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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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En
visite en Grèce, le chef de la diplomatie arménienne a répété ce qu’il avait
déclaré devant le Conseil ministériel de l’OSCE, quelques jours auparavant.
Devant un auditoire composé de hauts-fonctionnaires grecs, il ne pouvait
omettre de faire le point des relations arméno-turques, d’autant que le
président Erdoğan s’était rendu en Grèce aux mêmes dates que le Conseil
ministériel de l’OSCE.
Visite
historique s’il en faut, puisque c’est la première visite d'un chef d'État turc
en 65 ans. Avec dans son escarcelle nombre de sujets épineux : - les
désaccords territoriaux ; - la coopération énergétique ; - la question migratoire ; - le dossier
de réunification de Chypre ; la question des ressortissants turcs (dont
certains officiers de l'armée) venus demander l'asile en Grèce ; - et
cerise sur le gâteau, une révision du Traité de Lausanne sur les frontières de
la Turquie !
1- Ce n’est pas aujourd’hui,
ni même demain, que les protocoles arméno-turcs seront ratifiés par Ankara car
la condition préalable n’est pas réalisée. Condition
que la Turquie avait ajoutée après avoir signé le document en 2009 à
Zurich en présence de hauts dirigeants occidentaux ; laquelle condition stipule
que des progrès doivent être réalisés dans le règlement du conflit du
Haut-Karabakh, sur la base de l'intégrité territoriale de l'Azerbaïdjan et à la
lumière des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies. Et
non sur les propositions des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. C'est-à-dire
un exact copier/coller des exigences de Bakou.
2-
Quant au contentieux séculaire sur les massacres de
1915, la Turquie, fidèle à sa politique négationniste, s’est appuyée cette
fois-ci, non sur les propos d’Ilham Aliev mais sur ceux de la Cour européenne
de droits de l’homme, mettant en avant que : «les événements de 1915
font l'objet d'un débat légitime dans le cadre de la liberté d'expression». C'est-à-dire un
jugement sur la forme et non sur le fond.
Elle a bon dos la liberté d’expression
dans un pays aussi «démocratique» que la Turquie, qui compte le plus fort taux
de prisonniers politiques pour délit d’opinion, et quand de plus une loi
(20/07/2017) interdit de prononcer les mots «génocide arménien» «Kurdistan» ou
«régions kurdes» dans l’enceinte du parlement turc !
Après
le coup d’Etat manqué de Juillet 2016, les multiples tours de vis envers les
opposants de tout poil ou supposés terroristes, et les très récemment échanges
verbaux musclés avec Israël, on est bien loin de la notion de «zéro problème avec les
voisins» prônée par l’ex-premier ministre Ahmet Davutoğlu,
remercié au printemps 2016 car un peu trop diplomate.
Sur
le plan économique, son alliance avec l’Azerbaïdjan la satisfait pleinement.
Les milliards investis par Bakou, les achats militaires et la mise en œuvre des
gazoducs et autres oléoducs lui assurent un revenu non négligeable. La récente mise
en service de la ligne ferroviaire Bakou-Tbilissi-Kars ne peut que la conforter
dans ses choix car elle permettra dans un futur proche, avec un raccord
approprié, de faciliter les échanges avec la Russie.
Sur le plan diplomatique, son
rapprochement avec Moscou lui apporte une aide précieuse pour compenser le
sérieux refroidissement avec l’Union européenne, avec laquelle les négociations
l’adhésion sont non seulement gelées mais remises en question.
La
Turquie n’a que faire de l’Arménie, aussi, elle n’a absolument pas besoin de
lever le blocus, pas plus qu’elle ressent la nécessité de normaliser ses
relations avec l’Arménie.
Traductions – revue de presse
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Relations
arméno-turques
«Les
commentaires du ministère turc des Affaires étrangères du 14 décembre
concernant les relations arméno-turques sont un autre exemple flagrant de
distorsion de la lettre et de l'esprit des Protocoles de Zurich de 2009», a indiqué le ministère
arménien des Affaires étrangères dans un communiqué.
