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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Les
coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE se rendent en Arménie et au Karabakh,
puis en Azerbaïdjan la semaine prochaine. Est-ce que pour autant Bakou entendra
raison et modifiera un temps soit peu sa position ?
Sans
être un devin extralucide, c’est très peu probable. Plusieurs raisons à cela.
Un
changement de stratégie ne fait pas du jour au lendemain, sauf si bien sûr un
événement majeur s’était produit. Ce n’est pas le cas, même si le tir d’un
missile téléguidé a détruit partiellement une position anti-aérienne en Artsakh.
Les discours des dirigeants azéris n’ont changé depuis mois, pour ne pas dire
depuis des années. Leur comportement, idem. Le potentat se permet même de
narguer les médiateurs en s’engageant sur des décisions qu’il ne compte
absolument pas mettre en œuvre. Et quand il se trouve en position de faiblesse,
il réussit le tour de force de faire fermer le dernier Bureau de l’OSCE dans la
région.
D’ailleurs,
pourquoi hésiter ? Il a en face de lui des diplomates qui se contentent de
prendre en note ses propos, et lui proposent les sempiternelles principes des
base, lui ressassant que seules les négociations pacifiques ont un avenir.
Hélas, les trois coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE savent pertinemment
qu’ils ont en face d’eux quelqu’un qui ne s’appuie pas sur les mêmes règles de
jeu démocratiques. Et quand de surcroît, l’un des pays médiateurs fournit en
armes les antagonistes, il ne faut s’étonner de voir sur le terrain des dérapages qui deviennent de plus en plus
graves.
Dans
ces conditions, on comprend le comportement de l’Arménie. A quoi servirait-il
de restituer des districts de la zone tampon, si le Haut-Karabakh devait
retourner sous administration azerbaidjanaise ? Aucun Arménien ne peut
être dupe quand on voit la manière avec laquelle le clan Aliev tient parole et
honore ses engagements. Un tel retour signifie purement et simplement la fin de
la présence arménienne en Artsakh, comme cela a été le cas pour le Nakhitchevan
quelques décennies plus tôt.
La
résolution du conflit ne pouvant se régler par la force, il est nécessaire
qu’elle se fasse par la négociation. Comme les rencontres entre l’Arménie et
l’Azerbaïdjan sont devenus un dialogue de sourds, c’est aux pays coprésidents –
France, Russie et Etats-Unis, de faire en sorte que le contrevenant prenne
conscience des conséquences de ses dérapages.
Mais
lorsqu’on voit l’hypocrisie diplomatique, qui masque à peine les intérêts
économiques, des pays coprésidents avec l’état soi-disant démocratique, ce n’est
pas encore cette année que l’on verra un début de résolution. Et les morts
continueront à s’accumuler.
Traductions – revue de presse
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Union
européenne
La porte-parole des Affaires étrangères et de la politique de
sécurité de l'UE, Maja Kocijančič,
a publié la déclaration suivante sur l'enlèvement et la détention illégale de
ressortissants azerbaïdjanais résidant en Géorgie:
«Le prétendu enlèvement et la détention
arbitraire illégale de ressortissants azerbaïdjanais, y compris des défenseurs
des droits de l'homme, résidant en Géorgie, suivis de leur arrestation et de
leurs poursuites en Azerbaïdjan, exigent une enquête rapide, approfondie et
transparente.
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Arménie
«Le manque de réaction de la communauté
internationale suite à l'arrestation du blogueur Alexander Lapshin et à son
extradition subséquente en Azerbaïdjan a inspiré Bakou,» a déclaré le porte-parole du ministère arménien des
Affaires étrangères, Tigran Balayan,
suite au communiqué de Maja Kocijančič (Cf § UE).
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Artsakh
«L’Artsakh exposera toutes les violations du
cessez-le-feu par l'Azerbaïdjan lorsque les coprésidents du Groupe de l'OSCE de
Minsk visiteront la région vers le 10 juin.
