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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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La
23e réunion du Conseil ministériel de l'OSCE vient de se dérouler à Hambourg
les 8 et 9 Décembre. L’Arménie et l’Azerbaïdjan étaient représentés par leur
ministre des Affaires étrangères.
Chaque
partie a exposé son point de vue et ses griefs. Les ministres arménien et
azerbaidjanais ont rencontré chacun de leur côté les coprésidents du groupe de
Minsk et des personnalités haut placées, mais
aucune rencontre officielle n’a eu lieu entre
Arméniens et Azéris. En fait, une rencontre a bien eu lieu tard dans la soirée de Jeudi entre Edouard Nalbandian et Elmar Mammadyarov en présence des coprésidents, mais sans John Kerry pris par son agenda. Mais la rencontre n’a rien donné, ni déclaration et encore moins d’accords concrets.
Arméniens et Azéris. En fait, une rencontre a bien eu lieu tard dans la soirée de Jeudi entre Edouard Nalbandian et Elmar Mammadyarov en présence des coprésidents, mais sans John Kerry pris par son agenda. Mais la rencontre n’a rien donné, ni déclaration et encore moins d’accords concrets.
Les
positions des uns et des autres non seulement n’ont pas varié, mais au
contraire se sont durcies. Les événements d’Avril – attaque massive de l’armée
azérie sur le Haut-Karabakh, ont renforcé l’idée de l’Arménie que rétrocéder un
pouce de territoire de la zone tampon ne fera qu’encourager l’Azerbaïdjan à
poursuivre ses attaques.
Le
ministre arménien Edouard Nalbandian a dans sa déclaration, explicité le
pourquoi de la situation actuelle, s’étendant longuement sur les événements
d’Avril 2016 et leurs suites.
Quant
au ministre azerbaidjanais Elmar Mammadiarov, il a reconfirmé à
Hambourg pourquoi les négociations de paix étaient au point mort depuis
des années, déclarant : «La présence illégale des forces armées de l'Arménie dans les
territoires occupés de l'Azerbaïdjan reste la cause principale de l'escalade
dans la zone de conflit et constitue un obstacle majeur au règlement politique
du conflit du Haut-Karabakh.» Et implicitement, pourquoi Bakou montrait,
militairement, son impatience.
Partant
de là, l’Azerbaïdjan met en avant les quatre résolutions de 1993 du Conseil de
sécurité des Nations-Unies, ainsi que celles des neuf propositions des
coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE qui lui sont favorables.
C'est-à-dire :
-
Intégrité territoriale ;
- Retour des
territoires entourant le Haut-Karabakh sous contrôle azerbaïdjanais ;
- Le droit pour les
toutes les personnes déplacées et/ou des réfugiés à retourner dans leurs
anciens lieux de résidence ;
-
Une garantie de sécurité internationale incluant une
opération de maintien de la paix.
Par
contre deux des trois principes de base et trois des six éléments principaux
sont passés sous silence, pour ne pas dire à la trappe.
- Le non-usage de la force ou la menace d’usage de
la force ;
- L'égalité des droits et l'autodétermination des
peuples ;
- Un statut provisoire
pour le Haut-Karabakh prévoyant des garanties pour la sécurité et
l'auto-gouvernance ;
- Un couloir
reliant l'Arménie au Haut-Karabakh ;
- Une détermination
dans le futur du statut juridique définitif du Haut-Karabakh par le biais d'une
expression juridiquement contraignante d’un referendum.
Ajoutons
à cela la condition que les dirigeants azerbaidjanais mettent pour débuter
sérieusement les négociations de paix : «Que les Arméniens se retirent d’au moins
cinq des sept districts entourant le Haut-Karabakh».
Une
fois cette exigence réalisée et le retour du million de réfugiés Azéris dans
leur foyer, qu’il y ait référendum ou non, comme a moult fois déclaré en
substance le potentat İlham Heydər oğlu Əliyev : «Le Haut-Karabakh ne sera
jamais indépendant, tout au plus il passera du statut de région autonome – ce
qu’il était du temps soviétique, à celui de république automne - comme le
Nakhitchevan.»
