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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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La dernière rencontre sous les auspices des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE entre Pachinian et Aliev a eu lieu à Vienne en mars 2019. Aux 3+6 propositions des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, se sont ajouté les 9 points de l’accord tripartite du 9 novembre 2020 suivis des 4 de l’accord du 11 janvier 2021.
Voyons
le travail mené par les 3 ambassadeurs, (Igor Popov pour la Fédération de
Russie, Stéphane Visconti pour la France et Andrew Schofer pour les États-Unis
d’Amérique), représentants leur pays, coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE.
Leur dernière déclaration date du 31
mai 2021.
Le
Groupe a été crée en mars 1992, mais le travail effectif n’a commencé qu’en
décembre 1996 avec la mise en place de la coprésidence du groupe.
Leur
activité depuis 25 ans a été, de se rendre sur le terrain chez les protagonistes,
Haut-Karabakh compris, pour trouver une solution au conflit. Pour ce faire ils
se sont employés à : Éviter de fâcher qui que ce soit ; Ne jamais nommer
le fauteur de trouble, aussi grave soit-il ; Garder en permanence la
neutralité ; Organiser des Sommets entre chef d’Etats et/ou leurs
ministres des Affaires étrangères ; Et bien évidemment à rédiger des
communiqués …. Très génériques, après chacune de leurs tournées et/ou
d’événements graves. Leur devise : « Toujours proposer, ne jamais
sévir ».
On
notera au passage que :
1- - Sur les 45
rencontres depuis 1996, les premières ont été les plus fréquentes (6 en 1999, 4
en 2000, 5 en 2001) puis 1 ou 2 les années suivantes, avec une exception en
2009 avec 4 rencontres (année de la signature de l’accord arméno-turc entre
Ahmet Davutoğlu et Edouard Nalbandian).
2- - Pendant les 44
jours qu’a duré la guerre arméno-turco/azerbaidjanaise, les pays coprésidents comme
à l’accoutumé se sont contentés se palabrer, de donner des conseils. Mais
surtout ne pas intervenir. Sauf la Russie, dont les relations avec les deux
ex-RSS sont d’une autre nature.
Qu’en
pensent les antagonistes sur la poursuite des négociations de paix sous
l’égide des coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE ?
L’ex
et futur premier ministre arménien, Nigol Pachinian, bien que toujours intérimaire(1) à ce jour, ne jure que par les
coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE. Il attend d’eux qu’ils mettent en
œuvre le troisième point des principes de base, à savoir : «égalité des droits et
autodétermination des peuples», vu que les 2 premiers ont été réalisés par le
dictateur azéri, aidé en cela par l’un des membres du Groupe de Minsk, la
Turquie.
Quant
à Ilham Heydar öglu Aliev, il n’a que faire du groupe de Minsk de l’OSCE et encore
moins de ses coprésidents français et américain. Pour ce qui est du coprésident
russe, il ne peut que se féliciter de sa prestation. Non seulement il ne l’a
pas bloqué dans ses velléités guerrières comme ce fut le cas en Avril 2016,
mais l’a laissé récupérer la quasi-totalité des districts perdus durant la
guerre de 1992-94. Avec comme prime au vainqueur l’obtention de voies de
communication vers le Nakhitchevan à travers l’Arménie. Petite déception
toutefois, il n’a pas pu reprendre la totalité du Haut-Karabakh, et a du se
contenter de la région de Hadrut.
Gros
bénéfices également pour la Turquie, qui en remerciements pour sa participation
active à la victoire de son laquais, voit son rêve néo-ottoman de pantouranisme
se réaliser petit à petit, de plus, au détriment des Arméniens.
Que
reste-t-il à discuter par les coprésidents ?
Tout
d’abord convaincre le maître de Bakou que leur mandat n’est pas fini, sachant
pertinemment que pour le potentat ce sont les accords tripartites de Moscou qui
prévalent sur le Groupe de Minsk. Si discussion il y a, elle ne portera
certainement pas sur une quelconque restitution, même partielle, des 7
districts, Chouchi compris. Il faut avoir en tête que pour la communauté
internationale le Haut-Karabakh fait partie intégrante de l’Azerbaïdjan. Pour
Aliev, le conflit du Haut-Karabakh n’existe plus, il a été résolu avec les
accords tripartites de Moscou.
