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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Deux
réunions multiétatiques : Le Conseil de l’Europe et Conseil de coopération
des États turcophones. Deux traitements bien différents du conflit du
Haut-Karabakh.
Comme de bien entendu, le Conseil européen s’est bien gardé de sévir contre la Turquie, tout au plus a-t-il rappelé les points à améliorer. Les dirigeants de l'UE ont insisté sur l'intérêt stratégique d'un environnement stable et sûr en Méditerranée orientale et sur l'instauration de relations avec la Turquie fondées sur une coopération mutuellement avantageuse. Ils se sont félicités de la reprise des pourparlers bilatéraux entre la Grèce et la Turquie ainsi que de la reprise des pourparlers concernant Chypre - l’armée turque occupe depuis 1974 37% de l’ile -, pilotés par les Nations unies(1). Les dirigeants ont appelé la Turquie à s'abstenir de nouvelles provocations ou actions contraires au droit international.
La
récente rencontre entre l’exécutif européen - Ursula von der Leyen et Charles
Michel, et Recep Tayyip Erdoğan n’a rien apporté de nouveau ; si ce n’est,
réaffirmer ce qui a été dit plus haut et faire part des "inquiétudes"
de l'UE concernant les droits humains en Turquie. Tout au plus, l’UE s’est dite
prête à engager la modernisation de l’Union douanière, à reprendre le dialogue
à haut niveau suspendu en 2019 sur certains sujets comme la sécurité,
l’environnement ou la santé, et à accorder certaines facilités de visas pour
les ressortissants turcs. Par contre, rien concernant les négociations
d’adhésion UE-Turquie.
Quant
à savoir si la dernière intervention militaire turque aux côtés de
l’Azerbaïdjan - avec l’envoi de djihadistes et l’emploi d’armes interdit, dans
la guerre de 44 jours contre l’Arménie -, le sujet n’a même pas été évoqué. Tout
au plus, le point 17(2) du communiqué
final effleure-t-il cette guerre meurtrière, la noyant dans les divers théâtres
d’opération militaire du ‘fidele’ membre de l’OTAN.
C’est
sûr qu’avec de telles remarques, Recep Tayyip Erdoğan va trembler de tout son
être et changer sa politique expansionniste. L’Union européenne n’a toujours
pas compris, plus exactement ne veut pas comprendre que le sultan ottoman n’a
strictement rien à … faire des tergiversations, des palabres ou des piaillements
de l’UE. Si Erdoğan s’est retiré, provisoirement sans doute, de la Méditerranée
orientale, c’est grâce aux navires de guerre français, et non aux
communiqués génériques du club des 27; tout comme son avancée en Syrie a été
stoppée par l’armée russe et non aux remontrances de Bruxelles. Pire encore, l’UE
ne cesse de payer le maître de la Sublime Porte pour qu’il n’ouvre pas les
vannes de l’immigration. Plus hypocrite, tu meurs !
Si
l’on veut être honnête, l’Union européenne est avant tout une union économique
et commerciale, en fait le digne successeur de la CEE de 1957. Elle n’a pas de
politique fiscale commune, pas d’armée pour faire respecter ses décisions - c’est
l’OTAN qui est sensée assurer sa défense, quant à sa politique extérieure,
chaque membre fait ce qu’il veut avec qui il veut. Quand on sait de surcroit qu’il
faut l’unanimité pour avancer d’un pas, rien d’étonnant qu’une prise de décision
traine en longueur. Erdoğan peut dormir sur ses deux oreilles, ce n’est pas
Emmanuel Macron qui ira faire la guerre, en plus tout seul !
()
Les cinq Etats qui composent le Conseil de coopération des États turcophones ou Conseil turcique (Azerbaïdjan, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Turquie et la Hongrie en observateur) n’ont eu aucuns états d’âme pour condamner ‘l’agresseur’ arménien. Le dictateur de Bakou a déversé sa haine des Arméniens, les traitants de tous les noms, récrivant l’histoire à sa vision, n’hésitant pas à leur imputer tous les déboires et les malheurs des Azéris, et ce, depuis la guerre arméno-Tatars. (CF : § CCET)
De
la diatribe du potentat, il ressort toutefois quelques points qui demandent à
être précisés.
-
Si Aliev considère que «le conflit du Haut-Karabakh a été résolu», cela
signifie-t-il que l’Azerbaïdjan n’a plus aucune prétention sur ce qu’il reste
du Haut-Karabakh gardé par les 2.000 soldats de la paix russes ? Ou est-ce que la question sera de nouveau
posée à la fin de la présence russe de 5-10 ans ?
