***
Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
***
Le
communiqué des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE ne nous apprend rien
de nouveau, si ce n’est que les discussions se poursuivent. Notamment, on ne se
sait toujours pas si l’équipe du Représentant personnel du Président en
exercice de l'OSCE, chargé d’assurer le suivi du cessez-le-feu sur la frontière
arméno-azérie et à la ligne de contact entre l’Artsakh et l’Azerbaïdjan sera
renforcée ou pas, même si le principe a été acté lors de la rencontre des
ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaidjanais le mois dernier à
Cracovie.
Mais
là aussi, ce n’est pas une surprise. Tout ce qui peut empêcher l’Azerbaïdjan
d’œuvrer à sa guise à la ligne de front est retardé au maximum, voire
écarté : - Surveillance automatique ou humaine fournie par l’OSCE, - enquête OSCE
sur qui a ouvert le feu en premier, - déplacement en dernière minute des
observateurs OSCE pour des motifs fallacieux, - tergiverser pour ne pas mettre
en œuvre des décisions collectives, - bloquer toute augmentation du budget
alloué par l’OSCE au conflit du Karabakh, si besoin par la menace d’un veto sur
le budget global de l’Organisation.
C’est
pourquoi, on ne trouve aucune déclaration précise d’Ilham Aliev ou d’Elmar
Mammadiarov suite à la vite des coprésidents le 7 février à Bakou, tout au plus
un communiqué très laconique. Seule est mise en avant la partie des déclarations
comportant les termes «intégrité territoriale» ou «souveraineté nationale».
Dans
ces conditions, on comprend la réticence de l’Arménie, et encore plus celle de
l’Artsakh, d’accepter la proposition de l’Azerbaïdjan sur la mise en œuvre
d’une solution par étape. Avec une première étape qui consiste à restituer les
districts entourant le Haut-Karabakh, une seconde avec le retour d’un million
d’Azéris, voire plus, dans ces territoires, et seulement après, c'est-à-dire
une douzaine d’années plus tard, déterminer le statut juridique définitif du
Haut-Karabakh par le biais d'une expression juridiquement contraignante d’un
referendum, sachant que dans l’esprit des dirigeants azéris le terme
autodétermination signifie au mieux une «très grande autonomie» mais au grand
jamais l’ «indépendance». C’est d’ailleurs ce que répète le potentat à longueur
de discours, qu’il «ne permettra jamais l’existence d’un second état arménien».
Il
a raison. C’est vrai, pourquoi créer un second état arménien, alors qu’il
suffit d’agrandir l’existant ?
Cela
fait 30 ans que le Haut-Karabakh a effectivement commencé à manifester sa
volonté de quitter le giron azerbaidjanais conformément à la loi soviétique en
vigueur, bien que depuis plusieurs décennies déjà il demandait son rattachement
à la RSS d’Arménie.
Aux
termes de la loi soviétique 3 avril 1990, outre les républiques de l'Union et
les entités autonomes, les groupes nationaux constituant une population dense
dans certaines zones particulières avaient également le droit de décider en
toute indépendance s'ils souhaitaient rester au sein de l'URSS ainsi que de
définir leur statut politique futur.
Le
10 décembre 1991, en présence d'observateurs internationaux, les participants
du référendum votèrent en faveur de l'indépendance de la République du
Haut-Karabagh à 99,89 %. Ainsi, la RHK ne quitta pas seulement l'Azerbaïdjan,
mais aussi l'URSS.
Il
serait peut-être temps de dire clairement à l’Azerbaïdjan que la situation de
2018 n’est plus celle des temps de guerre 1994-95 et que les décisions de
l’époque n’ont plus cours. Que ces sont les trois pays coprésidents du groupe
de Minsk de l’OSCE, et eux seuls, qui pilotent les négociations de paix et non
plus le Conseil de sécurité de l’ONU ou tout autre organisme international.