La
seule inconnue de taille qui reste, sont les projets géostratégiques du
camarade Poutine. La Turquie, membre de l’OTAN, était contigüe à l’URSS, mais à
travers les RSS de Géorgie et d’Arménie. Avec les accords turco-azerbaidjanais de Chouchi, Ankara, toujours membre de
l’OTAN, va se trouver directement à sa frontière caucasienne, et là, ce n’est
plus du tout l’« étranger proche ».
(1)
: Il deviendra officiellement
Premier ministre qu’après avoir été désigné par le parlement nouvellement élu.
Toujours est-il qu’un «intérimaire», qui en principe est sensé expédier les
Affaires courantes, mais qui en fait, agit comme pleinement en charge de la
fonction, démettant des ministres, prenant des décisions à l’emporte pièce de
son propre chef ou pire, engageant le pays nonobstant les menaces de
l’Azerbaïdjan.
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Traductions –
revue de presse
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Azernews, ainsi que de l’Union européenne.
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Arménie
Le chef de la commission parlementaire permanente des relations étrangères, Roupen Rubinian, a exclu un accord de paix global avec l'Azerbaïdjan jusqu'à ce que le conflit du Haut-Karabakh soit résolu.
Ses commentaires sont intervenus après que le président Ilham Aliev a exprimé l'espoir que les autorités arméniennes accepteraient un traité de paix avec l'Azerbaïdjan après les élections législatives anticipées du 20 juin. Selon la députée Naïra Zohrabian, Bakou souhaite également que l'Arménie reconnaisse le territoire l'intégrité de l'Azerbaïdjan avec
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Russie
"La Russie a joué un certain rôle dans la résolution de cette crise très grave. Personne ne s'intéresse à son développement : ni l'Azerbaïdjan, ni l'Arménie, encore moins les habitants du Haut-Karabakh", a déclaré président Vladimir Poutine le mercredi 30 juin.
«Vivre pacifiquement et amicalement côte à côte crée également des conditions pour améliorer la vie des gens non seulement du point de vue de la sécurité, mais aussi du développement économique et social, dont la population du Karabakh a
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CICR
«Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) continue de travailler sur l'échange de prisonniers de guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan. Des progrès ont été faits, les captifs rentrent chez eux. Dans le même temps, des différends persistent au sujet de certains détenus : S'ils sont considérés comme des prisonniers de guerre ? Quel est leur statut ? Et s'ils peuvent rentrer. Nous continuons à travailler sur ces questions,» a déclaré le président du CICR Peter Maurer.
Selon lui, la Croix-Rouge a un accès
direct aux détenus.
«Le gouvernement azerbaïdjanais nous a
informés qu'il y avait des désaccords avec la partie arménienne concernant le
statut des détenus. Bakou et Erevan doivent régler ce problème entre eux. Nous
pouvons partager notre expérience, nous pouvons donner des recommandations,
mais les gouvernements respectifs doivent déterminer et faire eux-mêmes une
évaluation finale du statut. Nous sommes en contact des deux côtés. Et j'espère
qu'à l'avenir, il sera possible de trouver une solution au problème pour tous
les détenus qui se trouvent en Arménie et en Azerbaïdjan", a indiqué Maurer.
Il a également déclaré que le
financement du travail du CICR au Karabakh a été augmenté : «Pour le moment, notre budget est environ quatre à cinq fois
plus important qu'au cours des 27 années précédentes. Auparavant, notre budget
était d'environ 10 à 11 millions de dollars, alors que maintenant nous
approchons des 50 millions de dollars et avons considérablement accru notre
présence dans la région. Nous aidons les personnes déplacées, nous aidons les
personnes qui reviennent," a-t-il
précisé.
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OSCE
Lors d'une réunion de la commission de la démocratie, des droits de l'homme et des Affaires humanitaires de l’AP-OSCE, la députée Annie Samsonian, membre de la délégation arménienne à l'Assemblée parlementaire de l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe, a déclaré :
«Ces jours-ci, des procès ont commencé en
Azerbaïdjan contre des captifs arméniens, ce qui viole complètement les
principes du droit international, les droits des captifs et de leurs familles.
