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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Les Azéris représentent 92% de la population de l’Azerbaïdjan, le reste est composé de nombreuses minorités d’au plus 2%, dont les Arméniens. Bakou supporte ces minorités tant qu’elles lui sont acquises, pour ne pas dire soumises.
Les
Arméniens, chrétiens, n’ont jamais été en odeur de sainteté auprès des Azéris et
ce depuis la fin du XIXème siècle et plus encore depuis la soviétisation de la
Transcaucasie, même si Staline leur a donné un cadeau, empoisonné, «l’Oblast autonome
du Nagorny-Karabakh» peuplé à plus de 95% d’Arméniens en plus du Nakhitchevan,
composé de 48% d’Arméniens.
Avec
l’arrivée de Gorbatchev et la mise en œuvre d’un léger vent de liberté
(Glasnost-Perestroïka), la région autonome du Haut-Karabakh a demandé en 1988 son
rattachement à la RSS d’Arménie conformément à la constitution soviétique. Le
refus net et catégorique de Bakou, s’est traduit par une série de pogroms dans
les villes ayant une communauté arménienne, jusque dans la capitale Bakou. Ces
massacres ont entrainé une guerre avec l’Arménie, qui s’est soldée par l’occupation
d’environ 16% du territoire azerbaidjanais - le Haut-Karabakh (7,5%) entouré
des sept districts (8,5%).
La guerre de septembre/octobre 2020 a permis au dictateur Ilham Aliev de récupérer une grande partie de son territoire, le Haut-Karabakh bien qu’amputé, lui a échappé une nouvelle fois. Toutefois, ce n’est que partie remise, Moscou ayant empêché, à lui et à ses alliés turcs et djihadistes, la totale conquête du Haut-Karabakh. Ce qui explique le comportement erratique du potentat pour un travail non terminé.
Quid
des démocraties occidentales dans cette histoire ?
Les
Occidentaux sont des sujets faciles à berner. Il suffit pour cela de leur faire
croire que leur pays (Azerbaïdjan ou Turquie) va adopter leurs valeurs et
devenir un Etat de droit. Bref, de parfaits miroirs aux alouettes.
Pour
Washington, c’est le membre de l’OTAN qu’il faut choyer à cause de la base
d’Inçirlik, de la proximité de la Fédération de Russie et ce malgré les achats
de systèmes de défense aérienne S-400 russes. De la géostratégie pure et dure.
Pour
l’Union européenne, il faut calmer Ankara sur ses visées en Méditerranée de l’Est,
mais également faire face à la menace d’un déferlement d’émigrés. Pour ce faire,
l’UE sort quantité de communiqués et d’appréciations, ce qui ne l’empêche pas
de lui verser des milliards tout en lui faisant miroiter une hypothétique
adhésion.
Pour
Berlin, en plus des liens historiques, les trois millions de Turcs sont une
donnée non négligeable dans la politique intérieure. Donc à avancer prudemment.
Pour
Londres, depuis le XIXème siècle les dirigeants musulmans sont toujours des
gens à choyer, quand de surcroit leur sous-sol regorge de richesses. Les
Arméniens n’ont jamais représenté un intérêt quelconque à leurs yeux, y compris
leur génocide.
Pour
la France, mettre systématiquement en avant sa neutralité en tant que
coprésidente du groupe de Minsk de l’OSCE reste une priorité absolue. Ce
qu’elle fournit à Erevan, elle le fournit automatiquement à Bakou. Bien entendu
tout cela enveloppé dans de belles paroles. Surtout pas de vagues sur le plan
politique.
Que
font les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, en charge de la
résolution du conflit du Haut-Karabakh ? Ils sortent des communiqués
génériques sur ce qu’il y a lieu de faire ou de ne pas faire. Quant à agir
lorsque l’une des parties, laquelle se fiche royalement de leurs préconisations
et déclenche une guerre en tuant des civils, cela ne semble pas les émouvoir
outre mesure. Faire de la pédagogie ou du social, voire de l’humanitaire comme
actuellement, oui, mais faire pression autrement qu’en paroles, certainement
pas ! Mais par-dessus tout, pas question de couper les liens commerciaux.
Ces pays ont beaucoup moins de scrupules quand il s’agit de Moscou.
Reste
le cas de la Russie, bien que ne faisant pas partie du club occidental. Son
intervention sur le terrain a permis la cessation des hostilités. Il y a comme
cela des pays (riverain de la Mer Caspienne par exemple) pour qui un
cessez-le-feu ne peut se concevoir qu’à une présence militaire. Toujours est-il
que dans la région rien ne se fait sans l’aval de Moscou, y compris la
participation de la Turquie dans le conflit entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan.
On rentre là dans les calculs géostratégiques entre Moscou et Washington,
Ankara servant de variable d’ajustement.
Tout
cela fait le jeu du despote de Bakou, qui utilise toutes les ficelles pour
atteindre son objectif final : recouvrer l’intégralité de son territoire,
avec en prime une liaison en dure, permanente et définitive, avec le
Nakhitchevan.
