Turquie : Un siècle après, la mentalité et les méthodes restent




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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

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Il y a un siècle, le gouvernement Jeunes-Turcs déportait et massacrait en masse les Arméniens d’Anatolie au motif que c’était des alliés de l’armée tsariste qui attaquait les militaires turcs, et que pour leur sécurité, il était nécessaire de les déplacer dans les déserts de Syrie et de la Mésopotamie. Remplacer Arméniens par Kurdes, les fédayins arméniens par YPG (= PKK), les bandes irrégulières turques par supplétifs, et Bis repetita.

Sachant pertinemment que les Occidentaux n’enverront pas de troupes au sol, ni même d’attaques aériennes, et sourd aux appels de la communauté internationale de mettre fin aux exactions commises au nom de Dieu «Allahu akbar», les supplétifs de la Turquie composés de groupuscules djihadistes et de tous ceux qui veulent en découdre avec le régime de Bachar el-Assad, s’en sont pris à la population civile et aux Kurdes du YPG.
 Pour le sultan le coup est triple. Il chasse les Kurdes de sa frontière syrienne au motif que ce sont des terroristes affilés au PKK ; implante à leur place des réfugiés syriens qui résident actuellement en Turquie ; fait taire toute velléité aux 20 millions de Kurdes vivant en Turquie. S’il freine directement toute création d’une entité autonome de Kurdistan, il permet à Daech de renaître de ses cendres en détruisant les camps de prisonniers.

Il ne fait aucun doute que le président Trump a donné son feu vert, certes jusqu’à un certain point, l’important pour lui étant de rapatrier les ‘boys’ au pays. Tout comme d’ailleurs le président Poutine qui ne tient pas à voir se créer un Kurdistan autonome, et encore moins indépendant.

Et l’Union européenne dans tout cela ? Comme à son accoutumée elle pousse des cris d’orfraie se contentant de bloquer les ventes d’armes à Ankara, ce dont Erdoğan n’a rien à faire compte tenu de son stock existant. Quant à appliquer des sanctions économiques, c’est valable quand c’est la Russie qui outrepasse ses droits, pas pour les pays ou les alliés de l’OTAN. «L’homme malade de l’Europe» peut dormir tranquille sur ses deux oreilles, les grandes puissances ne le gêneront pas outre mesure, voire même continuer à le caresser dans le sens du poil. Quant à l’UE proprement dit, ses valeurs dites démocratiques ne font pas le poids face aux affaires. Mais pas question de rompre les négociations d’adhésion. Plus hypocrite tu meurs !

Alors que ses troupes ont purement et simplement envahi le pays voisin et que ses sbires ont massacré tout ce qui résiste – les successeurs de l’empire ottoman sont coutumiers du fait -, le président Erdoğan s’est rendu à Bakou pour se faire valoir auprès de ses semblables turcophones.

Comme il fallait s’y attendre, il a tancé l’Arménie pour «l’occupation du Karabakh», version ‘l’hôpital qui se fout de la charité’, alors que son ministre des Affaires étrangères a rappelé que la Turquie et l’Azerbaïdjan n’étaient «qu’une seule et même nation dans deux Etats». Ces propos n’ont fait que conforter le dictateur Ilham Aliev, qui s’en est donné à joie pour déverser son fiel anti-arménien. Il faut reconnaitre que le fils d’Heydar fait de gros efforts pour ressembler à son grand frère ottoman sur la manière de ‘pacifier’ la région. Et comme il avait en face de lui des Etats musulmans turcophones, il a accusé les Arméniens de mener une guerre de religion contre les musulmans.

On notera que le premier Ministre hongrois Viktor Orban, qui participait à la dite réunion, est le populiste qui a autorisé l’extradition en 2012 du meurtrier condamné à perpétuité Ramil Safarov vers l’Azerbaïdjan, lequel a été gracié illico par Ilham Aliev. C’est que l’on appelle un renvoi d’ascenseur, d’autant que le dénommé Aliev avait ‘aidé’ financièrement le gouvernement Orban lors de cette transaction.