Les questions de droit humanitaire sont
politisées par l'Azerbaïdjan. Je publierai un lien dans le chat de conversation
et montrerai une vidéo où les présidents azerbaïdjanais et turc parlaient des
prisonniers de guerre arméniens en tant que sujet de commerce, prévoyant de les
restituer en échange de cartes des zones minées du Haut-Karabakh.
C'est une preuve indéniable que l'Azerbaïdjan
est engagé dans la traite des êtres humains, et les prisonniers de guerre
arméniens font l'objet de négociations politiques pour l'Azerbaïdjan."
Samsonian a indiqué que tous les
procès contre les prisonniers de guerre arméniens sont de faux processus,
visant à «jeter de la poussière aux yeux».
«Depuis le 12 mai, les troupes
azerbaïdjanaises ont violé l'intégrité territoriale de l'Arménie et refusent de
quitter le territoire souverain de l'Arménie.
Nous appelons nos partenaires européens à
imposer des sanctions à l'Azerbaïdjan pour violation de l'article 2 de la
Charte des Nations Unies".
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OTSC
«La situation tendue dans le sud de l'Arménie n'est pas conforme aux dispositions de la charte de défense collective de l'OTSC et est considérée comme un incident frontalier,» a déclaré le secrétaire général de l'Organisation du Traité de Sécurité Collective, Stanislav Zas.
«Il faut comprendre que le potentiel de
l'OTSC n'est utilisé qu'en cas d'agression, d'attaque. Ici [dans le cas de l'Arménie]
nous avons affaire, en fait, à un incident frontalier. Dieu merci, il n'y a pas
de victime, pas de fusillade. L’incident frontalier doit être résolu entre les
antagonistes, et nous [l'OTSC] sommes favorables à une résolution pacifique.
Maintenant, nous n'avons pas à parler de
l'aggravation de la situation d'une manière ou d'une autre. Elle ne s'aggrave
pas, et c'est déjà bien, c'est déjà un résultat. Il y a beaucoup de travail à
faire pour résoudre cette question litigieuse à la frontière
Arménie-Azerbaïdjan, mais cela doit être résolu à la table des
négociations".
En outre, il a déclaré qu'après que
l'Arménie ait déposé une demande auprès de l'OTSC en mai, l'Organisation a tenu
des consultations sur la situation dans les régions frontalières du pays.
«De telles consultations ont eu lieu au
niveau des ministres de la Défense, des secrétaires des Conseils de sécurité,
et j'ai communiqué à la fois avec le ministre arménien des Affaires étrangères
[par intérim] et le ministre [par intérim] de la Défense. Nous avons discuté de
la situation sur le terrain. En outre, nous avons déjà eu une discussion
générale lors de la session du Conseil des ministres des Affaires étrangères de
l'OTSC à Douchanbé.
L’OTSC surveille en permanence la situation dans
le sud de l'Arménie. Aucune décision n'a été prise sur la mise en place d'un
groupe de surveillance, bien que, bien sûr, la situation soit surveillée", a précisé Zas.
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Union européenne
Le Haut Représentant pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, a déclaré que l'Union européenne s'est engagée à jouer un rôle actif dans la promotion de la résolution du conflit du Haut-Karabakh .
Il a publié un article de blog quelques jours après avoir mandaté trois ministres des Affaires étrangères de l'UE pour visiter les pays du Caucase du Sud en son nom. Ils étaient accompagnés du représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo Klaar, et d'un haut fonctionnaire du
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Azerbaïdjan
«L'Azerbaïdjan propose à l'Arménie d'entamer des discussions bilatérales sur la délimitation et la démarcation des frontières,» a déclaré le ministre azéri des Affaires étrangères Jeyhun Bayramov.
S'adressant à la 43e réunion en ligne du Conseil des ministres des Affaires étrangères de la BSEC le 30 juin, Bayramov a également déclaré que les déclarations anti-azerbaïdjanaises exprimées en Arménie entravent
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Azernews, ainsi que de l’Union européenne.