***
Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
***
La
rencontre des ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaidjanais du
16 Janvier dernier à Paris a permis une nouvelle fois de mettre les choses au
point.
Si
côté arménien, on est toujours en attente d’un assouplissement de la partie
adverse – prise en compte du droit des peuples à s’autodéterminer, c'est-à-dire
le devenir du Haut-Karabakh -, le côté azerbaidjanais s’est contenté de modifier
sa tactique. Donc aucun changement sur le fond.
Ce
changement de comportement, et surtout de discours, fait la joie des organisations
internationales, à commencer par les pays coprésidents du groupe de Minsk de
l’OSCE, en charge des négociations de paix et par voie de conséquence du
règlement du conflit du Karabakh. Pour eux, le plus important reste la non-reprise
des hostilités associée à une accalmie prolongée sur la ligne de front.
Aussi,
dire que les négociations sont en bonne voie c’est aller un peu trop vite en
besogne. Il est bien regrettable que les organisations internationales et plus
particulièrement les Occidentaux se laissent berner aussi facilement par les
discours lénifiants des dirigeants azerbaidjanais. Pourtant ils devraient être
aguerris avec la Turquie qui les roule dans la farine depuis des années. Toujours
est-il qu’il est préférable de continuer le dialogue de sourd que de
s’entretuer.
Il
suffit pourtant d’écouter les vœux du dictateur azéri pour le nouvel an, tout
est dit, à commencer par ce qui est non-négociable. On peut toujours dire que
c’est essentiellement destiné à usage interne. Seulement voilà, toute l’équipe
dirigeante et leurs sous-fifres, ont repris les paroles sacrés de leur maitre à
penser, Ilham Aliev, qui déclare en substance :
«L'Azerbaïdjan
ne se réconciliera jamais avec l'occupation de ses territoires [Haut-Karabakh
compris]. Si les négociations ne donnent aucun résultat, l'Azerbaïdjan libérera
ses territoires par tous les moyens y compris par la guerre.»
C’est
sans doute la conception du potentat de préparer sa population à la paix.
Quant
aux modes de gouvernance, au fonctionnement des élections, ou la gestion des
libertés, le dictateur azéri avant de critiquer l’Arménie aurait du commencé
par balayer devant sa porte. Certes l’Arménie n’était pas un modèle de
démocratie, mais ce que le clan Aliev ne supportait pas c’est qu’elle a été
dirigée jusqu’à récemment par des ex-combattants du Haut-Karabakh et qu’il
était difficile de leur faire avaler n’importe quoi. D’où le changement de
tactique avec l’arrivée de Nigol Pachinian au pouvoir.
On
remarquera au passage que les divers chefaillons, petits ou grands, lorsqu’ils
sont en manque d’imagination, sont amenés à reprendre les terminologies
utilisés par les étrangers. Ainsi l’Arménie aurait utilisé sa «diplomatie du
cognac», pour soudoyer les hommes politiques, histoire de contrebalancer la
«diplomatie du caviar» des Azerbaidjanais ! Dans la même veine, la
porte-parole du ministère azerbaidjanais des Affaires étrangères a mis sur même
plan les victimes des pogroms anti-arméniens de Sumgaït ou de Bakou, qui ont
fait des dizaines de morts et des centaines de blessés, avec l’épuration
ethnique qui s’est traduite par des déplacements de population. Lesquels
déplacements ont eu lieu dans les deux sens – Arméniens vivant en Azerbaïdjan,
et Azerbaidjanais vivant en Arménie ou au Karabakh -, avec un volume plus élevé
d’Azerbaidjanais du à l’évacuation des sept districts entourant le
Haut-Karabakh.
La
rencontre en catimini Pachinian-Aliev à Davos, a-t-elle fait progresser la
position des uns et des autres ? Si c’est le cas, ce genre d’information
aurait très certainement fuité sur les réseaux sociaux.
***
***
Arménie
«La déclaration des coprésidents du groupe de
Minsk de l'OSCE n'est pas la première. Les médiateurs parlent certes de
problèmes de sécurité, réduisent l'escalade, tentent de réduire les tensions
dans la zone de conflit,» a déclaré l’analyste
politique Tevan Boghossian,
directeur exécutif du Centre international pour le développement humain (ICHD).
