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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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De même que le génocide des Arméniens en 1915 reste une épine dans le pied de la Turquie, le Haut-Karabakh est une épine dans le pied de l’Azerbaïdjan.
La
proposition de la Turquie de reprendre les négociations de normalisation avec
l’Arménie - avec à la clé la levée du blocus et l’ouverture de la frontière verrouillée
depuis 1993, semble réjouir tout le monde occidental et la Russie. Ils sont
contents parce qu’Ankara tend la main à Erevan et que son discours officiel est
tout mielleux. Il n’y a pas de quoi se réjouir, car ses actes infirment ses
propos.
À croire que ces gens-là n’ont pas lu entièrement les communiqués des dirigeants
turcs, ou qu’ils ont la mémoire courte. En fait pas du tout. Faire semblant de
supposer que les choses vont aller en s’améliorant pour les Arméniens où qu’ils
soient dans le monde, est une totale hypocrisie. Les seuls qui vont réellement
en bénéficier directement sont les Turco-azéris, et indirectement les
Occidentaux et les Russes qui vont continuer à recueillir les fruits de leur lâcheté.
On ne fait pas d’omelette commerciale sans casser des œufs.
Rappelons-nous.
Lors de la signature en grandes pompes des protocoles
d’établissement des relations arméno-turques le 10 octobre 2009 à
Zurich, la Turquie n’a jamais voulu ratifier le document au motif que le
conflit du Haut-Karabakh n’était pas réglé. La condition préalable posée par
Ankara stipulait qu’il fallait que ce soit à la satisfaction de l’Azerbaïdjan.
Cet ajout après signature avait entrainé le 15 février 2015 le retrait de
l’Arménie des protocoles.
Il
faut toujours se méfier des turco-azéris sur le respect de leur signature et
plus particulièrement dans le domaine politique et des droits humains. Or qu’en
est-il actuellement ?
Si
côté turc, c'est toujours Erdoğan qui est à la manœuvre - Premier ministre d’un
régime parlementaire en 2009 et actuel Président de la république d’un régime
présidentiel ; Côté arménien, c’est Nigol Pachinian qui a succédé à Serge
Sarkissian. Différence fondamentale pour l’Arménie, indépendamment du fait de passer d’un régime présidentiel à
un régime parlementaire, l’homme fort d’Erevan est loin d’être un fin-politique,
ni un diplomate aguerri. Ne sachant pas sur quel pied danser, il a commencé par
se rapprocher de l’Occident pour finalement se rendre compte que c’est Moscou
qui tient les rênes dans la région. Résultat : le laisser-faire de Poutine
lors de la guerre de 44 jours de 2020.
Si
la leçon a été sévère pour Pachinian, elle a été tragique pour le
Haut-Karabakh. Hélas, ce n’est qu’un début.
Profitant
de la neutralité bienveillante de Poutine, Aliev modifie petit à petit sa
frontière avec l’Arménie et force la main de Pachinian, par prisonniers
interposés, pour qu’il accélère la mise en œuvre des voies de communications.
Dernière victoire en date, il a arraché du leader arménien la reconstruction de
la voie ferrée Nakhitchevan-Méghri-Azerbaïdjan, qui avait été totalement démantelée
dans les années 90, mais surtout beaucoup plus avantageux que le transit
routier. L’accord du 9 novembre 2020 ne donnait aucune précision sur le type et
la nature des liaisons à mettre en œuvre.
Le
conflit du Haut-Karabakh étant réglé pour le potentat de la Caspienne,
conseillé par Erdoğan, Heydar öglu Ilham Aliev a poussé même le vice jusqu’à
proposer un accord de paix en l’état à l’Arménie, afin de couper l’herbe
sous les pieds des médiateurs du groupe de Minsk de l’OSCE. Seul hic : il
n’a pas précisé à quel prix !
Ce
qui reste du Haut-Karabakh doit d’ailleurs lui revenir le 9 novembre 2025, date
de fin de la présence des soldats de paix russes en Azerbaïdjan, vu qu’il ne
tient absolument pas à proroger leur mandat pour 5 ans de plus, tel que prévu dans
l’accord 9 novembre 2020. Sauf si Poutine en décide autrement.
Persuadés
qu’il n’y a pas le « feu au lac », les coprésidents du groupe de
Minsk vont continuer à tchatcher et à sortir leurs communiqués génériques. Si par
malheur les événements s’aggravaient, ils verseraient quelques larmes de
crocodile.
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Traductions –
revue de presse
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Arménie
« La Turquie garde l'Europe en otage en gardant quelques millions de réfugiés à la frontière avec l'Union européenne. Et l'UE paie des milliards d'euros pour ces réfugiés. La Turquie est en Libye, qui est la porte d'entrée des réfugiés nord-africains vers l'Europe. D'une manière ou d'une autre, la Turquie est maintenant très forte en Azerbaïdjan. L'Europe obtient
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OSCE
Lors d'une conférence en ligne organisée par la présidence suédoise de l'OSCE, le représentant permanent de l'Arménie auprès de l'OSCE, l'ambassadeur Armen Papikian est intervenu.
Au cours des trois sessions de la conférence consacrées aux séquelles de la deuxième guerre d'Artsakh et au rôle de l'OSCE dans le règlement politique du conflit du Haut-Karabakh, les participants
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Russie
« Les présidents Vladimir Poutine et Emmanuel Macron ont discuté aujourd'hui de la question du Haut-Karabakh au téléphone,
Les parties se sont déclarées satisfaites de
la stabilisation de la situation et des efforts déployés pour rétablir une vie
apaisée, rétablir les liens économiques et de transport dans la région.
La Russie et la France
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Turquie-Azerbaïdjan
« Les représentants désignés mutuellement pour les pourparlers de normalisation avec l'Arménie, entreront en contact direct et décideront comment et où se rencontrer. Il ne serait pas correct de prédéterminer de quoi les représentants parleront, mais des priorités peuvent être définies et une feuille de route sera établie », a déclaré le ministre des Affaires étrangères
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, et de News.am