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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Rien
ou presque n’a changé dans les propos des coprésidents du groupe de Minsk de
l’OSCE. On retrouve les six points proposés en Novembre 2007, ainsi que les
trois ajoutés par les pays coprésidents un an plus tard, pour arriver au texte
actuel qui se compose de trois principes de base (issus des Accords d’Helsinki)
et de six éléments principaux (rajoutés par les pays coprésidents) (1).
Bien
évidemment une dizaine d’année plus tard, il y a eu quelques changements sur le
terrain. Un second couloir vers l’Arménie a été construit au Nord du
Haut-Karabakh, et s’il n’y a eu aucune modification dans 5 des 7 districts
entourant le Haut-Karabakh (pas de civils à ce jour), il n’en est pas de même
pour les deux autres coincés entre l’Arménie et le Haut-Karabakh.
De
même que pour Bakou il est impensable que le Haut-Karabakh ne fasse plus partie
de l’Azerbaïdjan (suite au droit à l’autodétermination des peuples), de même
pour l’Arménie il est impensable que le Haut-Karabakh retourne sous
administration (ou co-administration) azérie même si c’est pour un moyen laps
de temps, jusqu’au référendum (une douzaine d’années selon les hypothèses les
plus optimistes).
C’est
le point principal sur lequel butent les négociations depuis leurs débuts, et
je laisse de côté tout ce qui relève des droits et surtout de la sécurité physique
de la population arménienne en cas de retour à la case départ. De plus qui,
va gérer quoi ? J’ai d’énormes doutes quant au maintien de la paix civile
par des casques (quelque soit la couleur) dans le Haut-Karabakh proprement dit.
Mis à part les Russes je vois mal les Occidentaux, l’OTAN ou l’ONU envoyer des
troupes à pied.
Qu’est-ce
qui empêchera Bakou, pendant ce laps de temps, d’installer des familles azéries
au Haut-Karabakh en plus des 35.000 qui l’ont officiellement quitté lors de la
guerre ? Ce qui changera fortement les pourcentages ethniques et donc le
vote lors du référendum sur le statut juridique. Rappelons-nous ce qui est
arrivé au Nakhitchevan : 45% d’Arméniens en 1920, 15% en 1926 et 2% en
1980 !
C’est
malheureux à dire, mais j’ai comme l’impression que les pays coprésidents - France,
Etats-Unis et dans une moindre mesure la Russie, ont une vision quelque peu «Ponce-Pilatique»
de la résolution du conflit, se
contentant de rappeler en permanence les principes fondamentaux de l'Acte final
d'Helsinki d’Août 1975 et le droit international (2).
Si
ces principes sont peu ou prou applicables dans les pays occidentaux, il en est
tout autre pour les pays de l’ex-URSS qui ont subi les charcutages territoriaux
du camarade Staline. Le contentieux sur le Haut-Karabakh rentre dans ce cas de
figure. De plus, rare sont les pays qui arrivent à faire cohabiter la notion
d’intégrité territoriale avec le droit à l’autodétermination des peuples.
Un
autre élément non-négligeable : Il y a des situations
temporaires/provisoires qui deviennent définitives ; et qui sait ce qui se
passera dans douze ans ?
Toute
la diplomatie des médiateurs consiste essentiellement à faire comprendre aux
parties en conflit qu’une nouvelle guerre ne résoudra rien, bien au
contraire – ce qui n’empêche pas la vente d’armes directes ou déguisées.
Et que si l’on veut progresser et sortir un tant soit peu de cette situation de
ni guerre ni paix reposant sur les accords de cessez-le-feu (Bichkek mai 1994),
il est nécessaire de faire des compromis.
(1)
Trois principes de base
-
intégrité territoriale ;
-
non usage de la force ou de la menace
d’usage de la force ;
-
égalité des droits et autodétermination des peuples.
Et six éléments principaux
-
Retour des territoires entourant le Haut-Karabakh sous contrôle azerbaïdjanais
-
Un statut pour le Haut-Karabakh en prévoyant des garanties pour la sécurité et
l'auto-gouvernance
-
Un couloir reliant l'Arménie au Haut-Karabakh
-
Une détermination dans le futur du statut juridique définitif du Haut-Karabakh
par le biais d'une expression juridiquement contraignante d’un referendum
-
Le droit pour les toutes les personnes déplacées et/ou des réfugiés à retourner
dans leurs anciens lieux de résidence
-
Une garantie de sécurité internationale incluant une opération de maintien de
la paix.
(2)
Principes régissant les relations
entre États
-
Respect des droits inhérents à la souveraineté
- Non-recours à la
menace ou à l’emploi de la force
- Inviolabilité des
frontières
- Intégrité
territoriale des États
- Règlement pacifique
des différends
- Non-intervention
dans les affaires intérieures
- Respect des droits
de l'homme et des libertés fondamentales
- Égalité des droits
des peuples et droit des peuples à disposer d’eux-mêmes
- Coopération entre
les États
- Exécution de bonne foi des obligations assumées
conformément au droit international
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Arménie
«Toute solution à la question du Karabakh doit
être acceptable pour les peuples d’Arménie, d’Azerbaïdjan et du Haut-Karabakh. Cette
déclaration n’est pas facile, mais a été faite dans le but de créer un
environnement de négociation normal. L'Arménie a fait le premier pas dans cette
direction, espérant qu'une déclaration similaire de l'Azerbaïdjan suivra», a déclaré le Premier ministre Nigol Pachinian.
