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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Autant les relations avec la Turquie semblent s’améliorer - avec une seconde réunion prévue le 24 février à Vienne entre les deux représentants Ruben Rubinian et Serdar Kilic, autant celles avec l’Azerbaïdjan se dégradent de plus en plus.
Le
Premier ministre arménien est persuadé que le soleil va passer « au beau fixe » après
« dissipations des brumes matinales ». Que voilà une vision à court
terme !
En
faisant fi des questions qui dérangent, et Dieu sait qu’il y en a à commencer
par le génocide et ses conséquences, il n’est pas dit que les relations avec le
gouvernement turc deviennent normales. Les discussions sont censées avoir lieu
sans conditions préalables. Nigol Pachinian oublie un peu trop rapidement que l’aboutissement
des négociations avec Ankara est directement lié à la satisfaction du dictateur
azéri. Si ce n’est pas une « condition préalable », qu’est-ce que
c’est ?
Or
l’exécuteur des basses œuvres du sultan ottoman est loin d’avoir atteint ses
objectifs, malgré la neutralité bienveillante de Poutine.
Preuves
en sont : les tirs sporadiques des militaires azéris aussi bien à la
frontière arménienne qu’à la ligne de contact avec le Haut-Karabakh – et ce malgré
la présence des soldats de la paix russes au Haut-Karabakh ; l’occupation
de 42km² de territoire de l’Arménie ; le non-respect des clauses, 1b 8 et
9, de l’accord trilatéral de cessez-le-feu du 9 novembre 2020 ; Et bien
sûr le non-retour des dizaines de prisonniers, militaires et civiles – décrié
par toute la communauté internationale.
L’important
pour le leader arménien, c’est que la frontière avec la Turquie soit ouverte.
Car dans sa logique, les problèmes rencontrés depuis la fin de la guerre de 44
jours le sont avec Aliev et non avec Erdoğan, oubliant volontairement le rôle
important joué par ce dernier dans la victoire de son « âme damnée ».
Ainsi,
pour montrer à Moscou qu’il est un bon élève et qu’il suit les recommandations
des accords trilatéraux, le « grand timonier » arménien a démarré les
travaux de construction du chemin de fer reliant l’Azerbaïdjan au Nakhitchevan
(Yeraskh – Julfa – Ordubad – Meghri – Horadiz). Ce faisant, il espère qu’Aliev
va faciliter les échanges commerciaux de l’Arménie avec l’Iran et avec la
Russie en lui ouvrant les voies de communications à travers le Nakhitchevan et
l’Azerbaïdjan du Nord.
En
face, le potentat azerbaidjanais fait exactement le contraire. Il met des
bâtons dans les roues des Armeniens, mais également des Iraniens, qui veulent
emprunter les routes qu’il a récemment conquises. Il faut s’appeler Nigol
Pachinian pour ne pas se rendre compte qu’Ilham Aliev le prend pour un
« nunuche », tout comme Erdoğan se fout de la tête des Occidentaux
qui … continuent leurs salamalecs.
Sachant
que ‘normalisation’ ne signifie pas ‘réconciliation’, la question n’est pas de
savoir s’il faut, ou pas, rétablir les relations entre l’Arménie et la Turquie,
mais de savoir à quel prix ?
De
son côté, le grand vizir azéri a maintes fois déclaré en substance : « on ne veut pas un
couloir mais un corridor entre l’Azerbaïdjan et le Nakhitchevan. Et si
l’Arménie retarde son ouverture nous emploierons la force »
PS :
A lire « Comment
l'internationalisation du conflit du Haut-Karabakh (Artsakh) a-t-elle commencé
? » (Par Larisa Alaverdian)
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Traductions
– revue de presse
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Hrabarag, de APA, de Azernews, de Hurriyet, ainsi que de l’Union européenne.
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Arménie
Le 4 février, le Premier ministre Nigol Pachinian et le président Ilham Aliev ont participé à une réunion vidéo avec les participations du président Emanuel Macron et du président du CoE Charles Michel.
