2015-2016 : Bilan et perspectives


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Une année riche d’événements se termine pour embrayer sur une année qui le sera nettement moins.

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La communauté internationale et surtout les Arméniens attendaient en cette année du centenaire du génocide un geste significatif de la part de la Turquie. Non pas qu’elle reconnaisse les événements passés avec le qualificatif adéquat, mais qu’au moins elle commence à entrouvrir sa sublime porte à un dialogue constructif.

La messe pontificale du 12 Avril à Rome n’a fait que consolider la décision de Recep Tayyip Erdoğan. Il a fait un geste envers les Arméniens : celui d’avancer d’un jour la commémoration du centenaire de la bataille de Gallipoli, histoire d’occulter celle qui se déroulait le même jour en Arménie.

On a vu d’un côté le prince Charles entouré de hauts représentants du Commonwealth assister aux festivités, et faire des salamalecs au sultan ottoman, sans doute pour le remercier de les avoir battus en 1915. Et de l’autre, un président arménien se recueillir devant le mémorial du génocide en présence de ses homologues français et russe.

Avec les élections législatives du mois de juin, suivies de celles de Novembre, qui ont vu la victoire quasi complète de l’AKP, le tout enrobé dans une série d’attentats - tombant fort à propos et attribués au PKK mais touchant essentiellement la minorité kurde, un tour de vis supplémentaire a été donné par le régime islamiste ciblant tous les «fauteurs de troubles» potentiels, c'est-à-dire tous ceux qui s’opposent à lui ou le critiquent.

En 2016, croire au père Noël est plus réaliste que voir les protocoles arméno-turcs ratifiés.

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Par contre, il y en a d’autres qui y croient fermement (au père Noël) et ce depuis des années : Ce sont les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE - Etats-Unis, France et Russie. Croire que le dictateur azéri va changer quoi que ce soit à son intransigeance relève d’une vision idyllique de la négociation et de l’individu. Nos chers occidentaux épris de liberté et des droits de l’homme sont persuadés qu’avec des déclarations génériques, ils vont amadouer le potentat de Bakou. İlham Heydər oğlu Əliyev n’a que faire des propositions des médiateurs, des remontrances de la communauté internationale ou des ONG, il sait pertinemment que personne n’interviendra pour empêcher ses dérapages verbaux, militaires ou sécuritaires, que ce soit vis-à-vis de ses opposants et détracteurs, ou envers ses ennemis «farouches» que sont les Arméniens du monde entier.

De temps à autre et sur l’insistance des médiateurs, il daigne rencontrer son homologue arménien, histoire de faire croire qu’il est le chef d’un pays «Terre de tolérance», que plus démocrate que lui tu meurs, et qu’il est toujours prêt à négocier. Quant à ses propositions pour résoudre le conflit, elles se limitent à une phrase : «Tout le Karabakh doit retourner à l’Azerbaïdjan, l’Arménie n’ayant qu’un droit de visite». Ce qui reviendrait après 25 ans de guerre, à octroyer une grande autonomie au Haut-Karabakh en lieu et place de l’autonomie classique dont il disposait.

Et c’est sur ce constat que débute 2016, le rôle des médiateurs consistant essentiellement, pour ne pas dire exclusivement, à éviter que le mégalomane bakousien ne déclenche une nouvelle guerre avec ses «jouets» achetés à coup de milliards, jouets vendus par les pays médiateurs en question.

Reste une inconnue, et de taille, les projets du camarade Poutine pour le Sud-Caucase.


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Traductions – revue de presse

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Groupe de Minsk de l'OSCE

«Après plus d'un an sans réunion, il était important pour les présidents azerbaïdjanais et arménien de se parler face-à-face et de clarifier leurs positions,» a déclaré le coprésident américain du Groupe de Minsk de l'OSCE, James Warlick.

«Bien que les parties n’ont réalisé aucune percée à Berne, les coprésidents comptent les réunir de nouveau en 2016. Les discussions ont porté sur un éventail de questions, notamment sur la violence le long de la ligne de contact et de la frontière arméno-azerbaidjanaise, ainsi que sur
 

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Relations Arménie-UE

«L'accord entre l'Arménie et l'UE va devenir pour ainsi dire une «feuille de route» pour la coopération future. Cet accord aura un impact positif à la fois pour l'Arménie et pour l'Union européenne. Nous voulons avoir un cadre formel de coopération. Voilà ce que je pense de ces négociations,» a déclaré le chargé d'affaires de la Suède en Arménie Marten Ehnberg.

