***
Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian
***
Commentaires
***
Le
8 mai les Occidentaux célèbrent la victoire remportée en 1945 par les Alliés
sur l’Allemagne nazie. Pour les Arméniens, comme d’ailleurs pour les anciennes
républiques soviétiques, c’est le 9 mai. De plus ce jour là, les Arméniens
célèbrent la libération de Chouchi en 1992, en plus de la création de l'Armée
de défense de l'Artsakh la même année.
Bien
évidemment, côté Azerbaïdjan, si l’on commémore la victoire de 1945, il en va
tout autrement des deux autres événements de 1992, en pleine guerre
arméno-azérie. Le ministère azerbaidjanais des Affaires étrangères a sorti un communiqué, dans lequel il
déverse tout son fiel envers les Arméniens, communiqué truffé de contre-vérités
grossières, mais plus c’est gros mieux ça passe.
Dans
toute cette logorrhée on ne trouve bien évidemment absolument rien sur les
exactions commises par l’armée et les Omons azerbaidjanais envers la population
civile arménienne, que ce soient les pogromes ou les bombardements incessants
de Stépanaguerd à partir des garnisons de Chouchi et d’Aghdam.
Une
fois passée la litanie de chiffres, le dernier paragraphe révèle une fois de
plus le fond de la pensée des dirigeants azerbaidjanais : «Il n’est pas question de céder un pouce de territoire aux
Arméniens, et s’ils ne sont pas d’accord, nous reprendrons les hostilités, fort
de notre bon droit.»
Dans
cet échange d’ «amabilités», les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, qui
pilotent en principe les négociations de paix, et qui mettent en avant depuis
plusieurs mois la nécessité de «préparer les populations à la paix», sont pour le
moins très discrets lorsqu’ils constatent les défaillances de l’une des parties
au conflit. Pas question de faire la moindre allusion au potentat ou de le
mettre mal à l’aise.
Les
optimistes considéreront ce genre de communiqué comme de la ‘com’ interne ne
prêtant pas à conséquences. Les pessimistes, dont je fais partie, considèrent
qu’un homme averti en vaut deux.
En
fouillant les résultats des rencontres arméno-azéries depuis leurs origines, le
clan Aliev, que ce soit le père et surtout le fils, n’a jamais accepté sa
défaite et surtout, de céder du territoire azerbaidjanais, territoire octroyé à
la RSS d’Azerbaïdjan dans le cadre des charcutages bolchevicks. Il faut être
coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE pour croire que le dictateur
abandonnera son intransigeance.
De
même, croire que Moscou - pour des raisons businesso-énergétiques, lâchera
Aliev, ou que Washington préféra Erevan à Bakou - pour des raisons OTANo-géostratégiques,
et je ne parle pas du porte-parole officieux de l’UE – incapable de faire
valoir la position de la France, si tant est qu’’elle en ait une ; cela
revient à la quadrature du cercle.
Si
l’une des parties en négociation persiste dans son maximalisme, je ne vois pas
pourquoi l’autre devrait se montrer minimaliste et céder sur tout. Le rêve de
Bakou.
***
***
Arménie
«L'Arménie espère qu'Israël reconnaîtra le
génocide arménien, mais ce n'est pas une condition préalable à l'amélioration
des relations entre les deux pays. Nos deux peuples ont beaucoup en commun:
souffrance, riches histoires et cultures,»
a déclaré le ministre des Affaires étrangères, Zohrab Mnatsakanian.
«Nous avons une grande histoire et une grande
civilisation. Notre identité et notre fierté nationales sont énormes. Nous
pouvons donc travailler ensemble dans de nombreux domaines tels que l'économie,
l'agriculture, les hautes technologies, le tourisme,
***
APCE
La corruption a des racines profondes
en Azerbaïdjan et devient un défi majeur pour l'économie. Le scandale de
corruption qui a choqué l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe (APCE)
en 2018 était sans précédent dans ses dimensions.
La Commission indépendante anti-corruption
étendue (IBAC), qui a enquêté sur les affaires de corruption à l'APCE, a
présenté un rapport indiquant que plusieurs membres, anciens et actuels, de
l'APCE étaient impliqués dans des affaires de corruption dans le cadre d'une entente
avec les autorités azerbaïdjanaises.
Récemment, et exactement un an après
ces événements, le délégué des Pays-Bas, Mart
van de Ven, a présenté son rapport à la session plénière de l'APCE. En
particulier, le rapport a mis en lumière les pratiques de corruption de
l'Azerbaïdjan.
