Conflit Arméno-azerbaidjanais (suite)

 


 

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Commentaires et Traductions de Gérard Merdjanian

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Commentaires

 

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Les jours, les semaines se suivent et se ressemblent. Non seulement la pression est constante sur la frontière avec l’Arménie mais les dirigeants azéris versent de l’huile sur le feu par leurs propos anti-arméniens et leurs actions.

 

La pression exercée par Aliev a pour but de forcer Erevan à mettre en œuvre les clauses concernant l’Arménie suite à l’accord de cessez-le-feu signé à Moscou les 9 novembre et 11 janvier dernier. Par contre, les clauses concernant l’Azerbaïdjan sont passées sous silence, et notamment le non-retour des détenus arméniens, stigmatisé par toute la communauté internationale ; Turquie, Pakistan et Israël mis à part.

 

La première pour des raisons d’alliance fraternelle et anti-arménienne associées à une démarche stratégico-miliaire en vue d’un déploiement de panturquisme ; le second pour des raisons stratégico-islamiques ; et le troisième pour des raisons mercantiles teintées d’anti-iranisme.

 

En Europe, seule la Grande-Bretagne se singularise par son comportement envers l’Arménie. Fidèle à sa doctrine pluriséculaire, elle ne s’intéresse qu’aux pays ayant un sous-sol attractif – pays du golfe, Irak, Azerbaïdjan, etc. Toutefois, la perfide Albion ne dédaigne pas les pays possédant des mines de diamants ou d’or. Aussi, c’est la Reine qui pallie les « manquements » de ses premiers ministres.

 

Pour ce qui est de l’UE, elle fait son devoir dans le cadre du partenariat oriental, augmentant au besoin le montant de ses aides. Son manque d’unité politique et l’absence d’une armée européenne limite grandement ses actions à l’étranger.

 

La tactique utilisée par le potentat est de s’en prendre aux plus faibles – c’est plus facile, en l’occurrence les civils et plus particulièrement les paysans ; et si au passage on peut blesser ou tuer des gardes-frontières, c’est tout bénéfice. De plus, lorsque certaines des cartes de délimitation des frontières interétatiques de l’Union soviétique lui sont défavorables, il s’appuie sur celles de Google-Maps et dont l’imprécision est bien connue, pour occuper le territoire de l’Arménie.

 

Face à cela, l’Arménie est quasiment désarmée. Fort heureusement, les soldats de la paix russes protègent le Haut-Karabakh, ou tout du moins ce qu’il en reste. Moscou rechigne toutefois à appliquer la même couverture aux frontières avec l’Azerbaïdjan/Nakhitchevan. Quant aux pays coprésidents du groupe de Minsk de l’OSCE, ils compensent leur manque d’engagements concrets par des aides financières en plus de leurs communiqués habituels, détaillant ce qu’il faut faire ou ne pas faire. La France se faisant un devoir de ne jamais avantager l’un par rapport à l’autre, jusqu’aller condamner des municipalités qui passeraient outre. Rien à craindre de ce côté, Aliev peut dormir sur ses deux oreilles.

 

On en revient toujours au même point.

 

Il ne peut y avoir de négociations que si les antagonistes sont d’accord. Or pour le dictateur azéri les jeux sont faits. Il a gagné la seconde guerre du Karabakh qu’il a lui-même déclenché, avec l’aide des équipements de la Turquie et des djihadistes venus de Syrie. Les accords de cessez-le-feu signé à Moscou les 9 novembre et 11 janvier dernier sont sa feuille de route. Conséquence : Le conflit du Karabakh n’existe plus et donc, le groupe de Minsk de l’OSCE n’a plus de raison d’être.