"Nous ne savons pas, bien sûr, le temps que cela va prendre, c’est impossible de dire. Toutefois, nous pouvons utiliser la plupart des textes que nous avons déjà finalisés. Evidemment nous devons
 

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Relations Arménie-Etats-Unis

Le 14 janvier, le ministre Edouard Nalbandian a reçu Charles Kupchan, adjoint spécial au Président Obama et directeur du Conseil National de sécurité pour l'Europe.

Edouard Nalbandian a mentionné que l'Arménie attache une grande importance au développement des relations avec les États-Unis et a salué le partenariat amical arméno-américain ainsi que


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Arménie

«Le seul fait qu’'Aliev indique que la réunion avec le Président arménien a été formelle est suffisant pour montrer la position de l'Azerbaïdjan sur les négociations. C'est assez pour comprendre l'attitude des dirigeants azerbaïdjanais sur les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE et les principes de règlement du conflit. C’est sans aucun doute la raison pour laquelle il n'y a eu aucun progrès dans le règlement,» a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères arménien Chavarche Kotcharian, et de poursuivre :
 
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Artsakh

«Une guerre à grande échelle est peu probable d'éclater entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Mais cela ne signifie pas que l'Azerbaïdjan va arrêter sa politique de provocations,» a déclaré David Babayan, le porte-parole du Président de la République du Haut-Karabakh.

"Une guerre à grande échelle ne commencera pas pour un certain nombre de raisons. Il faut voir ce qui motive l'Azerbaïdjan de se comporter ainsi, nous devons
 
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Turquie

Le procureur général de Turquie a lancé une enquête sur les activités d’ «Universitaires pour la paix», sous le tristement célèbre article 301 du Code pénal turc.

1128 scientifiques et intellectuels turcs, qui avaient adressé une lettre au Président Erdoğan pour lui demander de faire la paix avec les Kurdes, sont susceptibles d’écoper de six mois à deux ans de prison. Les accusés sont également poursuivis au titre d'un article lié à l’ «apologie d’une organisation terroriste», lequel prévoit d'un à cinq ans de prison.

Ce même article avait servi contre Hrant Dink, qui a ensuite été acquitté par la Cour européenne des droits de l'homme.

Les accusés ont signé une déclaration exhortant les autorités turques à mettre fin à la politique de massacre contre les Kurdes, de permettre à la commission de surveillance de visiter les régions habitées par les Kurdes et de créer les conditions pour des négociations.

Le Président Erdoğan a appelé ces gens des «traîtres» et a ordonné l’ouverture d’une enquête à leur encontre. Douze scientifiques de l'Université de Kocaeli ont déjà été arrêtés.

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Etats-Unis

Le président de la Commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, Ed Royce, a exhorté l'Administration Obama à accélérer la mise en œuvre des propositions de Royce-Engel sur la paix au Haut-Karabakh (Artsakh), durant une séance d'information classifiée avec James Warlick, représentant américain à l’OSCE et coprésident du groupe de Minsk :

«La violence dans la région du Haut-Karabakh est au point culminant depuis le cessez-le-feu de 1994. Le mois dernier, nous avons

 
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FEAJD

La Fédération Euro-Arménienne pour la Justice et la démocratie (FEAJD) a lancé une pétition (Cf. change.org) pour demander instamment une participation active afin d’empêcher l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) d'adopter des résolutions favorables aux Azerbaïdjanais et susceptibles d’entraver le processus de paix du Haut-Karabakh.

Les sous-commissions de l’APCE ont approuvé les mesures de la rhétorique pro-azerbaïdjanaise sur le conflit du Haut-Karabakh et ont accusé l’Artsakh de couper l’eau provenant du réservoir de Sarsang alimentant les Azerbaïdjanais.

Les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE avaient publié une déclaration laconique à l'époque, exhortant les organes internationaux à les consulter avant de proposer des solutions susceptibles d’entraver le processus de paix.

La réunion plénière de l’APCE est censée voter sur deux projets de résolution sur le Haut-Karabakh le 26 Janvier prochain : 1) le projet de résolution sur le "Escalade de la violence dans le Haut-Karabakh et les autres territoires occupés de l'Azerbaïdjan" — du rapporteur Robert Walter (Royaume-Uni) ; 2) le projet de résolution sur «Les habitants des régions frontalières de l'Azerbaïdjan sont délibérément privés d'eau» — du rapporteur Milica Marković (Bosnie-Herzégovine).
 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian et de News.am