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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Les
événements du Haut-Karabakh ont commencé en 1988, lorsque ce dernier a demandé
son rattachement à l’Arménie conformément aux lois en vigueur dans l’Union
soviétique. L’Azerbaïdjan a vu rouge et s’en est pris aux Arméniens du pays en
ciblant plus particulièrement la région autonome sécessionniste.
L’autodéfense
des Karabakhis ne faisant pas le poids face à la soldatesque et Omons azéris, l’Arménie
est entrée dans la bataille en 1992. Après deux années de guerre intense, à
l'issue du conflit, sept régions azerbaïdjanaises limitrophes de la région du
Haut-Karabagh, soit 8,15% du territoire de l'Azerbaïdjan, sont passées sous le
contrôle militaire des forces arméniennes. Ces sept districts constituent pour
le Haut-Karabagh proprement dit (4800 km²) une zone tampon de 8810 km², dont seuls
8000 sont considérés comme zone de sécurité garantissant ainsi la sécurité de
sa population.
A
noter que 17% (750 km²) du territoire du Haut-Karabagh sont toujours occupés
par l'armée azerbaïdjanaise, ce qui correspond à la région de Chahoumian (600
km²) et une partie des régions de Mardakert et de Martouni (150 km²).
Le
17 mai 1994, à la demande de Bakou et sur l’insistance de Moscou, était signé
l’accord de cessez-le–feu tripartite (Haut-Karabakh, l'Azerbaïdjan et l'Arménie)
de Bichkek (capitale du Kirghizistan). Si 25 ans plus tard, le Haut-Karabakh
demande à siéger à la table des négociations, il n’y a rien d’incongru ou de
déplacé.
Ce
n’est pas parce que l’on a posé un mouchoir pudique sur les méfaits de la
dictature du camarade Staline, que les problèmes ont pour autant disparu de
l’espace postsoviétique ; même si la perestroïka et la glasnost - chères à
Gorbatchev, ont éclairci les derniers jours des soviétiques.
La
guerre arméno-azerbaidjanaise ayant débuté, la mise en place en 1992 du groupe
de Minsk par l’OSCE (ex-CSCE), avec à sa tête une coprésidence triple (Etats-Unis,
Russie, France) nommée en 1996, n’a pas encore obtenu de résultats tangibles. Les
22 médiateurs (9 Américains, 5 Russes, 8 Français) qui se sont succédés depuis,
ont toutefois réussi à éviter que la guerre reprenne. Les propositions faites
en novembre 2007, reposant sur trois principes de base et six éléments
principaux, n’ont pas été agrées en totalité par les parties. Bakou en a
profité pour lancer ses troupes à l’assaut de la république autoproclamée
d’Artsakh en avril 2016, avec comme résultats pour le dictateur de plusieurs
centaines de morts et de blessés et la «récupération» de quelques dizaines d’hectares.
A
Bakou, le potentat Ilham Aliev est devenu beaucoup plus intransigeant que son
père, Heydar - sans doute la pluie de pétrodollars n’y est pas étrangère,
n’hésitant pas à employer la diplomatie du caviar et le Laundromat (opération
complexe de blanchiment d’argent et de fonds de fortune) pour s’attirer les
bonnes grâces des organisations internationales. En clair, pour le clan Aliev,
le tracé fixé par les bolchevicks en 1921 fait force de loi, aussi, il n’est
pas question de revenir là-dessus. Et c’est cette frontière, tracée par
Staline, qu’a retenu la communauté internationale lors de l’implosion de l’URSS,
ne tenant absolument pas compte des charcutages territoriaux opérés au
lendemain de la première mondiale.
A
Erevan, c’est le principe d’autodétermination des peuples qui prédomine avec en
filigrane la sécurité de la population de l’Artsakh. Au vu des discours
anti-arméniens, racistes et haineux de l’Azerbaïdjan, associés aux violations
du cessez-le-feu, il n’est absolument pas question aux Karabakhis de retourner
sous administration de Bakou.
Ce
qui à priori semble incompatible, ne l’est pas forcément. La Grande-Bretagne en
est la preuve avec le référendum sur l’indépendance de l’Ecosse en septembre
2014. Mais tous les pays n’ont pas la démocratie chevillée au corps comme le
Royaume-Uni, l’Espagne en octobre 2017 n’a pas permis à la Catalogne de
procéder à un référendum d'autodétermination.
Le
statu quo est décrié par tout le monde, à commencer par l’Azerbaïdjan. Mais
personne ne fait un pas en avant pour débloquer la situation, comme par exemple
préparer la population à la paix. L’achat massif d’armement par Bakou ainsi que
les revendications territoriales maximalistes – khanat de Erevan
compris !, n’annoncent rien de bon et surtout pas un accord prochain.