Traductions – revue de presse
***
OSCE
Communiqué
des coprésidents :
«Les
coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE (Igor Popov de la Fédération de
Russie, Stéphane Visconti de la France et Andrew Schofer des États-Unis
d'Amérique), ainsi que le Représentant personnel du Président en exercice de
l'OSCE, Andrzej Kasprzyk, ont rencontré le Président Ilham Aliev à Bakou le 7
février et le Président Serge Sarkissian à Erevan le 9 février. Dans les deux
capitales, ils ont également tenu des consultations avec les ministres des Affaires
étrangères respectifs. Les coprésidents se sont également rendus au
Haut-Karabakh du 9 au 11 février pour rencontrer des autorités de facto et se
sont rendus dans des endroits précis dans les districts de Zangelan, Kubatly,
Aghdam, Lachine et Kelbadjar.
Les
coprésidents ont souligné l'importance de respecter, de bonne foi, tous les
engagements pris lors du sommet d'octobre 2017 à Genève et lors des précédents
sommets, en particulier à Vienne et à Saint-Pétersbourg.
Les
coprésidents ont exprimé leur profonde préoccupation au sujet de la récente
perte de vie sur la ligne de contact. Les coprésidents appellent les parties à
prendre des mesures supplémentaires pour réduire les tensions, comme convenu à
Genève, et à respecter le cessez-le-feu. Les coprésidents appellent également
les parties à s'abstenir de déclarations incendiaires et d'actions
provocatrices.
Les
coprésidents réitèrent leur engagement à aider les parties à trouver une
solution pacifique au conflit fondée sur les principes fondamentaux de l’accord
d'Helsinki, notamment le non-recours à la force, l'intégrité territoriale et
l'égalité des droits et de l'autodétermination des peuples.
Les
coprésidents se sont félicités de l'intention exprimée par les parties de
poursuivre les négociations intensives en tenant compte de la période
électorale en cours.»
***
Arménie
"L'Azerbaïdjan ne semble pas disposé à
résoudre le problème. Aussi, je ne vois pas de perspectives pour résoudre le
conflit du Karabakh", a déclaré le
président Serge Sarkissian lors
d'une conférence de presse conjointe avec son homologue bulgare Rumen Radev.
Au préalable, les deux présidents avaient
discuté d'un large éventail de questions sur l'agenda bilatéral et mondial.
«Les
actions de l'Azerbaïdjan ont conduit au fait que nous ne pouvons désormais
parler que de nombreuses occasions manquées, qu'il s'agisse ou non d'élections
dans le pays.
Le conflit du Karabakh ne peut
***
Artsakh
Une interview du ministre de la
Défense de l'Artsakh et commandant de l'armée de défense, le lieutenant-général
Levon Mnatsaganian.
Q. Un suivi
régulier de l'OSCE a eu lieu à la ligne de contact entre les forces armées de
l'Artsakh et l'Azerbaïdjan. La surveillance elle-même s’est passée sans
incident, mais peu de temps après, un soldat d'Artsakh a été tué par un tir
azerbaïdjanais. Comment évaluez-vous généralement la situation à la ligne de
contact ?
R. Cela peut être décrit
comme une situation de ni guerre, ni paix, ni stabilité, ni tension. C'était la
situation en 2017, et elle se poursuit également à l'heure actuelle. En effet,
le
***
Union
européenne
«La Turquie doit s'engager sans équivoque
dans les relations de bon voisinage et éviter toute source de friction, de
menace ou d'action dirigée contre les États membres, qui nuisent aux relations
de bon voisinage et au règlement pacifique des différends," a fait savoir Mina
Andreeva, porte-parole en chef adjointe de la Commission européenne. Et
d’ajouter :
"L’UE insiste sur la nécessité de
respecter la souveraineté des États membres sur leur mer et dans leur espace
aérien territoriaux.»
***
Russie
«Les
commentaires du président azerbaïdjanais Ilham Aliev selon lesquels Erevan est
«un territoire historiquement azerbaïdjanais» sont intéressants non seulement
parce qu'ils sont complètement absurdes d'un point de vue scientifique. Le plus
intéressant, c'est que cette historiographie marginale et cette mythologie
mènent parfois à de véritables guerres, et il y en a beaucoup dans l'histoire,» indique le journal
russe Vzglyad.
Le jeudi 8 février, le président Aliev
a proféré des menaces contre l'Arménie, affirmant que :
***
**
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, et de Trend