***
Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
***
La
rencontre pourrait se résumer par un : «Je t’aime moi non plus».
On
est bien loin des mamours des premières années de négociation où les chapitres
s’ouvraient par paquet - une douzaine en quatre ans, et depuis 2010 à peine
quatre. Il est clair que les trente-cinq chapitres nécessaires pour une
adhésion pleine et entière ne seront jamais atteints.
Croire
pour autant que tout est arrêté, serait entièrement faux. En plus des 11,5
milliards versés jusqu’à présent, l’UE continue de verser des subventions, même
pour des chapitres qui ne sont pas encore ouverts ! Hélas, Bruxelles a
besoin d’Ankara. Il faut dire qu’Erdoğan dispose encore de moyens de pression,
à commencer par le robinet des migrants vers l’Europe. Quant aux Etats-Unis, la
Turquie faisant toujours partie de l’OTAN, joue avec mise à disposition de sa
base d’Inçirlik aux avions de la coalition.
Toutefois,
le vent a tourné en juillet 2016 lors du coup d’état manqué. De très nombreux
militaires, fonctionnaires, journalistes et opposants de tous poils ont été
renvoyés, démis de leur fonction voire pour les moins chanceux, emprisonnés,
sous des prétextes fallacieux. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, sous
le label «lutte contre le terrorisme» le sultan des temps modernes s’en est
pris aux Kurdes, qu’ils soient PKK, PYD ou tout simplement habitant du Rojava.
Le «terrorisme» et/ou le «gulenisme» ont bon dos et servent d’épouvantail au
parti islamiste au pouvoir, l’AKP.
Non
content de rouler les Européens dans la farine, lesquels le veulent bien, le
leader turc s'énerve et s'impatiente. Il exige la libéralisation des visas de
court séjour pour les ressortissants turcs, la reprise des négociations
d’adhésion, ainsi qu’une tranche supplémentaire de trois milliards d'euros pour
retenir les réfugiés syriens sur le sol turc.
Il
sait très bien que s’il continue sa politique, son pays n'aura aucune chance
d’adhérer à l’UE. Il serait peut-être temps que l'Union européenne sorte du
langage aseptisé qui est le sien avec la Turquie depuis un certain temps, faute
de quoi Erdoğan partitionnera la Syrie comme bon lui semble, chassant les
Kurdes de «sa» zone tampon. Kurdes qui sont devenus les dindons de la farce.
Traductions – revue de presse
***
Rencontre
UE-Turquie
«Nous considérons ce sommet comme une
opportunité importante de faire avancer nos relations. La Turquie attend une
approche positive et constructive similaire de la part de l'UE", a déclaré le ministre turc chargé des Affaires
européennes, Omer Celik.
L'Union européenne s'inquiète sur
l'adhésion du président R.T Erdoğan à la primauté du droit dans son pays et de
ses actions en Syrie et en Méditerranée orientale, mais continuera d'offrir son
soutien aux réfugiés syriens.
"J'ai des sentiments partagés à propos
de ce sommet de Varna parce que les divergences entre l'UE et la Turquie sont
***
Turquie
La prochaine rencontre du président
Recep Tayyip Erdoğan avec le président russe Vladimir Poutine portera, entre
autres, sur le conflit du Haut-Karabakh et les projets énergétiques. Ces
questions seront les deuxièmes priorités de l'agenda des deux dirigeants, selon
le directeur Centre de recherche stratégique du Caucase, basé à Ankara, le
professeur Hasan Oktay. il s'attend
toutefois à ce que les discussions soient davantage axées sur les questions de
coopération bilatérale.
Il a également abordé les relations
entre l'Arménie et la Turquie, et le blocage dans le processus après
l'annulation des protocoles de Zurich 2009. Selon ses propres termes, la
frontière interétatique fermée ne peut s'ouvrir qu'en cas d’un rôle actif de la
Russie.
"L'ouverture de la frontière
arméno-turque ne peut être discutée que par la médiation de la Russie. Si les
relations turco-russes étaient mauvaises, la Russie n'aurait pas agi en tant
que médiateur entre la Turquie et l'Arménie. Si les frontières interétatiques
s'étaient ouvertes dans une telle situation, la Russie aurait perdu son rôle
prédominant dans le Caucase.
()… Les processus de collaboration qui se
déroulent au Moyen-Orient entre la Russie et la Turquie peuvent être un modèle
pour la solution des problèmes dans le Caucase. La solution du problème du
Haut-Karabakh doit être la première étape. Si ce problème est réglé, les autres
problèmes dans la région seront plus faciles à résoudre. Le dialogue en cours
dans le cadre du processus de Sotchi peut motiver la Russie, la Turquie et
l'Iran à coopérer dans le Caucase. La Russie, la Turquie et l'Iran sont des acteurs
importants dans le Caucase", a
ajouté le chercheur turc.