Il a évoqué les propos du ministre des
Affaires étrangères de la Russie, Sergueï Lavrov, sur
***
Union
européenne
«Les échanges de ces derniers mois entre le
Premier ministre arménien Nigol Pachinian et le président azerbaïdjanais Ilham Aliev,
ainsi que des réunions des ministres des Affaires étrangères sous les auspices
des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE, dont celle de Paris le 16 janvier
2019, indiquent une progression dans le règlement pacifique du conflit du
Haut-Karabakh,» a déclaré
***
OSCE
Le président arménien Armen Sarkissian
a signé un décret nommant Armen Papikian à la tête de la mission de l'Arménie
auprès de l'OSCE.
L’ambassadeur Armen Papikian a rencontré le Secrétaire général de l’OSCE, Thomas Greminger.
Le Secrétaire général a félicité
l’ambassadeur de sa nomination à ce poste et
***
Artsakh
«Bien que les déclarations précédentes aient
été maintenues, la déclaration des coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE
concernant les résultats de la réunion des ministres des Affaires étrangères
arménien et azerbaïdjanais mercredi à Paris contient néanmoins de nouveaux
éléments,» a déclaré David Babayan, l’attaché de presse du
président de la République d'Artsakh.
Babayan a toutefois noté que, dans la
réalité, les nouveaux éléments sont
***
Grande-Bretagne
«La préparation des populations à adopter
toute solution de compromis est depuis longtemps un ingrédient manquant du
processus de paix du Haut-Karabakh,»
a déclaré Carey Cavanaugh, négociateur
spécial pour les conflits eurasiens, ancien ambassadeur/coprésident américain
du Groupe de Minsk, et président d'International Alert (basé à Londres).
Thomas
de Waal, analyste politique
britannique et chercheur principal chez Carnegie Europe, spécialisé en Europe
de l’Est et dans la région du Caucase, a jugé la déclaration très positive :
"Soudain, l'ambiance a changé.
Déclaration très positive. Il est maintenant temps de se mettre au travail,
d'impliquer davantage de parties prenantes et de lancer le débat sur des
questions difficiles de la société."
***
Azerbaïdjan
Le service de presse du ministère des Affaires étrangères
d'Azerbaïdjan a commenté la réunion des ministres des Affaires étrangères azerbaidjanais
et arménien du 16 janvier 2019 à Paris.
"De
plus en plus d'échanges positifs, y compris l'importance de renforcer la
compréhension et la confiance, ont été réalisés au cours des discussions qui
ont duré plus de 4 heures. Des pourparlers cohérents et axés sur les résultats
ont été
***
Russie
«L'Assemblée parlementaire du Conseil de
l'Europe (APCE) tente d'adopter une approche partiale à l'égard de
l'Azerbaïdjan. Nous [l'Azerbaïdjan et la Russie] avons très bien coopéré dans
le cadre des agences de la CEI, des Nations Unies, de l'OSCE et du Conseil de
l'Europe, qui s'efforce également d'adopter une approche partiale à l'égard de
l'Azerbaïdjan et discriminent les droits des députés azerbaïdjanais au sein de
l'APCE,» a déclaré le ministre
russe des Affaires étrangères, Sergueï
Lavrov, lors d'une conférence de presse consacrée aux résultats de 2018.
***
Turquie
«La normalisation des relations
arméno-turques est impossible sans la résolution du conflit du Haut-Karabakh.
Pour résoudre les problèmes existants, vous devez
être proactif. Défendre ses propres intérêts ne suffit tout simplement pas.
Aujourd'hui, alors que le conflit du Karabakh
n'est pas réglé, il est impossible d'assurer la stabilité dans le Caucase et de
normaliser les relations entre la Turquie et l'Arménie. Nous serons plus cohérents
sur ces questions en 2019,» a déclaré le ministre
turc des Affaires étrangères, Mevlüt
Cavuşoğlu, lors d'une réunion avec des étudiants à Antalya.
Il a également accusé le lobby
arménien de mener une "propagande
noire".
***
APCE
Liliane
Maury Pasquier a été réélue présidente
de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE) pour un deuxième
mandat d'un an.
S'adressant à la session de l'APCE,
elle a appelé tous les acteurs du Conseil de l'Europe à assumer leurs
responsabilités :
"Une année qui s'annonce difficile. Il
ne faut pas oublier les origines de la situation difficile dans laquelle nous
nous trouvons et la position prise par l'Assemblée en réponse à des événements
politiques majeurs allant au-delà de ce qui était permis par le droit
international, ainsi que
*
**
***
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, de Hurriyet, et de l’APCE