 

Malheureusement, deux des trois pays médiateurs ne veulent pas le comprendre. Que la Turquie et l’Azerbaïdjan se fichent ouvertement de leur figure ne semble pas les émouvoir plus que ça. Les deux coprésidents occidentaux comptent toujours sur les propositions faites en 2007 et validées en 2009. La claque reçue avec le déclenchement de la guerre de 44 jours ne leur a pas suffit. Aliev non seulement ne se retirera pas des territoires conquis mais commence à grignoter plusieurs hectares du territoire de l’Arménie. Pire, il compte récupérer la totalité du Haut-Karabakh à la fin du mandat des soldats de la paix russes, c'est-à-dire en Novembre 2025. Il l’a clairement déclaré haut et fort : « Les Arméniens du Haut-Karabakh sont des Azerbaidjanais égarés » ; sous-entendu, il n’est pas question d’une quelconque autonomie et encore moins d’une indépendance. Quant à la Turquie en plus d’un contingent militaire installé au Karabakh, elle compte ouvrir prochainement un consulat dans le Haut-Karabakh, à Chouchi plus précisément.

 

Connaissant cela, les coprésidents comptent se réunir en marge de la session de l'Assemblée générale des Nations Unies à New York, et rencontrer les ministres des Affaires étrangères arménien et azerbaïdjanais ; persuadés qu’ils sont qu’avec des paroles Ilham Aliev va abandonner ses exigences et se montrer conciliant.

 

Heureusement qu’il y a des décideurs qui agissent et passent aux actes alors que d’autres continuent de palabrer encore et encore.

 

 

 

 

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Traductions – revue de presse

 

Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am de News.az, et de Trend


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Arménie

 


Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian a accueilli le représentant spécial de l'UE pour le Caucase du Sud et la crise en Géorgie Toivo Klaar à Erevan. Selon un communiqué du bureau du Premier ministre, les interlocuteurs ont échangé leurs points de vue sur le règlement du conflit du Haut-Karabakh et ont souligné l'importance de reprendre les pourparlers au sein de la coprésidence du Groupe de Minsk de l'OSCE.

 

Qualifiant le partenariat Arménie-UE de dynamique, Pachinian a souligné les visites du président du Conseil européen, le commissaire au voisinage et à l'élargissement dans le pays en juillet, indiquant que 

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Russie

 


«Moscou suit de près les discussions sur la conclusion d'un traité de paix ainsi que la solution de la question du statut du Haut-Karabakh à Erevan et à Bakou, »
a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Fédération de Russie Maria Zakharova.

 

«Malheureusement, il existe toujours des désaccords de principe entre les parties sur des questions politiques, et c'est exactement pourquoi nous considérons la mise en œuvre inébranlable de toutes les dispositions énoncées dans les déclarations trilatérales de haut niveau du 9 novembre 2020 et du 11 janvier 2021. Bien entendu, cela concerne avant tout  

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ONU

 


« L'Arménie a engagé jeudi 16 septembre une procédure contre l'Azerbaïdjan devant la Cour internationale de Justice (CIJ), le principal organe judiciaire des Nations Unies, en ce qui concerne les violations de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de la discrimination raciale (CIERD), »
a indiqué la CIJ dans un communiqué de presse.

 

« Le demandeur soutient que pendant des décennies, l’Azerbaïdjan a soumis les Arméniens à la discrimination raciale et qu'à cause de cette politique de haine arménienne parrainée par l'État, les Arméniens ont été  

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APCE

 


Suite au récent conflit tragique entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, la Commission des migrations de l'Assemblée Parlementaire du Conseil de l'Europe a formulé une série de recommandations aux deux pays pour faire face aux conséquences humanitaires à court et à long terme et avancer vers un processus de paix et de réconciliation.

 

Approuvant une résolution et une recommandation sur la base d'un rapport de Paul Gavan (Irlande, GUE), qui s'est rendu dans les deux pays, la commission s'est déclarée "préoccupée par les nombreuses allégations de crimes, crimes de guerre et autres actes illicites", au cours des six -semaine de guerre, énumérant les plus graves. Elle a appelé les deux pays à  

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OTSC

 


Le secrétaire du Conseil de sécurité d'Arménie, Armen Krikorian, s'est adressé mercredi à la réunion conjointe des ministres des Affaires étrangères, des ministres de la Défense et du Conseil de sécurité de l'Organisation du Traité de sécurité collective (OTSC), à Douchanbé (Tadjikistan).

 

Il a attiré une attention particulière sur les derniers développements en Artsakh (Haut-Karabakh). Il a induqé que l'Azerbaïdjan continue de faire preuve d'une approche destructrice et, entre autres choses,  

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Etats-Unis

 


Joe Biden
a adressé un message à Nigol Pachinian à l'occasion du 30e anniversaire de l'indépendance de l'Arménie.