- Aliev compte
s’approprier le couloir du Zankézour pour assurer une liaison permanente entre l’Azerbaïdjan
et le Nakhitchevan. Quid du devenir de la frontière arméno-iranienne et de
Méghri ?
-
Il se pose alors une question beaucoup plus grave.
Est-il prévu à long terme un échange de territoire : le couloir de Méghri
contre le rattachement définitif du reste du Haut-Karabakh à l’Arménie ?
Les échanges Arménie-Iran se faisant par des vois de communications à travers
le Nakhitchevan. Cela reste un scénario peu probable, Aliev a déclaré à
plusieurs reprises que le Haut-Karabakh fait partie intégrante de
l’Azerbaïdjan.
(1) : on remarque au
passage que la résolution d’un conflit lorsqu’elle est confiée à une
organisation internationale (ONU, OSCE, …), n’en finit pas de durer. Quand de
surcroit la Turque/Azerbaïdjan ou Israël est l’une des parties concernées, le
‘temps’ n’est plus une grandeur quantifiable.
(2) : «Conformément à l'intérêt commun de l'UE et de la Turquie en faveur de la paix et de la stabilité dans leur environnement, nous attendons de la Turquie et de tous les acteurs qu'ils contribuent de manière positive à la résolution des crises régionales, telles que celles qui existent en Libye, en Syrie et dans le Caucase du Sud, et nous resterons vigilants à cet égard.»
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Traductions –
revue de presse
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Arménie
Le président arménien Armen Sarkissian a accordé une interview à la télévision russe RBK, portant sur plusieurs thèmes :
«Il s'agit davantage d'une évaluation, probablement de Moscou ou de la Russie. La majorité dominante des Arméniens, y compris des représentants de la diaspora vivant dans des pays éloignés, conviennent que la Russie est le partenaire clé de l'Arménie. Je pense qu'il y a
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Europe
APCE
Concernant les mauvais traitements infligés aux prisonniers de guerre arméniens en Azerbaïdjan, une déclaration a été publiée par le président de la délégation de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l’Europe pour les relations avec le Caucase du Sud - l'eurodéputée Marina Kaljurand, le rapporteur permanent du Parlement européen sur l'Arménie - l'eurodéputé Andrey Kovatchev et le rapporteur permanent du Parlement européen sur l'Azerbaïdjan - l'eurodéputée Željana Zovko.
«Nous sommes gravement préoccupés par de nombreuses allégations d'abus de captifs arméniens par l'Azerbaïdjan, comme le montre en particulier un récent rapport de Human Rights Watch. Nous exhortons les autorités azerbaïdjanaises à
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Russie
En marge de la séance du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la CEI à Moscou, le ministre arménien des Affaires étrangères Ara Aivazian s'est entretenu avec son homologue russe Sergueï Lavrov.
Au cours de la conversation privée, les ministres ont discuté d'un large éventail de questions liées au conflit du Haut-Karabakh, y compris la mise en œuvre des déclarations trilatérales des 9 novembre et 11 janvier et des développements actuels. Dans ce contexte, Ara Aivazian a souligné
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Turquie
Lors du congrès du Parti de la justice et du développement (AKP) au pouvoir en Turquie, le médecin arménien d'Istanbul Sevan Sivacioglu est devenu membre du comité exécutif du parti.
Selon Milliyet, le président Recep
Tayyip Erdoğan a été réélu président de l'AKP, et le médecin arménien
susmentionné a été inclus dans les membres du comité exécutif.
(…)
La Turquie a critiqué dans la soirée les conclusions du sommet de l’UE, tout en promettant de répondre par « des pas positifs » aux éventuels gestes des Vingt-Sept.
« Même si la nécessité d’un agenda positif a été
soulignée, il a été constaté que le rapport a été écrit d’un point de vue unilatéral et sous l’influence des allégations étroites
d’esprit de quelques pays membres », a déclaré le ministère turc des Affaires
étrangères Mevlüt Çavuşoğlu dans un
communiqué.
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CCET
Extraits du Discours prononcé par le Président Ilham Aliev devant le Conseil de coopération des États turcophones (Conseil turcique) :
«()… À la fin du mois de septembre, nos positions et implantations militaires ont subi des tirs d'artillerie, et plusieurs de nos militaires et civils ont été tués. Naturellement, nous avons répondu de manière adéquate, mené une contre-offensive et puni l'ennemi. La guerre du Karabakh qui a duré 44 jours a abouti à une victoire complète de l'Azerbaïdjan. L'Azerbaïdjan a retrouvé son intégrité territoriale, plus de 300 villes et villages ont été libérés. Notre ville historique de Chusha (Chouchi)
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, et de Azertag