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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Oui, pour les uns. Non, pour les autres.
Les
‘uns’ sont les deux pays victorieux de la seconde guerre de 44 jours entre les
Arméniens et les Turco-Azéris. La récente interview accordé par le président
Ilham Aliev à la chaine CNN-Turk est on ne peut plus clair. (Cf. § Azerbaïdjan) !
La
guerre est finie, l’Azerbaïdjan a quasiment retrouvé son intégrité
territoriale, les voies de communications traversant l’Arménie doivent encore s’ouvrir
pour relier le monde turc d’Ouest en Est. Bref, il ne reste à l’Arménie qu’à
accepter l’accord de paix proposé si ‘gentiment et élégamment’ par Bakou.
C’est
d’ailleurs la pensée profonde du ‘grand démocrate’ de la région, Recep Tayyip
Erdoğan, chef d’un Etat négationniste notoire, auteur du génocide des
Arméniens.
Le
sultan ottoman n’a-t-il pas déclaré le plus sérieusement du monde : « Que personne ne
soit gênée par la victoire au Karabakh, car elle symbolise non pas la
destruction et l'oppression, mais la reconstruction et la justice. Ceux qui
veulent voir la différence entre la civilisation et le vandalisme, doivent
venir au Karabakh pour comparer les deux périodes. Le Karabakh est l'endroit où
ont été déjoués les plans de ceux qui considèrent le monde comme l'arène de
leurs ambitions politiques et économiques." Et d’ajouter :
« J’espère
voir Shusha proclamée ‘la capitale de la culture du monde turc’".
Les
‘autres’ sont, l’Arménie bien sûr, ainsi que les trois pays coprésidents du
groupe de Minsk de l’OSCE en charge de la résolution du conflit. Leurs
propositions sont soutenues par la communauté internationale. Ainsi, la
résolution du conflit ne doit effective qu’après un accord issu des
négociations de paix entre les belligérants sous l’égide des médiateurs.
Or,
le dictateur azéri ne reconnait plus la légitimité du Groupe de Minsk de
l’OSCE, pour lui, ce qui tient lieu de feuille de route ce sont les 14 points inscrits
dans les deux documents de Moscou du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021. Pour
le premier ministre arménien ce sont les propositions des coprésidents du
groupe de Minsk de l’OSCE qui priment ; Propositions que Bakou n’a jamais
accepté. Le point fondamental qui différencie ces deux options est le devenir
du Haut-Karabakh.
Pour
le despote, le Haut-Karabakh n’existe plus. Seul existe la province du
Karabakh, peuplée partiellement de citoyens azerbaidjanais d’origine
arménienne, qui tôt ou tard retourneront sous administration de Bakou. Les
notions de statut final ou d’un quelconque référendum n’ont pas raison d’être. En
attendant, pour atteindre ses objectifs il met la pression sur l’Arménie en
tuant ou blessant des gardes-frontières ou plus sournoisement, en mettant le
feu aux cultures et/ou aux forêts. Si l’Arménie traîne un peu trop les pieds,
Ilham Aliev est prêt à déclencher une nouvelle guerre, avec l’assistance de son
mentor ottoman. (Cf. § Azerbaïdjan).
Officiellement
les pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE réitèrent leurs communiqués
habituels, appelant les une et les autres à l’apaisement et à se rencontrer aux
fins de négociations.
Une
fois encore c’est Moscou, avec sa casquette d’étranger proche, qui aura
probablement le dernier mot. C’est le seul à être présent sur le terrain
d’abord par ses soldats de la paix qui protègent les Arméniens du
Haut-Karabakh, mais également par la possibilité de faire intervenir l’OTSC,
sans oublier les militaires de la base 102 de Gumri qui assurent la sécurité
avec les Arméniens, de la frontière avec la Turquie et le Nakhitchevan.
Une
guerre à grande échelle entre les républiques d’Arménie et d’Azerbaïdjan reste
toutefois très improbable.
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Traductions –
revue de presse
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Arménie
« Le 16 août, à la suite du bombardement des forces armées azerbaïdjanaises en direction d'Eraskh, un militaire a été tué par un tireur embusqué, un autre a été mortellement blessé par le ennemi dans la région de Gegharkunik. Le 17 août, un autre militaire a été blessé », a noté le ministère, » a déclaré le ministère arménien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Il est à noter que ces actions
s'accompagnent de menaces des hauts dirigeants azerbaïdjanais envers la
souveraineté et l'intégrité territoriale de l'Arménie et l'usage de la force
contre l'Artsakh.
Nous condamnons fermement les actions
provocatrices de la partie azerbaïdjanaise, qui visent clairement à saper les
efforts de désescalade et à entraver la sécurité et la paix régionales. Elles
visent à empêcher la reprise du processus de paix sous les auspices de la
coprésidence du groupe de Minsk de l'OSCE, ainsi qu'à perturber le processus de
déblocage régional et l'ouverture de tous les moyens de communication.
L'Arménie défendra systématiquement sa
souveraineté et son intégrité territoriale, le droit du peuple d'Artsakh à
l'autodétermination et à la vie dans sa patrie. »
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Union
européenne
« L'Union européenne est prête à soutenir l'Arménie et l'Azerbaïdjan dans la délimitation et la démarcation de la frontière d'État.
Des nouvelles inquiétantes continuent
d'arriver de la frontière étatique arméno-azerbaïdjanaise, avec des pertes de
vies signalées. Nous réitérons notre appel à une désescalade, à une retenue et
à un engagement immédiats en matière de délimitation et de démarcation », a déclaré le représentant spécial de l'UE pour le
Caucase du Sud et la crise en Géorgie, Toivo
Klaar, dans un communiqué.
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Russie
Le vice-Premier ministre arménien, Mher Krikorian, le représentant du président russe, Alexeï Overchuk, et le vice-Premier ministre azéri, Chahin Moustafaev, se sont rencontrés pour continuer les travaux autour des perspectives de développement des communications dans la région du Sud-Caucase, informe le site du gouvernement de Russie.
La rencontre s’est déroulée le 17 août à Moscou. Les trois représentants ont analysé la remise en fonctionnement des routes dans une perspective de développement. Ces travaux s’effectuent dans le cadre des accords du 11 janvier 2021 entre l’Arménie, l’Azerbaïdjan et la Russie. Etonnamment ces rencontres se déroulent alors que
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Azerbaïdjan
Longue interview du président Ilham Aliev avec la chaîne de télévision CNN Turk. Extraits :
« ()… Si les négociations sont restées infructueuses pendant 30 ans, cela signifie que le processus de gel de cette question est en cours. Bien sûr, nous n'avons jamais eu l'intention de supporter cette situation. J'ai répété à maintes reprises ces dernières années que le peuple azerbaïdjanais ne se réconcilierait jamais avec cette situation, que nous libérerions nos terres natales des occupants à tout prix, et c'est ce qui s'est passé. Mes paroles se sont concrétisées et l'Azerbaïdjan a déclenché la guerre du salut, libéré ses terres historiques des occupants, rétabli la justice historique, expulsé les occupants de nos terres et
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Armenpress, de Trend et de Azernews