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Commentaires
et Traductions de Gérard Merdjanian
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Commentaires
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Le Premier ministre arménien Nigol Pachinian s’est rendu à Moscou pour signer un certain nombre d’accords avec !e chef du Kremlin. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev l’avait précédé le 22 février dernier pour un exercice identique.
Une
différence notable toutefois, bien que ce soit toutes les deux des anciennes
républiques soviétiques. L’Arménie est membre de la Communauté des États
indépendants (CEI), de l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC),
de l’Union Économique Eurasienne (UEE) et a passé un accord stratégique de 45
ans avec Moscou en plus de la présence sur son sol de la base militaire 102 de
Gumri.
Alors
de l’Azerbaïdjan se contente d’être un membre de la CEI, mais a, par ailleurs, des
alliances très poussées avec la Turquie, des accords avec les pays turcophones
(Conseil turcique), ainsi que l’oreille des pays musulmans par l’intermédiaire
de l’organisation de la coopération islamique (OCI). Cerise sur le gâteau,
comme il possède du gaz et du pétrole, il est encore plus convoité par l’Europe
par les temps qui courent. Conséquence, il ne faut attendre grand-chose des
Occidentaux vis-à-vis du conflit du Haut-Karabakh.
Ajoutons
toutefois que ces deux États caucasiens font parties du partenariat oriental de
l’Union européenne qui en comporte six : Arménie, Azerbaïdjan, Biélorussie,
Géorgie, Moldavie, Ukraine. Mais cette structure va certainement subir des
modifications suite à la guerre russo-ukrainienne et à la demande officielle
d’adhésion à l’UE des trois derniers de la liste. Demandes qui seront
sûrement acceptées pour des raisons essentiellement géopolitiques.
Toujours
est-il que Bakou se sent encore plus fort que d’habitude, quasi certain que les
Occidentaux lui ficheront une paix royale pour ses attaques anti-arméniennes,
aussi osées soient-elles. Il vient d’ailleurs de tester la réaction des soldats
de la paix russes en occupant le village arménien de Parukh au Haut-Karabakh,
censé être sous leur protection. Moscou n’a nulle envie d’ouvrir un nouveau
front au Caucase.
Ces
« petits » dérapages, pas plus que les propos provocateurs du
président Aliev, ne semblent émouvoir plus que de raison le premier ministre
arménien, puisque son équipe poursuit les discussions avec le dictateur en vue
d’un accord de paix. Par contre, les sacrifices consentis par l’Arménie atteindre
ce but, restent toujours un secret d’État.
Secret
d’État également, le prix à payer pour parvenir à normaliser les relations avec
la Turquie. Au diable le lourd contentieux accumulé depuis plus d’un siècle, à
commencer par le début du génocide le 24 avril 1915, la non-application du
Traité de Sèvres (août 1920), suivis des Traités diffamants de Moscou (mars
1921), de Kars (octobre 1921) et l’enterrement de 1ʳᵉ classe de la cause
arménienne avec le Traité de Lausanne (juillet 1923). Le sultan ottoman a
encore de beaux jours devant lui, soutenu par l’UE et bichonné par l’OTAN.
Les
discussions entre Erevan et Ankara vont donc se poursuivre « sans
conditions préalables ». Quand on voit le comportement d’Erdoğan dès qu’il
s’agit de parler du génocide des Arméniens, sans poursuivre plus loin, on se
demande ce qui a piqué le leader arménien, grand homme d’État devant ….... ses
électeurs ?
Nigol
Pachinian laissera certainement son nom à la postérité, mais peut-être pas comme
il l’espère.
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Traductions
– revue de presse
Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de Azernews, et de Hurriyet
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Nigol
Pachinian à Moscou
Le voyage du Premier ministre arménien Nigol Pachinian à Moscou fait suite à la rencontre avec le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et le président du Conseil européen Charles Michel à Bruxelles le 6 avril.
Le Premier ministre arménien et le président Vladimir Poutine ont convenu d'intensifier la coopération
trilatérale entre l'Arménie, la Russie et l'Azerbaïdjan.
Au cours des entretiens dans la résidence du président russe à Novo-Ogarevo, les dirigeants ont échangé des vues sur
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Arménie
S'adressant au parlement arménien après les commentaires d'Aliev, Nigol Pachinian a déclaré : "J'exclus que je serai sur le point de signer un document qui n'aurait pas fait l'objet d'un débat public approfondi, y compris avec toutes les couches de la société du Haut-Karabakh. C'est une garantie inébranlable que le sort du Haut-Karabakh ne peut être décidé dans le dos du peuple."
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États-Unis
« Les États-Unis saluent les récents commentaires du Premier ministre Pachinian sur les négociations de paix avec l'Azerbaïdjan, le récent appel bilatéral entre les ministres des Affaires étrangères d'Arménie et d'Azerbaïdjan et l'engagement du président Aliev en faveur des négociations de paix, » a déclaré le Bureau du Département d'État américain pour l'Europe et l'Eurasie dans un message sur Twitter.
Le secrétaire adjoint Donfried a envoyé cette semaine le conseiller principal pour les négociations avec le Caucase et
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Russie
Le président Vladimir Poutine a déclaré mardi 19 avril qu'il allait discuter, entre autres, de sujets de sécurité et de la situation au Haut-Karabakh avec le Premier ministre Nigol Pachinian.
"Bien sûr, les problèmes de sécurité seront également au centre de notre attention, y compris ceux liés au Karabakh. Il y a encore beaucoup de problèmes, je suis d'accord avec vous", a-t-il
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France
« La France salue les récents échanges téléphoniques directs entre les ministres arménien et azerbaïdjanais des Affaires étrangères et leur décision de convoquer une commission bilatérale sur les questions frontalières et d'engager des négociations sur un traité de paix entre les deux pays. La France continuera d'apporter tout son soutien à ce processus.
L'ambassadeur de France pour le Partenariat
oriental de l'UE, M. Brice Roquefeuil, se rendra à Bakou la semaine prochaine
pour continuer à suivre ces négociations dans la continuité de son déplacement
à Erevan du 11 au 14 avril",
a indiqué le ministère français des
Affaires étrangères dans un communiqué.
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Turquie-Azerbaïdjan
Biden a publié dimanche une déclaration commémorant le 107e anniversaire du début du "génocide arménien".
Le président américain avait utilisé
le terme pour la première fois lors de l'anniversaire de l'année dernière,
remplissant une promesse de campagne. Les anciens présidents avaient évité ce
mot pendant des décennies par crainte que la Turquie - membre de l'OTAN -
puisse être offensée.
Le président Recep Tayyip Erdoğan a critiqué
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Extrait de Radiolour, de PanArmenian, de News.am, de Trend, de Azernews, et de Hurriyet