 

«()… Nos deux nations sont liées par l'histoire, la famille et l'amitié, y compris 1,5 million d'Arméniens-Américains dont les contributions enrichissent et renforcent nos relations bilatérales. Cette année, nous célébrerons 30 ans de relations bilatérales entre nos pays. Nous sommes impatients de continuer à soutenir le peuple arménien dans son cheminement démocratique dans les années à venir, notamment en soutenant vos efforts pour renforcer vos institutions démocratiques, faire avancer les droits de l'homme, lutter contre la corruption et  

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France

 


Le président Emmanuel Macron a envoyé un message de félicitations au président Armen Sarkissian à l'occasion du 30e anniversaire de l'indépendance.

 

«()… La France et l'Arménie entretiennent une relation privilégiée profondément ancrée dans l'histoire. Ces relations amicales de proximité et de confiance se poursuivent aujourd'hui dans tous les domaines.

 

La France veut jouer un rôle pour ramener la paix dans la région, et c'est dans cet esprit qu'elle

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Turquie

 


La république d'Arménie et la Turquie n'ont jamais eu de relations diplomatiques et la frontière commune est fermée depuis 1993.

 

" Nous ne sommes pas fermés aux pourparlers (avec l'Arménie), nous sommes prêts à discuter avec l'Arménie. J'espère que ce n'est pas une approche négative mais positive qui prévaudra là-bas. Si Dieu le veut, le problème entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie sera résolu avec l'ouverture du couloir reliant l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan, » a déclaré le président Erdoğan aux journalistes dans l’aéroport d'Istanbul avant de partir pour New York où il  

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Azerbaïdjan

 


Suite à la déclaration de l'ambassadeur américain en Arménie, Lynne Tracy, qui disait « nous ne pensons pas que la question du statut du Haut-Karabakh ait été résolue. Cette question est à l'ordre du jour du groupe de Minsk ", la porte-parole du ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères, Leyla Abdullayeva, a déclaré :

 

"Une telle déclaration de l'ambassadeur américain est inacceptable. Le conflit du Karabakh est une chose du passé, l'Azerbaïdjan a assuré son intégrité territoriale, et les régions économiques du Zanguézour oriental et du Karabakh ont été créées par décret du président azerbaïdjanais du 7 juillet 2021. Ces territoires font partie intégrante de l'Azerbaïdjan et il ne peut être question 

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A confirmer

 


Le quotidien arménien Hrabarag écrit : 

Selon nos sources, des négociations étaient en cours à Moscou avec la partie azerbaïdjanaise sur le soi-disant « accord de paix ».

 

On nous a dit que les négociations étaient terminées et que la partie arménienne était très satisfaite des résultats. Il semble qu'un accord ait été trouvé pour lancer le processus de démarcation et de délimitation de la frontière, sans préciser le statut de l'Artsakh [Haut-Karabakh], dans le cadre des cartes de l'Union soviétique.

 

Une prolongation de la présence de la partie russe, sans limitations de date au-delà des 5 ans prévus, aurait été actée.

 

Quant à la route traversant le Syunik, ils ont convenu d'une voie de transit qui sera surveillée par la Fédération de Russie et nos gardes-frontières, des postes de contrôle frontaliers fonctionneront, et les Azerbaïdjanais paieront un péage pour emprunter cette route. Ils mentionnent même le chiffre : c'est environ 150 millions de dollars [US] par an.

 

Par contre, rien n'a pu être acté pour la route Goris-Kapan, un accord a été conclu avec la partie russe pour construire rapidement - avec le financement de Moscou - la route de contournement Datev-Kapan, la rendant praticable pour gros camions en provenance d'Iran.

 

()… Ce document sera probablement signé définitivement d'ici janvier, et le début des travaux de délimitation sera lancé par la commission trilatérale.

 

Naturellement, ces informations restent confidentielles et nous n'avons pu obtenir aucune confirmation ou démenti officiel.

 

 

 

 

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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am,  de News.az, et de Trend