"Notre
position sur l'initiative du président Sarkissian de normaliser les relations
avec la Turquie a été exprimée dans l'approche bien connue pour normaliser les
relations sans conditions préalables. Sur la base de cette compréhension
commune avec la partie turque, nous avons lancé le processus de négociation et
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Relations
Arménie-France
«Le président français Emmanuel Macron se
rendra en Arménie en octobre 2018, pour participer au 17e Sommet de la
Francophonie. Cela offrira également une grande opportunité pour une visite
bilatérale afin de renforcer les liens entre la France et l'Arménie,» a déclaré l’ambassadeur extraordinaire et
plénipotentiaire de la France en Arménie, Jonathan
Lacôte, lors d'une conférence de presse mardi ; et de
poursuivre :
«2018 sera plein d'événements pour l'Arménie,
ce qui sera également important pour
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Relations
Arménie-Grèce
Le ministre des Affaires étrangères de
l'Arménie, Edouard Nalbandian, qui
était en déplacement officiel en Grèce a pris la parole au ministère des
Affaires étrangères à Athènes, et a fait le point sur le conflit du
Karabakh.
«Le refus de l'Azerbaïdjan d'honorer les
accords antérieurs remet sérieusement en question la crédibilité de Bakou en
tant que partenaire de négociation dans la résolution du conflit du Haut-Karabakh.
La déclaration des coprésidents du Groupe de
Minsk de l'OSCE a fait référence au Sommet de Genève du 16 octobre qui s'est
déroulé après environ seize mois d'intervalle avec les réunions au plus haut
niveau. Pour la première fois
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Chypre
Le président chypriote NiKos Anastasiades a exprimé la fierté
du pays pour la contribution de la communauté arménienne à la vie politique,
sociale et économique de l'île.
Anastasiades, qui s'adressait à un
événement en l'honneur des Arméniens de Chypre, a rappelé que les deux peuples
ont été victimes historiquement du même agresseur, indiquant qu'ils n'ont pas
abandonné mais se sont battus et continuent à se battre pour le grand principe
de justice et s'imposer sur la scène internationale.
"C'est pourquoi Chypre a
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Azerbaïdjan
"Nous avons récemment vu la déception de
l'Arménie vis-à-vis de la Russie et son regard tourné vers l'Occident", a déclaré le député Asim Mollazadah.
"L'Ouest officiel accuse même Moscou de
deux poids deux mesures en raison de la vente d'armes à l'Azerbaïdjan.
L’inclination de l'Arménie envers l'Occident
n'est qu'un jeu politique. Les Arméniens se tournent vers l'Europe avec la
permission de la Russie et pour ses intérêts, l'Arménie est en quelque sorte le
représentant de la Russie dans le programme du partenariat oriental, ce qui
signifie que la Russie peut avoir un impact négatif sur tous les processus du
programme.
Par de tels jeux de coulisses, la Russie
essaie de prouver au public international que l'Arménie poursuit une politique
indépendante et qu'elle est donc incapable d'exercer une pression sur Erevan
dans la résolution du conflit du Haut-Karabakh,»
a-t-il ajouté.
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Turquie
"Malgré
la position négative de l'Arménie sur les Protocoles, la Turquie est attachée
aux clauses primaires des Protocoles sur la normalisation des relations
bilatérales et à l'établissement de relations diplomatiques.. Ces protocoles
sont toujours à l'ordre du jour de la Commission des Affaires étrangères de la
Grande Assemblée nationale turque. Pour leur ratification, il est essentiel
qu'une atmosphère politique favorable et la paix dans le Caucase du Sud soient
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CEDH
La Grande Chambre de la Cour européenne des Droits de l'Homme,
composée de 17 juges, s'est prononcée sur deux affaires liées au conflit du Haut-Karabakh.
Dans son arrêt du mardi 12 décembre
dans l'affaire Sargsyan vs. Azerbaïdjan, la CEDH s'est prononcée sur la
question de la juste satisfaction. Elle a conclu, à l'unanimité, que le
gouvernement azerbaïdjanais devait verser au requérant 5.000 euros pour dommage
matériel et moral et 30.000 euros pour frais et dépens.
L'affaire concernait un réfugié
arménien qui, après avoir été contraint de fuir son domicile dans la région de Chaoumian
en Azerbaïdjan en 1992 pendant le conflit du Karabakh, s'était vu refuser le
droit de retourner dans son village et jouir de sa propriété.
De même, dans l'affaire des Chiragov vs.
Arménie, le tribunal a jugé que le gouvernement arménien devait verser 5.000
euros au titre du préjudice matériel et moral à chacun des requérants et 28.642
livres sterling (30.000€) pour frais et dépens.
L'affaire concernait les plaintes de
six réfugiés azerbaïdjanais selon lesquelles ils n'avaient pas pu regagner
leurs maisons et leurs biens dans le district de Latchine, en Azerbaïdjan, d'où
ils avaient été contraints de fuir en 1992 pendant le conflit du Haut-Karabakh.
En conclusion, le tribunal a souligné
la responsabilité de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan, en leur demandant de
trouver une solution au conflit du Karabakh.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et du Minist AE Arménie