violation,»
a indiqué le vice-ministre arménien des Affaires étrangères arménien Chavarche Kocharian.
***
**
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Trend, et de APA