***
Arménie
S'exprimant à la télévision publique
d'Arménie, le chef d'état-major des forces arméniennes, Movses Hagopian, a assuré que les militaires sont prêts en cas de
reprise de la guerre.
"L'adversaire [l'Azerbaïdjan] réalise
parfaitement cela. Et c'est la garantie principale de la non-reprise de la
guerre.
Nous sommes toujours obligés d'avoir une
armée forte. La région où vit le peuple arménien est complexe, pleine de contradictions.
Et nous avons conclu de notre histoire que la cause de tous les malheurs est [le
fait de] n'avoir pas d'armée.
()… En tant que militaire, je n'élimine
jamais le fait que l’ennemi peut attaquer à tout moment. Mais le rapport des
forces [armées] est tel que l'adversaire ne peut accomplir totalement aucune
tâche [militaire]. Du point de vue militaire, nous sommes aujourd'hui dans une
situation favorable.
Le programme septennal de modernisation des
forces armées arméniennes est un document assez complet et qui a pour objectif
la planification à long terme et l'assurance de la sécurité du pays et du
Haut-Karabakh contre l'agression extérieure.
Nous allons mener à bien ce qui empêchera la
reprise de la guerre en s’appuyant sur des mesures de retenue. Deuxièmement, si
nous pensons que l'adversaire va reprendre la guerre, nous allons frapper de
telles frappes qu'il sera incapable de passer à l'offensive d'une manière
organisée.
Même si le facteur humain existera toujours,
il renforcera technologiquement la sécurité de la frontière.
Notre objectif est d'assurer la vie et la
sécurité de nos soldats en introduisant des moyens techniques qui sont plus
fiables et donnent de bons résultats",
a-t-il ajouté.
***
OSCE
Un rapport a été publié sur le travail
accompli par le Bureau du Représentant personnel du Président de l'OSCE. Il en
ressort que :
Tout au long de l'année 2017, le
Représentant personnel du Président de l'OSCE, Andrzej Kasprzyk, et son équipe ont mené des exercices de suivi
liés au conflit arméno-azerbaïdjanais du Haut-Karabakh, en continuant
d'examiner la situation sur le terrain.
Le Bureau a joué un rôle actif en
aidant le Président en exercice et les coprésidents du Groupe de Minsk à faire
avancer le processus de paix, à réagir rapidement à toute flambée de violence
et à informer des développements sur le terrain. L'ambassadeur Kasprzyk a
continué de chercher des occasions de promouvoir de nouvelles mesures de
confiance avec le consentement des parties.
Avec le soutien des parties,
l'ambassadeur Kasprzyk et son équipe ont mené vingt-quatre exercices de
surveillance - six à la frontière arméno-azerbaïdjanaise et dix-huit sur la
ligne de contact. Ces activités ont également permis aux représentants du
Groupe de planification de haut niveau de visiter la région à quatre reprises.
***
Etats-Unis
Le président Donald Trump a signé le projet
de loi concernant les subventions aux
pays étrangers d’un montant total de 1,3 milliards de dollars le vendredi
23 mars.
On notera que si la Géorgie voisine
recevra plus de 105 millions de dollars, l'Ukraine 421 millions, aucun montant n’est
précisé pour l'Arménie.
Selon le document, les fonds alloués
et mis à la disposition des pays du partenariat oriental sont destinés à
promouvoir la mise en œuvre des accords d'association et des accords
commerciaux avec l'Union européenne et à réduire leur vulnérabilité aux
pressions économiques et politiques extérieures de la Fédération de Russie.
On notera toutefois que les dépenses
d'aide étrangère des États-Unis en Arménie ont augmenté ces dernières années,
atteignant près de 23 millions de dollars en 2017. L'USAID a dépensé 1,1
milliard de dollars en Arménie depuis son indépendance et gère actuellement un
portefeuille évalué à 70 millions de dollars.
***
Russie
Le vice-président de la Commission de
la Douma d'Etat pour les questions de défense et de sécurité, Viktor Vodolatsky, a déclaré :
"La Russie doit examiner tous les
documents existants sur l'approvisionnement en armes.
Par la suite, nous [la Russie] ne signerons
plus de contrats qui peuvent causer des dommages - et pourquoi pas, à la Russie
elle-même. En attendant, ces armes [russes] sont
***
**
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Hurriyet, ainsi que de l’Union européenne.