Ni
Washington - par OTAN interposée, ni Bruxelles - par Paris interposé, ne sont
susceptibles de régler le différend. Qu’on le veuille ou pas, au Caucase, c’est
Moscou qui mène la danse.
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Arménie
«Un accord trilatéral est la base véritable
sur laquelle une paix et une coopération durables peuvent être instaurées,» a déclaré le Premier ministre arménien Nigol Pachinian dans un communiqué
prononcé à l'occasion du 25e anniversaire de l'accord de cessez-le-feu conclu sous
l’égide de Moscou, entre le Haut-Karabakh, l'Azerbaïdjan et l'Arménie.
Le Protocole de Bichkek, signé le 5
mai 1994 entre les présidents des parlements du Haut-Karabakh, de l'Azerbaïdjan
et de l'Arménie, a ouvert la voie à la cessation des hostilités et à la
conclusion d'accords de cessez-le-feu trilatéraux ultérieurs en 1994 et 1995. Le
document visant à régler le conflit du Karabakh a été signé le 9 mai 1994 par
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Artsakh
À l’initiative du ministère des
Affaires étrangères de la République d’Artsakh, une conférence consacrée au 25e
anniversaire de l’accord sur la cessation totale des tirs et des hostilités
signé par Artsakh, l’Arménie et l’Azerbaïdjan s'est tenue dans la capitale,
Stepanakert.
L’ancien coprésident du groupe de
Minsk de l’OSCE, Vladimir Kazimirov, a participé à cet événement en tant que
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Union
européenne
«L'Arménie cherche à renforcer ses relations
avec l'Europe sur la base du respect mutuel et de la reconnaissance des
intérêts et des préoccupations de sécurité, ainsi que de l'acceptation de nos
propres responsabilités en matière de gouvernance démocratique et de
responsabilité,» a déclaré le ministre des
Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian,
lors de la conférence de haut
niveau sur le 10e anniversaire du programme de partenariat oriental de l'UE.
«L’Arménie constitue un succès
particulièrement important pour
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Russie
Communiqué
du ministère des Affaires étrangères
«Le 12 mai de cette année marque le 25e
anniversaire de l'entrée en vigueur de l'accord de cessez-le-feu signé par les
représentants de l'Azerbaïdjan, de l'Arménie et du Haut-Karabakh. L'accord a
été conclu avec la médiation directe de la Fédération de Russie. Cela a permis
de mettre fin à l'effusion massive de sang et de lancer le processus du
règlement du Haut-Karabagh par des moyens politiques et diplomatiques. L'accord
du 12 mai reste la base pour la préservation du cessez-le-feu.
Le processus est compliqué. Il connaît des
hauts et des bas. Il faut du temps et la volonté politique des participants
pour parvenir à un accord sur les principaux aspects du règlement. Nous
constatons que les parties sont disposées à
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France
Le président Emmanuel Macron a envoyé une lettre au président arménien, Armen
Sarkissian, l'informant que, comme il l'avait promis, le 24 avril a été
officiellement désigné en France comme le jour du souvenir du génocide
arménien.
Macron a noté que la France
continuerait à lutter aux côtés de l'Arménie pour des raisons de justice et de
vérité.
"C'est notre devoir devant l'Arménie et
le peuple arménien, ainsi que les survivants et les réfugiés que la France a accueilli
et dont les descendants ont créé l'histoire de notre pays.
Pour pouvoir créer un destin commun, nous
devons regarder l'histoire en face, nous inclinant devant la mémoire des morts
et respectant la mémoire de ceux qui sont vivants. C’est ma conviction et je
sais que l’Arménie la partage aussi.
Nous nous tenons prêts aux moments de
commémoration et nous vous accompagnons maintenant, lorsqu'une nouvelle page de
l'histoire de l'Arménie est en train de se former, une page qui doit être un
chapitre de la paix et de la prospérité.
La France et l'Arménie vont de pair, fiers de
leur amitié et confiants pour l'avenir".
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Azerbaïdjan
«La restauration de l'intégrité territoriale de
l'Azerbaïdjan est l'unique moyen de résoudre le conflit du Haut-Karabakh entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan,» a déclaré l'ambassadeur d'Azerbaïdjan en Italie,
Mammad Ahmadzada.
«20% du territoire de l'Azerbaïdjan est
occupé par l'Arménie. Pendant toutes ces années, malheureusement, les parties
n'ont pas réussi à instaurer la paix. Afin de résoudre le conflit, le statu quo
doit être changé. Il est important que l'Arménie retire ses troupes des
territoires azerbaïdjanais occupés. Le seul moyen de résoudre ce conflit est
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az