Quoiqu’il en soit, la diatribe du dictateur azerbaidjanais ne semble pas avoir ému outre mesure les coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE qui visitaient la région, et l’ayant rencontré deux jours après le Conseil turcique. Il est clair qu’il n’a été fait aucune allusion aux propos tenus lors du dit Conseil. Tout comme il est vrai que le travail des médiateurs consiste essentiellement à maintenir le dialogue, à éviter toute escalade militaire, quitte pour cela à ne faire aucune vague ni aucune remontrance même feutrée. Leur estomac doit être saturé en couleuvres.

Cela ressemble à l’activité du représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie. Quid de son travail en Arménie alors qu’il y a une représentante de l’UE, l’ambassadrice Andrea Wiktorin ? Ou en Azerbaïdjan avec la présence de l’’ambassadeur Kestutis Jankauskas ? On voit mal comment il peut résoudre la crise géorgienne et contraindre Moscou à «restituer» l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud à Tbilissi, et sa réelle plus-value dans les deux autres républiques.





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Traductions – revue de presse

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am et de News.az

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Arménie

Un Conseil des chefs d'État de la CEI vient de se dérouler à Achkhabad. Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian a tancé le président azerbaïdjanais Ilham Aliev pour avoir déformé des faits historiques.

Ce dernier avait déclaré que l'Arménie glorifiait le fascisme et que le monument au «fasciste Karekine Nechdeh au centre-ville d'Erevan» en était la preuve.

S'adressant à la séance du Conseil des chefs d'État de la CEI, le Premier ministre Pachinian a déclaré: "Utiliser ce format important pour déformer l'histoire et créer des tensions dans l'atmosphère est inopportun. Nous avons 


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OSCE

Communiqué

«Les coprésidents du groupe de Minsk de l'OSCE (Igor Popov de la Fédération de Russie, Stéphane Visconti de France et Andrew Schofer des États-Unis d'Amérique), ainsi que le représentant personnel du président en exercice de l'OSCE (PRCIO) Andrzej Kasprzyk ont visité la région du 14 au 17 octobre.

Les coprésidents ont rencontré le Premier ministre Nigol Pachinian à Erevan le 15 octobre et le président Ilham Aliev à Bakou le 17 octobre, et ont tenu des consultations avec les ministres des Affaires étrangères et de la Défense respectifs dans 


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Artsakh

Le président de l'Artsakh (Haut-Karabakh), Bako Sahakian, a reçu l'ancien député de l'Assemblée nationale française, membre du Cercle d'amitié France-Artsakh, François Rochebloine.

Une série de questions sur les relations Artsakh-France ont été discutées au cours de la réunion.

François Rochebloine a déclaré la nécessité d'ouvrir l'espace aérien au-dessus de l'Artsakh qui est fermé en raison des menaces de l'Azerbaïdjan d'abattre des avions civils. Ces remarques ont 


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Turquie

Le chef de la diplomatie chypriote turque Mustafa Akinci a condamné l'offensive turque dans le nord de la Syrie, déclarant : "Même si nous l'appelons ‘Sources de Paix’, c'est du sang qui coule et non de l'eau".

Il a également appelé au dialogue et à la diplomatie, ce qui a été critiqué par la Turquie.

Le président Erdoğan a réagi avec colère, soulignant que 


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Azerbaïdjan

"L'Arménie tente d'établir une coopération étroite avec des pays musulmans. Cependant, après avoir détruit des mosquées sacrées aux musulmans du monde entier, l'Arménie ne peut être un ami des pays musulmans. Ce vandalisme contre notre religion montre l'essence islamophobe de l'Arménie", a déclaré le président Ilham Aliev lors de son discours devant le 7ème Sommet du Conseil de coopération des États turcophones (Conseil turcique) à Bakou.

«Quatre résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies ont été adoptées en relation avec le conflit et elles contiennent une demande sans équivoque de retrait sans conditions et complet des forces d'occupation des terres azerbaïdjanaises. Des décisions et résolutions similaires ont été 




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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am et de News.az