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Commentaires
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Le
travail de déni de la Turquie devient de plus en plus difficile. La dernière
déconvenue et non des moindres, c’est la reconnaissance du génocide des
Arméniens par le Congrès américain – (Chambre des Représentants en octobre dernier
par 405 voix pour, 11 contre; Sénat à l’unanimité deux mois après). Fort
heureusement pour Ankara, l’alliance avec Washington tient encore bon grâce à
l’OTAN dont il est encore officiellement membre, mais même là il y a de l’eau
dans le gaz. Sur les recommandations du Département d’Etat, Donald Trump a
suivi le chemin de ses prédécesseurs en évitant le mot qui fâche : «Génocide».
Ce qui n’a pas empêché le ministère des Affaires étrangères turc de tancer les
Etats-Unis.
Côté
russe, ni Vladimir Poutine ni Sergueï Lavrov n’ont ressenti le besoin de
s’exprimer sur le sujet. La présence de Poutine en Arménie pour le centenaire
était déjà un grand pas. Quant à Lavrov il donne de sa personne pour essayer de
résoudre le casse-tête du Karabakh. De plus, les relations entre la Russie et
la Turquie, même si elles ne sont pas au beau fixe, sont dans un calme
relatif ; énerver Ankara ne serait pas judicieux. Les russes ont déjà fort
à faire dans le Moyen-Orient et la Turquie participe à l’acheminement du gaz russe
par le Turckstream. Alors, on maintient le dos rond.
Seule
la France, le troisième coprésident du groupe de Minsk de l’OSCE, s’est
solidarisée à la journée du souvenir du 24 Avril. On notera toutefois que la Commission
qui est sensée trouver le moyen de pénaliser la négation du génocide des
Arméniens n’a toujours rien proposé. Et comme en France on adore créer des
Commissions (surtout lorsqu’on veut enterrer un problème), une autre a été
créée pour voir comment on peut aider l’Artsakh.
Tout
comme les présidents américains en exercice - vu qu’en tant que candidat ils
avaient promis de reconnaître le génocide, les dirigeants turcs restent droits
dans leurs bottes. Pas question de reconnaître quoi que ce soit ; tout au
plus déclarer que c’était une époque trouble et qu’il y a eu de nombreux morts
de part et autre. Seul petit détail volontairement omis, côté turc les morts
étaient des militaires tombés lors de la première guerre mondiale comme alliés
de l’Allemagne, alors que côté arménien c’est toute la population civile qui a
été massacrée par les sbires du gouvernement turc, les hommes valides ayant été
préalablement enrôlés dans l’armée ottomane et tués.
Sans
doute sous la pression de la communauté internationale, le président Erdoğan
«tolère» depuis quelques années l’emploi du mot génocide. Mais attention, son
emploi au sein du parlement turc est passible de poursuites, le député arménien
du HDP, Garo Paylan, en sait quelque chose.
Le
contentieux arméno-turc n’est pas prêt d’être résolu car Ankara l’a relié au
conflit du Haut-Karabakh entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan. Ainsi, la résolution,
qui doit être conforme aux vœux de Bakou, sera l’élément déclencheur d’un début
de réchauffement des relations avec l’Arménie. Ce qui se traduirait
essentiellement par la levée du blocus et l’ouverture de la frontière fermée
depuis 1993. Quand on voit la lenteur du règlement du conflit du Haut-Karabakh,
la levée du blocus n’est pas pour demain.
De
plus, un semblant de rétablissements diplomatiques ne signifie pas une quelconque reconnaissance du génocide des
Arméniens. Une reconnaissance impliquerait des réparations, matérielles,
financières et surtout territoriales. Et là, la Turquie refuse absolument de
mettre le doigt dans un engrenage infernal, appuyée en cela par tous les partis
politiques.
Quant
à savoir comment se comportera la Turquie avec sa voisine l’Arménie, il suffit
de regarder la manière dont les divers gouvernements turcs se sont comportés avec
la Grèce (pogroms anti-Grecs d’Istanbul en 1955, expulsion des Grecs de Turquie
en 1964, invasion de Chypre en 1974) et même aujourd’hui avec l’ouverture du
flot de migrants vers la Grèce malgré le versement de milliards par l’Union
européenne.
L’Arménie
a également expérimenté l’hypocrisie et le cynisme de la Turquie en octobre 2009
à Zurich lorsque les ministres des Affaire étrangères Edouard Nalbandian et
Ahmet Davutoğlu ont signé, en présence des coprésidents du groupe de Minsk de
l’OSCE et des dirigeants de l’UE, les Accords
visant à normaliser les relations entre les deux pays. Accords qu’Ankara n’a
jamais ratifiés, fidèle en cela à son habitude (Cf. Traité de Sèvres en 1920).
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Arménie
«Le monde entier traverse aujourd'hui une
crise sans précédent et spectaculaire. Nous sommes loin de le surmonter, et il
occupe toutes les pages de nos journaux. Pour faire face aux tourments du
présent, il est essentiel d'avoir une mémoire des épreuves passées. Un désastre
ne fait pas fuir l'autre, et le peuple arménien en est le plus conscient.
C'est en profitant du tumulte de la Première
Guerre mondiale que le gouvernement turc, en 1915-1916, a mis en œuvre son
programme d'extermination totale des Arméniens de Turquie, d'une violence et
d'une ampleur
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Turquie
«()… Je vous salue avec amour et respect.
Je demande à Allah Tout-Puissant de nous
permettre de voir des lendemains avec des sentiments d'unité.
Je commémore respectueusement les Arméniens
ottomans qui ont perdu la vie dans des conditions difficiles lors de la Première
Guerre mondiale qui a cause de grandes souffrances aux peuples du monde. Et je
transmets
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am