L'Azerbaïdjan fait son maximum pour maintenir
le plus longtemps possible la tension sur la ligne de contact et faire des
ravages sur le côté arménien. En retour, nous ferons tout notre possible pour répondre
de manière adéquate.
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OSCE
«Les exercices de suivi du Bureau du
Représentant personnel du Président en exercice de l'OSCE, l'Ambassadeur
Andrzej Kasprzyk, sont soigneusement préparés et approuvés avec les parties,» a déclaré la porte-parole
de la Présidence de l'OSCE, Helene
Spitzer. Et de poursuivre :
"Ils sont menés avec l'aide d'escortes
militaires pour assurer la sécurité de tous les participants. Dans la phase
préparatoire, le Représentant personnel définit clairement la zone dans
laquelle il souhaite que l'exercice de suivi se déroule. Il choisit les
emplacements qui offrent l'occasion d'évaluer la situation.
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Relations
Allemagne-Turquie
«L'Allemagne va retirer ses forces de la base
aérienne d'Incirlik au Sud de la Turquie en raison des restrictions imposées
aux députés allemands voulant visiter les troupes», a déclaré le ministre allemand des Affaires étrangères
Sigmar Gabriel.
Cette déclaration est venue suite à la
réunion lundi avec son homologue turc, Mevlut Cavusoglu. La discussion portait
sur le refus de la visite d’élus allemands à Incirlik et sur les tensions
diplomatiques entre les deux alliés de l'OTAN.
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ICG
Le groupe de réflexion, Groupe Crises Internationales (ICG),
qui s'efforce de prévenir les conflits, et qui a fondé son
rapport sur les résultats des analystes, en parlant aux résidents et aux relevés
des observateurs sur le terrain, a publié
un rapport intitulé «Les nuages de guerre du Haut-Karabakh». On y lit notamment :
«Les anciennes républiques soviétiques
d'Arménie et d'Azerbaïdjan se sont rapprochées de la guerre concernant la
région du Haut-Karabakh depuis le cessez-le-feu négocié il y a plus de 20 ans.
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Etats-Unis
La
Chambre des Représentants des États-Unis a
condamné à l'unanimité (397-0) la Turquie, critiquant les brutalités du 16 mai
commises par les gardes du corps d’Erdoğan sur des manifestants pacifiques à
Washington DC.
«La résolution H.Res.354 représente une
position puissante contre les tentatives d'Ankara d'exporter sa violence et son
intolérance vers les rivages de l'Amérique.
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Russie
«Le conflit arménien-azerbaïdjanais du
Haut-Karabakh ne peut être résolu que par voie de négociations. Il n'y a pas
d'autre moyen que les négociations»,
a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergei Lavrov.
Lavrov a souligné que malgré une série
de principes déjà élaborés au cours des pourparlers, il faut s'entendre sur un
certain nombre de points très complexes couvrant des problèmes très sensibles.
"Mais nous n'arrêtons pas de faire de
notre mieux. Comme vous le savez, la Russie avec les États-Unis et la France,
est coprésidente du Groupe Minsk de l'OSCE, dans le cadre duquel nous
rencontrons régulièrement les parties en conflit", a-t-il précisé.
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Turquie
«Le groupe de Minsk de l'OSCE n'a pas pu
résoudre le conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabakh. Leur activité sur
la résolution du conflit est inefficace.
Les pays coprésidents du groupe OSCE Minsk
sont membres du Conseil de sécurité de l'ONU. Aussi, quand un de ces pays
présente une solution pour le règlement du conflit, l'autre met son veto. C'est
le principal obstacle à la résolution des conflits", a déclaré le président Recep Tayyip Erdoğan.
(…)
Le porte-parole du ministère turc des
Affaires étrangères, Hüseyin Müftüoğlu,
a critiqué l’adoption de la Résolution H.Res.354 par la Chambre des
Représentants des États-Unis.
"Les mesures prises par les pouvoirs
législatifs des États-Unis pour fausser et politiser la question ne sont pas
constructives. la résolution était contre l'esprit d'alliance et de partenariat
entre la Turquie et les États-Unis.»
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, du Minist AE Arménie, et de l’OSCE