Il
sera très difficile pour les médiateurs de concilier l’inconciliable par des
déclarations génériques et l’usage de la méthode Coué.
Traductions – revue de presse
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Arménie
"Les revendications infondées de
l'Azerbaïdjan sur les territoires de l'Arménie prouvent ouvertement pourquoi la
communauté internationale doit reconnaître l'indépendance de la République du
Haut-Karabakh, en plus que l'Azerbaïdjan doit assumer la responsabilité
internationale de l'agression lancée contre la République autoproclamée du
Haut-Karabakh.
Quant à une rencontre entre les ministres des
Affaires étrangères d'Arménie et d'Azerbaïdjan, rien n’est arrêté," a déclaré
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Russie
«La possibilité de tenir une réunion sur le
conflit du Haut-Karabakh à Hambourg a été discutée, mais un accord final n'a
pas encore été atteint,» a déclaré la
porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, le mercredi 7 décembre.
La France avait proposé de tenir un
sommet dans un format 3+2 - les trois Coprésidents du Groupe de Minsk de
l'OSCE, ainsi que les ministres des Affaires étrangères d'Arménie et
d'Azerbaïdjan. Bakou soutenait
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Etats-Unis
"Le président Obama et son
administration, comme les administrations précédentes, ont à plusieurs reprises
déploré et reconnu que 1,5 million d'Arméniens ont été massacrés ou ont défilé
jusqu'à leur mort dans les derniers jours de l'Empire ottoman", a déclaré le porte-parole du département d’Etat, Mark Toner.
"Nous avons également appelé à une
pleine et franche reconnaissance des faits de ce qui s'est passé autour de ces morts.
Et cela reste notre politique. Je ne veux pas entrer dans la terminologie ou la
façon dont nous l'avons qualifiée. Nous avons reconnu que 1,5 million
d'Arméniens ont été massacrés, comme je l'ai dit, et nous voulons voir une
comptabilité historique complète de ces événements ", a-t-il poursuivi.
Il répondait en cela suite aux
remarques de l'ambassadeur des Etats-Unis à l'ONU, Samantha Power, qui lors
d'un événement honorant la vie et le travail du lauréat du prix Nobel Elie
Wiesel, avait employé le terme «génocide» concernant les massacres d’Arméniens.
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Artsakh
La mission de l'OSCE a mené le jeudi 8 décembre, un suivi planifié de
la ligne de contact entre le Haut-Karabakh et l'Azerbaïdjan.
Côté RHK le suivi a été effectué par
Ghenadie Petrica (Moldovie) et Khristo Khristov (Bulgarie), dans la région
d’AsKeran au Nord-est de Kengerli.
Du côté azerbaïdjanais, la mission
composée de Jiri Aberle (Rép. Tchèque), Peter Swedberg (Suède) et Simon Tiller
(Grande-Bretagne), s’est rendue dans le district d’Aghdam.
Aucune violation du régime de
cessez-le-feu n'a été enregistrée. Toutefois, la partie azerbaïdjanaise n'a pas
dirigé la mission de l'OSCE sur ses lignes de front.
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Déclaration
des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l’OSCE
Les chefs de délégation des pays coprésidents
du Groupe de Minsk de l'OSCE ont publié une déclaration conjointe à l'issue du Conseil ministériel :
«Nous,
Chefs de délégation des pays coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE, - Le
Ministre des Affaires étrangères de la Fédération de Russie, Sergueï Lavrov, le Secrétaire d'État
des Etats-Unis John Kerry et le
Ministre des Affaires étrangères de la France, Jean-Marc Ayrault, somment en charge du règlement du conflit du
Haut-Karabakh.
À
la lumière de l'escalade spectaculaire de la violence survenue le long de la
ligne de contact en avril, nous exprimons notre inquiétude face aux incidents
armés qui continuent, y compris sur l'utilisation d'armes lourdes, et
condamnons fermement
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Azerbaïdjan
La liste noire du ministère des
Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan s’allonge et comprend maintenant 529
personnes de 50 pays. Plus de 160 d'entre eux sont des représentants des
médias, soit environ 30% des blacklistés.
A noter que plus de 130 personnes sont
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, du Minist AE Arménie, de l'OSCE, ainsi que de l’Union européenne.