Les parties ont échangé des vues sur la solution des problèmes humanitaires existants, le déblocage des infrastructures régionales sous la souveraineté des deux pays, la réduction des tensions sur la ligne de contact arméno-azerbaïdjanaise et la démarcation de la frontière, l'accès des organisations internationales au Haut-Karabakh, ainsi qu'
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Artsakh
Les dirigeants des cinq groupes parlementaires d'Artsakh ont travaillé conjointement sur un projet de loi sur " Les territoires occupés d'Artsakh" et le présenteront en première lecture. Médax Agopian, membre du groupe « Justice » a déclaré :
"L'idée principale du projet est qu'aucune organisation ou entreprise internationale n'a le droit de prendre des mesures dans les territoires occupés de notre patrie sans l'accord de la partie arménienne, et en cas de problème à l'avenir, ces entreprises n'auront pas le droit de nous demander une compensation ou un remboursement s'ils n'ont pas coordonné leurs actions avec nous au préalable. Le deuxième point est
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Grande-Bretagne
« Le Royaume-Uni est et continuera d'être un partenaire de l'Arménie, » a déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson dans un message de félicitations au Premier ministre Nigol Pachinian à l'occasion du 30e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les deux pays.
« Au cours des 30 dernières années, le Royaume-Uni et l'Arménie ont travaillé ensemble pour développer un partenariat important. À l'occasion de cet anniversaire important, je tiens à réitérer le soutien du Royaume-Uni aux efforts de l'Arménie pour parvenir à la paix, à la stabilité et à la prospérité grâce à
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États-Unis
« Le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, s'est entretenu par téléphone avec Ibrahim Kalin, porte-parole et conseiller en chef du président de la Turquie.
Les parties ont souligné leur engagement
commun envers la diplomatie en cours et les efforts conjoints pour
"dissuader de nouvelles agressions russes contre l'Ukraine". Ils ont
évoqué les problèmes régionaux, notamment les efforts de la Turquie et de
l'Arménie pour normaliser les relations, »
a déclaré la porte-parole du NSC, Emily Horne, dans un communiqué.
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Turquie-Azerbaïdjan
"Nous rencontrons assez souvent le président russe, tant en Russie qu'en Azerbaïdjan. Par conséquent, notre communication et nos réunions donnent une impulsion très positive au développement de notre interaction, et l'interaction politique est à un niveau très élevé", a déclaré le président Aliev.
« Je travaille en étroite collaboration avec Vladimir Poutine sur la coopération dans le domaine humanitaire. Je pense que c'est un modèle de coopération entre voisins. Et la Russie apprécie beaucoup qu'
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Opinion
Le premier ministre des Affaires étrangères (11/91–10/92) de l'Arménie indépendante Raffi Hovannisian commente le travail des autorités actuelles concernant le dialogue avec la Turquie.
"La rhétorique des autorités actuelles,
dont elles ont fait la promotion au cours des derniers mois, indique qu'elles
ne peuvent pas négocier avec Ankara sur un pied d'égalité, et plus encore,
faire avancer l'ordre du jour des discussions sans conditions préalables", a déclaré Hovannisian lors d'une conférence de presse le
4 février dernier.
« Les déclarations de la Turquie sur la
nécessité de débloquer les communications de transport régionales constituent
déjà une condition préalable, et la partie arménienne doit le comprendre.
Des négociations sans conditions préalables ne
peuvent être possibles que si les pays échangent des notes diplomatiques,
qu'Ankara ouvre la frontière qu'elle a elle-même fermée, et qu'un dialogue
s'engage autour de questions controversées.
()… Il y a toujours eu une communication et
c'est positif, mais si elle est liée à
la question du Karabakh, sur certaines routes, à la reconnaissance de la
frontière, alors ce sont des négociations avec des préalables et, à mon avis,
elles sont inacceptables.
()… Afin de normaliser les relations, la
partie arménienne doit soulever un certain nombre de questions directement
liées aux droits des Arméniens, telles que la restauration du patrimoine
culturel, le retour garanti des Arméniens dans leurs foyers, l'accès de
l'Arménie à la mer, » a-t-il précisé.
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Hrabarag, de APA, de Azernews, de Hurriyet, ainsi que de l’Union européenne.