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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Depuis
le début de l’année, que ce soit le président Serge Sarkissian, ou son ministre
des Affaires étrangères Edouard Nalbandian, ils apportent des explications
détaillées aux parlementaires, aux responsables politiques européens et au sein
des organismes internationaux sur les relations entre l’Arménie et ses deux
voisins.
Force
est de constater que leurs interlocuteurs prennent rarement position, se
contentant de rappeler les normes internationales et de s’en remettre aux
coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. Il faut dire qu’il est difficile de
les convaincre, avec des militaires arméniens stationnés dans la zone tampon entre
le Haut-Karabakh proprement dit et la ligne de contact avec l’Azerbaïdjan.
Cette
zone tampon, composée de sept districts, est en fait une zone quasi-inhabitée mais
qui assure la sécurité des Karabakhis, même si certains villages sont très proches
de la ligne de front. Si elle n’existait pas, les militaires azéris auraient
vite fait de bombarder et d’envahir le Haut-Karabakh, forçant les Arméniens à
l’exil, ou pire encore. Les événements d’Avril 2016 ont montré de quoi ils sont
capables.
Dans
une négociation, il faut avoir des éléments solides pour discuter et/ou faire
des compromis. Or restituer la zone tampon sans contrepartie serait totalement
contre-productif et condamnerait l’existence d’un Haut-Karabakh libre. C’est
pourtant ce que propose Bakou pour commencer réellement les négociations de
paix. Leur proposition est simple : revenir purement et simplement à la
situation d’avant-guerre en changeant légèrement le statut du Haut-Karabakh, qui
deviendrait «République automne du Haut-Karabakh» - comme pour le Nakhitchevan,
et non plus «Région autonome du Haut-Karabakh».
Et
que pensez-vous que fera le million d’Azerbaidjanais une fois revenu dans ses
foyers, alors qu’ils ont été nourris pendant des années de racisme et de haine
anti-arménienne ? Qui défendra les Karabakhis contre des revanchards
assoiffés de vengeance ? Des forces internationales de paix, répondent les
coprésidents. En pratique, c’est très peu probable, car qui va fournir ces
forces ?
Certainement
pas les Etats-Unis qui essaient de se retirer de tous les points chauds du
monde. Pas plus la France dont le budget militaire supporte difficilement les
missions à l’étranger et qui a un fort besoin de renouveler ses équipements
plus que se trouver sur de nouveaux théâtres. L’Union européenne qui déjà n’existe
pas sur le plan politique et encore moins sur le plan militaire, et qui éprouve
les pires difficultés à assister même financièrement ses membres qui combattent
Daech. Créer une force internationale type casque bleu, sous l’égide de l’ONU, c’est
trop demander à une organisation dont les décisions sont rarement appliquées,
le Moyen-Orient en sait quelque chose. N’oublions pas qu’elle a déjà en charge
le règlement du conflit chypriote, casse-tête qu’elle essaie de régler depuis
1974. Quant à l’OTAN, elle a d’autres chats à fouetter, à commencer par sortir
du guêpier inextricable : l’Afghanistan, en plus du Kossovo. Et je laisse
de côté le ‘foutoir’ syrien qui attire à lui tous les regards sinon toutes les
attentions. Restent dans la région la Turquie, mal placée en ce qui concerne
les Arméniens et l’Iran, bête noire des Occidentaux.
Un
seul ‘grand’ n’a pas encore été cité. La fédération de Russie qui surveille et
tire les ficelles dans tous les pays de l’Eurasie (ex-URSS) ; Et quand
l’occasion lui en est donnée, comme actuellement, n’hésite pas à s’aventurer
dans les pays de l’Est-méditerranéen. Ce n’est vraiment pas le moment pour Moscou
de prendre fait et cause pour l’une ou l’autre des parties. Sa dernière
expérience du genre, le conflit du Donbass, lui a laissé un goût amer et des
sanctions dont il se serait bien passé.
Traductions – revue de presse
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Edouard
Nalbandian à Strasbourg
Le ministre arménien des Affaires
étrangères Edouard Nalbandian, s'est
adressé à la commission des Affaires étrangères du Parlement européen.
Extraits :
«Le processus de normalisation avec la
Turquie aurait pu créer de nouvelles opportunités pour nos deux nations et la
région dans son ensemble.
()… L'Arménie n'a ménagé aucun effort pour le
voir réussir. La Turquie a manqué une chance historique de réconciliation.
L'Arménie ne recourt pas au langage des conditions préalables, mais nous
n'accepterons jamais
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Arménie
Le 22 février, le ministre des
Affaires étrangères Edouard Nalbandian
a reçu Toivo Klaar, représentant
spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie.
Les interlocuteurs ont abordé des
questions liées aux relations Arménie-UE, ont échangé des vues sur le processus
de ratification de l'accord de partenariat global et renforcé.
Le représentant spécial de l'UE a
informé le ministre sur
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Pays-Bas
Les députés hollandais ont voté
massivement jeudi en faveur de la reconnaissance des massacres de 1915 en
Arménie en tant que génocide.
"La motion est acceptée", a annoncé la présidente du Parlement, Khadija Arib, après que la chambre
basse eut voté par 142 voix pour et 3 contre, en faveur de la proposition de
loi.
Les trois députés de DENK (d'origine turque)
étaient les seuls opposants au projet.
La deuxième motion demande au cabinet «d'envoyer un représentant à Erevan le 24
avril pour la commémoration du génocide arménien puis une fois tous les cinq
ans.»
Malgré le vote, la ministre des
Affaires étrangères par intérim, Sigrid
Kaag, a déclaré que le gouvernement néerlandais ne suivrait pas l'exemple
du Parlement, avançant que "le Cabinet
continuera à faire preuve de retenue"
sur une question politiquement chargée.
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Turquie
La Turquie a immédiatement condamné la
motion du parlement néerlandais reconnaissant le génocide arménien.
"Nous condamnons fermement la décision
de la Chambre des représentants des Pays-Bas de reconnaître aujourd'hui les
événements de 1915 comme un" génocide",
a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères,
Mevlüt
Çavuşoğlu, dans
un communiqué, et d’ajouter :
«La décision du Parlement néerlandais est
"sans fondement". Elle n'a pas sa place dans l'histoire ou la
justice. Par conséquent,
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Azerbaïdjan
En réponse à la déclaration d’Edouard
Nalbandian, le porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères
Hikmat Hajiyev a déclaré :
"Il n'est pas surprenant que le
ministère arménien des Affaires étrangères ait fait appel à des contes de fées,
car l'Arménie construit sa propre réalité sur la base de contes mythiques, et
l'illogisme revendiqué par l'Arménie ne peut s'expliquer que par
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OSCE
Kristian
Vigenin a annoncé sa démission
lors de la présentation de son rapport lors de la session d'hiver de
l'Assemblée parlementaire de l’OSCE à Vienne le 22 février.
M. Vigenin a indiqué qu'il a appelé
George Tsereteli, le Président de l’AP-OSCE, pour lui signifier sa démission de
son poste de Représentant spécial de l’OSCE pour le Sud-Caucase, afin de se
consacrer entièrement au poste de Rapporteur de la Commission général des Affaires
politiques et de la sécurité.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Hurriyet, et du Minist AE Arménie