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Commentaires
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Il
y a une explication plus générale à l’impuissance apparente des médiateurs.
Ceux-ci sont avant tout les représentants des pouvoirs exécutifs de leur pays,
lesquels priorisent leurs propres intérêts avant celui des peuples de la région,
intérêts excités par l'odeur tenace des énergies fossiles et des juteux marchés
en pétrodollars avec l’Azerbaïdjan. Constat auquel il faut ajouter la vision
géostratégique des deux grandes puissances, la France ne jouant qu’un rôle
minime dans cette partie du monde, sans compter qu’elle parle le plus souvent
au nom de l’Union européenne.
Un
début de frémissement a commencé en novembre 2007 - date des premières propositions des coprésidents
du groupe de Minsk de l’OSCE, lors du Conseil ministériel de l’OSCE à
Madrid ; lesquelles ont été rappelées dans leur déclaration de la semaine
dernière (Cf. § OSCE), faisant référence à celle de mars2019. Frémissement qui a soulevé tellement de critiques des parties en
conflit, que le soufflet est rapidement retombé.
La
démarche des médiateurs consiste à envoyer les antagonistes dos à dos pour
trouver des points d’accord, ce qui apparaît comme le point d’orgue d’une
tendance à l’œuvre depuis l’échec des négociations de début 2000 (*). En cas de «dérapage» de l’un
d’entre eux, le maître mot est : Surtout ne désigner personne et encore
moins incriminer qui que ce soit. C’est sûr qu’avec un tel dogme, les choses
n’avancent quasiment pas, en fait, même pas du tout. Si remarques il y a, elles
sont exclusivement génériques, rappelant les normes internationales.
A
partir de ce constat et depuis 2007, en Arménie aussi bien qu’en Azerbaïdjan,
les positions officielles ont évolué, l’arsenal militaire a explosé de part et
autre, et plus grave, sur le terrain il y a bien longtemps que l’on ne se
regarde plus en chiens de faïence, générant morts et blessés ? Seul bons
points à l’actif des coprésidents - le maintien du dialogue (même si il est de
sourds), et l’évitement d’une nouvelle guerre.
Ainsi,
côté Arménie, des accords militaires ont été passé avec la Russie, Erevan
demande la présence de Stépanaguerd à la table des négociations, mais également
une augmentation notable des observateurs de l’OSCE à la ligne de front associée
à la mise en place d’outils automatisés de détection de tirs. La phrase clé qui
revient en permanence est : le droit à l’autodétermination de la
population du Haut-Karabakh.
Côté
Azerbaïdjan, des milliards ont été et sont toujours dépensés pour l’achat
d’armements divers et variés auprès de nombreux pays, notamment auprès de la
Turquie et d’Israël ; le fournisseur principal restant la Russie. Le but
unique poursuivi par le chef de l’Etat depuis son accession au pouvoir en 2003
est la récupération de l’ensemble des territoires perdus en 1994. Pour ce faire
tous les moyens sont bons : politiques, diplomatiques, économiques,
soudoiement, et bien sûr militaires. Pas question évidemment d’un quelconque
droit à l’autodétermination pour les Arméniens du Haut-Karabakh.
La
Turquie, membre du groupe de Minsk, qui jusqu’à ces dernières années se
contentait de soutenir le petit frère azéri sur la scène internationale, jette
de plus en plus ses forces dans la bataille arméno-azerbaidjanaise. Une seule
chose la retient de franchir la frontière arménienne : En face, les
gardes-frontières sont russes, et la base militaire russe de Gumri n’est pas
loin. On a beau s’appeler Erdoğan, et si de plus on est membre de l’OTAN, il y
a des lignes rouges qu’il est très dangereux de franchir. Depuis un siècle le
maître-mot est : ne rien céder aux Arméniens, et depuis trente ans :
ne rien céder à l’Arménie. En attendant de meilleures opportunités, de
nouvelles manœuvres militaires turco-azerbaïdjanaises ont débuté.
Tout
observateur, petit ou grand, débutant ou expérimenté, peut constater le refus
de Bakou de mettre en œuvre les mesures d’apaisement et de sécurisation sur la
ligne de front. Que les discours et/ou propos tenus par les dirigeants
azerbaidjanais sont toujours bellicistes, racistes et vengeurs. C’est la
manière choisie par Ilham Aliev pour préparer son peuple à la paix.
Une
question fondamentale reste toujours sa réponse : Que signifie «négociations
de fond» si le seul choix donné par Bakou aux Arméniens du Haut-Karabakh est un
retour à la situation d’avant 1988 ?
(*) : Au début de 2001,
les représentants de l’Arménie (Robert Kotcharian), de l’Azerbaïdjan (Heydar
Aliev), de la France, de la Russie et des États-Unis se sont réunis à Paris (sous
la direction de Jacques Chirac) puis à Key West (sous la direction de Colin
Powell). Les Observateurs ont vu là les prémices d’un préaccord. Le document de
Key West affirme le droit à l’autodétermination de la population du
Haut-Karabakh, tout comme l’absolu refus de Bakou d’une quelconque indépendance
du Haut-Karabakh. Ces entretiens ont toutefois été en grande partie tenus secrets
et n'ont pas été suivis des faits.
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Arménie
«Ils ont construit ce mythe au cours des 15
dernières années. Et ils sont inquiets des développements récents, car ce mythe
a été détruit. Cela s'est produit parce que
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OSCE
«Les coprésidents et le PRCIO se félicitent
de la stabilité relative le long de la frontière entre l'Azerbaïdjan et
l'Arménie depuis le 16 juillet. Les coprésidents demandent aux parties de
profiter de
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Union
européenne
«()… Au milieu d'une pandémie mondiale, nous
assistons à une dangereuse escalade de la situation à la frontière entre
l'Arménie et l'Azerbaïdjan depuis le 12 juillet 2020, entraînant des pertes
tragiques des deux côtés et avec le potentiel de
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Russie
Etaient présents : le Premier
ministre Mikhail Mishusin, les présidents des deux chambres du parlement russe
- Valentina Matviyenko et Vyacheslav Volodin; Le vice-président du conseil,
Dmitri Medvedev; le chef de
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Azerbaïdjan
«L'Arménie a recours à des tentatives de
provocation et de détournement pour faire monter la tension à la frontière à un
moment où le monde est mobilisé pour lutter contre la pandémie de COVID-19.
Une telle imprudence militaire de la part de
l'Arménie vise à perturber les pourparlers de paix et à poursuivre l'occupation
et l'agression contre l'Azerbaïdjan. En aggravant la situation à la frontière,
les dirigeants arméniens cherchent à détourner l'attention des problèmes
intérieurs du pays, encore aggravés par la propagation de la pandémie de
COVID-19 en Arménie et causée par ses activités incompétentes.
()… Des organisations internationales de
premier plan (CCET, OCI, MPNA) ont publié un communiqué condamnant fermement
l'attaque de l'Arménie. Nous tenons à exprimer notre immense gratitude à la
Turquie fraternelle pour avoir fait preuve d'une solidarité résolue en cette
période de besoin.
Bayramov a rappelé les conséquences de
l'agression arménienne contre l'Azerbaïdjan au lendemain de la guerre de
1992-94, les Résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU et les divers
communiqués.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de Trend