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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Il
n’y a rien de nouveaux chez le voisin, riverain de la mer Caspienne, Ilham
Aliev & Co.
Alors
que d’un côté les dirigeants azéris déclarent à qui veut bien les entendre,
c'est-à-dire la communauté internationale et plus particulièrement les
coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, qu’ils privilégient les négociations
pacifiques en vue de trouver un terrain d’entente, voire un début d’accord,
avec l’Arménie sur le conflit du Karabakh,
de
l’autre ils négocient avec Moscou des achats massifs d’armements (5 milliards
$), entrainent leur armée pour un assaut sur le Karabakh (Cf. § Zakir
Hasanov), le tout enrobé d’invectives, proférées par l’aboyeur officiel
Hikmet
Hajiyev.
Partant
du constat que le premier ministre Nigol Pachinian n’est pas issu du
Haut-Karabakh comme l’étaient ses trois prédécesseurs, le clan Aliev a vu là
une opportunité de relancer les négociations sur de nouvelles bases, entendez
par là : récupérer quelques districts, le tout sans rien lâcher sur le
devenir du Haut-Karabakh.
Mauvais
calcul. Si sur le plan intérieur il y a de nombreux changements en Arménie, sur
le plan extérieur les changements sont infimes et les rencontres
Arménie-Azerbaïdjan sous l’égide des coprésidents sont toujours au point mort,
pire l’Arménie demande la présence des représentants du Haut-Karabakh à la
table des négociations.
En
fait les choses ont commencé à se détériorer pour Bakou lorsque les médiateurs
ont fait leurs propositions lors du Sommet de l’OSCE à Madrid en novembre 2007.
On
trouvait notamment la proposition suivante : «Un statut pour le
Haut-Karabakh en prévoyant des garanties pour la sécurité et
l'auto-gouvernance. Une détermination dans le futur du statut juridique
définitif du Haut-Karabakh par le biais d'une expression juridiquement
contraignante d’un referendum».
Et
comme cela ne suffisait pas, la proposition s’est transformée en principe de
base : «égalité des droits et autodétermination des peuples».
Avec
ce distinguo que dans le dictionnaire azerbaidjanais le terme «droit à l’autodétermination des
peuples» signifie «droit à une grande autonomie», au mieux «droit
à une république autonome», mais certainement pas «droit à l’indépendance».
Sachant
que même en injectant quelques dizaines de milliers d’Azerbaidjanais parmi les
155.000 Arméniens du Haut-Karabakh, celui-ci leur échapperait officiellement et
juridiquement, le clan Aliev fait tout pour faire échec à ce projet.
Imaginons
que les Arméniens se retirent de la zone tampon (les 7 districts encerclant le
Haut-Karabakh). Près d’un million d’Azéris vont s’engouffrer dans la brèche. Qui
va aller vérifier que ce sont biens des anciens habitants qui regagnent leur
foyer ? Qui va protéger cette poignée d’Arméniens qui tient la dragée
haute à sa seigneurie Ilham et pour qui les terres arméniennes, Erevan compris,
sont en fait des terres azerbaidjanaises séculaires ? Dans les
propositions des médiateurs un referendum aura lieu dans un futur proche, 10
ans ? 15 ans ? Plus ? Qui va s’assurer que ce référendum se fera
conformément aux accords ? Qui peut garantir que Bakou respectera sa
signature, quand on voit déjà la manière avec laquelle il respecte ses
engagements pris lors des Sommets sous l’égide des coprésidents du groupe de Minsk
de l’OSCE ?
La
France ? Les Etats-Unis ? La Russie ? L’ONU ?
En
fait, le blocage des négociations ne vient pas du fait que les Arméniens ne
veulent pas se retirer des districts entourant le Haut-Karabakh, mais bien du
fait que Bakou considère que le Haut-Karabakh qui lui a été octroyé par
Staline, doit rester à jamais la propriété azerbaidjanaise.
Les
belles paroles dispensées par les médiateurs-coprésidents sont en fait de la
poudre aux yeux. Ni les uns, ni les autres ne feront rien pour modifier
l’équilibre précaire qui existe, et ce, tant que leurs affaires prospèreront.
Le jour où le potentat déclenchera une nouvelle guerre, alors peut-être
prendront-ils conscience que «tout le monde il n’est pas beau, tout le monde il n’est pas
gentil».
Traductions – revue de presse
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Arménie
«Des accords concrets, relatifs aux
investissements et aux programmes conjoints, ont été conclus lors de la visite
de la chancelière allemande Angela Merkel en Arménie. La partie arménienne fera
des offres concrètes dans ce sens,»
a déclaré la porte-parole par intérim du ministère des Affaires étrangères, Anna Naghdalian.
Parmi les autres sujets importants,
les questions liées à l'agenda Arménie-UE, notamment
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Artsakh
Le président de la République
d'Artsakh, Bako Sahakian, a
rencontré dimanche le président arménien Armen
Sarkissian, à Stepanakert.
Ils ont discuté de la coopération et
des moyens d'approfondir les liens entre les deux Etats arméniens.
Dans le cadre des festivités marquant le
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Azerbaïdjan
«L’Azerbaïdjan a acheté du matériel
technico-militaire d’une valeur de plus de 5 milliards de dollars à la Russie,» a déclaré le président Ilham Aliev à l’issue de son entretien avec son homologue russe Vladimir Poutine.
«Nous avons discuté de la poursuite de la
coopération dans le domaine technico-militaire; elle a déjà
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Russie
Les présidents Vladimir Poutine et Ilham Aliev se sont téléphoné.
Ils ont échangé leurs points de vue
sur des questions internationales et régionales et ont abordé le conflit du
Haut-Karabakh.
«La Russie a l'intention de continuer à
contribuer au règlement du conflit du Haut-Karabakh. En tant que
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Union européenne
Le Conseil européen des relations internationales (ECFR) a publié un
rapport sur les principales menaces sur l'UE.
Le personnel du centre d'analyse a
interrogé des représentants de l'establishment politique et des experts des 28
pays du bloc, et a analysé le contenu des médias européens et des documents
officiels du gouvernement.
Selon le rapport, les groupes
islamistes radicaux sont en tête du classement, suivis par la Russie et les
organisations criminelles transnationales, tandis que la Corée du Nord se
classe troisième position.
Les Européens pensent que dans un
avenir proche, les menaces des djihadistes, de la Russie et de la Corée du Nord
envers leurs pays, resteront pertinentes ; et que la Chine et la Turquie
seront ajoutées à la liste.
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Turquie
«La Turquie a besoin de systèmes de défense
antimissile S-400. L'accord a été conclu et les expéditions seront effectuées
dans les meilleurs délais,» a déclaré le
président Recep Tayyip Erdogan.
«La Turquie a également besoin des avions de
combat F-35. Nous sommes partenaires du projet, nous avons investi 900 millions
de dollars dans ce projet et continuerons à payer les traites.
La lutte contre le terrorisme semble être le
droit de toutes les nations sauf pour la Turquie. La Turquie ne peut accepter un
tel diktat», a-t-il ajouté.
(…)
«Le conflit du Haut-Karabakh doit être réglé
dans le cadre de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan. Ce problème doit être réglé équitablement. Je pense que nous
devons soutenir la résolution de cette question,»
a déclaré le président Recep Tayyip
Erdogan lors du 6ème Sommet du Conseil de coopération des Etats turcophones.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Hurriyet, ainsi que de l’Union européenne