«Au lieu de cela, l’Azerbaïdjan fait
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Artsakh
Le Président de la République
d'Artsakh, Bako Sahakian, a
reçu le Représentant personnel du
Président en exercice de l'OSCE, l'Ambassadeur Andrzej Kasprzyk.
Les interlocuteurs ont abordé diverses
questions liées à la situation le long de la ligne de contact entre les forces
armées de l'Artsakh et de l'Azerbaïdjan.
Le ministre des Affaires étrangères, Massis Mayilian, a également reçu
l'ambassadeur Andrzej Kasprzyk. Les
parties ont discuté diverses questions liées à la situation sur la ligne de
contact ainsi que du suivi effectué par le Bureau du représentant personnel de
l'OSCE.
Le ministre a réitéré la nécessité
d'établir des mécanismes de contrôle international du régime de cessez-le-feu
afin d'accroître la prévisibilité et la transparence dans le domaine de la
sécurité, ainsi que de prévenir les incidents éventuels. Il a également a souligné
qu'il importait de poursuivre les efforts visant à mettre en œuvre les accords
de Vienne et de Saint-Pétersbourg.
Au cours de la réunion, les questions
liées à la visite du Président en exercice de l'OSCE, Miroslav Lajcak, dans la
région ont également été abordées.
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Union
européenne
Une réunion entre des membres du
Parlement européen du groupe d'amitié
UE-Arménie et une délégation conduite par le président de l'Assemblée
nationale de la République d’Artsakh Achod
Ghoulian a eu lieu au Parlement européen.
Les participants à la réunion étaient :
- l'eurodéputée Eleni Theocharous (ECR, Chypre, président du groupe d'amitié
UE-Arménie) ; - l'eurodéputé Charles Tannock (ECR, Royaume-Uni) ;
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OSCE
Le Ministre des Affaires étrangères de
l'Artsakh, Massis Mayilian, a
rencontré à Erevan le ministre slovaque des Affaires étrangères de la
République tchèque, Miroslav Lajčák,
Président en exercice de l'OSCE.
A la demande de Miroslav Lajcak,
Massis Mayilian a présenté la position de l'Artsakh concernant le règlement du
conflit entre l'Azerbaïdjan et le Karabakh.
Il a souligné que la coprésidence du
groupe de Minsk est la seule plate-forme de médiation agréée pour le règlement
du conflit Azerbaïdjan-Karabakh. Il a noté que
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APCE
Yuliya
Lovochkina et Andrej Šircelj, co-rapporteurs de l'Assemblée parlementaire du
Conseil de l'Europe (APCE) pour le suivi des obligations et des engagements de
l'Arménie, ont effectué une visite d'information à Erevan.
Les discussions ont porté
principalement sur les récents développements politiques et les priorités du
nouveau gouvernement, ainsi que sur les réformes démocratiques et sociales.
Les co-rapporteurs ont rencontré le
président de la république, le président du Parlement et le Premier ministre,
ainsi que les ministres des Affaires étrangères, de la justice et des affaires
sociales. Ainsi que le Procureur général, le président du Conseil supérieur de
la magistrature, le médiateur, le président de la commission d'enquête spéciale
et Sa Sainteté le Catholicos Karékine II.
Au Parlement, ils ont rencontré les
présidents des Commissions parlementaires chargées des droits de l'homme et des
Affaires publiques, celui des Affaires publiques et juridiques, ainsi que les
dirigeants des groupes parlementaires.
Des rencontreront ont également eu
lieu avec des analystes politiques indépendants et des ONG s'occupant de
réformes démocratiques, judiciaires et sociales.
L'Arménie est l'un des dix Etats
membres du Conseil de l'Europe actuellement soumis à la procédure de suivi de
l'Assemblée, qui prévoit un dialogue régulier et des débats occasionnels sur
les progrès réalisés.
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UNESCO
Le
Conseil de coordination des organisations russo-arméniennes s'est adressé à Audrey
Azoulay, directrice générale de l'UNESCO, à propos de la destruction de
pierres-croix arméniennes (Khatchkars) en Azerbaïdjan.
«À
l'occasion de votre première visite officielle en Fédération de Russie du 5 au
7 mars 2019 en tant que directrice générale de l'UNESCO, le Conseil de
coordination des organisations russo-arméniennes attire votre attention sur le
monstrueux fait de vandalisme survenu en République d'Azerbaïdjan. De 1998 à
2005, en Azerbaïdjan, sur le territoire de la République autonome du
Nakhitchevan,
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Le
coin des experts
«Lorsque la presse a annoncé que l'Arménie
envisageait d'acheter quatre avions de combat Su-30SM à la Russie,
l'Azerbaïdjan a décidé d'intensifier les négociations avec Islamabad sur
l'achat des avions de combat pakistanais JF-17 Thunder du Block 2,» a déclaré l'expert militaire Van Hampartsoumian
Selon l'analyste, Bakou a déjà signé
un contrat pour l'achat et la fourniture de ces avions de combat, et il compte les
recevoir cette année.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de News.az, du Minist AE Arménie, du Parlement européen, de l’OSCE, ainsi que de l’Union européenne.