Quant
aux optimistes occidentaux invétérés, ils devraient lire le discours très
instructif d’Ilham Aliev devant son parti (Cf. §Azerbaïdjan). Rien à voir avec
les fanfaronnades d’un Nigol Pachinian.
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Traductions –
revue de presse
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az
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Arménie
Le Premier ministre Nigol Pachinian a eu une conversation téléphonique avec le secrétaire d'État américain Antony Blinken.
Le Premier ministre a d'abord félicité
son interlocuteur pour sa nomination à ce poste. Il a salué le soutien constant
des États-Unis à l'Arménie et le rôle des États-Unis dans le groupe de Minsk de
l'OSCE.
Les parties ont évoqué la situation
d'après-guerre dans la région. La nécessité de reprendre le processus de paix
dans le cadre des coprésidents du Groupe de Minsk de l'OSCE
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ONU
Le ministre arménien de la Justice, Rustam Badassian, a participé au 14e Congrès des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale (ONUDC) à Kyoto, au Japon, du 5 au 11 mars 2021.
Dans son discours, le ministre a
remercié le Japon d'avoir organisé l'événement Secrétariat de l'ONUDC, notant
que cette plate-forme des Nations Unies est une bonne occasion pour les gouvernements
de discuter de la prévention du crime, des questions de justice pénale, ainsi
que des mécanismes et outils nécessaires.
Selon le ministre, depuis la
révolution de velours de 2018, l'Arménie qui s'est engagée dans un programme ambitieux
de réformes avec une nouvelle détermination, a fait des progrès significatifs
dans
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Russie
Interrogée sur la possibilité pour la Russie de devenir un médiateur pour le règlement de la situation en Arménie, la représentante officielle du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, a déclaré lors d'un briefing le jeudi 4 mars:
"Notre position - la non-ingérence dans
les affaires intérieures - est équilibrée, claire et sans ambiguïté, ce que
nous maintenons à la fois dans nos relations avec le monde extérieur et dans
notre politique étrangère visant à établir des relations avec les différents
pays, États et organisations internationales. Il existe diverses évaluations
politiques, mais notre position reste inchangée.»
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Union
européenne
Le Haut Représentant et Vice-président Josep Borrell a déclaré que la Commission européenne déplorait les dommages causés à la cathédrale de Ghazanchetsots de Chouchi dans le Haut-Karabakh par les forces armées azerbaïdjanaises.
Ces remarques faisaient suite à une
question écrite urgente adressée à la Commission européenne par le député
européen Loucas Fourlas (Chypre,
PPE).
Dans sa question, Loucas Fourlas a mentionné que les forces armées azerbaïdjanaises ont visé et attaqué la cathédrale Ghazanchetsots de Chouchi le 8 octobre 2020, en violation des règles internationales de la guerre. Le député européen a demandé à la Commission européenne si cette dernière envisageait de prendre des mesures pour protéger à la fois la population civile et les lieux de culte d’Artsakh qui sont actuellement sous contrôle azerbaïdjanais.
Répondant au député européen, la
Commission européenne a noté qu'elle déplore la destruction des monuments
religieux et historiques du Haut-Karabakh et souligne l'importance de la
préservation et de la restauration du patrimoine culturel et religieux.
En outre, dans sa réponse, le Haut
Représentant s’est référé à la résolution 2347 de 2017 du Conseil de sécurité
des Nations Unies, qui donne la définition des crimes de guerre, ciblant les
centres religieux, éducatifs et culturels.
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Etats-Unis
«Les États-Unis surveillent de près les tensions politiques persistantes en Arménie. Nous exhortons toutes les parties à faire preuve de retenue et à éviter toute action escalade ou violente. Nous encourageons les dirigeants arméniens à résoudre leurs différends pacifiquement et à respecter l'Etat de droit et les processus des institutions démocratiques", a déclaré Ned Price le porte-parole du département d'État ; et d’ajouter :
"Les Etats-Unis ont été un partisan
inébranlable du développement de l'Etat de droit et des processus et
institutions démocratiques en Arménie. Nous continuerons à soutenir la
démocratie en Arménie et sa souveraineté."
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Turquie
La Turquie a qualifié les événements d'Arménie de "tentative de coup d'État" et les a fermement condamnés.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavuşoğlu, a déclaré : «Peu importe où dans le monde un coup d'État a lieu, nous le condamnons. Vous pouvez critiquer et exiger la démission du gouvernement, ce qui est normal. Mais qu'une armée appelle au
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Azerbaïdjan
«L'Azerbaïdjan, la Turquie et l'Iran ont une position unique sur la mise en œuvre des projets de transport dans la région. Si l'Arménie se comporte normalement, elle peut aussi bénéficier de ce processus», a déclaré le président Ilham Aliev jeudi lors du sommet de l'Organisation de coopération économique (OCE).
«Le conflit du Haut-Karabakh est terminé
après la glorieuse victoire de l'Azerbaïdjan sur l'Arménie. Le conflit du
Haut-Karabakh appartient au passé. Nous pensons à l'avenir maintenant. Nous
avons commencé à discuter de projets de transport qui unissent de nombreux pays
pour garantir paix et stabilité dans la région.
La déclaration trilatérale du 9 novembre 2020
envisage
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de News.az