L'APCE a adopté ce rapport, et des
instructions ont été données que l'Azerbaïdjan se doit de suivre.
***
Artsakh
«Certaines actions intensifiées et le désir
de maintenir la ligne de contact sous tension de l'Azerbaïdjan ont été
remarqués ces jours-ci,» a déclaré le
conseiller présidentiel de l'Artsakh Tigran
Abrahamian, commentant les tirs d'artillerie et les dégâts causés au camion
du côté de Aka.
«Ce comportement de Bakou découle de la
logique des développements sur l'Artsakh. Jusqu'à présent, l'Azerbaïdjan s'est
engagé dans une fausse pacification, essayant de montrer qu'il est prêt à
reprendre les négociations. En fait, leurs comportements suggèrent le
contraire. Le report de la reprise des négociations crée une base pour les
provocations azerbaïdjanaises», a-t-il ajouté.
S'agissant des travaux de construction
et d'ingénierie réalisés par la partie azerbaïdjanaise, le conseiller a indiqué
qu'il s'agissait d'installations militaires multifonctionnelles, qui serviront
principalement à exercer des pressions sur la partie arménienne.
«Il est évident que sous le couvert de
'messages de paix', l'Azerbaïdjan tente de transformer la ligne de contact, de préparer
des provocations. Un tel comportement de l'Azerbaïdjan suggère qu'il élabore de
nouveaux scénarios pour aggraver la situation au premier plan. Les actions
préventives de l'armée de défense visent à arrêter l'Azerbaïdjan, ce qui
pourrait entraîner une nouvelle vague de tensions», a-t-il ajouté.
***
Turquie
La décision du Conseil électoral suprême turc (SEC) d'annuler les résultats des
élections à la mairie d'Istanbul et de relancer les élections va à l'encontre
de la notion même de processus électoral démocratique.
La SEC turque a décidé lundi d'annuler
les résultats de l'élection du maire d'Istanbul, dans laquelle l'ex-Premier
ministre et ex-président du parlement turc Binali Yıldırım, membre de l’AKP,
proche du président Recep Tayyip Erdoğan et candidat à la mairie d'Istanbul, a
été vaincu.
En outre, la SEC a annoncé qu’elle
***
Etats-Unis
Des gisements de gaz ont été
découverts sur le plateau et dans la zone économique exclusive de Chypre. La
Turquie estime avoir droit aux ressources naturelles de la région. Ankara a
envoyé un navire de forage Fatih dans la région, située dans la ZEE de Chypre.
Le département d'Etat américain a demandé à la Turquie de ne pas
procéder à des opérations de forage dans la zone économique exclusive de
Chypre.
"Les Etats-Unis sont profondément
préoccupés par les intentions annoncées par la Turquie de commencer les
opérations de forage en mer dans une zone de la République de Chypre, considérée
comme étant sa zone économique exclusive. Cette démarche est extrêmement
provocante et risque de créer des tensions dans la région. Nous exhortons les
autorités turques à mettre un terme à ces opérations et encourageons toutes les
parties à agir avec modération,"
a déclaré la porte-parole du département d'Etat Morgan Ortagus dans un communiqué.
La Turquie considère que la ZEE
appartient également à la République Turque de Chypre Nord.
***
Azerbaïdjan
Le ministère des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan a publié une
déclaration à l'occasion du 27e anniversaire de l'occupation de la ville de
Shusha par les forces armées arméniennes. Extraits :
«Le 8 mai 1992, les forces armées de la
République d'Arménie ont occupé une ville historique azerbaïdjanaise, Shusha.
()… L'occupation de Shusha faisait partie de
la politique d'occupation et d'agression systématique de l'Arménie contre
l'Azerbaïdjan. À la suite de cette politique, l'Arménie a occupé
***
Le
coin des experts
«Les exercices militaires azerbaïdjano-turcs
sur le territoire de l'Azerbaïdjan sont sans précédent dans le contexte de
l'appel des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE à préparer les peuples à
la paix. Cela montre comment l'Azerbaïdjan prépare son peuple à la paix,» a déclaré lors d'une conférence de presse la
présidente de l'ONG Against Legal Arbitrariness, Larisa Alaverdian.
"Les exercices sont la réponse d'Aliev à
la déclaration du Premier ministre arménien Nigol Pachinian, qui
*
**
***
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az